Kime
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Figures mythiques féminines à l'époque contemporaine ; réinvestissements, reconfigurations, décentrements
Sylvie Humbert-Mougin
- Kime
- Detours Litteraires
- 16 Février 2024
- 9782841749294
Ce volume collectif est consacré à l'étude des réécritures contemporaines des récits mythiques qui mettent en jeu des personnages féminins. Il se propose d'analyser, sur quelques cas précis empruntés principalement aux mythologies gréco-romaines mais aussi à d'autres traditions (Afrique, Inde), les formes et les enjeux nouveaux que revêtent de telles réappropriations, dans un contexte culturel profondément renouvelé depuis la fin des années 1960 : la fin des empires coloniaux, la montée du féminisme et la reconnaissance des cultures populaires ont ébranlé la double valeur d'universalité et d'exemplarité des modèles culturels issus de l'antiquité, au premier chef des récits mythiques. Les réappropriations des figures mythiques féminines forment un poste d'observation privilégié pour appréhender ces phénomènes de reconfiguration et de décentrement. Il s'agit ici d'analyser les nouveaux usages qui sont faits de ces personnages légendaires et des récits qui leur sont associés : revalorisées ou majorées, réinvesties du corps et de la voix qui leur ont longtemps été déniés, ces figures permettent aussi de repenser certains schémas archétypaux (sororité, maternité, féminité) et de mettre en lumière le fonctionnement même du récit mythique.
Grand format 28.00 €Indisponible
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Le songe est une vie : Robert Musil l'écriture et le féminin
Marie-Anne Lescourret
- Kime
- 17 Mars 2023
- 9782380721027
Robert Musil est connu comme l'auteur d'un des grands romans du vingtième siècle, L'homme sans qualités, sur plusieurs milliers de pages. Il apparaît cependant que les commentateurs préfèrent gommer l'aspect « romanesque », sentimental de son oeuvre. Comme s'il était indécent d'accorder de l'intérêt aux débats amoureux du héros, quasi feuilletonnesques, de femme en femme, et qu'il convienne de s'en tenir à la teneur morale, politique, épistémologique de l'ouvrage, et que pour le reste, l'on doive s'en tenir à la quatrième de couverture fameuse de Maurice Blanchot qui célèbre « la plus grande passion incestueuse de l'histoire de la littérature. » Est-il vraiment possible d'ignorer cette galerie de portraits féminins, qui jalonnent, scandent, animent tout le récit ? D'ignorer également l'interrogation sur la femme qui nourrit la majeure partie des oeuvres brèves de Musil, moins lues et pourtant révélatrices. Comme le sont les lectures inattendues de Musil, les « mystiques » Maeterlinck et Emerson, l'étrange ethnologue, Bachofen, mais aussi Klages et même « l'enfant de volupté », d'Annunzio. Il s'agissait donc de rendre compte de cette présence continue de la femme, du féminin dans l'oeuvre de Musil, en montrant le rôle qu'il leur attribue, certes dans les relations amoureuses dont le héros principal, très autobiographique, se dit « altéré », mais aussi dans le rapport au réel, qu'il s'agisse de la confrontation scientifique ou sociale avec le monde, où elle apparaît comme la grande conciliatrice identifiée par Simone de Beauvoir, issue du rêve masculin, qu'il s'agisse aussi de l'expérience de l'écriture dont l'ironie musilienne, façonnée par la culture viennoise, atteste qu'elle est une mise à distance. Quand le songe est une vie, quel est le rôle de la femme, des femmes, dans la diversité de leurs caractères, et sont-elles prêtes à admettre la condition que l'époque, Vienne et l'homme en général leur assignent ?
