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Flammarion
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En 1913, Apollinaire publie Alcools, son premier recueil d'importance, qui rassemble quinze ans de poésie. S'il est alors influencé par un symbolisme sur le déclin, il s'en démarque par d'audacieuses innovations : la ponctuation disparaît et des inventions récentes, comme l'avion et l'automobile, font leur entrée en poésie.
Alcools est une oeuvre contrastée, où la tour Eiffel et le pont Mirabeau côtoient des champs de colchiques et des forêts légendaires, où l'agitation du progrès se mêle aux motifs consacrés de l'amour perdu et du temps qui passe. Tantôt clairs comme le son des cloches rhénanes, tantôt sombres comme les geôles de la prison de la Santé, ces poèmes ouvrent la voie à un nouveau lyrisme. Partagés entre tradition et modernité, ils reflètent la créativité bouillonnante d'une époque sur le point de basculer dans le chaos de la Grande Guerre.
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Qu'est-ce que les contemplationsoe " c'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu au bord de l'infini " (préface).
Le recueil des contemplations rassemble des textes écrits par hugo sur plus de vingt ans, et classés selon une chronologie fictive. de la célèbre réponse à un acte d'accusation, où le poète pose en révolutionnaire de la langue, à ce que dit la bouche d'ombre, inspiré de l'expérience du spiritisme, en passant par les poèmes sur la mort de léopoldine, ce sont les mémoires d'une âme qui se dessinent en creux.
Parues en 1856 entre les châtiments et la légende des siècles, les contemplations marquent le sommet de l'oeuvre poétique de victor hugo.
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Cette édition propose, en un volume unilingue, l'ensemble de La Divine Comédie traduite et annotée par Jacqueline Risset, avec une présentation inédite et une bibliographie mise à jour.
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Sept mois avant sa mort, Apollinaire publie des poèmes «de la paix et de la guerre», écrits de 1913 à 1916, sous le titre Calligrammes. Ce néologisme, qu'il forge à partir des mots «calligraphie» et «idéogramme», annonce un mode d'expression original : le poème-dessin, qui allie jeu du langage et jeu des formes. Les mots dessinent ici un cigare, là une montre ou une colombe, et traversent la page sous forme de gouttes de pluie ou de trains partant pour les champs de bataille de la Première Guerre mondiale... Car Apollinaire a en partie composé ses Calligrammes au front, pour ses correspondantes aimées, Lou et Madeleine. S'il a pu se nourrir du spectacle de la guerre, c'était pour mieux la transfigurer. Et c'est aussi pour continuer de croire en l'avenir qu'il a osé, sous le fracas des bombes, cette étonnante synthèse de plusieurs arts.Dossier : 1. Une conférence d'Apollinaire : «L'Esprit nouveau et les poètes»2. Les poètes et la Grande Guerre3. Autour du calligramme4. Poètes contemporains d'Apollinaire5. Le jugement d'André Breton.
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Changer la vie par les moyens de la poésie : telle fut l'ambition de Rimbaud. Ce volume rassemble les oeuvres d'un poète devenu mythe, depuis son premier récit, composé à l'âge de dix ans, jusqu'aux poèmes en prose des Illuminations, qui précèdent son renoncement à la littérature, la vingtaine venue. On y découvrira, aux côtés de ses textes les plus célèbres - les lettres du Voyant, les poésies ou encore Une saison en enfer -, des écrits moins connus récemment retrouvés. Et l'on mesurera le chemin parcouru par ce génie «ravagé violemment par la littérature», selon les mots de Mallarmé, acteur d'«une aventure unique dans l'histoire de l'art».
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Lorsque l'éditeur Hetzel commande à Hugo des «Petites Épopées», il ne se doute pas que le poète bâtira un monument littéraire, La Légende des Siècles, dont l'ambition est, ni plus ni moins, de retracer l'histoire de l'humanité. Le résultat est une fresque lyrique, épique et satirique à la fois, qui, des exploits de chevaliers errants aux crimes des pires tyrans, des premiers temps du monde à un au-delà de l'histoire, offre de l'homme un portrait contrasté. Suivant ce chemin sinueux, Hugo livre une interrogation inquiète sur le Progrès : qu'espérer dans cette nuit d'atrocités où se devine l'ombre du Second Empire ? Cette nouvelle édition reprend la première des trois séries de La Légende des Siècles. Sa genèse et ses enjeux sont ici restitués dans toute leur ampleur et toute leur complexité.
