"Le poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Éxilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. " L'albatros.
Charles Baudelaire est né le 9 avril 1821. Dès son plus âge, il s'érige contre l'ordre établi et bourgeois personnifié, à ses yeux, par son beau-père, l'officier Aupic. Ce dernier tentera d'assagir Charles en l'envoyant aux Indes. De ce voyage, l'auteur a développé un goût pour le lointain et l'exotisme. De retour à Paris, il s'éprend de Jeanne Duval, avec qui il mène une existence de dandy. Le couple est lié par la mort, à 22 ans, Baudelaire est touché par la syphilis qu'il transmet à Jeanne. Il commence à la même époque sa carrière littéraire par la publication de critiques artistiques qui le font connaître, puis en 1847, il écrit la traduction des nouvelles d'Edgar Allan Poe.
En 1857 paraissent Les Fleurs du mal, aussitôt condamnées pour outrage aux bonnes moeurs. En 1862, Baudelaire achève l'écriture du Spleen de Paris, aussi appelé les Petits poèmes en prose, qui ne seront édités qu'après sa mort, advenue le 31 août 1867 par suite d'aphasie.
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine »... Parmi les vers que les amoureux de poésie murmurent de temps à autre, bon nombre, sans aucun doute, proviennent des pages vivifiantes d'Alcools. Ce recueil révèle la fascination d'Apollinaire pour l'esprit nouveau des premières années du XXe siècle. Il nous fait don de mots en liberté qui chantent la mélancolie des souvenirs d'amours défuntes, la magie des légendes rhénanes, la beauté mouvementée de la vie urbaine moderne. Un véritable kaléidoscope.
« Les lettres que Rainer Maria Rilke adressait au jeune poète Franz Kappus, me sont apparues comme une eau claire. J'ai plongé dans cette lecture sans reprendre mon souffle. Ma rencontre avec ces lettres reste un choc ; une émotion au bord des larmes. » Barbara.
En 1903, Rilke répond à Franz Kappus, un jeune homme de vingt ans, élève d'une école militaire, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Neuf autres lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke.
Leur retentissement n'a fait que s'accroître depuis. Bien plus, en effet, qu'un entretien sur le métier poétique, elles forment une extraordinaire méditation sur la solitude, la création, et l'accomplissement intérieur de notre être.
La lecture puissante, sensible et généreuse de Barbara séduira aussi bien les amateurs de littérature que les admirateurs de cette artiste inoubliable.
Un enregistrement d'exception, réalisé en 1991, dont Audiolib publie ici une version remasterisée inédite pour faire revivre ce chef d'oeuvre du patrimoine sonore.
Les Contemplations de Victor Hugo est un recueil de poésies écrites entre 1834 et 1855. Regroupés en deux tomes, ces poèmes se divisent entre Autrefois et Aujourd'hui, une période heureuse où l'auteur contemplait la richesse de l'amour et de la nature, et des jours plus sombres frappés par le deuil de sa fille Léopoldine.
Michaël Lonsdale et Denis Podalydès lisent en alternance les six livres que composent Les Contemplations, l'un des écrits les plus connus de la langue française.
«La mort, l'amour, la vie, telle aurait pu être la devise de celle qui adorait la poésie d'Éluard. D'autant que la mort, contrairement à la plupart des poètes qui ne font que l'effleurer, Alicia Gallienne l'a tutoyée en son adolescence, jusqu'à l'affronter l'année de ses vingt ans, au petit matin du 24 décembre 1990. Ses poèmes sont ceux d'une irradiante jeune fille de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, d'une jeune femme secrète qui aura vécu intensément un destin de comète. Pareil à ces étoiles qui brûlent à des années-lumière, et dont il nous reste le mystérieux souvenir, voici l'écho bouleversant de ses vives ténèbres et de ses fulgurances.»Sophie NauleauGuillaume Gallienne et Marina Hands lisent avec justesse et émotion les bouleversants poèmes d'Alicia Gallienne, jeune étoile au destin trop vite interrompu.Avec la participation exceptionnelle de Renaud Capuçon.
La rencontre d'un des plus grands poètes français et d'une grande voix du théâtre contemporain Avec celles de Baudelaire et de Rimbaud, la figure de Stéphane Mallarmé domine la modernité poétique qui se constitue à la fin du XIXe siècle, et, quoique son oeuvre fût rare, adressée à une élite de lecteurs lentement accrue, « il lui avait suffi, dit Valéry, de quelques poèmes pour remettre en question l'objet même de la littérature ». Un vers nouveau naît avec lui, une poésie qui donne congé au réel pour en préférer l'évocation pure, un langage qu'on a pu dire obscur mais qui n'est en réalité que le défi lancé aux lecteurs qui sauront, pour eux-mêmes, en déployer secrètement le sens.
Cette sélection regroupe une trentaine de poèmes, parmi les plus beaux et célèbres de Mallarmé : Brise Marine, L'Azur, Apparition...
