Tanibis
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June est une jeune femme hypersensible qui déborde d'amour pour la nature et les animaux. Elle travaille dans un cabinet vétérinaire d'une métropole nord-américaine où elle vit avec Brad. Mais une opportunité professionnelle pour ce dernier les oblige à déménager dans une belle maison moderne au coeur d'un lotissement anonyme.
Pendant que Brad se consacre corps et âme à son nouveau travail, June se sent désoeuvrée et peine à se projeter dans ce nouvel environnement. Un jour, elle recueille une étrange créature mal en point et l'installe dans leur sous-sol. Une relation mystérieuse naît entre elle et cet être qu'elle baptise « Lenny ». Ce dernier se révèle drôle et attachant, mais peut-être pas tout à fait inoffensif...
Ouvrant la voie à de multiples interprétations, Oh, Lenny ne cesse de surprendre tout au long de son intrigue monstrueuse. D'abord huis-clos domestique retraçant l'évolution d'un ménage à trois grotesque, le récit mute petit à petit en drame horrifique qui joue de la fascination que peut exercer la nature sauvage, tour à tour belle et toxique. En plus de 300 pages dessinées dans un élégant style ligne claire, l'auteur du Dernier cosmonaute nous embarque pour un voyage aux confins de la folie, dressant au final un portrait de femme complexe et nuancé. -
Sur les routes sinueuses qui mènent à Syracuse, une voiture rouge fend l'air lugubre. Le conducteur, Matteo, mycologue de profession, se rend dans la ville de son enfance pour y donner une importante conférence. Mais entre la rencontre avec un auto-stoppeur inquiétant et une sortie de route inopinée, rien ne se passe normalement.
Enfin arrivé à destination, Matteo redécouvre une ville de Syracuse métamorphosée. À la recherche de repères, il erre dans la cité devenue labyrinthe de décombres et de souvenirs, et croise de vieilles connaissances : Carlo, Tancrède, Valentina... autant d'anciennes relations qu'il croyait disparues se débattent dans un monde corrompu par la Piovra Nera, organisation tentaculaire qui a la main mise sur la ville. En tant qu'ancien membre de cette pègre, Mattéo se retrouve se confronté à ses démons. Guidé par le speaker d'une mystérieuse radio pirate, il se lance dans une fuite éperdue. Rencontrée sur son chemin, la botaniste Grazia semble se détacher de ce monde de fantômes où le temps et l'espace obéissent à d'étranges règles...
Pour leur première collaboration, les deux auteurs proposent un récit de mafia teinté d'absurde et de fantastique dans lequel la gravité des thèmes abordés sont contrebalancés par la douceur du dessin de Duffour et l'onirisme du scénario d'Alexandre Kha. -
Habitant d'une ville fantôme des États-Unis, Larry, la trentaine, survole la banalité du quotidien : entre un patron alcoolique, un père disparu, une chambre chez sa mère, il se laisse porter par ses rêves d'enfant, accroché à ses fantasmes de voyages stellaires et à la compagnie de Teddy, ours en peluche sentencieux. Dans la même ville Alice, jeune femme solitaire, sent que sa vie tourne en rond. Pour tuer l'ennui, elle joue tous les jours de l'orgue dans une église... vide. Mais tout comme Larry, elle a ses rêves : fonder une famille, avoir un enfant.
Tandis qu'un astre mystérieux se rapproche du système solaire, un soir passé dans une laverie automatique à contempler tournoyer chaussettes et culottes réunit Alice et Larry : les premiers pas de leur histoire chamboulent la monotonie insouciante de Larry. Tourmenté par la peur de l'inconnu, il vit la nuit qu'ils passent ensemble comme une épopée cosmique, Aurélien Maury constituant un univers symbolique où trous noirs, vaisseaux et failles temporelles guident ce cosmonaute allégorique vers sa propre destinée. -
Maine, années 1980. Une galerie de personnages hauts en couleur habite autour d'une baie calme et préservée. M. Jones, magnat du pétrole qui projette d'y implanter une raffinerie, est assassiné par un avion télécommandé lors d'une partie de pêche. Qui a tué Jones ? M. Kane, le paysan du cru qui voit les nouveaux arrivants d'un mauvais oeil ? Valérie, l'ancienne fille de joie reconvertie dans le jardinage, mais également un peu sorcière ? Joe McLoon, le desperado retranché, entouré de motos, d'armes et de maîtresses ? Ou encore Steve Goodrich, l'acteur hollywoodien à la retraite pour qui le monde est un plateau de tournage ? Les suspects ne manquent pas et chacun a son mobile. Soumis au regard scrutateur et aux pouvoirs psychiques de l'inspecteur Jim Brady, chacun à son tour va révéler les secrets de son inconscient, permettant au lecteur d'assembler les différents morceaux de l'intrigue.
