Voici le voyage d'une ;
Survie grâce à la poésie ;
Voici mes larmes, ma sueur et mon sang ;
De vingt et un ans ;
Voici mon coeur ;
Dans tes mains ;
Voici la blessure ;
L'amour ;
La rupture ;
La guérison ;
- Rupi Kaur -
Des taudis honteux de l'Histoire.
Je m'élève.
D'un passé pétri de souffrance.
Je m'élève.
Tel un océan noir, bondissant et immense.
Débordant, grossissant, je porte la marée.
Maya Angelou est une icône de la culture afro-américaine. Engagée dans la lutte pour les droits civiques, elle fait entendre sa voix par l'écriture. Celle d'une femme noire à la détermination sans faille qui puise force et confiance dans son identité. Ses poèmes, tantôt engagés ou intimes, nous parlent du bruit des grandes villes du Sud, de féminité, d'amour et de ruptures. De rêves brisés mais, surtout, de courage et de liberté.
C'est la recette de la vie ;
Disait ma mère ;
Lorsqu'elle me tenait dans ses bras quand je pleurais ;
Pense à ces fleurs que tu plantes ;
Dans le jardin chaque année ;
Elles vont t'apprendre ;
Que les gens eux aussi ;
Doivent se faner ;
Tomber ;
Pourrir ;
Se redresser ;
Pour fleurir ;
- rupi kaur -
Ces lettres ne feront pas de vous un poète talentueux, là n'est d'ailleurs pas la question. Mais le lecteur se surprendra peut-être à découvrir en Rilke l'un de ses semblables. L'écrivain de génie s'y révèle de fait d'une déconcertante accessibilité. Face aux doutes d'un jeune poète, Rilke conseille et rassure son correspondant, avec patience et humilité.
Et si la poésie dépendait moins du travail sur le texte que d'un travail sur soi ? À défaut de révéler les ressorts de la création littéraire, c'est une véritable éthique que le poète tâche d'exposer.
La traduction de l'écrivain Gustave Roud, longtemps introuvable, révèle brillamment la puissance poétique intacte de ces lettres. Demeure un texte culte, universel :
Un guide pour tous ceux éprouvant cette « noble inquiétude de vivre ».
Je chevauche sur la rosse de mes exils.
Et sur la pierre blanche du chemin j'aiguise ma parole.
Quelqu'un me suit. Moi-même.
Quelqu'un me suit, c'est un vent qui revient d'autres terres.
Les vieux parfums de brises oubliées.
Retrouvés dans ses archives après son décès, les poèmes de Luis Sepúlveda sont réunis ici pour la première fois. Sensibles, touchants et engagés, ils nous font découvrir l'auteur sous un nouveau jour. Le décès d'une grand-mère, les jeux d'un enfant, les yeux d'une femme. L'odeur du maté, les couleurs vives, le son d'une guitare. La révolution chilienne, la dictature et l'emprisonnement. Le silence assourdissant des voix qui se sont tues et une patrie ensanglantée que seuls les mots peuvent ressusciter.
Dans une langue brûlante, Joyce Carol Oates interroge et dénonce une Amérique amnésique car malade. Qu'elle apostrophe « Marlon Brando en enfer » ; qu'elle s'interroge sur les dérives passées de la science lors d'expériences sur des enfants ou des singes ; qu'elle martèle les raisons qui mènent les femmes à un avortement ; qu'elle décrive le destin d'un vieux hobo de retour chez lui dans un quasi-anonymat, Joyce Carol Oates est à la croisée de l'intime et du politique.
Ses poèmes disent la peur de la perte, le vide intérieur, la terre boueuse de sang et les hommes ivres de pouvoir. Premier recueil de poèmes traduit en français de la grande Joyce Carol Oates, Mélancolie américaine explore les contradictions d'une nation perpétuellement en quête d'un ordre social qu'elle ne cesse pourtant de faire éclater au nom d'une mythique et illusoire gloire passée.
