Le drame de la vie (préface Philippe Sollers)

À propos

L'un des dramaturges les plus représentés en France, aujourd'hui, est sans doute celui qui bouleverse le plus radicalement les certitudes théâtrales, se jouant des règles comme du caractère des personnages ou de la conduite de l'intrigue. C'est que son projet est autre : pour lui, la scène où tout naît et s'accomplit appartient au langage lui-même. En cela son aventure s'apparente à celle de la poésie, puisque son écriture, où qu'elle se donne à entendre, affronte et régénère la matière verbale, multiplie les questionnements, piège les stéréotypes, pratique, non pas le dérèglement de tous les sens, mais la mise en déroute du sens commun, de l'habitude dont les mots, les phrases et les discours sont lestés. «Le drame de la vie», c'est celui d'Adam et de tous les hommes engendrés à sa suite qui se demandent : «D'où vient qu'on parle ?» Valère Novarina répond par une suite ininterrompue de vertiges, d'échos qui, de proche en proche, prolifèrent, se changeant en rumeur de vocables et de signes, livrent des énumérations sans fin, comme si la survie même du genre humain tenait à cette prolifération en perpétuelle expansion. L'apparente gravité du sujet, les énigmes et les abîmes soudain dévoilés se défient pourtant de toute grandiloquence. Pour être irrémédiable, le drame de la vie n'en est pas moins cocasse. Et le chaos, pour être lui aussi structuré comme un langage, peut être décidément joyeux.


Rayons : Littérature > Théâtre


  • Auteur(s)

    Valère Novarina

  • Éditeur

    GALLIMARD

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    20/02/2003

  • Collection

    Poesie Gallimard

  • EAN

    9782070427758

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    432 Pages

  • Longueur

    17.8 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    2.2 cm

  • Poids

    335 g

  • Diffuseur

    Gallimard

  • Support principal

    Poche

Infos supplémentaires : Broché  

Valère Novarina

Valère Novarina, écrivain, peintre et metteur en scène, est né le 4 mai 1947 à Chêne-Bougeries (Genève). Sa première pièce, L'Atelier volant, date de 1971. Elle est mise en scène par Jean-Pierre Sarrazac en 1974. L'auteur est résolument tourné vers un théâtre de recherche et d'expérimentation. Dans les années soixante-dix, il écrira successivement, Falstafe, Le Babil des classes dangereuses, La lutte des morts. «Nous sommes conviés au grand théâtre de la langue: un théâtre d'opération où le corps de la langue maternelle est furieusement éventré, jusqu'à exhiber ses origines et ses dessous. Jubilation toute rabelaisienne qui a pour effet de modifier la morphologie, de changer les racines, d'introduire des barbarismes, bref de faire surgir une langue neuve, inédite, inouïe, dans la tradition ouverte par James Joyce.» Son théâtre est alors très peu joué et ses textes jugés illisibles, impubliables. Le Drame de la vie marque sa rencontre, en 1984, avec les éditions P.O.L qui le publient. L'auteur adapte ce livre pour le théâtre, réunit des acteurs et prend en charge la mise en scène de la pièce. Le théâtre français, médusé, assiste au surgissement de cette multitude de personnages, voit jaillir sur le plateau la parole de Novarina. Ces voix, l'acteur André Marcon les incarnera totalement, tout d'abord dans Le Monologue d'Adramelech, puis Le Discours aux animaux. Travail intense sur le souffle, la respiration; pousser au plus loin les aptitudes de la mémoire pour qu'enfin le corps intégralement se délie et puisse faire «danser le texte». Cette vision du jeu de l'acteur, de l'espace, de la scène, Valère Novarina la développera dans des livres manifeste: La Lettre aux acteurs (1971), Pour Louis de Funès (1988). Parallèlement à son travail d'écrivain, il dessine, deux jours durant dans une tour à La Rochelle, les «2587» figures de son théâtre. Valère Novarina peint les décors de toutes les pièces qu'il montera, gestuelle significative ou «tracé d'écriture» délimitant le mouvement de l'acteur. Voir Valère Novarina - Théâtre du verbe, textes réunis par Alain Berset, éditions José Corti, 2000. Pour de plus amples informations, visitez le site de Valère Novarina et ceux des éditions P.O.L et des éditions Gallimard.

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