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Lettres Vives
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Les poètes sont des monstres
Christian Bobin
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 2 Décembre 2022
- 9782914577755
Ce nouveau recueil de Christian Bobin est un véritable Manifeste à l'usage de qui veut échapper à cette modernité toujours plus performante de notre monde cartésien tourné vers le profit, un monde qui court à sa perte en renonçant à la beauté, à la poésie, à l'amour. "La poésie n'est pas un genre littéraire. Les vrais poètes ont un coeur en acier trempé. Ce sont des penseurs primaires qui savent que la lutte est sans pitié avec l'enfer de la Raison." La vie de la poètesse Anna Akhmatova est un exemple : cernée par l'ombre de Staline, elle est modèle de résistance et son oeuvre, hymne à la vraie vie : "Nous croyons, nous, modernes, avoir inventé la brièveté des messages, aussi leur rapidité. Mais qu'est-ce en regard de l'éclair du poème. La reine Akhmatoiva donne congé en un seul vers."
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Le Christ aux coquelicots est une lettre d'amour adressée à un Christ d'avant l'Église chrétienne, lavé de tout dogmatisme. Aux antipodes des poncifs religieux sur la puissance de Dieu, il nous fait toucher d'une manière miraculeuse à la fragilité du divin.
Par son inspiration, par sa lumière, par l'extrême pureté de sa langue, Le Christ aux coquelicots restera un livre tout à fait unique dans l'oeuvre de Christian Bobin. À qui s'adresse ce livre ? Aux amoureux pour qu'ils ne perdent pas leur amour dans le monde, et à ceux qui ne croient plus en rien parce qu'on leur a dit qu'il n'y avait plus rien ni personne dans cette vie comme dans l'autre.
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Une longue épée de silence s'enfonçait parfois dans mon coeur, et je ne pouvais l'enlever sans aussitôt provoquer une hémorragie : je choisissais donc de me taire et d'écrire ce genre de phrases gouvernées par le blanc. Chacune m'était délivrante au temps où elle venait. Je n'ai jamais écrit que pour résoudre une crise, traverser une forêt, rejoindre le temps limpide dessous le temps obscur. Je n'ai jamais écrit que pour vous et pour moi, pour un à venir, non encore apparus en ce monde où il n'y a jamais eu personne.
C.B. -
Une bibliothèque de nuages
Christian Bobin
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 28 Septembre 2006
- 9782914577328
Je ne vois pas la mort comme une montagne de cendres mais comme un fleuve qui sort de la poitrine du mort, une barque chargée à ras bord de fleurs odorantes, une extase dans le noir, la vie à son zénith.
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"On a jeté de la vitesse dans quelque chose qui ne le supportait pas." René Char in Lettera Amorosa
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Du sens de l'absence ; A propos d'une majuscule
Claude Louis-combet
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 19 Avril 2024
- 9782914577762
Du sens de l'Absence évoque la passion du silence et du vide ; il témoigne de cette nostalgie des origines très fondatrice chez Claude Louis-Combet. En 1985, il confiait à Monique Pétillon (Le Monde) : « Ce livre ravive la nostalgie de l'enfance, une enfance qui n'est localisée ni dans l'espace ni dans le temps, je dirais presque une enfance absolue. La destinée individuelle n'est que le piétinement et la répétition de cette enfance épuisante et inépuisable. » A propos d'une majuscule est un inédit où l'Auteur vient revisiter et enrichir un txte qui constitue l'un des écrits majeurs de son oeuvre quant aux mécanismes même de son écriture et à sa vision du monde, à ce sentiment de rupture, d'exil, de dépossession d'un moi que hante sa recherche si singulière des « lointains intérieurs ».
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Carnet du soleil s'inscrit dans la continuité de La plus que vive (Gallimard, 1996) dans la mesure où Christian Bobin reprend aujourd'hui sa plume pour écrire à celle qui bouleversa sa vie en disparaissant prématurément à l'âge de 44 ans : « Mourir ne referme pas le livre à sa dernière page » écrivait-il alors. En effet, il revient aujourd'hui vers elle, il lui parle de tout ce temps qui les sépare et pourtant...
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Chez nous on cache son visage.
Le corps, pas d'importance. le corps va nu sous le soleil, le blond soleil qui brûle le jour, qui brûle la nuit.
Car chez nous il n'y a pas de nuit. ce qu'on appelle la nuit c'est par commodité, quand l'amour vient aux amoureux, quand deux corps se serrent l'un contre l'autre comme deux épis de blé sous le même vent. quand deux amants mélangent leurs jambes, on dit qu'ils font la nuit. une nuit privée, une petite nuit de rien du tout pour deux personnes, deux corps légers sous le soleil.
