Sous la glycine / écosser des petits pois / libres chapelets / Humble silhouette / à la croisée des chemins / tourne à gauche / Soleil écrasant / entourée d'immortelles / je songe aux morts / Laurence Cénédèse a exercé différents métiers dans le tourisme (guide-interprète, réceptionniste d'hôtels, hôtesse de l'air à l'international), dans le théâtre, le cinéma et les festivals de films. Puis elle a été correctrice d'un journal culturel et dans l'édition. Aujourd'hui, elle est AESH : elle accompagne des élèves en situation de handicap en milieu scolaire. L'Odeur de la pluie est son premier recueil de poésie.
Cruel, poétique ou cynique, le senry? a une valeur triple. D'abord, il nous fait sourire ; nous oublions nos chagrins un moment. Ensuite, c'est une critique de la vie, une manière de regarder l'univers d'un oeil tragi-comique. Enfin, le senry? nous permet de comprendre qui nous sommes, de comprendre les autres et de leur pardonner plus facilement. Tandis que le haïku traite souvent de la nature et des saisons, le senry? est au coeur des relations humaines et, saisissant leurs complexités, il tend à apporter « paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ». Les textes de cet ouvrage ont été sélectionnés parmi les senry?s de poètes satiriques japonais jusqu'au début du XXe siècle, ils sont accompagnés d'illus-trations anciennes dont l'auteur n'a pas pu être identifié.
« c'était déjà l'été sur B. et dégringolaient les roses, les jasmins, les rhododendrons, les marguerites, les pivoines, les clématites et B. resplendissait depuis trois mois B.
Résonnait du raffinement alterné des feuilles puis des fleurs de printemps je contemplais les fruits déposés désormais je me laissais porter par l'odeur désirable et vagabonde mais surtout - porter le chant de B. qui s'était tue soudain juste avant le printemps couvant ses bourgeons sans compter j'étais l'autre petite fille qui court... »
En quelques livres, elle est parvenue à affirmer la singularité d'une écriture poétique contemporaine qui se joue des formats et des catégories.. La fulgurance poétique au coeur de son écriture réactive la force évocatoire du mot et de la langue : l'éclat lumineux de l'image, qu'elle apparaisse sous la forme du fragment ou du récit, nous plonge dans la sensation pure et nous invite à une expérience de lecteur hors du commun.
Extrait :
« Sorcière brûlée de l'intérieur chassée de la cité, femme, irradiante, connaisseuse, vive depuis nos entrailles, depuis la nuit des temps, de-puis le rouge du coeur qui amorce la pompe à la vie même, qui porte en elle et au-delà d'elle, qui transmet le monde tissé aux veines et ose reconnaître chaque fois le vrai du faux, si elle voit, si elle sent, si elle peut. Femme qui donne l'enfant et lui donne le monde, qui perçoit l'onde de choc, le vacillement... »
Moteur! / prenez votre ticket / installez-vous dans un fauteuil de lecture / ouvrez les yeux sur nos pages-écrans / où passe 35 fois un certain rêve de cinéma / au millimètre près / en VOP / (version originale poétique) / refusant l'explication de texte / mais composant avec l'inspiration des images / dont le montage donne leur chance aux jeunes premiers comme aux vieux routiers / encadre les pouvoirs hypnotiques de la série / envisage & dévisage des visages / ... / + d'exquis & vivants bonus / un long métrage de collures au final / que sectionne ce maître coup de ciseaux oral?: / coupez?! H.F.
L'un cherche des affinités entre des mots ; l'autre, des affinités entre des images (comme un écrivain le ferait avec des mots). Pour que quelque chose se produise. Pareils à de la pâte (dans un moule à gaufres) ils se répondent librement, dans une forme de narration plastique.A.C.
Quoi de plus réjouissant que l'opacité du fruit pour creuser le poème ? Chacun peut en faire l'expérience au creux de la main. Le sens éclate avec son noyau, ses pépins, sa peau. Un chemin de réminiscences où dialoguent les langues et les goûts. Ces fables sont nées de plusieurs cueillettes sur trois continents. Le partage d'un monde étrange et familier puise sa chair vivante, sa lumière, son chagrin, son évidence ou même son absence dans cette expérience sensorielle. À chacun son fruit. À chaque fable sa vérité.
