Gallimard
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Les antimodernes ; de Joseph de Maistre à Roland Barthes
Antoine Compagnon
- Gallimard
- Bibliotheque Des Idees
- 3 Mars 2005
- 9782070772230
Qui sont les antimodernes ? Non pas les conservateurs, les académiques, les frileux, les pompiers, les réactionnaires, mais les modernes à contre-coeur, malgré eux, à leur corps défendant, ceux qui avancent en regardant dans le rétroviseur, comme Sartre disait de Baudelaire. Ce livre poursuit le filon de la résistance à la modernité qui traverse toute la modernité et qui en quelque manière la définit, en la distinguant d'un modernisme naïf, zélateur du progrès. Une première partie explore quelques grands thèmes caractéristiques du courant antimoderne aux XIX? et XX? siècles. Ces idées fixes sont au nombre de six : historique, la contre-révolution ; philosophique, les anti-Lumières ; morale, le pessimisme ; religieuse, le péché originel ; esthétique, le sublime ; et stylistique, la vitupération. Joseph de Maistre, Chateaubriand, Baudelaire, Flaubert d'un côté, de l'autre Proust, Caillois ou Cioran servent à dégager ces traits idéaux. Une seconde partie examine quelques grandes figures antimodernes aux XIX? et XX? siècles ou, plutôt, quelques configurations antimodernes majeures : Lacordaire, Léon Bloy, Péguy, Albert Thibaudet et Julien Benda, Julien Gracq et, enfin, Roland Barthes, «à l'arrière-garde de l'avant-garde», comme il aimait se situer. Entre les thèmes et les figures, des variations apparaissent, mais les antimodernes ont été le sel de la modernité, son revers ou son repli, sa réserve et sa ressource. Sans l'antimoderne, le moderne courait à sa perte, car les antimodernes ont donné la liberté aux modernes, ils ont été les modernes plus la liberté.
Grand format 30.00 €Indisponible
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Ma vie avec la comtesse de Ségur
Caroline Eliacheff
- Gallimard
- Ma Vie Avec
- 16 Septembre 2021
- 9782072949982
En imaginant un va-et-vient entre la trajectoire et l'oeuvre de la comtesse de Ségur, sa propre expérience de psychanalyste et sa vie personnelle, Caroline Eliacheff nous fait redécouvrir une auteure en avance sur son temps. Une femme engagée, qui a sans relâche défendu la cause des enfants et épinglé les parents maltraitants. Une pionnière dans la compréhension des plus jeunes, dont les intuitions se sont trouvées confirmées par les théories psychanalytiques, de Freud à Françoise Dolto. Et bien sûr la romancière à succès qui a formé des générations de lecteurs : des Malheurs de Sophie au Général Dourakine en passant par François le bossu et Un bon petit diable, les écrits de la comtesse hantent notre imaginaire collectif. La famille, l'éducation, la féminité, l'héritage et la transmission sont au coeur de ces pages délicates.
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Cet essai esthétique du jeune Lukacs met en rapport les grandes catégories du genre romanesque et les étapes de l'histoire occidentale : des romans de chevalerie à Flaubert, Tolstoï et Dostoïevski en passant par Cervantes, les grands romans correspondent aux idéaux qui ont commandé à l'histoire de l'Europe. Il s'agit moins d'une sociologie de la littérature que d'une réflexion sur la philosophie des formes et sur leur enchaînement historique depuis la tragédie grecque et le genre épique jusqu'à l'aube de la réflexion contemporaine.
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Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l'obstacle ; sept essais sur Rousseau
Jean Starobinski
- Gallimard
- Tel
- 22 Septembre 1976
- 9782070294732
«Le domaine propre de la vie intérieure ne se délimite que par l'échec de toute relation satisfaisante avec la réalité externe. Rousseau désire la communication et la transparence des coeurs ; mais il est frustré dans son attente et, choisissant la voie contraire, il accepte - et suscite - l'obstacle, qui lui permet de se replier dans la résignation passive et dans la certitude de son innocence.» Jean Starobinski.