Jean-Pierre Malo s'approprie l'oeuvre de Mallarmé avec talent, mettant à son service une énergie et une sensibilité remarquables. Une lecture d'une justesse impeccable, qui souligne formidablement le sens de ces textes éclatants.
Un enregistrement d'exception, réalisé en 1992, dont Audiolib publie ici une version remasterisée inédite pour faire revivre ce chef d'oeuvre du patrimoine sonore.
Qu'ils donnent la parole aux opprimés réduits au silence ou ravivent le souvenir des peuples engloutis de l'histoire, qu'ils exaltent l'amour d'une mère ou la fraternité nécessaire, qu'ils évoquent les réfugiés en quête d'une impossible terre d'accueil ou les abominables convois de bois d'ébène des siècles passés, ils sont habités d'une ferveur païenne lumineuse, qui voudrait souffler le vent de l'espérance.
A 75 ans, Victor Hugo a perdu sa femme, sa fille Léopoldine et ses deux fils. Il se retrouve seul avec ses deux petits enfants, Jeanne et Georges. Alors que la vieillesse lui apparaît, elle s'entoure de la plus petite jeunesse, et l'art d'être grand-père s'impose à l'auteur : c'est obéir aux plus petits. Sa démarche littéraire se fond avec son dernier recueil poétique, rendre justice aux plus démunis, raconter leurs misères et leur héritage, accepter de n'être qu'un passeur et qu'il faut partir.
La route de Verlaine passe d'abord par Saturne, fauve planète qui dessine ligne à ligne le destin de ceux qui sont nés sous son signe. A ceux-là, l'astre dispense lassitude, naufrages et désastres, la mélancolie des soleils couchants, les sanglots longs des violons de l'automne...
« Chaque poème achevé devrait apparaître comme un caillou dans la forêt insondable de la vie ; comme un anneau dans la chaîne qui nous relie à tous les vivants.
Le Je de la poésie est à tous Le Moi de la poésie est plusieurs Le Tu de la poésie est au pluriel. » A.C.
Ces pages, lues à deux voix, sont issues de deux recueils, "Textes pour un poème" (1949-1970) et "Poèmes pour un texte" (1970-1991), creuset de quarante années de la poésie d'Andrée Chedid. Accompagnées des notes légères de fifre, tambour, mandoline et flûte de Pan, les voix entrelacées du comédien et de la poétesse donnent souffle, corps et rythme à ces poèmes lumineux et remplis d'espérance.
Elève surdoué, poète maudit, mi-voyou, mi-débauché, mercenaire, négociant...
Rimbaud (1854-1891) fut tout cela à la fois, et plus encore. A 16 ans, le plus génial des poètes français, admiré par Baudelaire, Verlaine et Mallarmé... écrit ses premiers poèmes pour " s'évader de la réalité ". Mais à 20 ans, découragé, déçu, blessé... il renonce déjà à l'écriture. Un choix d'une vingtaine de poèmes extraits des deux recueils parmi les plus célèbres de la poésie française: Poésies et Une saison en enfer.
Lorsqu'elle met fin à ses jours le 11 février 1963 à Londres, Sylvia Plath laisse derrière elle le manuscrit de son second recueil de poèmes, Ariel. Considéré comme son chef-d'oeuvre, il sera publié en 1965. Inspiré par l'obsession récurrente de la mort, l'impossible deuil du père et la trahison de l'homme aimé, Ariel livre une parole charnelle, haletante et sombre.
« Je suis habitée par un cri.
Chaque nuit il sort à tire d'aile Cherchant, de ses crochets, Quelque chose à aimer ». S.P.
Lorsque Charles Baudelaire écrit Le Spleen de Paris, il veut s'éloigner de la matière, du Spleen et du Temps, mais les lieux qu'il habite de son génie poétique le ramènent inéluctablement aux thèmes du voyage, de l'élévation spirituelle, et d'une certaine idée de l'au-delà qui le poursuivent depuis Les Fleurs du Mal. Si l'angoisse est le sentiment dominant de ce recueil, il persiste toujours, en écho, une croyance fondamentale en l'unité souterraine du monde des sensations.
Vie de poète est considéré par Walser lui-même comme le plus lumineux, le plus poétique de tous ses livres. L'écrivain évoque de nombreuses fi gures qui ont accompagné sa carrière et les petits riens de sa vie¦: le voyage à pied, le discours à un bouton, à un poêle, son séjour comme domestique dans un château, tout ce qui a fait considérer ce livre comme une biographie éclatée.
Une tonalité à la fois facétieuse et sérieuse pour dire la solitude de l'artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs peu reconnues auxquelles obéit sa vocation. Gilles Tschudi est un comédien suisse alémanique très connu. Il a joué au théâtre comme au cinéma des textes de Frisch, Jelinek, Racine, Zschokke, Dürrenmatt, Böll, Handke.