Né il y a trois siècles au Japon, le haiku est la forme poétique la plus courte du monde. Art de l'ellipse et de la suggestion, poème de l'instant révélé, il cherche à éveiller en nous une conscience de la vie comme miracle. De Bashô jusqu'aux poètes contemporains, en passant par Buson, Issa, Shiki et bien d'autres, Haiku est la première anthologie à présenter un panorama complet de ce genre littéraire, en lequel on a pu voir le plus parfait accomplissement de l'esthétique japonaise. «Pourquoi aimons-nous le haiku ?» interrogent les préfaciers de ce livre. «Sans doute pour l'acquiescement qu'il suscite en nous, entre émerveillement et mystère. Le temps d'un souffle (un haiku, selon la règle, ne doit pas être plus long qu'une respiration), le poème coïncide tout à coup avec notre exacte intimité, provoquant le plus subtil des séismes. Sans doute, aussi, parce qu'il nous déroute, parce qu'il nous sort de notre pli, déchirant une taie sur notre regard, rappelant que la création a lieu à chaque instant. Peut-être, enfin, parce qu'il sait pincer le coeur avec légèreté. Rien de pesant, rien de solennel, rien de convenu. Juste un tressaillement complice. Une savante simplicité.»
« Oui, les femmes écrivent de la poésie (et non, leur poésie n'est ni uniforme ni mièvre). J'avais envie dans ce livre de partager avec vous ces mots qui m'ont tant émue. Et de faire la peau au vieux cliché qui voudrait que la poésie soit un genre littéraire réservé aux bancs de l'école ou, pire encore, à une élite. » _Diglee.
Je serai le feu est une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses des 19e, 20e et 21e siècles. Certaines d'entre elles sont très connues, d'autres sont tombées dans l'oubli. Toutes ont en commun d'avoir marqué leur époque, et d'avoir écrit de sublimes poèmes. Pour chacune d'entre elles, Diglee a réalisé un portrait ou une illustration originale, rédigé une biographie, et sélectionné ses poèmes préférés.
«Celle qui a tant écrit sur l'adieu a dit adieu au monde il y a cent vingt ans, léguant à d'hypothétiques lecteurs, tandis qu'une mouche venue de ses propres poèmes cognait contre la vitre de sa chambre, la part d'elle transmissible : une longue lettre sans signature, composée de centaines de feuillets déposés dans un coffret au fond d'un tiroir de commode. Un tendre et solennel héritage à partager. Une énigme à résoudre par les générations à venir. Ce mode de transmission suffit à lui seul à distinguer Emily Dickinson des autres poètes, et même d'un Pessoa qui a laissé la plus grande partie de ses oeuvres à la postérité dans des circonstances un peu analogues. Le poète portugais jouissait de son vivant d'une certaine notoriété. Emily Dickinson, tout entière réfugiée dans ses écrits, n'en avait pour ainsi dire aucune. Elle livrait avec une rare confiance ce qu'elle avait de plus cher aux mains aveugles des générations futures.» Claire Malroux.
Parions que les lecteurs assidus d'Erri De Luca ne s'étonneront pas de son entrée dans la collection Poésie/Gallimard tant sa prose déjà signale constamment en lui le poète. Le présent volume qui reprend les poèmes d'Aller simple (Du monde entier) auxquels nous avons adjoint L'hôte impénitent dans son intégralité, donnera en outre à lire des poèmes inédits spécialement choisis par l'écrivain pour cette édition. Si Aller simple évoque d'abord l'épopée tragique des migrants qui tentent de rejoindre le sol italien et le destin des désespérés qui affrontent la violence de la mer et de l'indifférence, on y lira bien plus qu'un plaidoyer militant. La poésie de De Luca, portée par son humanisme engagé, proche dans sa sobriété et sa ferme clarté de celle de Primo Levi par exemple, trouve aussi son propos, comme son oeuvre en prose, dans l'évocation de la guerre, de l'amour, de la liberté perdue, de la terre d'Italie et n'exclut pas l'expression heureuse de l'existence dans sa sensualité.
« À la lumière ténue du plaisir traqué, je crains de ne jamais connaître mon chagrin. Je fais appel à toi avec un cri qui concentre le coeur. Quand pousserai-je un cri de gratitude ? Quand chanterai-je vers ta miséricorde ? ».