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Saint-Exupéry ; l'archange et l'écrivain
Nathalie Des vallières
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 12 Avril 2013
- 9782070446780
«J'écris depuis l'âge de six ans. Ce n'est pas l'avion qui m'a mené au livre. Je pense que si j'avais été mineur, j'aurais cherché à puiser un enseignement dans la terre.» Il se trouve que Courrier Sud, Vol de nuit, Terre des hommes et Pilote de guerre sont des livres conçus dans le ciel, des vies d'aviateurs racontées par l'un d'entre eux, des récits de missions. Par les avions qu'il pilotait, Antoine de Saint-Exupéry s'est doté d'ailes ; par ses écrits, il a prêté sa plume à ses compagnons d'altitude. Exilé à New York, il crée avec amour un personnage venu d'une autre planète, dont il dessine lui-même la tignasse blonde ébouriffée : le Petit Prince.
Nathalie des Vallières nous révèle les deux visages de Saint-Ex : l'archange, pilote à l'Aéropostale, pilote d'essai pour les nouveaux appareils, pilote de guerre au groupe 2/33, pilote disparu en Méditerranée en juillet 1944 ; l'auteur de cinq livres seulement publiés de son vivant et qui cependant n'a jamais cessé d'écrire, laissant une abondante correspondance et des articles parus dans la presse, au travers desquels il témoigne des grands déchirements de son temps.
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Baudelaire, le soleil noir de la modernité
Robert Kopp
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 9 Septembre 2004
- 9782070314140
«J'ai pris de la boue et j'en ai fait de l'or». Baudelaire est le premier poète du monde «moderne». Le nôtre. Un «vilain monde» qui «va finir» car il n'a plus rien à faire sous «le ciel». Un monde où le culte du progrès et la passion de l'argent ont «atrophié en nous la partie spirituelle», où la mécanique nous a tellement «américanisés» que rien parmi «les rêveries sanguinaires» des utopistes n'atteint les horreurs de la réalité positive. Un monde où la «beauté» n'a plus cours. À moins que l'artiste ne puisse l'extraire du Mal, la faire apparaître sous forme de «beauté interlope», tel un «soleil agonisant», brillant d'une «splendeur triste». Condamné pour Les Fleurs du Mal par la justice de son temps, vivant comme un paria, Baudelaire - comme le montre ici Robert Kopp - a fait de l'art son idéal, mais il ne croit plus au pouvoir rédempteur de la poésie. Le soleil noir de la modernité est aussi celui de la mélancolie.
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Quand Albert Camus meurt dans un accident d'auto, le 4 janvier 1960, il n'a que quarante-six ans. Il avait, deux ans plus tôt, reçu le prix Nobel. Il laisse, inachevé, un récit à peine romancé de sa vie, Le Premier Homme. Le « premier homme », c'était son père, pionnier de la colonisation française en Algérie avant d'être tué à la guerre de 1914; c'est aussi le narrateur, né pauvre et sans racines sur une terre où tout reste toujours à inventer. Grâce aux beautés du rivage méditerranéen, Camus a découvert dès son enfance les vraies richesses, celles qui inspiraient l'idéal des Grecs de l'Antiquité ; il y a puisé la conviction que le sentiment du tragique est indissociable de l'aspiration à un bonheur qu'il sait, à l'image du soleil de midi, toujours précaire.
Son ambition était de renouer avec l'inspiration d'Eschyle pour devenir un grand dramaturge, témoin du tragique de son siècle.
Sa vie entière fut vouée au théâtre. Plus que ses pièces, pourtant, ses romans l'ont imposé comme un écrivain majeur de son temps. Le héros de L'Étranger, condamné à mort pour avoir refusé les mensonges de la société, ceux de La Peste, engagés contre un mal né à la fois de l'absurdité de la condition humaine et des crimes du totalitarisme, ou le « juge-pénitent » de La Chute, qui désespère de lui-même afin d'enlever à ses contemporains leurs raisons d'espérer, tous témoignent de la « terrible époque ». Face à l'absurde, Camus ne voit de grandeur pour l'homme que dans la révolte.