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Pour Mallarmé, l'expérience du réel est trop subtile et trop complexe pour être communiquée par le langage courant, l'« universel reportage ». Le poète, cédant l'initiative aux mots, permet au dire de retrouver sa virtualité par un jeu infini de correspondances. À la tradition de l' énonciation claire et directe, chère à Boileau et à ses successeurs, il oppose une poétique de l'allusion, de la suggestion et du mystère.
Chantre de la modernité, le poète symboliste lance un défi au lecteur : en faisant appel à son imagination créatrice, c'est à lui de déchiffrer le sens du poème. Car « nommer un objet, écrit Mallarmé, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve ».
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L'Art d'être grand-père (1877) est le testament poétique de Victor Hugo : à soixante-quinze ans, il écrit ses derniers vers. Entièrement dédié à ses petits-enfants Georges et Jeanne, le recueil marque une parenthèse intimiste au sein d'une oeuvre majoritairement engagée, et livre une ode à l' innocence enfantine.
Longtemps méconnu, «L'Art d'être grand-père, dit Aragon, est un livre d'avenir». C'est qu'il ne s'agit pas seulement «d'obéir aux petits» et de sourire à leurs enfantillages : Hugo, parvenu à l'âge de savoir pardonner, se dévoile apaisé et plein d'espoir, lui «qu'un tout petit enfant rend tout à fait stupide».
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En publiant un unique livre en 1555, Louise Labé a fait entendre une voix nouvelle. Un dialogue mythologique insolent et facétieux, trois élégies et vingt-quatre sonnets, le tout précédé d'une saisissante épître programmatrice et suivi de vingt-quatre poèmes de «divers Poètes» en son honneur : autant de manières de renouveler les représentations de l'amour transmises par la littérature et la société et de revendiquer pour les femmes le droit de penser et d'écrire.Cette nouvelle édition intégrale des Oeuvres de Louise Labé Lyonnaise donne à entendre cette voix pour les lecteurs d'aujourd'hui, notamment grâce à une double annotation qui éclaire à la fois les subtilités lexicales et les références d'une écriture originale et puissante. Dossier 1. La fabrique des «Écrits de divers Poètes» 2. Qui a participé aux Oeuvres de Louise Labé Lyonnaise ? 3. Dans l'atelier des sonnets : les sonnets II et III 4. Chronologie : Louise Labé à travers les archives 5. L'histoire du livre et de sa réception.
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En 1929, Valéry réunit ses trois principaux recueils de vers en un seul volume, sous le titre discret de Poésies. Pendant plus de dix ans, il ajuste l'ensemble avec grand soin : il multiplie les variantes, ajoute des «pièces diverses», en supprime d'autres. Il faut attendre 1942 pour aboutir à l' édition complète et définitive de son oeuvre en vers. C'est cette édition que nous reproduisons ici.
L'oeuvre de Valéry hérite autant de la rigueur formelle des classiques que de l'ampleur de questionnement des modernes. Elle manifeste un souci de l'art pur, de l'accès au plus rare, au plus immatériel. Cette exigence fait de lui un poète résolument tourné vers l'intellect. Mais il est aussi celui qui défend le travail poétique comme un faire, s'astreignant à un patient labeur, ciselant le vers avec la précision de l'artisan. En somme, Valéry s'installe dans ce qui n'est ni la poésie ni l'intelligence, mais leur étreinte ou leur douleur commune : l'écriture.