Fruit d'une collaboration entre Paul Kirchner et l'auteur de polars néerlandais Janwillem Van de Wetering, Meurtre télécommandé est initialement publié aux États-Unis en 1986 et reste à ce jour le seul récit long du créateur du bus et de Dope Rider. Le scénario, écrit sur mesure, dissèque l'âme américaine et met au jour ses tiraillements et ses contradictions. Il permet aussi à Paul Kirchner de donner corps aux visions de Jim Brady via des séquences hallucinatoires déclinées dans de spectaculaires splash pages. Elles nimbent l'enquête d'une atmosphère mystérieuse qui n'est pas sans évoquer la série télévisée Twin Peaks, sortie quelques années plus tard. -
Paolo Pinocchio est un maudit pantin qui défie les lois de l'Homme et de l'Enfer. Il promène son cynisme du royaume des morts à celui des vivants, traversant les époques et les imaginaires mythiques.
De l'enfer dantesque à la Venise de Casanova, en passant par l'univers des contes de fées, chacune de ses aventures est l'occasion de montrer un monde grouillant de débauche où il n'est de salut pour personne. Les péripéties de Paolo Pinocchio mêlent allègrement les représentations traditionnelles du vice et de la vertu à la satire de l'époque contemporaine.
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Nicolas Marlin, surfeur professionnel, traverse une passe difficile. Sa participation au contest de San Telmo, un spot qu'il déteste, s'avère encore une fois un désastre. Les vagues sont traîtresses, la chaleur étouffante, d'étranges manoeuvres militaires ont lieu dans la baie - et pour couronner le tout, son grand-père, un personnage charismatique mais autoritaire, réapparaît après plusieurs années d'absence.
La survenue d'une vague extraordinaire sera l'occasion pour Nicolas de se plonger littéralement dans sa mémoire et ses angoisses les plus profondes. Jouant avec les codes du récit de surf et convoquant une esthétique rétro inspirée des jeux vidéos des années 1990, emg réalise une oeuvre surprenante, à la fois grave et légère, tenant autant du conte psychanalytique que de la série B. Comme avec son premier album tremblez enfance Z46, emg propose un récit d'aventure trépidant et hors-norme qui explore les possibilités du dessin électronique.
Il met ici au point une sorte de pointillisme 2. 0 pour dépeindre les éléments déchaînés qui submergeront Nicolas Marlin. Et vous, êtes-vous prêt à affronter la vague gelée ?
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Premier album de l'autrice canadienne gg après plusieurs récits courts, Je ne suis pas là délivre une réflexion subtile sur l'impermanence des choses, la mémoire et l'aliénation. Une jeune femme, immigrée de seconde génération, s'occupe tant bien que mal de ses parents âgés. Seule face à ses responsabilités familiales, elle semble trouver un exutoire dans la pratique amateure de la photographie au cours de dérives urbaines.
Au cours d'une balade, elle photographie par hasard quelqu'un qui lui ressemble. Le récit bascule, l'héroïne se retrouvant confrontée à ce que sa vie pourrait être... Formellement, Je ne suis pas là fait à la fois preuve de sophistication et de sobriété. Avec son dessin semi-réaliste aux niveaux de gris profonds, un montage qui semble emprunter au cinéma de la nouvelle vague certains, gg parvient à créer une atmosphère trouble et mélancolique, à nulle autre pareille.
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Ville de Catalogne bâtie au coeur d'une zone volcanique, Olot est réputée pour être le seul endroit au monde, hors de l'Île de Pâques, où l'on peut trouver une statue moai. De ce point de départ, le narrateur met en exergue divers phénomènes troublants liés à la ville : meurtres en série, manifestations paranormales, comportements déviants ou encore observations d'OVNI. À en croire Dr Alderete, Olot est peuplée de pirates sanguinaires, de savants fous et autres amateurs de faits alternatifs. La mise en parallèle de leurs histoires dresse le portrait fragmenté d'une ville inquiétante, qui semble en proie à une malédiction. En alternance avec ces chapitres traités en couleurs, des passages en noir et blanc mettent en scène un mystérieux personnage anonyme, répétant un parcours quasi-rituel dans la ville et la zone marécageuse qui la borde. À l'instar des agents Scully et Mulder, Dr Alderete nous emmène aux frontières du réel avec ce récit à mi-chemin entre le documentaire et la fiction paranoïaque.