Mais la révolte est confisquée par des professionnels de la révolution, qui asservissent les hommes au nom de l'improbable paradis d'une société sans classes. « Mon royaume tout entier est de ce monde » : à la différence des chrétiens et des penseurs marxistes, Camus croit à l'urgence du bonheur. Contre les injustices du colonialisme, du communisme ou du franquisme, il a, en marge de son oeuvre littéraire, bâti une oeuvre de chroniqueur. Créateur de mythes, il est aussi, par sa plume, un des principaux acteurs de son temps. Au fil de sa vie se lisent les luttes en faveur de la démocratie, les querelles autour de la guerre froide et, pour finir, la tragédie de la guerre d'Algérie.
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Un tour de France littéraire ; le monde du livre à la veille de la Révolution
Robert Darnton
- Gallimard
- Nrf Essais
- 1 Novembre 2018
- 9782072744921
Spécialiste des Lumières, Robert Darnton a développé une approche anthropologique par le biais de l'histoire du livre et de la lecture. Pour ce faire, il a puisé dans un fonds inédit, les archives de la Société typographique de Neufchâtel, fondée en 1769 - une correspondance de 50 000 lettres, les états des stocks, les pièces comptables, les livres de commandes qui recréent l'univers du livre, des imprimeurs, colporteurs, libraires et lecteurs pendant les vingt dernières années de l'Ancien Régime. Or, il s'y trouve le carnet tenu au jour le jour par un commis voyageur, Jean-François Favarger, qui entreprend, pour la STN en 1778 et pendant plusieurs mois, un tour de France littéraire en rendant visite aux libraires (un quadrilatère de Pontarlier et Besançon jusqu'à Poitiers et La Rochelle puis Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille, retour par Lyon et Bourg-en-Bresse). Il prend des commandes, classe les libraires en partenaires fiables ou aventuriers mauvais payeurs, affiche des valeurs calvinistes rigoureuses (se défier d'un libraire catholique, bon bougre mais qui a trop d'enfants et conséquemment ne se concentre pas assez sur son commerce). Il négocie des traites ou des échanges d'ouvrages publiés par la STN contre d'autres succès imprimés par les libraires-éditeurs et livrés dans des balles de feuilles non reliées et mélangées avec des ouvrages édifiants et autorisés car le commerce porte sur des textes soit censurés, soit interdits puisque piratés en violation du privilège des éditeurs parisiens; enfin, il évalue les risques des voies empruntées par les colporteurs-passeurs à la barbe des douaniers ou avec leur complicité, tant la corruption règne. Cette chaîne du livre, depuis les entrepôts de la STN jusqu'aux mains des lecteurs, permet enfin d'évaluer ce que furent à la STN les meilleures ventes des Lumières en dehors des élites politiques et sociales:Anecdotes sur Mme la comtesse du Barry de Pisandat de Mairobert; l'An 2440 de Mercier; le Mémoire de Necker; La révolution opérée par M. de Maupeou de Mouffle d'Angerville; l'Histoire philosophique de l'abbé Raynal, loin devant La Pucelle d'Orléans de Voltaire. Il s'agit donc ici d'un livre essentiel à la compréhension des Lumières et des origines culturelles et intellectuelles de la Révolution.