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Sus au structuralisme - pour une critique claire et éclairante
René Pommier
- Kime
- 21 Janvier 2021
- 9782841749966
René Pommier a cherché dans ce livre, qui tient à la fois du florilège et du condensé, à opérer une sorte de synthèse de ses différents écrits sur la littérature et la critique. Ceux-ci présentent deux facettes complémentaires. L'explication de textes était la base de son enseignement et sa grande familiarité avec des oeuvres qu'il avait apprises par coeur et ruminées parfois pendant des années, lui a permis, non pas d'en renouveler véritablement l'interprétation, prétention absurde à ses yeux, mais de mieux éclairer certains aspects des pièces de Racine et de Molière, de Cinna ou de La Princesse de Clèves notamment. Mais cette même familiarité avec les textes lui a aussi permis d'apercevoir très vite les incroyables libertés que les tenants de la nouvelle critique prenaient avec les textes pour leur faire dire tout et n'importe quoi pourvu que ce ne fût pas ce que l'auteur avait voulu dire. Polémiste impénitent, il a lancé alors son cri de guerre avec Assez décodé ! et s'est ensuite attaqué dans sa thèse de doctorat d'État au livre phare de la nouvelle critique, le Sur Racine de Roland Barthes dont il a patiemment démontré l'incroyable ineptie. Il n'a cessé par la suite de mettre les pieds dans les plats de la cuisine ridicule de tous les cuistres issus de la cuisse de Saussure. Par sa pratique claire et vivante de l'analyse des textes ainsi que par ses efforts incessants pour soulever la chape de plomb que le structuralisme et la nouvelle critique faisaient peser sur les études littéraires, René Pommier a donc doublement oeuvré pour essayer de restaurer le goût des lettres.
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Balzac ? Romancier « franchement détestable », pour Brunetière, « l'un des pires écrivains qui aient jamais tourmenté la langue française ». Un auteur « respectueux en théorie des règles de la grammaire », mais « en pratique l'un des plus méchants écrivains non seulement de l'époque, mais du siècle », pour la Sorbonne de 1948. En face, les quelques défenseurs de l'auteur de La Comédie humaine n'ont jamais été bien à l'aise dans leurs répliques. Du fidèle Gautier, qui rappelait que son ami, si travailleur et si plein de bonne volonté, se plaignait sans cesse « de l'énorme difficulté de la langue française ». À Taine : « Cet homme, quoi qu'on ait dit et quoi qu'il ait fait, savait sa langue. Même, il la savait aussi bien que personne. Seulement, il l'employait à sa façon ». Entre véhémence malveillante et résignation désabusée, la condamnation de la langue, et donc du style, de Balzac fut ainsi le lieu commun de la critique du XIXe siècle comme des études universitaires du XXe siècle.
Le présent volume souhaite faire le point sur les connaissances et expériences de Balzac luimême en matière de grammaire et de langue, sur son sentiment linguistique et poétique, tels que l'on peut les saisir et les comprendre à travers ses déclarations mais surtout dans ses pratiques d'écriture. La langue balzacienne, cet ensemble composite qui intègre aussi bien la prose romanesque la plus polyphonique que des alexandrins de convention dramatique ou encore un idiome drolatique de fantaisie, ne peut s'appréhender au XXIe siècle autrement que dans une pensée génétique du texte qui est une stylistique de la création.
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Dans Les Sacrifices de l'amour (1771), le romancier Claude-Joseph Dorat définit le XVIIIe siècle comme une époque où les hommes cherchent à séduire les femmes « pour obtenir le droit de les mépriser ». Pareil propos à de quoi surprendre : aujourd'hui, on a plutôt l'habitude d'entendre parler élogieusement du libertinage des Lumières, qui aurait fait éclater le corset moral et religieux qui réprimait les désirs sexuels. Mais faut-il vraiment associer « libertinage » et « liberté » ? Le présent ouvrage voudrait rendre la parole, sur ce point, aux écrivains du XVIIIe siècle. Leurs écrits suggèrent que, pour comprendre les enjeux du libertinage, il faut replacer celui-ci dans le temps long d'un affrontement entre les deux sexes qui dure depuis l'aube de l'humanité. L'Éros des Lumières correspond à une stratégie mise en oeuvre par les hommes pour exercer sur les femmes une domination sans partage. Sous le prétexte d'inviter celles-ci à prendre leur part dans les plaisirs amoureux, les séducteurs tendent un piège au sexe féminin : la sophistique libertine s'emploie à faire de chaque femme une esclave heureuse, asservie à la toute-puissance masculine, rendue disponible à merci et forcée de reconnaître pour seul et unique maître, le phallus.
