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Editions Globe
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Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d'interroger le passé familial. Évoquant l'ascension de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé grandissant apparu entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux histoires : celle de l'apparition du sida dans une famille de l'arrière-pays niçois - la sienne - et celle de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans la lignée d'Annie Ernaux ou de Didier Éribon, Anthony Passeron mêle enquête sociologique et histoire intime. Dans ce roman de filiation, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et le malade considéré comme un paria. -
À vingt et un ans, épuisée après des années de lutte contre la maladie, Déborah doit interrompre ses études. Elle retourne vivre chez son père où elle fait face à une extrême précarité. Elle décide alors de devenir camgirl. Mais très vite, cette activité ne suffit pas pour survivre financièrement. Elle sort de l'écran et devient escort puis dominatrice.
Alors que la parole des travailleuses du sexe reste un angle mort de la pensée post-MeToo, Déborah Costes dit ce qui ne se raconte pas : le travail du sexe dans toute sa complexité, la honte et le tabou imposés par les regards extérieurs, les clients que cette culture du silence protège, la famille négligente, le père qui sait et profite de ses revenus. En exorcisant les clichés et les fantasmes qui entourent la figure de la prostituée, Déborah Costes nous tend un puissant miroir où se reflètent les rapports de domination à l'oeuvre dans une société patriarcale. -
Le Livre de Daniel, c'est l'histoire tragique d'un homme de quatre-vingt-quatre ans assassiné à coups de fourche dans sa ferme isolée, par des jeunes paumés de Roubaix qui veulent de l'argent, le filment avec leurs téléphones portables et font circuler la vidéo de sa mise à mort sans aucune empathie.
Le Livre de Daniel, c'est aussi l'histoire de Chris de Stoop, le neveu de Daniel, qui, après avoir enquêté dans le village de son oncle, en Belgique, décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle. Il ne cherche pas réparation?; ce qu'il cherche, c'est à comprendre ce qui a mené cinq jeunes désoeuvrés au meurtre. -
Ma mère est un fait divers
Maria Grazia Calandrone
- Éditions Globe
- Litterature Etrangere
- 29 Août 2024
- 9782383613008
Le 24 juin 1965 à Rome, une enfant d'à peine un an est abandonnée sur la pelouse de la Villa Borghèse. Ses parents, ce sont Lucia et Giuseppe. Mariée de force, la jeune femme s'est enfuie, quittant un mari et une belle-famille violents, pour vivre son grand amour. À cette époque, en Italie, cela rend Lucia et son compagnon criminels, coupables d'adultère et d'abandon du domicile conjugal. Sans parler du statut d'enfant illégitime qui va planer toute sa vie au-dessus de leur fille. Acculé par l'impossibilité de faire famille, le couple se résout à abandonner l'enfant et à se suicider ensemble, dans les eaux du Tibre.
Cette enfant orpheline, c'est l'autrice, Maria Grazia Calandrone. Cinquante ans plus tard, elle mène l'enquête pour retracer l'histoire de ses parents biologiques et comprendre leur geste. En explorant leur passé, Maria Grazia Calandrone fait aussi revivre avec réalisme, dans une langue poétique et singulière, entre prose et vers, l'Italie de l'après-guerre en pleine industrialisation et la pression sociale destructrice pesant sur les femmes. -
L'histoire vraie, trouble et tortueuse d'une série de meurtres qui comptent parmi les plus mystérieux et les plus monstrueux de l'Histoire des États-Unis. Dans les années 1920, les hommes les plus riches au monde étaient Amérindiens, et appartenaient à la tribu des Osages. Une fois le pétrole découvert sous leurs terres, dans l'Oklahoma, ils se sont mis à rouler dans des automobiles conduites par des chauffeurs, se sont fait construire de belles demeures et ont envoyé leurs enfants étudier en Europe. Puis, un par un, les Osages ont commencé à disparaître dans d'étranges circonstances. Dans ce Wild West où se croisaient desperados et magnats du pétrole, ceux qui osaient enquêter sur cette tuerie étaient assassinés à leur tour... Le nombre de morts ne cessant d'augmenter, le FBI se saisit de l'affaire, et perça les mystères d'une gigantesque conspiration, mettant au jour une série de crimes aussi choquante qu'effrayante. Fondé sur des années de recherche, La Note américaine est un chef-d'oeuvre de narrative nonfiction : David Grann mène l'enquête, et chacune de ses découvertes amène son lot de surprises sinistres, de rebondissements et de secrets lourds à porter. Un livre percutant, d'une grande puissance, qui constitue un témoignage littéraire bouleversant. Public Adulte.
