Troisième recueil d'un triptyque sur les possibilités du poétique face à l'horreur et à la détresse, Exercices de joie prend le risque de la tendresse en choisissant la douceur comme arme de combat. Dans une écriture fluide qui alterne entre prose et vers, les poèmes explorent la notion de joie, non seulement comme quête d'apaisement, mais comme responsabilité à l'égard des autres : le souci de leur apporter espérance.
Louise Dupré signe ici un livre courageux dans lequel, indignée, lucide, elle trace le mouvement allant des chambres à gaz à la chambre de l'enfant des proximités. Côtoyant l'horreur, elle ne sombre pas dans le cynisme. Bien au contraire entretient-elle un espoir qui s'incarne dans la vie même. Certaines histoires exigent en effet « des échelles plus hautes que les flammes », la vie n'étant pas qu'un enfer.
Une écriture vive, un vers bref porté par une phrase qui a l'amplitude des vents majeurs, soufflant sur le feu des plaies brûlant dans les fourneaux, comme une réponse de poète.
Dans ce recueil d'abord paru en suédois, Tua Forsström réfléchit sous la forme de notes à propos de la perte d'une petite fille. La tragédie lui ayant fait perdre la parole, elle la retrouve finalement grâce à la poésie. À travers des tableaux forestiers et aquatiques, en empruntant tantôt la voix de l'enfant puis celle d'autres poètes, la pensée imaginaire devient la stratégie de survie et de deuil de la narratrice. C'est ainsi que l'amour se fraie un chemin parmi les mousses où les pieds s'enfoncent, et que les décors naturels et oniriques bercent le lecteur ou la lectrice.
Dans une maison bleue auprès de la mer, une voix se construit hors du monde. Après avoir été contrainte au silence par un système conçu pour faire taire, cette voix choisit délibérément sa disparition. Cet essai poétique crée un dialogue entre les études féministes et les poétiques de la nature, pour explorer le retrait comme moyen de survie, comme tentative de soigner la blessure afin d'habiter à nouveau le corps et l'écriture.
Livre de l'éclipse, À mon retour écrit la perte dans sa forme soudaine, cyclique, comme les astres se débattent chaque seconde contre le noir. Une femme ferme une valise. Une plante inconnue pousse dans l'évier du lavabo. Qui croit encore aux souvenirs ? Le monde poursuit sa trajectoire sans reconnaître les visages aimés ni les anciennes conversations. Au détour d'un désastre quotidien, la joie fuit puis revient, tel un animal qui s'échappe.
Comment habiter un temps défolié comme un arbre nu ? Le recueil Forêt en chambre expose un parcours arborescent où dominent l'érotisme et l'amour; où la perte et le deuil deviennent un gage de création. En convoquant la voix de la poète yiddish Rachel Korn, les poèmes racontent des trajectoires et des quêtes où la subjectivité féminine se déploie dans le mouvement du désir et dans la richesse de l'intime, des arbres de la Galicie aux arbres du Mont-Royal, puis de la forêt à la chambre, en sondant les fissures du tronc et les déchirures de l'écorce, jusqu'à offrir « rocaille fauve / une parole cousue main ».
Que vous cherchiez à nourrir votre élan créateur, à trouver votre voix par l'écriture ou à développer un art de vivre, le boîtier Vivaces offre un accompagnement qui soutient l'interrogation du présent à partir de l'oeuvre de la poète et essayiste Louise Warren. Grâce aux possibilités multiples de ces 99 cartes poétiques et de leurs associations, laissez libre cours à votre intuition et à vos interprétations. Cet atelier mobile de lecture et d'écriture tout à fait innovateur peut se pratiquer seul·e, à deux ou en groupe.
De la pointe Est de la Nouvelle-Écosse jusqu'à Terre-Neuve, deux voix racontent le traversier, les nuits au sol, les plats nouveaux, en empruntant à l'anecdote les codes de la grande histoire. Livre d'artiste au souffle long, MONUMENTS propose un récit de désirs et d'aventures, naviguant du territoire réel à son occupation fantasmée.
À travers les diverses sections de ce livre, Louise Warren poursuit sa réflexion sur la création en interrogeant et en parcourant - grâce à l'aisance du flottement - les lieux où l'écriture surgit et où elle s'exprime : le paysage, la maison et ses espaces, mais aussi le corps, le poème et la pensée elle-même. Ce projet se distingue par son hybridité : l'auteure avance en effet dans l'essai avec la poésie, elle en varie les tons et les formes, elle multiplie les façons d'occuper la page, dans une architecture fondée sur les échos et le déroulement intuitif. La recherche porte sur l'expérience de soi et l'expérience des formes, les voyages, les rencontres, les lectures, dans une quête constante de la formule juste, de l'équilibre visuel et sonore, se modifiant d'un fragment à l'autre. Ainsi s'élaborent concrètement la pensée du poème et le poème de la pensée.
Larry Tremblay cultive depuis longtemps une fascination pour luvre de Francis Bacon pour sa théâtralité des corps, sa physique de lâme et sa métaphysique de la chair. Pour écrire ce livre autour de luvre du peintre, il fait exploser lun de ses tableaux. Pas un vrai, bien sûr. Ni un faux dailleurs. Et, pour dire vrai, pas totalement lun des siens non plus. Mais le tableau qui, au fil des ans, sest peint au sein de limaginaire du poète, à partir des interrogations que luvre soulève. On assiste ainsi à un dialogue entre la manière de Bacon, dune douleur toujours reconduite, et le poème de Tremblay, corps dévalisé dans son attention même quil porte au déroulement du tableau.