Sa ligne claire épaisse et ses compositions psychédéliques soulignent avec brio comment l'étrange peut pénétrer les interstices de la réalité...
Artiste prolifique, Dr Alderete est argentin et vit Mexique. Il a illustré de nombreux livres, dont plusieurs ouvrages sur l'Île de Pâques. Olot est sa première bande dessinée en tant qu'auteur complet. -
En attendant l'apocalypse ; travaux choisis, 1974-2014
Paul Kirchner
- Tanibis
- 9 Novembre 2017
- 9782848410432
Après avoir remis le bus de Paul Kirchner en orbite avec deux volumes publiés en 2012 et 2015, Tanibis poursuit son exploration des mondes divergents de l'auteur américain à travers une anthologie rassemblant des récits courts et illustrations réalisés dans les années 70 et 80 pour divers magazines emblématiques de la contre-culture, ainsi que d'autres travaux plus récents, parfois inédits. On y croise Dope Rider, sac d'os défoncé poursuivant des quêtes improbables dans un univers psychédélique que l'on pourrait situer entre les westerns de Sergio Leone et les tableaux de Salvador Dalí. Alternant non sequiturs et logique floue, les aventures de Dope Rider, publiées en leur temps dans le magazine High Times, sont également pour l'auteur une façon de s'essayer à une forme singulière de poésie graphique. Dans une même veine subversive, l'ouvrage reprend également une sélection d'histoires où il est question d'invasion sextraterrestre, de voyages spirituels vers des mondes shamaniques, d'univers totalitaires inspirés de la société des abeilles ou encore, littéralement, de l'Apocalypse biblique. Enfin, En attendant l'Apocalypse rassemble une bonne partie des couvertures réalisées par Kirchner pour le magazine pornographique Screw. On y retrouve son trait précis et son goût pour l'humour et le surréalisme.
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La nature, surtout dans sa version forêt vierge, n'est pas un terrain de jeux lumineux et accueillant. C'est au premier abord, pour les héros citadins de Safari Lune de Miel et leur guide aguerri, un repaire grouillant de créatures hostiles et de plantes toxiques que les brochures touristiques oublient en général de mentionner : araignées cyclopes, mille-pattes géants, anémones de terre, singes télé-pathes et autres insectes intrusifs. Même les paysages traversés par notre couple d'amoureux et leur guide sont déroutants, avec leurs anomalies spatio-temporelles ou leur construction digne d'un géo-mètre maniaque fan de M.C. Escher. Les aventures qui attendent nos personnages, entre action bien virile et séquences hallucinatoires, sont prétextes à décrire, en une élégante trichromie verte, une nature fantasmagorique qui se révélera être bien plus qu'un simple décor. Face à cet environnement déroutant, chaque membre du trio d'explorateurs-touristes réagira à sa façon, évoluant vers une ac-ceptation mystique tendance New Age ou, au contraire, campant sur ses positions de citadin exigeant. Jardin d'enfant, Jardin d'Eden, ou monstrueux Jardin des Délices Boschien, chacun verra la nature avec des yeux nouveaux.
Ici comme dans .Et Tu connaîtras l'Univers et les Dieux, la précédente fable cosmogonique de Jesse Jacobs, l'univers n'est ni entièrement hostile ni entièrement bon. Tout est lutte entre des principes opposés : Ablavar et Zantek, le bien et le mal, le vénéneux et le comestible ou encore le parasite...
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Voici Jheronimus, pauvre hère condamné à subir tous les outrages en Enfer accompagné de Bosch, son stoïque canard en bois. Depuis leur trépas, ils endurent brimades et humiliations de la part de démons facétieux et leurs tentatives pour gagner le paradis se soldent toutes par de fumants échecs. Dans cette centaine de pages de gags muets, blasphématoires et scatologiques, Paul Kirchner s'inspire autant d'une certaine imagerie médiévale de l'au-delà, telle qu'illustrée dans les vers de Dante ou les triptyques de Jérôme Bosch, que de la mécanique absurde des cartoons de la Warner.
Il met en scène avec un malin plaisir le sadisme de diablotins malicieux auquel répond l'entêtement masochiste du pauvre Jheronimus. L'Enfer décrit par Kirchner obéit à des lois bizarres, source d'un humour absurde qui n'est pas sans rappeler celui de sa série Le bus. Mais si le passager du bus sortait le plus souvent indemne, quoique déboussolé de ses aventures, on ne peut pas en dire autant de nos infortunés anti-héros.
