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Qui a peur de Dionysos ; visages, paysages et présages de l'art dramatique
Martin Paul Ango Medjo, Raymond Mbassi atéba, Robert Fotsing mangoua
- Connaissances Et Savoirs
- 2 Mai 2019
- 9782342166170
Ce livre est un hommage incandescent rendu à Marthe Isabelle Edande Abolo, professeure titulaire des universités, spécialiste du théâtre, esthète au sens grec d'aisthêtês, qui aime l'art et le considère comme la valeur essentielle. Plus d'une vingtaine de contributeurs de divers continents campent autour des structures esthético-thématiques dramatiques, pour montrer comment, à chaque fois, elles sont exprimées, remaniées, retravaillées dans les différentes séquences traditionnelle, moderne et contemporaine du théâtre. Des exégètes interdiscipliné(e)s y convoquent des approches qui actualisent les formes de l'art dramatique et exploitent les dissimilitudes entre son actualité et son contexte historique dans le but d'apporter un éclairage nouveau. Cette entaille, épistémo-sociocritique, présente le théâtre en tant que lieu où toutes les figures de l'humanité sont dépeintes et dévoilées dans le jeu, au double sens du mot : ce qui est joué au théâtre est déjà un jeu dans la vie sociale avec ses masques. Enfin, la marque éditoriale de cet ouvrage fait de la théâtralité, un espace de fécondité des identités et des réalités séculaires, mieux un paysage de mémoire, avec un rapport d'innovations thématique et mythologique actualisant des ambroisies littéraires de l'Olympe.
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Le nombre et l'innombrable dans le théâtre de Shakespeare
Florence Krésine
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 17 Février 2017
- 9782753904316
« L'hypothèse de départ est que l'histoire du «nombre» est faite des différentes strates de la pensée, de son développement depuis les origines sous une forme plurielle. En effet, elle est intégrée à une perspective scientifique, littéraire, historique, politique, sociale ou économique. Le «nombre» fournit une vision historique (history). L'existence du mot history au sens de trace écrite d'événements passés n'est attestée qu'à partir de la fin du quinzième siècle, et après que les sens de history et story sont devenus distincts, au tout début du seizième siècle. Par «nombre» j'entends l'ensemble des acceptions du mot (number et numbers), de termes qui lui sont apparentés ou qui sont liés, ainsi que nous venons de le voir. Inversement, les différentes occurrences du nombre dans l'oeuvre de Shakespeare constituent souvent le socle qui sert d'appui à l'histoire (tale ou story), adosse sa construction à l'édifice et le supporte. Pour résumer et définir une problématique, les différentes configurations du «nombre et de l'innombrable» qui se déploient dans l'oeuvre de Shakespeare semblent avoir absorbé, digéré l'histoire du nombre sous toutes ses formes. Cette conversion du nombre en histoire et inversement constituera le fil rouge de notre réflexion. De par le caractère d'«infinie variété» et d'universalité de l'oeuvre, cette histoire du nombre et de l'innombrable dans le théâtre de Shakespeare offre une interprétation du monde car tout est «nombre». »
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L'hybridité dans le roman autobiographique francophone contemporain
Maurice Simo Djom
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 26 Juin 2017
- 9782753904859
Depuis la dernière décennie du XXe siècle, la littérature francophone contemporaine génère des formes d'écritures du Moi fortement travaillées par une esthétique du mélange : référentiel/fictionnel ; discours/récit ; histoire personnelle et familiale/histoire nationale, narration à la première personne/narration à la troisième personne voire à la deuxième personne...
