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«Une fois de plus installé pour écrire dans une position de lecteur couché, sur le dos, tout écoute et les yeux fermés, muni d'un cahier rigide destiné à la récolte, encore une fois j'ai vu et entendu venir à moi des éclats de monde m'imposant à la fois leur présence et leur mystérieuse brièveté. Autant d'apparitions qui, sous la forme de scènes, rêveries, dialogues, événements, portraits, chacune selon son rythme et sa voix, ont crevé la nue de cette brume heureuse qui est la matrice de toute invention. Épiphanies que je confie, cher lecteur, à ton goût pour les surprises.» Ludovic Janvier.
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«Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours aimé les préfaces. La première que j'ai lue est celle de Mérimée pour Mademoiselle de Maupin. Elle n'est pas dans ce livre parce qu'elle serait trop longue, mais je ne l'ai pas oubliée. C'était la première fois que j'étais confronté à cette idée de l'art pour l'art qui devait depuis me poursuivre. Je peux dire la même chose et pour les mêmes raisons de la préface de Marcel Proust à La Bible d'Amiens de Ruskin. Si j'ai choisi d'intituler cette anthologie L'art de la préface, c'est bien pour montrer qu'une préface n'est pas un texte ordinaire : hommage d'admiration à l'auteur, explication de texte, recherche attentive du détail. C'est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. L'expression c'est tout un art ! trouve ici sa place.»
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Memoires inedits - fragments et projets
Vigny Alfred De
- Gallimard
- Blanche
- 9 Décembre 1958
- 9782070265305
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«Quand, ayant cessé de voir Hervé, j'ai écrit et publié Aimer, je n'ai pas pensé que j'avais clos une histoire parce qu'elle était devenue livre et que des lecteurs en prenaient connaissance, le plus souvent en se regardant dans le miroir que je leur offrais. Il me semblait que manquaient une voix encore et surtout un regard : sa voix à lui et le regard qu'il avait posé sur ce que j'avais été en sa présence. L'histoire était, tout simplement, inachevée. Je suis retourné en Italie comme, dans Aimer, j'étais allé en Angleterre, pour y retrouver quelque chose d'esentiel et de secret. J'ai traversé l'Italie, pays intérieur, de part en part. De la Sicile au Piémont, en passant par Rome. Des amis m'ont soudain entouré et je me suis rendu compte que la solitude de l'amour était aussi un creuset de l'amitié. Amis présents, vivants ou morts, amis dont le soutien créait une communauté, non plus sociale, non plus superficielle, mais qui me permettait d'atteindre une forme de vérité que j'avais tant recherchée avec lui, Hervé, vérité à laquelle je ne renoncerai jamais, quelles que soient les erreurs commises. C'est donc ce voyage que je raconte ici.»
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Alain Bosquet, disparu en 1997, a voulu que ce livre soit posthume. À la fois journal et bilan, il y regarde la mort en face, comme peu d'hommes ont eu le courage de le faire. C'est l'effroyable portrait d'un mourant. Il dit le corps qui se défait, la douleur, la maladie, les nuits infernales, la peur. Dieu n'est qu'une médecine douce. Et d'ailleurs le vrai créateur, c'est lui-même, le poète. Il note les souvenirs que sa mémoire retrouve en désordre. Ce peut être Utah Beach, le 9 juin 1944, ou le grâcieux genou d'une joueuse de tennis, dans les années 30. «La mémoire n'est pas sérieuse !» Il révise sa bibliothèque et pense qu'il faut en jeter les neuf dixièmes. Et il donne les noms. De même pour les papiers, les photos, les objets. Il a beaucoup condamné, haï le monde. Maintenant, il écrit : «Je ne m'aime pas : c'est une vieille histoire. Je m'estime de moins en moins.» Un départ se termine par des remerciements sarcastiques. Superbe tirade d'un écrivain pour qui les mots et l'écriture ont été l'ultime fidélité.
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L'invention des bibliotheques - les poemes de laurent barthelemy
Ray Lionel
- Gallimard
- Blanche
- 15 Février 2007
- 9782070781768
«En automne 2001, une revue, non des moindres, publia douze textes ou séries de textes d'écrivains plus ou moins notoires, qui se dissimulaient sous pseudo. Invité à participer au jeu je choisis d'être un autre, ni proche ni lointain, une présence neutre en quelque sorte, inscrite en voisin au miroir déformant de quelques pages. [...] J'ai donc imaginé un poète qui re-lirait (re-lierait ?) mes livres, ceux que j'écrivis de 1969 à 2004, ils sont treize, sans compter quelques extras parus ici ou là. Et je lui donne un nom à ce poète, par exemple Laurent Barthélemy, il aurait vécu aux environs de Toulouse, au sud-ouest de la ville des Capitouls, en direction des Pyrénées, une route à l'écart, un village entre rivière et forêt : Fabas. Je suis Laurent Barthélemy de Fabas. Je vis dans une maison basse ouverte à tout vent, à tous les abois, à tous les émois. Et je re-lis Lionel Ray depuis Les métamorphoses du biographe jusqu'à Matière de nuit. Et j'écris en marge du parcours - il écrit dans les interstices, Laurent dont le nom de naissance, Lorho ou Lorand ou Roland qui fut le prénom de l'auteur du Plaisir du texte, Barthes. A-t-il vraiment lu - relu - L'interdit est mon opéra ou ma Lettre ouverte à Aragon, etc. ? Allez savoir ce qui se passe dans ce lieu sourd, hors du monde (croyez-vous ?), qu'est la chambre d'un poète.» Lionel Ray.