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Romain Gary ; à la traversée des frontières
Jean-françois Hangouet
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 27 Septembre 2007
- 9782070345946
« Je lisais, au dos de mes bouquins : "... plusieurs vies bien remplies... aviateur, diplomate, écrivain..." Rien, zéro, des brindilles au vent, et le goût de l'absolu aux lèvres. Toutes mes vies officielles, en quelque sorte, répertoriées, étaient doublées, triplées par bien d'autres, plus secrètes » (Vie et Mort d'Émile Ajar). Dans « la communion avec la joie d'exister » plutôt que dans l'acceptation des « explications définitives » de l'homme ou de la vie, ne se laissant pas enfermer dans une seule image, une seule légende, ni même une seule vie, invitant par une prodigieuse puissance créatrice ses lecteurs à le suivre dans sa « conquête » d'une liberté « hors de l'oeuvre », d'une « liberté vécue », Romain Gary l'enchanteur, l'auteur des Racines du ciel, de La Promesse de l'aube ou de La Vie devant soi, est l'un des rares pionniers modernes de l'aventure humaine universelle. Jean-François Hangouët nous accompagne dans sa traversée des frontières.
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«Nous ne nous sommes, depuis lors, jamais quittés, ce vieux Karl et moi. Plus la vie me faisait pénétrer les arcanes du monde capitaliste, plus Marx m'apparaissait unique, le seul à avoir compris, décrit, encensé, percé à jour un système dans lequel l'économie de marché et les mouvements profonds de la société sont indissolublement liés.»Le drame du libéralisme est qu'il rime souvent avec conservatisme et réaction, alors qu'il devrait en être l'antithèse:encore faudrait-il que ses épigones aient lu Marx ... Marx, élu meilleur antidote à la pensée anticapitaliste? Ce n'est pas le moindre des paradoxes mis en lumière dans cet essai décapant.Alain Minc nous fait redécouvrir une oeuvre qui incarne une tentative unique de penser le monde, en embrassant la philosophie, l'histoire, l'économie et la sociologie. Relisant le Manifeste communiste, Le Capital ou Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, lui qui se présente, non sans espièglerie, comme le dernier marxiste français livre ses propres hypothèses sur l'économie et la politique contemporaines.Il donne à voir un Marx qui se révèle éminemment pertinent dans sa description de la dynamique capitaliste, conçue comme une force de progrès. Un homme à l'ambition prométhéenne, dont la construction théorique et la vie ne font qu'un. L'auteur qui, de tous, nous aide le mieux à comprendre le monde d'aujourd'hui, et à agir pour une société plus juste.
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Assurer à quelques romanciers la même liberté dont ils avaient eux-mêmes bénéficié, leur épargner les «besognes de fonctionnaires» ou les «basses oeuvres du journalisme», tel est le but que visaient Edmond et Jules de Goncourt par la création d'une «Société littéraire» portant leur nom. La vente de leurs collections devait assurer à chacun des dix membres une rente annuelle de 6 000 francs or; un prix de 5 000 francs or était destiné au meilleur volume de prose publié dans l'année. Des perspectives attisant de nombreuses convoitises. Mais les dévaluations successives ont réduit très tôt à néant les montants des rentes et du prix. C'est désormais grâce à sa notoriété que le prix Goncourt génère des tirages très importants et assure ainsi aux lauréats la liberté que voulaient leur procurer les frères Goncourt. Un retournement spectaculaire, raconté par Robert Kopp dans ce livre qui fait défiler, à travers l'histoire de l'académie et du prix, toute la vie littéraire française de la Belle Époque à aujourd'hui.
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Homère ; le prince des poètes
Alexandre Farnoux
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 21 Janvier 2010
- 9782070355693
Livres "sacrés " et source de toute culture pour les Grecs de l'Antiquité, l'Iliade et l'Odyssée sont les oeuvres les plus anciennes de la littérature occidentale. Mais que sait-on de leur auteur présumé, ce poète aveugle nommé Homère? Depuis l'époque classique, la " question homérique " fascine: quand " le Prince des Poètes " a-t-il vécu? Fut-il le témoin des événements qu'il relate? Quelle part de l'oeuvre doit-on lui attribuer? Homère - aède inspiré ou génial compilateur d'une matière épique déjà constituée - a-t-il même jamais existé? La guerre de Troie a-t-elle eu lieu? A quelle époque et dans quelle contrée? Pour tenter de résoudre ces énigmes, voyageurs, érudits, historiens, archéologues ont cherché, des siècles durant, les traces matérielles du monde homérique. Historien et archéologue, Alexandre Farnoux retrace l'histoire de cette quête passionnée qui témoigne du désir incessant de faire vivre le poète et les héros de l'épopée.