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1870. Rimbaud a seize ans et un vif désir de faire connaître ses écrits. Ses fugues le mènent à Douai, où il confie à Paul Demeny deux ensembles de vingt-deux poèmes, que la postérité rassemblera sous le titre de Cahier de Douai ou Recueil Demeny. Tantôt rêveur, tantôt satiriste, provocateur dans « Vénus Anadyomène » ou révolté dans « Le Forgeron », Rimbaud se révèle dans toute la variété de ces premiers vers.
Genèse poétique imprégnée d'influences parnassiennes, le Cahier de Douai est également le témoignage esthétique d'un jeune poète sur la voie de l'émancipation : c'est la force paradoxale de ces poèmes dont Rimbaud disait, à peine un an plus tard, qu'il fallait les brûler.
Dossier
1. Une entrée en poésie
2. La poésie et ses promesses d'émancipation
3. Rimbaud satiriste
4. Documents et témoignages. -
Dix jours après le coup d'Etat du 2 décembre 1851,Victor Hugo se retrouve en exil, chassé de son pays. Il renonce au confort de sa vie bourgeoise, à son siège de député et à son fauteuil d'académicien pour s'engager dans une lutte sans répit contre l'empereur Napoléon III, qu'il a rebaptisé "Napoléon le petit". Sur file de Jersey, il compose ses Châtiments, arme politique qui fait du poète le porte-parole du peuple, de la République et de la justice.
Parce qu'il lui semble inconcevable dans ces conditions d'écrire un "volume de poésie pure", Hugo donne à cette oeuvre pamphlétaire une dimension poétique nouvelle, agrandie par la sincérité de la colère et le voisinage de l'océan.
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Capitale de la douleur ; Les dessous d'une vie
Paul Eluard
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 13 Mars 2024
- 9782080424563
Fruit de cinq années de production poétique, Capitale de la douleur (1926) est l'un des recueils les plus célèbres de Paul Éluard. S'y trouve retracé le parcours initiatique d'un jeune poète, qui exorcise son désespoir par la recherche d'un verbe pur, simple et enchanteur. La poésie qui en résulte est, pour André Breton, un «miracle», un «secret qui prend les couleurs de l'éternité». Publié la même année, Les Dessous d'une vie ou la Pyramide humaine achève de consacrer le poète comme étendard des avant-gardes littéraires du siècle. Rassemblant poèmes en prose, récits de rêves et textes surréalistes, ce second recueil révèle en creux la part onirique de Capitale de la douleur et réaffirme la recherche, par Éluard, d'une forme verbale capable de réparer la discontinuité du monde. DOSSIER - Surréalisme et poésie : le dialogue Éluard-Breton - Dans la fabrique des recueils - Échos littéraires et artistiques.
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« Qu'est-ce qu'un paradis qu'on achète au prix de son salut éternel ? »
Dans Les Paradis artificiels (1860), qui se composent de deux volets, Le Poème du haschisch et Un mangeur d'opium, Baudelaire philosophe sur les effets du haschisch et traduit, en les éclairant d'une lueur tragique, les Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas De Quincey, publiées quarante ans plus tôt. Comme dans son oeuvre poétique, l'auteur des Fleurs du Mal y explore le « goût de l'infini » qui pousse constamment l'homme à la recherche de l'idéal. Objet hybride, qui tient à la fois de la traduction, de l'essai, du conte et du poème, Les Paradis artificiels sont une méditation sur la volonté et l'imagination, sur les sombres tentations qui déchirent l'âme humaine, et par-dessus tout sur la puissance rédemptrice de l'art.
Dossier
1. L'opium et le haschisch dans la littérature romantique
2. Les Paradis artificiels et leurs lecteurs. -
Parmi la génération romantique qui révolutionna le vers poétique, Vigny occupe une place de choix : il est le poète de l'optimisme raisonné, de la foi en l'avenir et en la nouveauté.
Qu'est-ce que le Beau ? Qu'est-ce qu'être Poète ? Qu'est-ce, enfin, que la Poésie ? Tâchant de répondre à ces questions existentielles, Vigny assigne au poète une mission morale : guider le peuple vers le progrès. Il choisit alors des formes d'expression anciennes pour les adapter à des contenus modernes : la religion, l'hostilité de la nature, le déterminisme, le pouvoir politique... Si le poète lève le voile sur les illusions humaines, c'est pour mieux élever les consciences, offrant une poésie emplie de symboles, silencieuse et abstraite.
