Furor
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Des juges répètent depuis longtemps que seuls les propriétaires ont le pouvoir de céder les biens qu'ils ont en leur possession. Mais ils ont mille opinions sur la mainmise qui tourmente certains écrivains émancipés. Blanchot parle d'un lecteur dissimulé dans son roman. Klossowski, d'un narrateur devant ses tableaux instantanés. Walser, de l'élève ou du promeneur, après ses écoles. Ces trois auteurs nous montrent que celui qui met la main sur l'autre peut, non s'il le doit, plutôt s'il le faut, la retirer.
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Nos contemporains ont parlé longtemps des sorts qu'ils jetaient sur le mendiant de Baudelaire, le criminel de Büchner, le sauvage de Clastres, l'homme au sable d'Hoffmann, l'homme sans ombre de Chamisso ou le veilleur de Bonaventura. Ils s'apitoyaient tout en les vitupérant. Ils les vouaient au malheur. Les romantiques allemands, qu'on relit encore, ne parlaient que des noises, des charmes, des sortilèges qui se dissimulaient sous les plus anciennes malédictions.
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Un malin génie règne sur la correspondance d'Artaud et de Rivière. Un autre se faufile dans les textes de Blanchot et de Starobinski centrés sur Kafka. Un autre encore s'est dissimulé dans le commerce des cartes coloniales ou dans certaines audiences inoubliables de la cour d'assises. Les critiques littéraires, depuis un siècle, n'ont pas réussi à le chasser hors de leurs commentaires et de leurs polémiques. Il revient ici, plus labile, plus furtif aujourd'hui, après des désaccords qui perdurent et qu'il faut peut-être reformuler.
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Blanchot politique ; sur une reflexion jamais interrompue
Leslie Hill
- Furor
- 26 Octobre 2020
- 9782940601097
On le compte parmi les plus illustres : écrivain hors pair, critique littéraire d'une rare sensibilité et d'une influence sans égale, artisan de la déconstruction avant la lettre, penseur de la littérature dans ce qu'elle a de plus exigeant. Et pourtant plane sur l'oeuvre un doute ou un soupçon, si ce n'est, selon la rumeur, un blâme ou une faute : les engagements politiques de l'écrivain d'avant-guerre. On le sait : entre 1931 et le mois de juillet 1940, Maurice Blanchot a mené une activité de journaliste politique dans la presse de droite, nationaliste, parfois extrémiste. Ces textes politiques d'avant-guerre, on croit les connaître, mais jusqu'ici, par embarras ou par hostilité bien-pensante, on ne les a quasiment jamais lus. Et l'on a tout autant évité de s'interroger sur le rapport entre l'oeuvre du romancier et du critique littéraire et ses engagements politiques ultérieurs, sous l'Occupation, contre la République gaullienne, contre la guerre d'Algérie, contre l'antisémitisme, pour un certain communisme. C'est à cette tâche pourtant essentielle que s'emploie avec rigueur et pour la première fois ce Blanchot politique. En ressort un portrait plus exact et encore inédit de celui dont Georges Bataille disait qu'il était « bien l'esprit le plus original de son temps ».