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Qu'apportait Malraux aux enfants de Vichy, de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie? La lumière dans la nuit, la poésie dans la prose. Il nous arrachait au souvenir de la défaite, au moment où le général de Gaulle reconstruisait une histoire égale à nos rêves et se proposait, à l'instar de Chateaubriand, de mener les hommes par les songes.Et pourtant, ses romans racontent tous une défaite. Le paradoxe n'est qu'apparent:il s'agit de retrouver la grandeur malgré la défaite, la vie malgré la mort, la gloire malgré l'oubli. «L'artiste n'a pas été trop vaincu. »Quant à l'histoire de l'art, voici que quelqu'un apparaissait, qui nous disait que l'Histoire pouvait se raconter à rebours, à partir de l'art moderne vers le passé, tous les passés. Raconter n'était pas le mot, cette nouvelle histoire était faite d'apparitions, comme celle de Mme Arnoux dans L'Éducation sentimentale. C'était aussi une nouvelle géographie:surgissaient l'Afrique, l'Asie aux mille ateliers, l'Amérique de l'art précolombien, les îles d'Océanie. Mais tout sauf le médiocre, qui n'explique que la prose du monde. L'histoire volait en éclats sous le choc des éclairs.
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Casanova ; histoire de sa vie
Michel Delon
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 20 Octobre 2011
- 9782070440122
Synonyme de séducteur ou d'aventurier, Casanova est avant tout un artiste, qui s'est voué aux mots. Il manie les langues : le vénitien et l'italien, le latin et le grec, puis le français, l'espagnol et possède même quelques rudiments de langues lointaines et mystérieuses pour abuser les badauds. Il est homme de théâtre, directeur de troupe, mais aussi magicien, joueur, alchimiste, savant parfois, bibliothécaire pour finir. Il raconte sa vie comme nul autre, puis finit par l'écrire. À travers les milliers de pages de l'Histoire de ma vie, réinvention de soi, autofiction comme nous disons aujourd'hui, roman des plaisirs et des rêves d'un Vénitien à la chasse au bonheur, Casanova nous entraîne à travers l'Europe du XVIIIe siècle : celle des cours aristocratiques et des arrière-cours populaires, dans un monde où le jeu est plus important que le travail, la séduction que la famille, le bagout que le savoir. Prisonnier ni du passé ni de l'avenir, il est épris du présent et nous donne une superbe leçon de vie. Un nouveau chapitre de l'histoire du casanovisme s'est ouvert à la fin de 2010 avec l'achat par la Bibliothèque nationale de France de l'ensemble manuscrit resté deux siècles dans les coffres de l'éditeur Brochkaus, en Allemagne. Une édition critique devient possible, elle est confiée à La Pléiade , qui fera mieux comprendre l'aventurier, sans pourtant jamais épuiser les ressources romanesques de son existence. Sa vie s'est déroulée entre réalité et invention, sa postérité s'est étendue entre un texte, toujours mieux connu, et un mythe, toujours déplacé, toujours renouvelé.
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Jean-Jacques Rousseau ; l'homme qui croyait en l'homme
Marc vincent Howlett
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 23 Mai 2012
- 9782070444595
Peu d'écrivains et de philosophes ont mené une existence aussi mouvementée et, à certains égards, aussi dangereuse. En butte à toutes les attaques, éloigné de ceux qui le portaient aux nues, Jean-Jacques Rousseau n'a guère cessé tout au long de sa vie d'être au plus près de la seule exigence qui comptait à ses yeux : ne pas tromper autrui. Cette quête a été autant philosophique que littéraire ; l'intelligence des idées supposait la vérité de soi. Il a tracé les contours de notre modernité en assumant, souvent à contre-courant de son époque, les difficiles questions de la démocratie, du progrès, de l'éducation, de la tolérance en matière religieuse, du désir et de l'écriture de soi. Et pourtant, que d'incompréhensions et de malentendus persistent autour de l'oeuvre et de l'homme, restitués ici par Marc-Vincent Howlett ! Comme si une pensée de cette ampleur nécessitait, pour se faire entendre, une patience dont seule l'Histoire est capable.