« Dans une société où les maris sont la nuit si occupés par le vin et les danseuses, les femmes devaient fatalement se rapprocher et trouver entre elles la consolation de leur solitude. De là vint qu´elles s´attendrirent à ces amours délicates, auxquelles l´antiquité donnait déjà leur nom, et qui entretiennent, quoi qu´en pensent les hommes, plus de passion vraie que de vicieuse recherche.
Alors Sapphô était encore belle. Bilitis l´a connue, et nous parle d´elle sous le nom de Psappha qu´elle portait à Lesbos. Sans doute ce fut cette femme admirable qui apprit à la petite Pamphylienne l´art de chanter en phrases rythmées, et de conserver à la postérité le souvenir des êtres chers. [...] elle nous a laissé en une trentaine d´élégies l´histoire de son amitié avec une jeune fille de son âge qui se nommait Mnasidika, et qui vécut avec elle. Déjà nous connaissons le nom de cette jeune fille par un vers de Sappô où sa beauté est exaltée : mais ce nom même était douteux, et Bergk était près de penser qu´elle s´appelait simplement Mnaïs. Les chansons qu´on lira plus loin prouvent que cette hypothèse doit être abandonnée.[...] Le jour où elle cessa d´être aimée, elle cessa d´écrire, dit-elle. Pourtant il est difficile d´admettre que les chansons de Pamphylie aient été écrites à l´époque où elles furent vécues. Comment une petite bergère de montagne eût-elle appris à scander ses vers selon les rythmes difficiles de la tradition éolienne ? On trouvera plus vraisemblable que, devenue vieille, Bilitis se plut à chanter pour elle-même les souvenirs de sa lointaine enfance... » Pierre Louÿs.
Constantine, août 1894.
Bilitis est également le titre du premier film de David Hamilton
Et si le troubadour qui chante l'amour était une femme ?
Au XIIe siècle, dans les terres du midi, naît l'amour courtois chanté par les troubadours. Plus méconnues, les trobairitz, poétesses et compositrices de langue occitane, se distinguent par leur inventivité et la singularité de leur place dans la société médiévale. Cette lecture à deux voix, en occitan et en français, vous emportera au pays de la poésie de Béatrice de Die, Na Castelosa, Tibors de Sérianon, Azalaïs de Portiragnes, Clara d'Anduze, Marie de Vantadour et tant d'autres dames illustres ou anonymes du temps jadis.
En 1922, Marina Tsvétaïeva écrit en russe un poème qui s'inspire du célèbre conte d'Afanassiev, Le Vampire, l'histoire de la belle Maroussia qui tombe amoureuse de celui avec lequel elle a dansé toute la nuit, et qu'elle surprend le lendemain en train de dévorer un cadavre. En 1929, à Paris, Tsvétaïeva entreprend de traduire ce poème en français. Elle l'intitule Le Gars. Plus tard, elle le réécrit sous forme de conte qu'elle accompagne d'un avant-propos pour l'édition française. C'est cet ensemble qui est ici lu par Anna Mouglalis.
Variations sur un même thème, où vie et mort se mêlent, se trahissent, se traduisent, ces trois textes jouent brillamment avec une langue teintée d'une inquiétante étrangeté.
« Est-ce femme ? est-ce flamme ?
C'est une âme qui se damne.
- Ta mort ! - Mon plaisir !
Danserai à en mourir ! »
Les Éditions Thélème vous proposent l'intégralité de l'oeuvre poétique de Charles Baudelaire, mise en lumière par une sélection de critiques et de correspondances de l'auteur.
Les Fleurs du mal, Le Spleen de Paris, et Les Paradis artificiels sont lus par de grands comédiens qui révèlent la musicalité et l'unité géniale de la production de l'auteur. Mickaël Prazan, spécialiste de Baudelaire et auteur de La Maîtresse de Charles Baudelaire (Plon), a choisi certains extraits parmi les critiques artistiques et la correspondance personnelle de l'auteur, ce qui permettra à l'auditeur de se forger une vue complète de Baudelaire.
Lu par Michel Piccoli, Éric Caravaca, Denis Lavant, Isabelle Carré, Denis Podalydès, Guillaume Gallienne.
Cet ouvrage contient un CD offert, d'une durée de 45 mn «je cherche les regards.
De ceux qui ont compris.
Et qui se sont levés dès la petite pluie».
Ma barque est tapissée de lézards attentifs.
Les coqs de roche dansent aux hauteurs des falaises.
Un chant se fait lointain.
D'un lointain équipage.
Sous les pigments de l'eau s'étirent.
Des anacondas bleus de courbes méridiens.
à l'heure où je m'en vais.
Hors du musée bien clos de l'éternité.
Désarrimage.
Musique de Clément Deroin
Texte intégral.
RIMBAUD lu par Lorànt DEUTSCH, Denis LAVANT, Denis PODALYDÈS, Xavier GALLAIS, Cédric ZIMMERLIN.
Le Coffret Arthur Rimbaud regroupe l'intégralité de la poésie de l'auteur, ainsi qu'une sélection de sa correspondance avec ses amis et ses proches.