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Loufoqueries freudiennes. la psychanalyse de l'homme aux loups
René Pommier
- Kime
- 5 Juin 2020
- 9782841749652
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Proust inédit. Un Proust fréquentant les voyantes dès l'enfance, un Proust décrit par ses amis comme un visionnaire, un Proust se disant voyant comme Rimbaud en son temps. Si la voyance a disparu de notre horizon mental, nous ne pouvons ignorer que Proust fut troublé très tôt par ce don et qu'il y croyait. Approcher ce sens spécial, cerner le lien qu'il eut avec la voyance, les interactions mystérieuses qu'il établit entre sa vie et son oeuvre, nous permettent de mieux comprendre qui il fut, ce qu'il rechercha à travers l'écriture et, comment il composa sa Recherche. Sans a priori, Christine Brusson traque cette faculté de voir dans l'invisible grâce à un outil de recherche de mots dans l'oeuvre proustienne. Elle construit à partir de fragments des champs thématiques, révèle des associations cachées, remet en lumière des passages essentiels jamais cités. Aussi une large audience est donnée aux Esquisses préparatoires pour éclairer le texte définitif. Après Proust, Contre-enquête (Classiques Garnier) ce nouvel essai traverse cette profondeur obscure de l'écriture, entraînant le lecteur sur la voie d'une pensée sauvage, magique et perméable au psi, qui a été évacuée par la critique et qu'il est utile et passionnant d'interroger.
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Proust dans la pensée contemporaine
Annamaria Contini, Marco Piazza, Sofia Sandreschi De Robertis
- Kime
- 15 Novembre 2024
- 9782380721591
Le centenaire de la mort de Proust (1922-2022) a été l'occasion de réfléchir à nouveau pas seulement sur l'oeuvre de Proust elle-même, mais aussi sur les nouvelles perspectives qu'elle a ouvertes dans la pensée et la culture du XXe siècle, en particulier celles qui apparaissent aujourd'hui les plus originales et les plus prometteuses.
Le volume que nous proposons considère les nouvelles voies théoriques suggérées par Proust à partir de la contamination entre différents genres (traité philosophique, roman, essai critique) et entre différents champs disciplinaires (philosophie, psychologie, sociologie). L'intention des auteurs est d'identifier les sollicitations que l'oeuvre de Proust peut encore offrir au débat contemporain (par exemple à la recherche philosophique, à la psychologie, aux neurosciences, à la sociologie).
Dans le domaine de la recherche philosophique, Gérard Bensussan propose une comparaison originale du texte proustien avec la philosophie de l'altérité de Levinas. Les essais de Patrick Bray et Andrea Nicolini abordent la relation entre la philosophie et la littérature, à partir des lectures que Roland Barthes et Gilles Deleuze ont fait de la Recherche. Annamaria Contini analyse l'interprétation de Paul Ricoeur du lien entre le temps perdu et le temps retrouvé, en se concentrant sur les stimulations théoriques que le texte proustien offre à Ricoeur lui-même. Marco Piazza, reprenant l'interprétation du critique catalan Joan Sacs, propose un aperçu de la possibilité d'attribuer un certain « réalisme » à la poétique de Proust. Stefano Poggi et Sofia Sandreschi de Robertis, dans leurs deux textes, approfondissent les relations que la Recherche établit avec la peinture d'une part, et avec le théâtre de l'autre part (en particulier celui de Samuel Beckett). Ludovico Monaci, avec une démarche sociolinguistique, se concentre sur la contribution de Proust au débat contemporain sur la conception de l'individu et de la société. La contribution conjointe d'Emanuela Piga Bruni et de Ruggero Ragonese suit une ligne sémiotique, en observant comment l'oeuvre de Proust, dépassant les limites du texte, correspond à un parcours d'inférentialité sémiotique. Enfin, l'essai de Marisa Verna et Antonella Marchetti, consacré au rapport entre la mémoire et l'odorat, s'inscrit dans le débat contemporain influencé par les recherches de psychologie, de neuropsychologie et de psychobiologie.