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L'art n'est pas la revanche de l'impuissance, mais la mise en oeuvre d'un désir qui rejoint sa source. Si chacun est écrit par ses rêves et ses symptômes, l'écrivain est celui qui ajoute l'acte à la lettre dont tous subissent la marque. Fils de ses oeuvres, il invente le chiffre de son origine. C'est le travail de la lettre, de ce qu'elle dérobe à ce qu'elle restitue, que Catherine Millot, psychanalyste, s'est attachée à suivre dans les oeuvres de Proust, Colette, Flaubert, Sade, Hofmannsthal, Joyce, Mallarmé et Rilke, montrant comment l'écriture s'accomplit à donner corps par le style à des objets étranges, comme un regard ou une voix. Regard dont À la recherche du temps perdu explore les facettes à travers les ravages de l'asthme, de la jalousie et du sadisme. Regard au coeur de l'expérience «mystique» du poète, épiphanies joyciennes ou Erlebnisse rilkéennes, ouvrant l'espace d'un monde où l'intime devient extime, là où seul l'écrit peut nouer, aux confins du langage, la jouissance du corps et celle des mots.
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Jean Genet : Portrait d'un marginal exemplaire
Arnaud Malgorn
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 30 Octobre 2002
- 9782070765584
" je transportais avec moi un tel fardeau de détresse que toute ma vie, j'étais sûr, se passerait à errer.
" phrase prémonitoire et lucide, genet, toute sa vie, erra - entre crises et fulgurances créatrices. orphelin sans bien ni instruction né en 1910, genet bâtit seul son destin comme on compose un roman. il trouve le salut en pleine guerre, enfermé dans une cellule de prison, par le récit de ses turpitudes de voleur, de pédéraste et de traître. libéré en 1944, il invente des drames baroques et provocants et joue, à sa façon, sur la scène du monde.
Il poursuit son chemin poétique en s'engageant pour les panthères noires aux états-unis et pour les palestiniens à qui il rend un ultime hommage dans une oeuvre joyeuse, qu'il écrit avant de mourir. arnaud malgorn raconte ici la vie et l'oeuvre de ce marginal exemplaire. marginal, genet l'est demeuré toute sa vie. exemplaire, il le fut, car jamais il ne s'est laissé fixer, figer. quinze ans après la mort de genet, son oeuvre paraît toujours aussi visionnaire.
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Les cahiers de la NRF : Gide, Copeau, Schlumberger : l'art de la mise en scène ; les entretiens de la Fondation des Treilles
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 20 Avril 2017
- 9782072726385
Avec la fondation de La NRF en 1909 et du théâtre du Vieux-Colombier en 1913, André Gide, Jacques Copeau et Jean Schlumberger, oeuvrant ensemble au renouveau de la littérature et du théâtre, n'ont cessé d'appliquer l'art de la mise en scène dans leur vie comme dans leur oeuvre. « Le théâtre ne m'intéresse pas assez pour que je me donne vraiment de la peine », écrit pourtant un Gide qui, bien que grand connaisseur du théâtre classique et admirateur de l'oeuvre puissante de Claudel, demeure réticent à l'expérience de la représentation scénique. Le théâtre reste toutefois pour lui l'un des lieux où peut s'exposer le drame intime, s'adonnant ainsi à l'écriture dramatique avec Le Roi Candaule, Sau¨l et un inachevé Curieux malavisé d'après Cervantès, et conversant avec son ami Jacques Copeau sur les questions de mise en scène et de jeu. Le théâtre du Vieux-Colombier lui offre également, dans la lignée de La NRF, un lieu de rencontre avec le public. Conférences, lectures et matinées théâtrales voisinent au programme de la salle avec le répertoire classique et contemporain. De là vient le célèbre essai en miroir de Gide sur Dostoïevski, issu de six causeries prononcées au Vieux-Colombier. Quant à Jacques Copeau et à sa troupe, ils bénéficieront de l'attention et de l'appui durables de Jean Schlumberger, dont l'écriture romanesque fut gagnée, de son propre aveu, par la théâtralisation.Les contributions du présent recueil, s'appuyant sur des documents des fonds André Gide et Jean Schlumberger de la Fondation des Treilles, montrent l'implication des trois hommes dans cette entreprise de rénovation active et de réflexion. Elles sont suivies de quelques lettres inédites échangées entre Jacques Copeau et Jean Schlumberger.