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BOOKER PRIZE 2020 - Glasgow, années 1980, sous le règne de fer de Margaret Thatcher. Agnes Bain rêvait d'une belle maison bien à elle, d'un jardin et d'un homme qui l'aime. A la place, son dernier mari la lâche dans un quartier délabré de la ville où règnent le chômage et la pauvreté. Pour fuir l'avenir bouché, les factures qui s'empilent, la vie quotidienne en vrac, Agnes va chercher du réconfort dans l'alcool, et, l'un après l'autre, parents, amants, grands enfants, tous les siens l'abandonnent pour se sauver eux-mêmes.
Un seul s'est juré de rester, coûte que coûte, de toute la force d'âme de ses huit ans. C'est Shuggie, son dernier fils. Il lui a dit un jour : "Je t'aime, maman. Je ferai n'importe quoi pour toi". Mais Shuggie peine d'autant plus à l'aider qu'il doit se battre sur un autre front : malgré ses efforts pour paraître normal, tout le monde a remarqué qu'il n'était pas "net" . Harcèlement, brimades, injures, rien ne lui est épargné par les brutes du voisinage.
Agnes le protégerait si la bière n'avait pas le pouvoir d'effacer tous ceux qui vous entourent, même un fils adoré. Mais qu'est-ce qui pourrait décourager l'amour de Shuggie ? Shuggie Bain est un premier roman fracassant qui signe la naissance d'un auteur. Douglas Stuart décrit sans détour la cruauté du monde et la lumière absolue.
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Alba Donati menait une vie trépidante. Son travail dans l'édition la comblait, lui permettant de rencontrer des auteurs de premier plan. Pourtant, à la cinquantaine, elle décide de tout quitter pour réaliser son rêve d'enfant : retourner à Lucignana, le village de Toscane où elle est née, et ouvrir sa librairie dans une jolie cabane à l'orée des bois, sur la colline.
Avec seulement 180 habitants dans tous les environs, son entreprise semble vouée à l'échec commercial. Ouverte en 2019 grâce à un financement participatif, la librairie affronte d'abord un incendie qui la détruit en partie, puis, juste après, les restrictions du confinement. C'est alors que s'organise autour d'Alba un étrange et vertueux mouvement de solidarité. Famille recomposée d'amoureux des livres ? Intelligence collective ? Attrait pour la beauté du lieu ? Désir profond et partagé de bénévolence et de bénévolat ? Au fil du temps s'érige une « zone à défendre » poétique. Laisser disparaître une librairie à peine née ? Plutôt mourir ! -
Nés sous deux étoiles différentes, Mungo le protestant et James le catholique vivent dans un monde hyper-violent où les gangs se livrent une bataille territoriale sans merci au nom d'une idée de la réputation ultra-virile à défendre. Pour être considérés comme des hommes, « des vrais », Mungo et James devraient être des ennemis jurés. Pourtant, les deux garçons s'aiment voyant l'un chez l'autre l'espoir d'un ailleurs.
Mungo doit alors travailler dur pour cacher cet amour interdit, en particulier à son frère aîné Hamish, un chef de gang local, prêt à tout pour défendre son honneur.
Lorsque Mo-maw, la mère de Mungo, l'envoie pour une partie de pêche sur le loch avec deux hommes, « des vrais », qui ont promis à Mo-Maw de faire de lui un homme, un vrai, c'est toute sa vie qui va basculer.