La fin des années 1970 est difficile pour Leonard Cohen. Deuil de sa mère, séparation d'avec la mère de ses enfants, approche de la cinquantaine. Il opère alors un retour au judaïsme et explore sa relation à l'Éternel. Regorgeant de louanges, de colère, de doute et de confiance, les psaumes contemporains de Book of Mercy (Livre de la Miséricorde) chantent la plainte humaine et passionnée d'un homme à son créateur et permettent à l'auteur de se sauver du désespoir.
Ce grand oeuvre poétique composé de 252 chorus, écrit à Mexico en 1955, nourri de marijuana et d'élans mystiques, est bien celui d'un jazzpoet passionné de blues et initié dès 1952 au bouddhisme par Allen Ginsberg. D'une extrême liberté, spontanée, folle, sauvage, joyeuse ou désespérée tour à tour, l'écriture de l'icône de la beat generation, qui tient du vertige, entre rythmique et mystique, n'a pas d'équivalent.
"Dans ma chevelure.
J'ai caché les tortues de ta voix.
Réminiscences des ruelles poussiéreuses.
Dans ma chevelure.
J'ai caché les pluies secrètes.
Dans ma chevelure.
Des flammes secrètes.
Dans ma chevelure.
Des ruelles secrètes.
Des nuits de Téhéran.
Nuit intérieure des derniers moments.
Mes côtes sont blessées.
Ma terre est une mer.
Des balles aucune fleur ne fleurit".
4 h 18 du mat'.
7 paires d'yeux écarquillées, incapables de dormir.
Jemma. Esther. Alicia. Pete. Bradley. Zoé. Pious 7 âmes vidées, 7 coeurs brisés, sous le ciel grondant de Londres, en plein cauchemar éveillé.
7 îlots de solitude en proie à l'anxiété voient leur vie défiler à un tempo effréné.
Dans ce poème urbain, qui rappelle les rythmes, syncopes et la narration épique des Nouveaux Anciens, Kae Tempest reflète la misère de ses contemporains, engoncés dans leur vie et assoiffés d'étourdissements. Des nouveaux quartiers huppés de la capitale aux rives désenchantées de nos cerveaux aliénés, sous acide et sous pression, elle raconte les injonctions à la consommation effrénée, les atermoiements d'une génération désenchantée qui cherche dans l'épuisement des échappatoires à la vitesse, l'oubli des guerres et des violences, pillages pour assouvir nos désirs de possession et de puissance.
UNE ANTHOLOGIE DE TEXTES SUR L'ÉCRITURE, LE QUOTIDIEN D'UNE VERITABLE LEGENDE AMERICAINE, ICÔNE DE LA CONTRE-CULTURE.
« Inestimable anthologie. » Macha Séry - Le Monde des livres.
« On redécouvre le poivrot céleste en amoureux du verbe grâce à cette délicieuse anthologie de lettres inédites, rédigées sur près de cinquante ans. » Amandine Schmitt - L'Obs.
« Il faut le lire. » Philippe Dijan - France Inter (Popopop).
Prix Nobel de littérature en 1966, Nelly Sachs est née en 1891 dans une famille juive d'Allemagne, pays qu'elle quittera en 1940, fuyant les persécutions nazies pour s'installer définitivement en Suède. L'ensemble de sa quête littéraire est profondément marqué par la Shoah, par la mort, la perte et l'exil. Son écriture, d'un lyrisme vif et dense est très proche de celle de Paul Celan dont elle fut l'amie et avec qui elle a entretenu une célèbre et importante correspondance. Le présent volume regroupe les quatre recueils majeurs de la poétesse : Dans les demeures de la mort (1947), Éclipse d'étoile (1949), Et personne n'en sait davantage (1957), Exode et métamorphose (1959). Cet ensemble veut rendre justice à une oeuvre capitale du XX? siècle où l'auteure parvient, au-delà des déchirements de l'Histoire et du drame personnel, à refonder un espoir en l'humanité malgré tout.
Traduit du judéo-espagnol par Florence Malfatto. Établissement du texte par Ernesto Kavi. Note sur le judéo-espagnol par Marie-Christine Bornes Varol.
Après "Les Métamorphoses", "Les Héroïdes", "Les Tristes" et "Les Pontiques", Danièle Robert propose, dans une nouvelle traduction, une sélection de poèmes d'Ovide d'inspiration érotique ou élégiaque, soit les recueils "Amours", "Soins du visage féminin", "L'Art d'aimer" et "Remèdes à l'amour".