Ouvrage collectif de Serge Bourjea, Laurent Gayard, Patrick Kéchichian, Robert Kopp, Frank Lestringant, Michel Leymarie, Pierre Masson, Peter Schnyder et de David H. Walker. Édition de Robert Kopp et Peter Schnyder.
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Gallimard, un éditeur à l'oeuvre
Alban Cerisier
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 24 Février 2011
- 9782070441693
«Mon cher ami, je suis très intéressé par vos projets d'édition et j'espère qu'il en sortira quelque chose. Toute la question est de savoir si une entreprise commerciale peut vivre en n'éditant que des ouvrages excellents de forme et de fond». Paul Claudel à André Gide, 1910 Publié sous une élégante couverture ivoire à titre rouge, L'Otage de Paul Claudel inaugure en mai 1911 le comptoir d'édition de la Nouvelle Revue Française (NRF), revue littéraire créée deux ans plus tôt par André Gide, Jean Schlumberger et quelques amis. A sa tête, un jeune homme qui a du goût, des relations, de la fortune : Gaston Gallimard. Ainsi débute une formidable aventure intellectuelle, éditoriale... et familiale. Un catalogue riche de plusieurs dizaines de milliers de titres.
Un extraordinaire portefeuille d'auteurs : Camus, Sartre, Aragon, Malraux, Char, Duras, Céline, Faulkner, Hemingway, Kafka, Joyce... Des collections mythiques : La Blanche, La Pléiade, Du monde entier, La Série noire, Folio... Un siècle de littérature et d'idées ; un siècle d'édition; un siècle dans la vie d'une entreprise familiale qui, malgré des crises majeures, a su préserver et renforcer son indépendance.
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ça peut pas faire de mal ! la littérature jeunesse
Guillaume Gallienne
- Gallimard
- Ecoutez Lire
- 17 Mai 2018
- 9782072787034
Issu de l'émission produite par France Inter, ce livre audio nous invite à la découverte de la littérature jeunesse. Celle qui guidera ensuite le jeune lecteur vers sa future bibliothèque personnelle et le conduira à fréquenter les librairies. Dans ces univers dédiés à la jeunesse, le héros est d'importance et a souvent la particularité d'être du même âge que le lecteur. Qu'ils se prénomment Tom, Alice, Patricia, ou Vendredi - bien plus vieux, certes -, le roman est le récit de leurs aventures. Aventures auxquelles Guillaume Gallienne donne vie et rythme et, à l'auditeur que nous sommes, une profonde et insatiable envie de lire ! Guillaume Gallienne lit et commente des incontournables de la littérature jeunesse, accompagné au piano par Philippe Dubosson.
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Le réveil des vampires : Sang pour sang
Jean Marigny
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 25 Mai 2010
- 9782070438761
L'Antiquité eut ses divinités assoiffées, le Moyen Âge ses pervers sanguinaires. Au XVe siècle, l'Église immortalisa les morts-vivants en les reconnaissant. Le vampire eut dès lors le droit de cité. Trois siècles plus tard, en pleine raison triomphante, la psychose est générale. Le vampire est connu, décrit : un «revenant en corps», réfractaire à la croix, éventuellement à l'ail... Le théâtre de la terreur est posé. La littérature romantique va le consacrer, avec, dans le rôle du saigneur, Dracula, de Bram Stoker. Un siècle plus tard, le cinéma lui donne corps, dans tout l'achèvement de sa terrible splendeur.