Servi par une écriture nerveuse et étincelante, Mungo brosse le portrait d'un jeune homme qui tente de faire entendre sa vérité dans un lieu et une époque qui exigent une stricte conformité aux normes de classe et de genre. -
La trilogie de Copenhague Tome 1 : Enfance
Tove Ditlevsen
- Éditions Globe
- Litterature Etrangere
- 9 Novembre 2023
- 9782383612551
Au fin fond de l'enfance, il y a Istedgade, la rue étroite de Vesterbro, le quartier ouvrier où s'entasse la famille de Tove dans un petit appartement ; il y a l'humeur changeante d'une mère violente, le rire d'un père aussi vieux et crasseux que le poêle, la crainte du chômage, la hantise de l'aide aux nécessiteux qui pend au-dessus des familles comme une menace moins honteuse que celle de devenir fille mère avant dix-huit ans. Il y a l'école qu'il faudra arrêter à quatorze ans pour trouver un emploi. Heureusement, il y a Ruth, la meilleure amie, qui ne prend jamais rien au sérieux. Et il y a ce secret que Tove ne peut révéler à personne. Pas même à Ruth. Un jour pourtant, il faudra quitter cette rue étroite de l'enfance pour faire vivre les mots mystérieux qui se glissent chaque jour sur son âme comme une membrane protectrice.
Enfance est le premier volume de La Trilogie de Copenhague, une autobiographie en trois actes publiée entre 1967 et 1971 et qui fait aujourd'hui l'objet d'une consécration posthume internationale. Dans cette oeuvre magistrale sur le tissu de l'existence, Tove Ditlevsen répond, avec un sens aigu de l'observation, à une question : comment concilier l'art et la vie. -
La trilogie de Copenhague Tome 2 : Jeunesse
Tove Ditlevsen
- Éditions Globe
- Litterature Etrangere
- 7 Mars 2024
- 9782383612605
À quatorze ans, il est temps pour Tove de quitter l'école afin de travailler et gagner sa vie. Placée dans une famille, puis dans une pension, elle enchaîne les maladresses et les petits boulots mal payés jusqu'à être embauchée comme sténographe. Désormais, la jeune fille tape à la machine toute la journée, mais son quotidien est bien dépourvu de poésie.
À l'âge où l'on rêve d'amour et d'une chambre à soi, Tove se démène pour construire son indépendance. Alors que l'Europe s'enfonce dans la Seconde Guerre mondiale, elle vit ses premières expériences amoureuses et littéraires, celles qui forgent le caractère et signent la fin de l'enfance.
Après Enfance, dans lequel Tove Ditlevsen évoquait avec acuité et autodérision ses origines, Jeunesse est le deuxième volume de La Trilogie de Copenhague, une autobiographie en trois actes publiée entre 1967 et 1971. Dans cette autofiction des débuts, elle raconte le combat à mener pour s'affranchir de sa condition sociale et devenir écrivain. -
Et si l'Afrique avait conquis le monde ?
Et si la traite des esclaves avait pris une route opposée, et que des millions d'Européens avaient voyagé en fond de cale des navires négriers ?
Doris est née en Angleterre dans une famille de laboureurs heureux.
Kidnappée par des trafiquants, revendue à différents propriétaires en Aphrika, elle obtient le statut envié de secrétaire du puissant Bwana.
Mais à la suite d'une tentative d'évasion, on l'expédie dans les champs de cannes à sucre : le châtiment ultime.
Pourtant, c'est dans les plantations et aux côtés de la solide viking Ye Mémé, que Doris découvre la culture métissée et résiliente des esclaves.
De manière inattendue, elle reprend contact avec ses racines blondes...
Dans ce roman uchronique, Bernardine Evaristo inverse les couleurs du passé, bouscule les rôles et les privilèges et interroge la complexité humaine de sa plume drôle et subversive.
Des racines blondes est le premier roman en prose de Bernardine Evaristo.