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«J'écris tout bas» : être femme et poète au XIXe siècle n'est pas chose aisée, Marceline Desbordes-Valmore en convient. Et pourtant, inlassablement, la contemporaine de Lamartine et de Baudelaire s'est efforcée de faire entendre son cri.Mère endeuillée et amante blessée, elle écrit pour survivre à la solitude des amours mortes et célébrer la solidarité des âmes face à l'énigme de la perte. Souffles, murmures et berceuses sont les refrains d'une poésie vocale, dont les vers semblent destinés à être chantés. La voix de Desbordes-Valmore s'exhale en soupirs languissants dans les alexandrins de «Je ne crois plus», s'amenuise jusqu'au bord du silence dans les pentasyllabes de «L'Adieu tout bas» et cascade comme un rire dans la première «Imitation de Moore».La vibration d'une parole invaincue : telle est la joie déchirante qui naît des Pleurs (1833), dont cette nouvelle édition permet de redécouvrir une figure majeure de la poésie romantique, la seule femme élevée par Verlaine au rang de «poète maudit».Dossier : 1. Réception des poèmes au XIXe siècle2. Voix de femmes en poésie3. Poésie et sociabilité romantiques.
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Comment une figue de paroles et pourquoi
Francis Ponge
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 10 Mai 2023
- 9782080426703
Qui n'a appris qu'il fallait bannir la répétition et lui préférer l'emploi des synonymes ? À l'encontre de cette tradition scolaire qu'il juge propre à l'ambiguïté et à l'obscurité, Francis Ponge définit un art poétique iconoclaste : la répétition, bien au contraire, permet d'affûter le cheminement du poème, qui traque son objet - ici, la figue - pour en exprimer tous les sucs poétiques. «Je ne sais ce qu'est la poésie, mais par contre assez bien ce que c'est qu'une figue», dit Ponge. Mâché, ruminé, le langage parcourt alors tous les avatars de la figue - «son concret contradictoire» -, suscitant des associations d'idées et des paradoxes toujours plus déroutants.
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Les Contemplations, écrit Hugo, «c'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil ; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu au bord de l'infini».Face à la perte de sa fille Léopoldine et à la mort symbolique que représente l'exil, Hugo inscrit la parole subjective dans la marche de l'histoire et fait du déchirement un acte créateur. De la célèbre «Réponse à un acte d'accusation», où le poète pose en révolutionnaire de la langue, aux poèmes sur le deuil, il offre une réflexion poignante sur les pouvoirs de la littérature contre la destruction et le passage du temps. Tombeau à la mémoire d'une âme disparue, Les Contemplations (1856) marquent le sommet de l'oeuvre poétique de Victor Hugo.Dossier : 1. Le recueil en son temps2. «Les Mémoires d'une âme».
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Les chants de Maldoror ; poésies Tome 1, Tome 2 ; correspondance
Lautréamont
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 3 Mars 2021
- 9782080244048
Grand oeuvre d'Isidore Ducasse et monument de provocation langagière, Les Chants de Maldoror ne cessent de fasciner : « la lecture de Maldoror est un vertige », écrit Maurice Blanchot. Au cours de cette plongée dans la psyché du poète, on est tour à tour captivé et dégoûté par les images sublimes et monstrueuses qui prennent corps les unes après les autres et qui nous interrogent : comment peut-on être « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie » ?
Cette étrange épopée en prose fait émerger une série d'épisodes au cours de ses six chants, unis par la présence et le regard singulier de Maldoror. Vu comme un père spirituel par les surréalistes, Lautréamont-Ducasse meurt brutalement en 1870, à 24 ans, un mystère impénétrable qui enveloppe à jamais Maldoror, l'oeuvre et l'homme.
Cette édition comprend également les deux volumes des Poésies ainsi que des extraits de la correspondance de Ducasse, qui sont autant de contrepoints aux Chants.