Jean Martigny traque cette figure polymorphe dans les lieux mêmes où elle se réfugie : la nuit, la mort, le temps perdu.
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Pierre Prion, scribe : Mémoires d'un écrivain de campagne au XVIIIe siècle
Orest Ranum, Emmanuel Le Roy Ladurie
- Gallimard
- Les Archives
- 4 Décembre 1985
- 9782070705191
Pierre Prion, émigrant rouergat, fut scribe, secrétaire, précepteur, cuisinier, pâtissier, contremaître agricole, maçon, manoeuvre, valet de chambre, routier, caviste et homme à tout faire chez le marquis d'Aubais, lui-même grand érudit méridional. Des années 1740 à 1759, Prion, intellectuel de campagne, a décrit sa propre existence ainsi que les faits et gestes des châtelains et villageois de la paroisse d'Aubais (Gard actuel). Ses observations, pleines d'humour, jalonnent de longs périples pédestres à travers la France. Sa «chronologiette» d'Aubais, inédite, a fourni la substance de Mon village sous Louis XV, d'Émile Léonard (1941). Depuis, le manuscrit de l'autobiographie de Prion a été retrouvé dans l'Aveyron. Le voici, publié par Ranum et Le Roy Ladurie. Un document étonnant, digne de Rétif, Jamerey-Duval et Ménétra, chroniqueurs d'un XVIII? siècle populaire.
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Don Juan, mille et trois récits d'un mythe
Christian Biet
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 13 Mars 1998
- 9782070534494
Qui est ce don juan dont l'histoire, depuis près de quatre siècles, hante la littérature et la morale de l'occident ? un héros impie, qui séduit les femmes à tour de bras, défie la société et ses institutions, la famille, la religion, dieu, la mort, et qui, toujours puni, le paie de sa vie ? les premières pièces de théâtre qui lui sont consacrées présentent l'aventure d'un homme qui s'affronte aux valeurs intangibles, représentées en dernier recours par une statue.
Tirso de molina titre le trompeur de séville et le convive de pierre (vers 1625), mettant les deux protagonistes sur un pied d'égalité -mais il se trouve que le trompeur est vaincu ! molière insiste sur l'instant de la rencontre : dom juan ou le festin de pierre (1665) ; mozart, sur les jeux dangereux du pouvoir et de la séduction : don giovanni (1787). devenu un mythe, don juan sert toutes les causes et tente bien des humains.
Christian biet, qui lui porte un intérêt certain, vous fera découvrir ce que ce provocateur n'est sans doute pas ce qu'on croit !.
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Hemingway : Portrait de l'artiste en guerrier blessé
Jérôme Charyn
- Gallimard
- Decouvertes Gallimard
- 14 Avril 1999
- 9782070507245
L'un des écrivains américains les plus connus et les moins compris, ernest hemingway, continue de hanter notre siècle avec sa prose étrange et cristalline.
Né en 1899 dans une paisible banlieue de chicago, hemingway quitte très tôt le cocon familial pour s'engager à dix-huit ans comme ambulancier de la croix-rouge sur le front italien. son expérience de la guerre et sa rencontre avec la mort seront le point de départ d'une oeuvre prolifique, qui ne fut en fait qu'une longue autobiographie romancée. jeune prodige des lettres, il publie son premier roman à succès à vingt-sept ans et ne cesse dès lors de connaître la gloire.
De paris à key west, de madrid à cuba, cet homme qui aimait " chasser " les mots exorcisa la mort toute sa vie. jerome charyn nous invite à une relecture de cet expérimentateur de génie dont le talent fut peu à peu éclipsé par une célébrité trop médiatisée, de cet homme dévoré par son succès.