Loin de constituer une génération spontanée, ce mélange esthétique remarquable dans les récits de soi traduit un mélange d'identité. En effet, les narrateurs, qui sont généralement des êtres socialisés entre deux cultures, s'appuient sur leur identité plurielle pour proposer - à travers cette esthétique testimoniale du mélange - une utopie du vivre ensemble : l'hybridité. Parce qu'elle renvoie fort opportunément à la démesure et à la folie d'une part - hybris - et, d'autre part, à la bâtardise et à la stérilité - hybrida -, l'hybridité est employée pour subvertir les innombrables certitudes tributaires de la conception moderne de l'identité en tant que catégorie immuable. À cette conception devenue inopérante, l'hybridité oppose la fluidité et la négociation identitaires. -
Pratiques et enjeux du discours dans l'écriture de Mongo Beti
Adama Samake
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 18 Mars 2016
- 9782753902817
Homme à plusieurs facettes : intellectuel universitaire, écrivain, homme politique, Alexandre Biyidi est l'un des auteurs majeurs africains à avoir, comme sociogramme générateur de son oeuvre, la question de l'éclatement et de la dispersion des références culturelles. Ses pseudonymes : Eza Boto, Mongo Beti qui veulent dire respectivement « gens d'autrui » et « le fils des Beti », traduisent sa volonté de s'identifier avec son peuple et expriment au demeurant le poids d'une culture et d'une civilisation. Son texte est donc une interrogation insistante sur les fondements du dialogue culturel, précisément de l'aliénation. Cette contribution se veut une réflexion méthodique, entend se manifester comme une démarche analytique des fondements du Discours chez Mongo Beti. Sachant que « l'intellectualité universitaire instaure une tradition de combat » selon Mémel Fôté, parce que l'intellectuel est un producteur de sens ; que l'écrivain, homme de plume a pour essence la parole qui se veut un appel constant parce qu'elle est le lieu privilégié de l'expression idéologique ; enfin que toute action ou réflexion politique implique un projet de société, la tâche a consisté à questionner son Discours pour savoir comment il écrit le monde. Son style, son esthétique sont-ils réductibles à l'engagement ? Quelles autres figures rhétoriques, quelles techniques narratives son écriture convoque-t-elle ? Quels sont les rapports de productions nécessaires, selon lui, dans le processus de développement des forces productives de l'humanité, l'Africain en particulier, dans la production sociale de son existence ? Face à ce monde ébranlé, en quête de nouvelles frontières, face à « l'humanité qui s'interroge sur son propre destin », quelle vision sociale peut-on tirer de son univers textuel ? Le mobile essentiel est de « découvrir le rationnel dans l'irrationnel du créé artistique » de Mongo Beti, de cerner la matière que mobilisent son esthétique et sa pensée.
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Art littéraire et existence
Bernard Djoumessi Tongmo
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 22 Juillet 2016
- 9782753903517
Cet essai de Bernard Djoumessi s'attache à démontrer que, quelles que soient ses origines, un texte littéraire est le seul lieu possible de "rencontre" universel pour tous les lecteurs et les humains du monde entier. Qui plus est, réécrivant la synthèse fiction/réalité, le critique déploie tout son talent : comment les véritables rapports entre littérature et existence seraient-ils atteints si on se limitait tout simplement à l'espace fermé de l'oeuvre ? La notion d'imaginaire n'est-elle pas d'abord existentielle avant d'être littéraire ? Chaque lecteur n'est-il pas ontologiquement habité par un mystère qui lui permet d'avoir un rapport très particulier à la réalité ou à la fiction ? Selon Bernard Djoumessi, pour comprendre les vraies relations qu'entretiennent la littérature et la vie, il faut d'abord sortir de la littérature pour analyser le symbolisme du lecteur. Sans doute, l'ouvrage de Bernard Djoumessi est-il celui dans lequel la synthèse fiction/réalité est la plus élaborée, la plus achevée, la plus aboutie. Une très grande critique en fait. Cette critique littéraire balise certainement un nouveau chemin dans les études littéraires !
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De la critique de l'infrastructure coloniale française à l'enchevêtrement des singularités culturelles dans Madame Bâ d'Erik Orsenna
Bernard Djoumessi Tongmo
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 8 Décembre 2017
- 9782753905450
L'indépendance n'a pas encore eu lieu dans les colonies. Les citoyens colonisés « ont accédé à la liberté » - si liberté il y a - sans comprendre l'imaginaire colonial. C'est pourquoi cette étude, basée sur l'oeuvre de l'écrivain français Erik Orsenna, met en évidence la conscience de l'absurdité de l'appareil discursif de la raison occidentale marqué par l'exploitation abusive, le double langage et de prétendues valeurs universelles. La mémoire de ce jeu inspire une démarche critique conséquente sous la plume de Bernard Djoumessi. Elle consacre également la déconstruction de la « tour d'ivoire » française, l'insularité culturelle, la pensée de l'être ou la culture atavique au profit de l'enchevêtrement culturel, des cultures composites ou la pensée de la relation. Sous les lumières de la pensée postcoloniale, s'inspirant largement de la pensée de l'altérité française et assortissant de l'imagologie, l'auteur montre comment Erik Orsenna, à travers ses personnages, met en avant les « hétérotopies », la dissémination et le principe d'altérité qui déconstruisent la contrainte unitaire et les discours dominants français de la modernité.