A la fois fosse septique pour les anges du paradis et terrain de jeux pour des démons en manque de torture, l'enfer dans lequel ils sont coincés est source de brimades aussi drôles que cruelles. Le boss en personne, Satan, fait que lques apparitions remarquées et dévoile une facette comique inédite. Il signe aussi la postface de l'ouvrage.
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Un après-midi d'été dans une station balnéaire. Un vendeur de glaces vient de subir une attaque à l'acide par un trio d'adolescents. Deux des suspects, dont l'un est gravement blessé, sont appréhendés dans une piscine vide. Le troisième, Julien, a disparu. Qui a fait quoi ? Et, au-delà de la question de la culpabilité, qui est responsable ? Dans cet avenir hypothétique où l'hôpital et la police ont fusionné, l'inspectrice-oncologue Lili Stuf et son assistante font passer aux jeunes suspects une batterie d'examens médicaux et de tests psychologiques afin de tenter de reconstituer le fil des événements.
L'enquête n'est pas facilitée par la ressemblance troublante entre les deux adolescents - un garçon et une fille aux caractères bien différents mais à l'apparence strictement identique. Pendant ce temps, Julien reste introuvable. A moins que ? ... Tout comme le lecteur, les enquêteurs seront d'abord déboussolés. Mais les uns et les autres possèdent tous les éléments pour établir une vérité... Avec son style elliptique et tridimensionnel si caractéristique EMG, propose une histoire à facettes d'une intrigante beauté, tenant autant du thriller hitchockien que de la réflexion sur la justice. -
Lire .Et tu connaîtras l'Univers et les Dieux vous apportera les réponses à des questions aussi primordiales que : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Qui a tué les dinosaures ? Quelle est la place de l'homme dans le règne animal ? Ou encore : Pourquoi ne faut-il pas mettre les doigts dans son nez ?
.Et tu connaîtras l'Univers et les Dieux met en scène trois divinités chamailleuses qui s'amusent à créer des mondes sous le regard bienveillant de leur maître. L'un d'eux, Ablavar, crée la Terre et la peuple de curiosités esthétiques carbonées qu'il nomme « ani-maux ». Zantek, lui, préfère faire mumuse avec de froides structures silicées et se pose en rival. Il entreprend alors de détruire l'expérience d'Ablavar de l'intérieur en créant. l'hu-main.
De l'évolution atomique aux balbutiements tragiques de l'humanité, en passant par quelques bastons cosmico-bibliques dignes d'un Jack Kirby, Jesse Jacobs brosse une fable cosmogonique subtile, à la fois follement ambitieuse et pleine de dérision.
Grand format 18.00 €Indisponible
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Six ans après son dernier opus War Songs, Ivan Brun revient à la bande dessinée avec un récit ambitieux mêlant critique sociale, polar et fantastique. Michel, jeune fonctionnaire borderline croise à Lyon Domingues, ancien mercenaire au Mozambique reconverti dans le proxénétisme. Quelques heures plus tard, le trafiquant se défenestre d'une tour du quartier de la Part-Dieu, entraînant Michel dans une dérive hypnotique. Shooté en permanence à un cocktail d'antidépresseurs et de Côte du Rhône, celui-ci se retrouve, comme sous l'effet d'un sortilège, aspiré dans la vie passée de Domingues. Meurtres, trafic d'armes, réseau de prostitution, pillages et guerres civiles se révèlent à sa conscience implosée. On suit une sédimentation du récit alternant scènes africaines et errances lyonnaises. Le cortège d'atrocités que connaît l'Afrique postcoloniale est mis en regard avec la violence symbolique de la société occidentale, qu'elle instaure par le biais de l'urbanisme, du monde du travail ou encore de la psychiatrie. Submergé par ses démons, l'individu se désocialise complètement. Sa descente aux enfers est d'autant plus terrible qu'elle n'est pavée que de faits documentés. D'un trait vif et charbonneux, Ivan Brun exprime toute la précision réaliste et politique de son travail à travers cette adaptation d'un roman de Tristan Perreton initialement publié en 2005.