Je suis au bord des larmes / Je jouis sans / Sans toi / Sens / De cette distance / Lumière qui me pense / À toi / Et j'appelle le nom des vivants que j'ai / J'aime oui / L'air qui entre par mes narines a un goût de / bois de prunier / La production n'a pas de sens lorsqu'elle crée / des débordements. / Depuis plus de trente ans nous savons que / nous débordons. / Peut-être que moi-même / plus âgée que ça / je déborde / déjà. / Tout est question de débordements / depuis ma naissance. / L'amour au temps du Co-vide
Chercher l'absolu, / à quoi bon / quand on est dedans ? / La parole s'enroule / sur elle-même - / et autour du soleil / Enfoncer les doigts / dans l'argile - / Plaie des lèvres / visuel de couverture Rae Marie Taylor Migration / calligraphies, armelle chitrit /
Quelle perspective pour une pensée ultra moderne ? Au temps des grandes ruptures induites par le progrès technique et du retour du refoulé, peut on encore révolutionner, ou simplement, pris dans le jeu de tensions des forces qui nous dépassent, faire bouge r les lignes C'est ainsi qu'on est entrés sans le savoir, et bien modestement, dans le sillage de l'expressionnisme Né en 1974, Fabien Marquet vit actuellement à Perpignan. Après un bref passage dans l'enseignement, il se consacre au théâtre et à l'écriture. Il publie ses premiers textes en revue (Europe, Les Cahiers de l'Université de Perpignan, Les Cahiers du Sens, Verso, Poésie/Première). Il intègre la Compagnie du Quintet Plus dirigée par Nicole Costa et s'engage pour un théâtre militant qu'il propose en tournée ainsi qu'au festival d'Avignon (2014). On ne prévient pas les grenouilles quand on assèche les marais, plaidoyer contre le nucléaire, y reçoit cette année-là le Prix Tournesol du spectacle engagé.
Patrick Levasseur est acteur et metteur en scène, il a fait des tournées dans le Nord de la France avec Jacques Fabbri et Mario David ; il réside depuis 2011 à Perpignan où il enseigne le théâtre, présente ses propres pièces et réalise des courts-métrages. Ancien élève des arts appliqués et titulaire d'un certificat d'anatomie et de perspective, il reste fidèle à ses premières amours, le dessin et la peinture, en les enseignant en cours privé.
Ce livre se feuillette comme on tiendrait un album-journal, représentatif de l'enfance qui s'écoule minute après minute sous nos yeux. Pas de leçon donnée ici, seulement ce rappel indispensable qui ne délivre pourtant rien d'extraordinaire si ce n'est celui de l'existence. Ainsi donc, ne pas passer à côté des enfants-phares qui nous éclairent de leur plein de vie et nous éduqueraient même, plutôt que le contraire...
Fillette Maëlle est née le 19 juillet 2011. Ô joie !
Les bruits du monde sont le paravent des habitudes Comme un bruit respire par le sésame porte porte porte nombre de pensées nombre établir le plan Joinville le pont litanie tremper ses pieds dans l'eau bruissante d'une rivière monotone dans le soleil miroir de face hiver grinçant saison des revenants des morts mis en abyme.
Un chant fait être ici ce qui est sous la voûte de nulle église et sa voix silencieuse était toujours là dans l'écoute des mondes appelant notre vie et notre regard au-delà des apparences et des douleurs et ses airs de forêts d'étoiles de landes nous peuplaient constamment de beauté son langage muet et vivant faisait notre amour et notre mystère éternellement.
Saute ! elle est là rêveuse elle a tout largué les amants les passants les papiers la mêlée elle a tout largué contre vents et marées et se laisse dériver au fil des courants concomitants elle savait déjà que même au plus bas y'avait toujours un endroit où déposer ses pas mais ce qu'elle ne savait pas c'est que tout la haut c'est bien plus rigolo
Il faudrait porter chaque poème de Francis Coffinet comme une pierre précieuse, fragile et sincère, qu'il est nécessaire d'ajouter aux paroles dont on retient la profonde vérité. On ne peut qu'aimer la précision du propos et la quête de pureté que la simplicité des mots cisèle pas à pas. Le dire du poète n'use ni de la thématique ni du procédé. Il s'apparente à une marche, à une méditation qui ne dévoile pas son mystère et incite le lecteur à le suivre.
Je me suis embarqué à bord d'un voilier qui se glisse derrière ton oreille- J'ai cloué l'alphabet par les ailes et, avec le peu de gestes qui me restent, je te parle Je suis de la maison du songe est le quatrième recueil de la collection Le Vrai Lieu.