Même quand ils font la nuit, les amants ne se montrent pas le visage. interdit. intouchable. impensable.
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Le huitième jour de la semaine
Christian Bobin
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 9 Janvier 2020
- 9782914577700
Avec Le Huitième jour de la semaine, réflexion poétique qui ressemble à un récit initiatique, Christian Bobin nous invite à un voyage intérieur où se confond l'intime et l'universel. André Comte-Sponville dans L'Événement du jeudi en décembre 1991 en avait parlé ainsi : "J'ai découvert Christian Bobin par hasard.
Une amie libraire m'avait offert un de ses livres, Le Huitième jour de la semaine, il y a une dizaine d'années, quand il était inconnu, et je sus alors ce que c'est qu'un chef d'oeuvre : un livre qui suffit à justifier qu'on ait vécu jusque-là, pour l'attendre, pour le découvrir, et cela valait la peine, oui, ou plutôt cela valait le plaisir, le bouleversant plaisir d'admirer - enfin ! - un contemporain". Il a réitéré ces propos à La grande Librairie du 4 décembre 2019.
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Fables fraiches pour lire à jeun
Pierre Bettencourt
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 16 Novembre 2017
- 9782914577656
Comme pour l'Intouchable, le succès d'estime des Fables fraîches pour lire à jeun ne s'essouffle pas au fil des ans. Il rassemble avec un art du raccourci saisissant le meilleur de l'humour et de la fantaisie de son auteur. Cet ensemble de nouvelles courtes tirées des plus savoureux recueils des années 40 et 50 que Pierre Bettencourt a imprimé lui-même sur sa propre presse, constitue une palette de situations que le caractère farceur, parfois insolent ou provocateur, mais toujours subtil et élégant de son auteur met en scène pour le plus grand bonheur des amoureux de la langue.
De l'humour, de la distance, de la grâce, un mélange de cruauté et de tendresse qui remet l'Homme à sa juste place dans l'univers qu'il devrait selon lui habiter avec une grande modestie, et comme par effraction.
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Un caractère à cordes ; la langue de ma vie
Marcel Moreau
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 14 Avril 2016
- 9782914577601
Un cratère à cordes est un texte « incandescent, aux intonations visionnaires qui nous plonge dans l'espace orgasmique et organique des sombres ardeurs du corps et de l'écriture ». Dans ce dernier écrit, Marcel Moreau empoigne avec ferveur et renouvellement les thèmes majeurs de son oeuvre : le livre, le corps, la femme, les mots, l'amour, le verbe, la création, l'ivresse, le rythme, les sens, la musique, le langage, avec ce ton jubilatoire, explosif, pulsionnel, abyssal, instinctif, dévergondé, épiphanique, effervescent, intestinal, flexueux, dionysiaque... qui définit son univers si créatif, tempétueux, riche en néologismes géniaux et en cris d'insoumission.
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La nuit n'éteint jamais nos songes
Joël Vernet
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 18 Mars 2021
- 9782914577717
L'Auteur retourne sur son passé pour y chercher la source même de son écriture. La mort croisée dans l'enfance, celle du père, est demeurée chez l'Auteur plus qu'une lampe, la fondation même de l'aventure des mots, de la vie tout court : "En partant, mon père, sans le savoir, m'a transmis toute sa force, son génie d'homme invisible. J'ai toujours considéré que loin d'être banale, la vie ordinaire était la plus haute vie, que nous n'en aurions pas d'autre.
Qu'il fallait faire avec, et parfois s'élever contre." Même la nuit la plus sombre ne parviendra pas à éteindre cette lampe que l'Auteur promène depuis ses premiers livres, et qui est la poésie même. Ecrits comme un peintre ferait des petits tableaux, ces fragments surgissent comme des instantanés, donnant toute sa place à l'inattendu.
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Histoire naturelle de l'imaginaire
Bettencourt/Pierre
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 23 Mai 2007
- 9782914577342
Derrière la façade mystérieuse de ces plantes ou de ces animaux bizarres n'appartenant ni à nos familles, ni à nos catégories, se dissimulait-il quelque part le double de cet étranger dont nous nous sommes crus les seuls détenteurs et qui, déposant parfois son sourire sur un de nos visages, nous a permis d'entrevoir les audaces de l'âme quand elle veut bien devenir l'âme humaine ?