Cet essai repositionne donc le débat de la critique littéraire postcoloniale, car les sources de la critique de l'infrastructure discursive sont renouvelées : la France se démantèle à travers sa littérature contemporaine. L'infrastructure discursive européocentriste est loin de reconnaitre les prismes idéologiques avec Erik Orsenna et la littérature française postmoderne. -
Tourisme et littérature ; l'étape du Cameroun dans le roman d'escale français
Vincent manuel Afana nga
- Connaissances Et Savoirs
- 8 Octobre 2019
- 9782753906143
L'explosion de la littérature touristique est visible dès le XIXe siècle. Elle est le fruit de la facilité de la diffusion des écrits et de l'exploration de l'Ailleurs par les Européens. De ce fait, beaucoup d'écrivains rendent compte à partir de leurs voyages ou sur la base des récits d'explorateurs des représentations touristiques guidés par l'exotisme. Dans cette activité, le genre privilégié est le roman, plus particulièrement le roman d'escale. Le roman d'escale décrit l'arrêt marqué par un voyageur qui n'a pas de destination fixe au cours de son périple. Aussi, l'étude du thème Tourisme et littérature : l'étape du Cameroun dans le roman d'escale français renvoie-t-elle à l'imaginaire touristique du Cameroun. Le tourisme est certes une activité subsidiaire dans le voyage des écrivains. Mais, il prend une telle importance dans le récit qu'il semble en constituer la motivation principale. Ce qui fait de l'écriture touristique, la pierre angulaire qui rapproche l'écriture des cinq écrivains. Cet essai met en valeur les représentations touristiques de quelques écrivains français durant leur voyage au Cameroun, sous le prisme du roman d'escale. De ce fait, la trame narrative de leurs récits catalyse le tourisme. Elle fait ressortir le Cameroun aux yeux des écrivains comme un espace d'aventures, de plaisir et d'évasion qui dévoilent une multitude de clichés et stéréotypes. Le comparatisme multiculturel de ses trajectoires critiques ouvre le débat de l'escale touristique sur l'interconnexion des industries culturelles au gré de l'esthétique de la relation. L'intérêt de cet ouvrage pionnier se double d'une représentation riche de symboles des marqueurs de mémoire africaine à valence touristique circulaire à partir du Cameroun.
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L'expression de la révolte dans le Temps de Tamango de Boubacar Boris Diop et Tout au contraire d'André Brink
Thierno Boubacar Barry
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 1 Juillet 2016
- 9782753903432
Miroir de l'âme et de la société par excellence, le roman, l'un des genres majeurs de la littérature, demeure un pont de soupir au relent thérapeutique. En effet, l'oeuvre romanesque, de par sa polyphonie et sa porosité, est un espace de projection et un laboratoire d'expérimentation du vécu social. Ainsi, c'est naturellement que le Sénégalais Boubacar Boris Diop et le Sud-africain André Brink, soucieux de juguler les maux dont souffrent leur société à savoir la prévarication et l'apartheid, utilisent le roman pour dévoiler la logique des révoltes qui émergent et contestent les idéologies du pouvoir dominant. En fait, la révolte sourde dans l'âme et l'esprit de tout individu houspillé et bafoué. Elle requiert et exige vengeance et justice. Les protagonistes des oeuvres romanesques d'André Brink et de Boubacar Boris Diop s'illustrent par leur amour de l'humain et de la justice. Aussi s'organisent-ils pour contrer les processus de déshumanisation et de spoliation mis en branle par les autorités politiques.
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Thématique de la mère dans la tragédie racinienne
Constant Venesoen
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 25 Mars 2016
- 9782753902985
La présence de la mère est prépondérante dans la tragédie racinienne. Serait-ce un hasard ou une recherche subliminale de la nature de la mère ? Les études de C.G. Jung montrent l'importance de la perception de la mère aux yeux de l'enfant, les unes étant des « mères aimantes », les autres des « mères terribles ». De "La Thébaïde" jusqu'à "Bérénice" la « mère terrible » semble avoir pris le dessus, mais à divers degrés. "Bajazet" échappe de justesse à la problématique, mais dès "Mithridate" la « mère aimante » se manifeste, soit par sa bienveillance, soit par son amour indélébile, soit par une réhabilitation morale inattendue. C'est ce parcours psychologique, propre à Racine, que le présent ouvrage cherche à élucider.
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Le choc des civilisations dans le roman colonial français du XXe siècle
Jean Bernard Evoung Fouda
- Connaissances Et Savoirs
- Lettres Et Langues
- 23 Décembre 2016
- 9782753904095
Au-delà de la simple remise en cause des aspects jugés négatifs sur les civilisations occidentales, africaines et asiatiques, cet ouvrage montre l'incompatibilité des réalités issues d'une civilisation précise avec celles des autres civilisations. Tel est le cas de la civilisation occidentale et des civilisations africaines et asiatiques. Beaucoup d'éléments les opposent, notamment les modes de production des biens et leur consommation, les modes de pensée, le rapport au sacré, l'usage des femmes, etc. Ainsi, la volonté du colon à imposer ses valeurs aux autres peuples, à travers la guerre, l'évangélisation, les brimades et autres mauvais traitements qui visaient en réalité la décivilisation et la recivilisation des peuples soumis et piétinés par la force, a montré ses limites et a échoué. Ce qui prouve que toute prétention à l'universalisme, à l'uniformisation du monde s'avère destructrice, voire appauvrissante pour l'humanité. D'où l'idée d'un monde multicivilisationnel et multiculturel où les différents peuples sont appelés à cohabiter sans se combattre, mais en s'influençant mutuellement dans tous les domaines de l'existence.