Il forme, avec Fille, femme, autre et Mr. Loverman une trilogie romanesque traversée par le travail de mémoire et la réflexion sur les systèmes de domination. -
Imaginez un choeur polyphonique réunissant douze femmes dont un homme trans, âgées de 19 à 93 ans, presque toutes noires, chantant leur(s) expérience(s) britannique(s) dans une scénographie multipliant décors et points de vue de Newcastle à Cornwall en passant par Londres et dans une chronologie s'étendant du XXe siècle aux trébuchements d'un XXIe siècle remodelé par les mouve-ments #metoo et #Blacklivesmatter. Cela donne Fille, Femme, autre, un roman-fusion époustouflant où, comme le soutien-gorge en son temps, la ponctuation a été allègrement jetée par la fenêtre. Son auteure, Bernardine Evaristo, a raflé comme une tornade dans son passage tous les honneurs dont le Man Booker Prize 2019 devenant ainsi la première femme noire à recevoir le prestigieux prix. C'est l'histoire entremêlée d'Amma, Yazz, Dominique, Carole, Bummi , LaTisha, Shirley, Winsome, Penelope, Megan/Morgan, Hattie et Grace et d'autres encore. Chacune d'elles cherche un avenir, une maison, l'amour, une mère absente, un père perdu, une identité, un genre - il, elle, iel - une existence, et au passage, le bonheur. Toutes ont traversé l'espace et le temps - pour atterrir au coeur de l'Angleterre, carrefour historique des migrations et échouer aux confins éternellement figés des castes britanniques. Femmes invisibles dans la société anglaise, elles prennent corps et âmes sous la plume libre et libératrice d'une auteure, poète, dramaturge qui, avec ce huitième roman, signe une oeuvre d'une grande vitalité.
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11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui. 15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans. Comment passe-t-on du sens du commerce à l'insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu'aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d'exercer ? Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l'esprit et la lettre ? Par le récit détaillé de l'épopée familiale, économique et biblique. Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l'humour toujours. Par une histoire de l'Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides. Comment prendre la suite de Yehouda Ben Tema qui écrivit dans les Maximes des Pères : « Tu auras cinquante années pour devenir sage. Tu en auras soixante pour devenir savant » ? Nous avons 1207 pages et 30 000 vers pour devenir instruits, circonspects, édifiés. Groggy. Public Adulte.
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Barrington Jedidiah Walter est marié à Carmel depuis un demi-siècle. À soixante-quatorze ans, toutes ses dents, Barrington Jedidiah Walter est plus que jamais le séducteur que Carmel a connu à Antigua, avant d'émigrer à Londres avec lui. Dandy, noceur, artiste de la conversation, ce gentleman des Caraïbes est un véritable « Valium humain ». Ils sont mariés depuis un demi-siècle et Barry est toujours très épris de son amour de jeunesse. Mais ce n'est pas Carmel.
Le corps musclé de Morris Courtney de la Roux rend Barry fou depuis soixante ans. Son âme-soeur devine sa moindre pensée, sa bouche termine ses phrases. Toute sa vie, Morris a supplié Barry de venir vivre avec lui, en vain. Pourquoi ? Convenances héritées de la société figée des Caraïbes ? Peur de choquer une épouse pieuse qui ne le croit que coureur de jupons ? Aujourd'hui, Barry sent que s'apprête à passer sa dernière chance d'être enfin heureux...
De cette histoire d'un homosexuel prisonnier d'un mariage malheureux, André Gide, puis Marguerite Yourcenar et Diane de Margerie avaient tiré des drames. Bernardine Evaristo, elle (lauréate du Booker Prize 2019 avec Margaret Atwood ), fait du récit de la libération de son héros un festival de bonne humeur, d'esprit et de fierté assumée.
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Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard. Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en briques rouges de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leur casse-croûte et se lèvent du muret où elles étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir aussi. Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destiné à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui explose. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes. -
Manhattan Project
Stefano Massini
- Editions Globe
- Litterature Etrangere
- 14 Septembre 2023
- 9782383612407
Dans la lignée des Frères Lehman, Manhattan Project raconte l'invention de l'arme la plus effrayante jamais créée sur terre. Une ballade au coeur d'un réacteur humain où l'adrénaline du compte à rebours alterne avec des tourbillons d'humanité profonde et des éclairs d'ironie typiquement yiddish.
