DISPUTE
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Qui n'a jeté un oeil sur son carnet de santé, celui qu'on donne aux parents lors de la naissance de leur enfant ? du dr héroard suivant au jour le jour l'évolution physique et mentale du futur louis xiii jusqu'à la réforme du carnet de santé de 2005, en passant par " l'invention ", en 1869, du carnet par un autre médecin montpelliérain.
Fonssagrives, voici l'histoire, à travers ces carnets, de l'intérêt de notre société pour la santé des enfants. cette histoire, racontée par catherine rollet, historienne et démographe, auteure de nombreux ouvrages sur les politiques étatique et médicale, mêle les personnages du médecin, de l'état, de la mère, du père et des enfants. elle scrute les rapports et les contradictions, les évolutions : mémoire familiale, écriture féminine, éducation des parents, inscription des vaccinations, contrôle sanitaire, emprise grandissante de l'état sur le privé, en s'appuyant sur une masse impressionnante de documents manuscrits, les carnets eux-mêmes et la littérature produite à leur sujet, introduisant même une comparaison sur l'europe et le monde.
Entreprise de contrôle des conduites, sans doute, mais aussi nécessaire participation des parents à la tâche des médecins, entre sphère privée et sphère publique, le carnet est l'objet d'enjeux qui rejoignent ceux des libertés individuelles : qui peut et qui doit écrire dans le carnet de santé ? que peut-on, doit-on ou ne doit-on pas écrire sur le carnet de santé ? qui peut en prendre connaissance et pour quoi en faire ? comment garantir le respect de la vie privée tout en cherchant à protéger la vie de l'enfant ? l'enjeu devient aigu lorsque se glissent des visées proches de l'eugénisme, notamment entre les deux guerres.
L'acuité du débat sur le " dossier médical " montre bien que ces questions sont d'une grande actualité.
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Quelle médecine voulons-nous ? C'est bien cette question, même si elle est encore peu débattue en ces termes, qui est au coeur des discussions autour de la médecine.
Face au malaise et aux revendications des personnels de santé, aux interrogations des malades et de leurs familles, face aux développements des progrès médicaux, scientifiques et techniques et aux problèmes éthiques et juridiques qui les accompagnent, face à l'accroissement continu des coûts, à la diversification des modes d'organisation, face à la pluralité et à l'incertitude des objectifs de la médecine, comment penser les missions et le mandat de la médecine ? Et qui doit en décider ? En mettant à disposition des connaissances et des analyses issues des sciences sociales, cet ouvrage souhaite rendre plus intelligibles ces évolutions, leurs enjeux, et les choix de société qui sont à faire.
Ces choix de société cruciaux, dont la nature politique demeure trop souvent masquée, nous concernent tous. Ils ne doivent donc pas relever des seuls milieux experts. Ce livre est, en ce sens, une invitation à discuter - autrement - de la médecine.