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L'école des lettres : Gaspard de la nuit
Aloysius Bertrand
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 8 Mars 2005
- 9782080711519
" L'empereur dicte des ordres à ses capitaines, le pape adresse des bulles à la chrétienneté, et le fou écrit un livre ", lit-on à la fin de Gaspard de la Nuit : la folie d'Aloysius Bertrand fut peut-être de consacrer sa vie à cette unique oeuvre - il est mort en 1841 sans même avoir la certitude qu'elle paraîtrait un jour.
Il n'est, pourtant, de meilleure invitation au voyage que ce recueil de poèmes, qui dans une langue abondant d'archaïsmes nous promène du Dijon médiéval à la foire de Salamanque, des campagnes flamandes aux ruelles fantastiques et gothiques du vieux Paris... On explore la nuit et ses énigmes, on pénètre un univers occulte, tissé de proverbes, de romances et de chroniques, et hanté des figures d'autrefois : Pierrot et Arlequin, le chevalier Melchior et les hidalgos espagnols y côtoient ondines, salamandres, sorcières du sabbat et alchimistes...
Saluant en Bertrand l'inventeur d'une forme poétique nouvelle, Aragon écrivait : " Pour la première fois, le poète semble parler d'ailleurs, et longtemps je me suis demandé pourquoi. Je me suis peu à peu assuré que ce dépaysement de la voix vient du fait qu'alors l'auteur se tenait en un lieu nouveau, étrange, étranger : il était au seuil du poème en prose, d'un poème à l'état naissant. "
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Délaissant les constructions savantes et les méandres narratifs de ses précédents ouvrages, Anne Calas a suivi pour ce nouvel ensemble une pente très douce, mieux apte à traduire les nuances d'un paysage intérieur et extérieur dont le trouble reste entier mais qui semble tout de même plus apaisé que dans ses premiers livres. Composées de courtes séquences, de scènes esquissées comme autant d'aquarelles verbales, ces pages laissent entrevoir les éclats d'un monde physique et mental dont la beauté fragile, immédiate, serait saisie avant l'embrasement par la grâce d'une écriture à la transparence trompeuse, qui désigne et préserve son mystère d'un même élan. Dans ses déclinaisons subtiles et son dialogue avec le monde visible (et invisible), c'est bien d'une quête qu'il s'agit, ou tout au moins d'une avancée : vers une clarté plus secrète dont la poésie est ici le sujet - ou l'enjeu.
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La face nord de Juliau, Dix-neuf
Nicolas Pesquès
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 21 Février 2024
- 9782080437136
La colline est toujours plusieurs corps, c'est la force de l'apparence. Elle peut devenir le vôtre, celui du désir d'écrire, d'aimer. Alors toutes les images tourbillonnent jusqu'à vouloir suspendre le dialogue qui les nourrit, mettre la présence à l'épreuve de leur élan. Dans la vraie vie, avec les images arrive la fiction, et quand les corps touchent à ça, quelque chose se brise. La vitre des mots vole en éclats. La catastrophe affronte l'hypothèse du bonheur. C'est la fin d'une aventure. La fin des Juliau. N. P.
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Les antiquités de Rome ; les regrets
Joachim Du Bellay
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 25 Janvier 1994
- 9782080702456
Je ne veulx point fouiller au sein de la nature, Je ne veulx point chercher l'esprit de l'univers, Je ne veulx point sonder les abysmes couvers Ny desseigner du ciel la belle architecture.
Je ne peins mes tableaux de si riche peinture, Et si hauts arguments ne recherche à mes vers : Mais suivant de ce lieu les accidents divers, Soit de bien, soit de mal, j'escris à l'adventure.
Je me plains à mes vers, si j'ay quelque regret, Je me ris avec eulx, je leur dy mon secret, Comme estans de mon coeur les plus seurs secretaires.
Aussi ne veulx-je tant les pigner et friser, Et de plus braves noms ne les veulx desguiser, Que de papiers journaulx, ou bien de commentaires.