L'histoire commence en 1938 lorsqu'un groupe de jeunes et brillants physiciens juifs hongrois fuient l'Europe de Hitler pour se réfugier aux États-Unis. Effrayés par l'idée que Hitler, qui prépare alors l'Allemagne nazie à la guerre, puisse mettre au point une arme ultime, ils s'unissent pour être les premiers à concevoir la bombe nucléaire tandis que retentissent en Europe les cris des ghettos en flammes. -
La maison des regards
Daniele Mencarelli
- Editions Globe
- Litterature Etrangere
- 4 Avril 2024
- 9782383612803
À vingt-cinq ans, Daniele, un poète, se noie dans l'alcool pour oublier la crise existentielle qu'il traverse. Alors que sa mère, déchirée de voir son fils se faire du mal, lui propose de mettre fin à leurs jours ensemble, Daniele se résout à prendre un emploi d'agent d'entretien dans le plus grand hôpital pédiatrique européen, l'Enfant-Jésus à Rome. Très vite, le jeune homme à la sensibilité exacerbée pense abandonner, tant l'injustice et la douleur qui s'imposent à ces enfants malades dépassent l'entendement et les mots. Mais le quotidien, la camaraderie et la solidarité qui se créent avec les collègues et les patients lui montreront l'authentique visage de la vie, levant le voile épais des ténèbres qui l'empêchait de vivre.
Bouleversant de tendresse et d'humanité, La Maison des regards est le récit autobiographique d'une résurrection et rend un hommage poétique et vibrant à ceux, travailleurs ou proches, qui accompagnent les malades. -
Ce livre, elle pensait l'appeler La Colline. Dominique Sigaud avait tout noté dans un carnet lorsqu'elle était à Bisesero, en 1994. Journaliste indépendante sans autre nom que le sien sous lequel se ranger, elle fut l'une des rares femmes à couvrir le génocide des Tutsis au Rwanda. Vingt-cinq ans plus tard, les mots, elle les retrouvait, intacts, comme elle les avait agencés sur les pages pour organiser le chaos du monde, pour raconter les massacres et les assassins ivres d'alcool et de sang. Mais le récit ne s'écrivait toujours pas. La colline où toute l'horreur du génocide s'était écrite n'était pas le lieu central comme elle le pensait. Le lieu central, il lui a fallu trente ans pour comprendre que c'était le corps de cette jeune femme, croisée dans une boîte de nuit.
Réflexion sur la mémoire, le traumatisme et l'écriture, Perdre la main interroge la posture singulière du témoin, lorsque, sans être une victime directe, il est pris dans l'étau des événements. Tout en racontant ses doutes et ses blocages, Dominique Sigaud explore les possibilités de la langue et du corps confrontés à la catastrophe. -
Un fantôme dans la gorge
Doireann Ní Ghríofa
- Editions Globe
- Litterature Etrangere
- 4 Avril 2024
- 9782383612308
C'est l'histoire d'une femme qui passe sa vie dans les couches et le lait en tâchant de maintenir l'équilibre précaire d'une famille de la classe ouvrière dans l'Irlande d'aujourd'hui. Malgré la charge mentale et l'épuisement, elle s'épanouit dans la maternité et le dévouement total à sa condition de mère. Mais quand son quatrième enfant manque de mourir à la naissance, elle perd pied. Elle trouve alors du réconfort dans la lecture du célèbre « Caoineadh », un poème irlandais datant du XVIIIe siècle. Bientôt, elle essaye de retracer la vie de la poétesse qui en est à l'origine, mais c'est comme tenter une cartographie dans le brouillard tant son existence fut effacée par le récit des hommes de sa famille.
Un fantôme dans la gorge est un roman hybride qui bouscule les genres, une méditation sur les limites de la biographie, une autofiction postféministe sur la maternité. Intime et érudit, le style de Ní Ghríofa nous rappelle les pérégrinations de W. G. Sebald et le féminisme sans compromis de Maggie Nelson. -
D'Avignon à Prague, d'Oslo à Auckland, une femme passe d'une chambre d'hôtel à l'autre, dans le seul but de s'isoler du monde. Dans ces lieux intimes mais standardisés, elle tue le temps avec l'espoir d'échapper aux assauts d'un passé douloureux. C'est oublier que l'être humain et la solitude ne font pas bon ménage. Toujours, quelque chose la pousse à trouver de la compagnie, celle de l'alcool ou d'hommes croisés au détour d'un couloir, mais la mémoire ne se laisse pas si facilement réprimer. Bientôt ses fantômes se glissent sous ses draps et elle ne peut plus fuir.
