Lettres et langues
-
Edouard Glissant et la poétique des arts : imaginaire du monde et topographie des lieux
Géraldine Banaré
- Institut Du Tout-Monde
- 20 Avril 2022
- 9782491641115
Pourquoi et comment Édouard Glissant rallie-t-il les univers des peintres et des sculpteurs pour transcrire sa pensée poétique de la matière transmuable du Monde ? Entre 1956 et 2011, Édouard Glissant aura écrit plus d'une soixantaine de préfaces de catalogues d'exposition pour des galeries parisiennes : la galerie du Dragon (de 1956 à 1990), la galerie Le Point Cardinal (1979), la galerie Albert Loeb (1985), la galerie Patrice Trigano (1987), la galerie Thessa Herold (2002 et 2003), la galerie Templon (2004), la galerie Yvon Lambert (2007)... Il s'agissait avant tout d'inventorier, de rassembler un corpus littéraire et paralittéraire qui était jusque-là dispersé. L'enjeu de cet essai est de saisir la manière dont le poète réinvestit ces écrits liminaires ou de circonstance au coeur de son oeuvre. Alain Baudot (1940-2021) auteur d'une Bibliographie annotée d'Édouard Glissant (1993) évoquera à ce titre la « reprise créatrice ».
Dans cet ouvrage issu de sa thèse de doctorat (2020), Géraldine Banaré propose de décrypter la trame de ce geste scriptural polyphonique et protéiforme prolongeant cette relation inédite aux univers des peintres et des sculpteurs désignés par Édouard Glissant : le Cubain Jorge Camacho, le Chilien Roberto Matta, l'Argentin Antonio Seguí, entre autres. Une poétique des arts célébrant ces « imaginaires de la Trace » (Traité du Tout-Monde, 1997), à l'exemple de la Porte du Soleil, mégalithe préincaïque des hauteurs andines sur le site archéologique de Tiahuanaco en Bolivie, qui pourrait incarner la fusion alchimique et métaphorique entre les « Lieux », les imaginaires et les arts. -
Saint-john perse, aime cesaire, edouard glissant : regards croises - actes du colloque international
Cery/Glissant
- Institut Du Tout-Monde
- 5 Août 2020
- 9782491641023
Les actes ici réunis proviennent du colloque international « Saint-John Perse, Aimé Césaire, Édouard Glissant : regards croisés » organisé par l'Institut du Tout-Monde sous le haut patronage de l'UNESCO, qui s'est tenu à Paris en septembre 2012 à l'UNESCO, la BnF et la Maison de l'Amérique latine. Ce colloque avait pour objet une approche comparatiste des oeuvres de Saint-John Perse, Césaire et Glissant : une appréhension des « regards croisés » liant ces trois figures tutélaires de la littérature du XXe siècle. Une mise en regard jusqu'alors inédite de paroles poétiques ayant essaimé en rhizomes de visions anticipatrices du monde. Nous avions visé un renouvellement des lectures, soucieuses des pluralités comme des conjonctions de poétiques qui ont visé haut dans la reformulation de l'humanisme pour notre temps. Le colloque a été l'occasion d'emprunter cette approche comparatiste, ouverte sur les ferments d'une parole vive portée par trois génies de la littérature. Cette démarche aura consisté à désenclaver les discours critiques portés sur ces trois poètes, en favorisant leurs potentielles complémentarités. Lire Saint-John Perse, Aimé Césaire et Édouard Glissant en coprésence, c'était aussi envisager le dialogue des oeuvres, en des lieux insoupçonnés de dissymétries, mais aussi de connivences et de Relation où en effet se croisent les regards.Avec des études de : Patrick Chamoiseau, Sylvie Glissant, Bernadette Cailler, Roger Little, Edwy Plenel, Évelyne Lloze, Ernest Pépin, Roger Toumson, Jean Khalfa, Lilyan Kesteloot, Pierre Bouvier, Alexandre Leupin, Elisabeth Mudimbe-Boyi, Raphaël Lauro, Victoria Famin, Buata Malela, Florian Alix, Loïc Céry, Radu Petrescu, Samia Kassab-Charfi, J. Michael Dash, Catherine Delpech-Hellsten, Michèle Constans / Enilce Albergaria Rocha, Lise Gauvin, Lilian Pestre de Almeida, Caroline Soukaï, Christian Uwe, Jacques Leenhardt, Christine Januel, Jean-Luc Tamby.
-
Mysterieuses bleuites. a l'ecoute d'edouard glissant et de miles davis
Tamby Jean-Luc
- Institut Du Tout-Monde
- 20 Mars 2022
- 9782491641108
Contempler parallèlement son style d'écriture avec le style de jazz de Miles Davis, c'est une tâche que me proposa Édouard Glissant lui-même, au cours d'un entretien qu'il m'accorda en juillet 2005. J'étais venu le rencontrer dans le Pays Basque où il se produisait avec Bernard Lubat, alors que je commençais un travail de doctorat sur les relations de son oeuvre avec la musique.Se livrer à une écoute musicale de l'écriture d'Édouard Glissant et à une lecture poétique de la musique de Miles Davis, implique que l'on consente à la démesure de la métaphore, mais aussi à la démesure de ces créateurs titanesques, dont l'oeuvre est si difficile à cerner et à circonscrire dans des genres ou des procédés. Une telle écoute exige paradoxalement une attention constante à la précision de l'écriture, à la rigueur des choix formels qui dictèrent l'évolution des musiques.À travers onze chapitres traitant notamment de l'improvisation et de l'écriture, du lien entre le sens et le son, du lyrisme et du rythme, ce livre tente de s'approcher d'une « grammaire de la création » commune aux deux artistes, sans ignorer que de tels univers sont par essence à l'abri de toute réduction mécaniste, protégés par cette « mystérieuse bleuité » dont parle Édouard Glissant et que Sylvie Séma nous laisse entrevoir dans son oeuvre picturale.
-