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L'écriture fragmentaire de La muraille de Chine s'inscrit dans la continuité de La Nuit du coeur (Gallimard, 2018), une muraille qui n'est autre que celle du langage que Christian Bobin combat depuis toujours, la fissurant de l'intérieur avec la simplicité du coeur, la sapant avec la violence de la beauté et la fulgurance du silence. « L'amour c'est d'être entendu sans avoir à parler et que la muraille de Chine du langage ne soit plus qu'une ruine fleurie. » Il ne s'agit pas de « détruire » le langage, mais bien au-delà, de lui redonner son berceau aérien de paroles, coupées de lumière et de vent.
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«Lire Alexandre Romanès c'est connaître l'épreuve de la plus grande nudité spirituelle» écrit Christian Bobin. Ce nouveau recueil est une mise en abyme incroyablement poétique des deux mondes, celui des Gitans et celui de la société occidentale, dans lesquels vit Alexandre Romanès. Il y déplie leurs confrontations qu'il interroge avec un regard implacable et des gestes d'une sublime douceur, avec une violence vitale et une sensibilité issues d'une mémoire intérieure millénaire. En lisant Le Luth noir, les mots simples semblent retrouver la virginité originelle d'une langue commune, celle du coeur, où l'intuition, la pudeur, la liberté, l'émerveillement perdu mais aussi la mortelle nostalgie trouvent le chemin ascendant d'une pensée pure et délivrée de tout artifice, de toute intention.
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Vous avec disais-je, oui, vous avec mon adoration, elle est à vous.
Soyez-en longée, bordée, enveloppée, dénudée, rhabillée, creusée, transpercée, elle est à vous. chez moi, adoration est un mot de la force d'un sacre, qui aurait le torse d'un cantique. je ne le prononce qu'à genoux. il plie sous sa déraison, se redresse d'un argument, ou de mille, tous indicibles. mon adoration n'est pas un mot, c'en est le débordement en vous, dans votre corps consentant, convocant.
Mon amour a besoin de vous adorer. en vous adorant, il veille à votre éternité, à défaut de croire en la sienne. je ferai tout pour que vous viviez encore mon adoration de vous, lorsque je ne serai plus là pour vous la dire.
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Ode au recommencement est le prolongement de La brûlure et de L'identité obscure, c'est le même mouvement qu'on retrouve - le même souffle qui vous traverse et vous emporte à la rencontre de ce que vous ignorez et qui ne cesse de recommencer. Ce présent de la vie qui, d'un même élan, vous arrive et vous abandonne, comme les vagues de la mer que semblent mimer ces grandes laisses, ces grandes strophes où tout voudrait entrer, l'infime et l'immense, le proche et le lointain, la lumière et les ténèbres, l'ordinaire et l'extraordinaire, la douceur et la douleur, tout ce qui fait, le merveilleux, l'épouvantable, l'inépuisable réel.
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En accompagnant la publication de Plu Kifekler Mouinkon Nivoua, la réédition de Poirer le Papillon (publié par Lettres Vives en 1987) vient illustrer la formidable complicité de ces deux grands acteurs de la vie artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Une chasse aux papillons à Chaillol en 1949 fut le point de départ d'une étonnante amitié qu'illustre cette correspondance de Jean Dubuffet à Pierre Bettencourt : les lettres de Dubuffet nous révèlent avec une légèreté qui n'est qu'apparente l'engagement total d'un artiste dans la création, un engagement où vision de l'art et vie personnelle se confondent avec audace, justesse et humour. Ainsi, Pierre Bettencourt nous avertit : Poirer le papillon veut aussi dire (cela va sans) que dans la vie, il y a une minute de grâce pour que les choses soient ou ne soient pas. Cette minute, qui sut mieux que Jean Dubuffet, à travers la fièvre de tant de griffonnages, l'attraper au vol la poirer. Et qui sait, ce flambé de la belle époque, Dubuffet lui-même, se trouve-t-il, dans les mailles légères de ces lettres, pris sur le vif, incomparablement poiré.
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" le seul extrême qui me tienne en haleine est celui qui, de dénivellations provoquées en déséquilibres assumés, bascule l'homme dans un gouffre où se joue le devenir de son être, en tant qu'incommensurable et indomptable.
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« J'écris un petit livre qui n'est qu'une chanson, j'écris pour celle qui n'écrira jamais. Je reprends son enfance par la main et, pour la première fois, nous savons aller ensemble sur les chemins, cheminant côte à côte, devisant sous les nuages passagers. » Celle qui n'a pas les mots est sans doute le récit le plus autobiographique de Joël Vernet qui retourne sur les chemins de son enfance à travers le visage et la vie de sa propre mère, murée dans le silence d'une fin de vie douloureuse. Un parcours qui éclaire la vie et l'écriture de l'Auteur, sa vision du monde et son rapport à l'écriture. Texte poignant et magnifique par la justesse et la grandeur de sa modestie.