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Chronique émotionnelle de l'écroulement d'un monde, Sous les bombes sans la guerre évoque les derniers moments de la vie d'un homme, accompagné de son fils. Ce dernier est représenté sous les traits de Pif le chien, personnage créé en 1948 par José Cabrero Arnal pour le quotidien L'Humanité. Le père a l'apparence de Top, précurseur de Pif, né en 1935. Submergés par un déluge de larmes, de sang et de bombes métastasiques, nos deux animaux aux traits ronds se retrouvent confrontés à l'abîme d'une aventure inéluctable. L'écoulement du temps se fait erratique, le lecteur est embarqué dans des allers retours incessants entre le présent à l'hôpital et les réminiscences altérées d'un passé enfoui à jamais, mettant par exemple en scène Top chevauchant sa fameuse fusée, attaqué par des moustiques géants ou encore prisonnier d'un camp d'internement pendant la guerre d'Espagne. Cet univers instable se déploie dans un livre au format ample où se croisent tableaux inspirés de la peinture chrétienne et planches de BD classique, communisme et religion, souvenirs du père et du fils.
Réalisé en tirage limité du fait de son façonnage artisanal, Sous les bombes sans la guerre est un objet bâtard mettant en regard expérience intime et culture populaire.
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Trois ans après Les Monstres aux pieds d'argile, Les Nuits rouges du théâtre d'épouvante pose un nouveau jalon dans l'univers d'Alexandre Kha. Il retrace cette fois-ci l'histoire funeste de la troupe de comédiens d'un théâtre délaissé où, peu à peu, les cauchemars imaginaires de leur spectacle macabre prennent le pas sur la réalité.
Les cinq chapitres constituent autant d'histoires secondaires, tel un roman-feuilleton, et évo-quent les personnages étranges qui peuplent ces nuits rouges : un épouvantail misanthrope, persécuté par les corbeaux, un Casanova au visage vitriolé, un jeune étudiant décapité mais bavard, un loup-garou aguicheur et lunatique, de vrais et faux zombies, sans oublier Elena, jeune femme d'Europe de l'Est engagée dans ce théâtre pour sa faculté à exprimer la peur, sous le joug d'un metteur en scène tyrannique. Ici, le dérisoire côtoie le tragique. Le morbide se teinte d'érotisme. Les nuits sont rouges mais le sang plutôt noir.
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" Ils ont disparu, mais je peux témoigner de leur passage éclair parmi nous... "
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Roxane is a young Parisian whose Bohemian life seems stuck in an endless loop of idle afternoons and wine-soaked nights with her roommate. Strapped for cash and novelty, she starts selling her used underwear online. Dirty Panties chronicles her first steps in this marketplace, from the creation of her online persona to the real-life rendezvous with shady customers.
This new business soon impacts Roxane's daily life and the people around her. The world she has just stepped into might be much more bizarre than what she expected. Roxane's journey exploring her own appetite for transgression tackles such contemporary themes as sex work, consent and economic domination. How far will she go and where will this end?
Maybelline Skvortzoff's drawing is detailed and vivid and the story is in turn hilarious, awkward, touching and dark. Much like Phoebe Waller-Bridge's character in her TV series Fleabag, Roxane is at the same time completely clueless and determined to make it on her own in this world where everything can be bought and sold.
Roxane vend ses culottes -- the original edition of Dirty Panties -- won the 2023 Artemisia award for best humor comic and has been shortlisted for many awards including the official selection of the 2023 Angouleme Festival. -
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Basé sur la contrainte « oubapienne », éponyme inventée par Alex Baladi, Ressac est une vraie expérience de lecture. Elle se construit sous les yeux du lecteur à partir du dialogue et de l'entrelacs des strips de Choi Juhyun et de L.L. de Mars. À chaque proposition narrative répond une autre qui vient s'intercaler dans la première puis s'en détacher pour faire naître une nouvelle séquence. L'ensemble compose une vague qui monte et se retire, formant un cycle dans lequel les éléments apparus dans les premières pages rejaillissent dans les dernières. D'un bout à l'autre de ce processus s'enchaînent les épisodes selon une mécanique proche de celle du rêve. La rencontre entre les imaginaires de L.L. De Mars et Choi Juhyun a lieu dans la thématique liquide, qui parcourt ces micro-récits et les relie entre eux. L'eau sous toutes ses formes - larmes, gouttes de pluie, fleuves serpentins - mais également le sang, les humeurs, et l'encre elle-même, forment un courant qui nous mène des paysages d'Orient aux sanctuaires de la culture occidentale.
Ressac est un récit tentaculaire, en perpétuelle mutation, qui parvient à mêler le questionnement des systèmes concentrationnaires à celui de sa propre alchimie. Du mystère chrétien à l'expérimentation scientifique, de l'onirique à l'organique, un nouvel élan surgit toujours d'un détail inattendu et nous invite à aiguiser l'oeil.
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