Avec ce deuxième recueil, Marine Fieyre use une fois de plus d'un langage à part, entre réalité brute et lyrisme, qui utilise tous les pouvoirs suggestifs de la langue pour nous offrir là des poèmes aussi surprenants que subversifs. Cette poète se laisse guider par des intuitions et la musique des mots qui font partie de son moi intérieur, et c'est peut-être là qu'est l'intérêt primordial de sa poésie qui détonne dans le paysage poétique actuel.
Avec ce nouveau livre de Christian Miquel, coécrit avec sa compagne Claire Couratier, le lecteur entre de plain pied dans l'univers du bouddhisme tel que pratiqué en Inde et au Bouthan, à travers notamment les deux grandes figures spirituelles qui ont marqué le bouddhisme dans cette région, Milarepa et Kun-Legs. Regard critique parfois mais aussi un texte empreint de compréhension et de spontanéité que des haïkus viennent ponctuer pour nous faire partager les émotions de nos deux voyageurs. Un ouvrage qui concilie spiritualité, voyage et poésie et qui a le mérite d'être clair, ouvrant ainsi d'autres perspectives au lecteur occidental en quête de vérité intérieure. Christian Miquel qui a écrit plusieurs ouvrages, notamment sur la pleine conscience, nous offre ici en partage avec sa compagne une vision plus étendue de la spiritualité qui, si elle prend souvent appui sur la tradition bouddhiste, semble ici s'affranchir de tout point d'appui au profit de poésie haïkus distillées tout au long de l'ouvrage.
Arnaud Delcorte déploie une poésie intense où amours et sentiments se délient pour mieux se renouer. Poésie du corps en attente de l'autre. Poésie-béatitude et poésie-cataplasme opèrent dans une fusion entre pulsion érotique et recherche de plénitude. Le poète creuse en lui, va chercher l'intime dans ses tripes. Des poèmes qui donnent à sentir ce que l'amour a de plus exponentiel, amour des corps, amour regard. Le poète ici est dans cette présence qui cherche les signes de l'amour aux confins de lui-même, entre désirs, quête de sens, joies, douleurs.
« Le vrai miracle est de marcher sur la terre », Houeï-Neng, en exergue à La Chine intérieure « Mes mains palpent le sol ancien, les hommes des millénaires Ont peu à peu creusé cette forme intérieure,ce lieu où je me tiens pour mon temps d'ignorance. » Henry Bauchau, extrait de La Chine intérieure.
Le livre parlé par 23 poètes est une anthologie de poètes contemporains ici rassemblés. Pour chacun, Anne de Commines croque un portrait. Chez les auteurs, elle recueille une maturité primordiale et insuffle ces ondes bienfaitrices qui les révèlent. Aux marges de ce monde, les poètes s'expriment et nous livrent leurs lignes à longueur de volutes. Écrits en exil, vestiges du cri, appels à l'amour, au règne des altitudes... ces plumes composites mosaïquent ce recueil et font valoir une identité poétique. À une époque tyrannisée par l'approche des extrémismes, la poésie recule et nous devons brandir son innocence héroïque. Engagée aux côtés des auteurs accueillis, Anne de Commines veut affirmer cette nécessité poétique, cette voix confidente, cette réappropriation vitale du silence créateur. Le livre parlé par 23 poètes s'élève contre ces nuits a-culturelles qui nous répètent et s'amassent en rimes obtuses. Autour des poètes présentés, Anne de Commines souhaite reconquérir le pays des dieux enfuis. À travers ce livre elle invite la culture poétique et la culture tout court à exprimer ses initiatives et ses diversités.
Une anthologie imprévue ? Oui, car elle n'a pas été imaginée pendant sa genèse. Et la plupart de ses vers sont fortuits : dus au hasard des rencontres sur les réseaux sociaux entre mes états lunatiques et des textes qui apparaissaient dans le feed selon les humeurs des algorithmes et la liste d'amis. Depuis sept-huit ans, en fonction de l'écho provoqué par un poème repéré çà et là, j'ai transvasé en français et parfois librement adapté ces pépites lyriques roumaines. Il n'y a pas de calcul ou de hiérarchie dans la poésie : il n'y a que l'émotion et le plaisir qui m'ont conduit à ce livre. Les partager avec vous serait une fleur de rêve ou bien une épopée. Un vieil adage (qu'on doit à l'écrivain Vasile Alecsandri) dit que « le roumain est né poète ». Vous pouvez le vérifier dans cette anthologie, à vos risques et périls : la beauté des images peut être contagieuse. Radu Bata.