Room trip aux accents oniriques, Un hôtel étrange brouille les pistes et se joue des conventions littéraires pour offrir le récit d'une errance sur le territoire de la solitude et du deuil. Eimear McBride nous plonge dans l'intériorité d'une femme qui s'émancipe de toutes les injonctions et livre une ode féministe à la maturité, avec une intensité stylistique rare. -
Devenue orpheline très tôt, Zorrie cherche sa place dans le monde. Élevée par sa tante, elle apprend qu'il n'existe qu'une vertu : le travail. Ainsi, Zorrie trouve un emploi dans une usine d'horloges à Ottawa, aux côtés des « filles fantômes », ces ouvrières luisantes de radium. Malgré cette parenthèse enchantée, l'appel de sa campagne natale est plus fort que tout. De retour dans l'Indiana, elle rencontre Harold, qui deviendra son mari, et se dédie avec lui au travail de la terre.
Dans ce court roman Laird Hunt parvient à faire tenir toute une existence : une vie simple menée dans une dignité discrète, ballottée au gré des saisons et bouleversée par les convulsions qui ont agité le vingtième siècle.
À la façon de Flaubert dans Un coeur simple, Laird Hunt offre le portrait saisissant d'une femme ordinaire, à un moment pivot de l'histoire américaine. Avec justesse et poésie, Zorrie raconte de manière magistrale la cruauté et la beauté du quotidien dans une Amérique en pleine transformation. -
En 1958, Michel Foucault arrive en Pologne. Il vient d'être nommé directeur du Centre de civilisation française de l'université de Varsovie et doit terminer sa thèse que le public découvrira plus tard sous le titre d'Histoire de la folie à l'âge classique. Son séjour est pourtant écourté : l'année suivante, il est contraint de quitter brusquement le pays pour éviter un scandale diplomatique lié à son homosexualité. Un jeune homme, Jurek, instrumentalisé par la police politique, paraît être la cause de ce départ.
En fouillant les archives et en recueillant les récits des témoins de l'époque, Remigiusz Ryzinski tire le fil de cette opération de décrédibilisation et rejoue une période effacée de la vie de Michel Foucault. Plus encore, il brosse un tableau captivant de la condition homosexuelle en Pologne sous le communisme, des saunas de la ville aux appartements abritant ces amours décriées, tout à la fois fichées, surveillées et utilisées à des fins politiques. -
Ils ne sont que deux survivants humains, un père et sa petite fille, dans une maison au bord d'un lac. Leurs voisins ? Des arbres centenaires, des plantes millénaires, des oiseaux dont les appels trouent les ciels, des traces d'ours sur les troncs et une montagne qui n'a pas changé depuis qu'Emerson et Thoreau y puisaient leur force et leur sagesse. Au fur et à mesure que la fille grandit, son père lui apprend tout ce qu'il peut, pour la préparer à une vie en harmonie avec une nature majestueuse et tutélaire.
Et quand la fille se retrouvera seule, c'est l'ours du titre qui lui servira de guide ultime pour s'orienter à travers un environnement aussi rude que prodigue, dans une communion élégiaque.
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Les mensonges et la folle cupidité des banquiers (autrement nommée « crise des subprimes ») les ont jetés à la rue. En 2008, ils ont perdu leur travail, leur maison, tout l'argent patiemment mis de côté pour leur retraite.
Ils auraient pu rester sur place, à tourner en rond, en attendant des jours meilleurs. Ils ont préféré investir leurs derniers dollars et toute leur énergie dans l'aménagement d'un van, et les voilà partis. Ils sont devenus des migrants en étrange pays, dans leur pays lui-même, l'Amérique dont le rêve a tourné au cauchemar.
Parfois, ils se reposent dans un paysage sublime ou se rassemblent pour un vide-greniers géant ou une nuit de fête dans le désert. Mais le plus souvent, ils foncent là où l'on embauche les seniors compétents et dociles : entrepôts Amazon, parcs d'attractions, campings... Parfois, ils s'y épuisent et s'y brisent.