Parmi les quelque mille sept cent poèmes qu'a légués Emily Dickinson à la postérité, plusieurs centaines traitent indirectement ou directement du sentiment amoureux et dessinent la trajectoire de vie d'une amante incessante et inquiète. Le décor de toutes ces amours, explicites ou allusives, fut probablement limité aux parois d'un cerveau et aux quatre murs d'une maison de famille. La poétesse vécut un peu plus d'un demi-siècle de célibat, même si elle entretint avec plusieurs hommes, mentors littéraires mais aussi amants impossibles, une abondante correspondance. Emily imagine un ou plusieurs hommes à l'horizon de ses désirs inassouvis, mais « la porte de chair impatiente » ne s'est peut-être jamais entrouverte devant ses pas.
Au début de la guerre, Ella me faisait visiter la vaste demeure de la poésie ukrainienne afin que puisse advenir l'anthologie que nous élaborions ensemble.
Aujourd'hui c'est la maison de ses propres poèmes que découvre le lecteur. Une maison dont les fenêtres s'ouvrent sur deux paysages linguistiques, l'ukrainien et le français, et dans laquelle se bousculent les émotions, l'espérance et la peur, la révolte et le chagrin, l'amour aussi, « vaillant funambule au-dessus de l'abîme ». Une maison qui puise ses racines dans l'enfance et s'élance vers le ciel des années à venir. Qui accueille des invités, à l'image du grand poète futuriste Mykhaïl Semenko, à qui la jeune femme fait une place dans son livre. Une maison comme celle qui te publie, Ella. Ne frappe pas avant d'entrer : tu es déjà là !
«Le printemps qui un jouren folâtre compagnievint animer ma courde son rire cristallin,bruissant dans les rameauxfleuris du grenadierdans les palâsha en épi,les vermeils kânchana,les pârul et dans les boisaux pousses nouvelles,qui fit rougir de son baiser mutinle ciel bleu subjugué...»Lyrisme et spiritualité se mêlent dans ce recueil poétique du maître indien, Prix Nobel de littérature en 1913.
Poète de l'exil, Warsan Shire signe avec son premier recueil de poésie le récit d'une odyssée intime, celui d'une petite fille qui a grandi entre deux continents, à la recherche d'une place et d'un destin dignes. Cette enfant, trimballée de valises en refuges, questionne l'histoire de sa famille et de son peuple et révèle leur héroïsme et leurs failles. Cette poète nourrie de sourates interpelle Dieu, et dénonce le chaos du monde, tout autant qu'elle bénit ses beautés.
Bénie soit l'enfant qu'une voix dans sa tête a fait grandir est le récit d'un chemin vers la féminité - celui d'une fille que l'on méprise, qui devient une femme affirmant la valeur de sa voix et de son corps. Une transformation intime qui résonne comme un écho rédempteur à la vie tourmentée de sa mère et d'autres femmes, jetées dans les tourments de l'Histoire.
Avant d'être le cinéaste universellement reconnu que nous savons, Luis Bunuel (1900-1983) a été dans les années 20, à Madrid puis à Paris, comme ses amis Garcia Lorca et Dali, un poète conséquent. Le recueil Le chien andalou auquel nous avons adjoint de nombreux textes, relève assurément au premier chef de l'univers surréaliste, insolent et libertaire, dont Bunuel prouve qu'il fut avant même la rencontre avec Breton et la réalisation des films L'âge d'or et Un chien andalou, un des plus justes interprètes.
« Balayer le Coeur avec soin.
Mettre l'Amour de côté.
Nous ne nous en servirons plus.
Avant l'Eternité ».
Ce volume réunit plus de cent cinquante poèmes de l'une des plus grandes poétesses du XIXe siècle. Hantée par le néant, Emily Dickinson n'a eu de cesse de questionner la nature, la folie, la foi, l'amour et la mort. Sa poésie, habitée de fulgurances mystiques, joue autant de la gravité que de l'ironie, de l'émerveillement que de la dérision, mêlant sentiments intimes et thèmes universels avec une audace stylistique et rythmique d'une modernité saisissante.