Philip K. Dick (1928-1982) est mondialement connu comme auteur de science-fiction. Il est traduit dans le monde entier. Sa renommée a commencé à se répandre, quelques mois après sa mort, grâce à l'adaptation cinématographique de son roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? par Ridley Scott (Blade Runner, 1982). Depuis, plusieurs de ses romans et de ses nouvelles ont été adaptés au cinéma et à la télévision. Toutefois, si L'Atelier du roman se penche aujourd'hui sur l'oeuvre de Philip K. Dick, c'est pour rectifier le tir. À savoir défendre Philip K. Dick, indépendamment du genre littéraire qu'il a pratiqué, comme un romancier parmi les plus grands du xxe siècle. Quoique son univers romanesque se déploie le plus souvent sur fond d'inventions technologiques futuristes, il n'est jamais arbitraire. Car il ne fait qu'incarner ce qui se préparait dans les laboratoires américains de haute technologie après la Seconde Guerre mondiale. Et ce qui s'y préparait, au-delà des progrès et des inventions, c'était l'autonomie de la science par rapport à toutes les autres activités humaines. De nos jours, le dogme de la science pour la science n'est même pas discutable. Mais c'est Philip K. Dick qui a exploré ses retombées sur la vie des gens et sur l'humanité. « Science sans conscience, c'est la ruine de l'âme », disait Rabelais. Quatre siècles plus tard, Philip K. Dick a mis en roman l'adage qui sied mieux à notre monde : « Science sans l'homme, c'est la ruine de la civilisation. » Dans le reste de la matière, à part les articles critiques, les chroniques, les nouvelles et les réflexions sur la marginalisation progressive de l'art, on trouvera un excellent article sur la critique littéraire, un inédit en français de Karel Capek, les « lectures » de François Taillandier et les dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.