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Les feintes d'une fin : Boris Vian continue par l'oulipo
Alexis Rime
- Archipel Suisse
- Essais
- 26 Janvier 2023
- 9782940355327
Au de´but des anne´es 1950, Boris Vian e´bauche un nouveau livre « a` l'ame´ricaine » dans la ligne´e des quatre romans noirs qu'il a signe´s sous le nom de « Vernon Sullivan ». Vian en e´tablit le synopsis, re´dige les quatre premiers chapitres, puis abandonne le projet et laisse ses personnages en plan ; il ne reprendra plus ce manuscrit jusqu'a` sa mort en 1959. Soixante ans plus tard, l'Oulipo se voit confier l'e´bauche, et six de ses membres s'atte`lent a` poursuivre et a` achever le roman. Celui-ci parai^t finalement en 2020, aux e´ditions Fayard, sous le titre de On n'y e´chappe pas.
Un tel geste fait figure d'exception dans la litte´rature re´cente, les textes inacheve´s e´tant ge´ne´ralement e´dite´s en l'e´tat. Le pre´sent essai cherche donc a` comprendre les mo- dalite´s d'une continuation, partant de l'ide´e qu'une telle entreprise litte´raire, de´licate sinon controverse´e, ne peut se faire sans l'utilisation de strate´gies textuelles et paratextuelles tre`s pre´cises. Mais enque^ter sur On n'y e´chappe pas impose e´galement de de´me^ler les fils du canular Vian-Sullivan, de de´jouer les jeux oulipiens, et, contre toute attente, d'e´laborer enfin quelques feintes pour mieux rendre justice aux audaces des co-auteurs. -
Faire littérature ; usages et pratiques du littéraire (XIX-XXI siècles)
Bi Abrecht Delphine
- Archipel Suisse
- Essais
- 29 Août 2019
- 9782940355266
Ce livre pre´sente neuf e´tudes de cas qui se proposent, chacune a` sa manie`re, d'examiner les rapports complexes que la litte´rature a entretenus, au long des XIXe, XXe et XXIe sie`cles, avec le droit, l'histoire, l'innovation scientifique, le marketing, la me´decine, la politique, le rap, la sociologie et le the´a^tre. Elles offrent une re´flexion d'une part sur l'usage que l'on peut faire de la litte´rature dans ces domaines, d'autre part sur les conse´quences de cet usage sur les pratiques du droit, de l'histoire, etc. Il apparai^t cependant rapidement que ces neuf de´tours appellent autant de retours sur la litte´rature. En effet, chacun des cas e´tudie´s en e´claire certaines facettes : soit parce que les objets conside´re´s instaurent une limite entre « la litte´rature» et le reste, soit a` l'inverse parce qu'ils la rendent poreuse. Plus encore : par contagion, il semble que certaines productions usant de la litte´rature sont elles-me^mes susceptibles de faire litte´rature, c'est-a`-dire de provoquer un effet litte´raire, voire parfois de s'instituer comme litte´rature.
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La quatrième case : essai sur le roman au nous
Arthur Brugger
- Archipel Suisse
- Essais
- 26 Janvier 2023
- 9782940355310
Phénomène rare dans la littérature de langue française, la narration à la quatrième personne n'en demeure pas moins attestée. De La Grande Peur dans la Montagne (1925) de Charles Ferdinand Ramuz à Après le monde (2020) d'Antoinette Rychner, plusieurs romanciers ont ainsi choisi le nous (ou le on) pour tisser l'histoire de groupes restreints ou de communautés. Pourtant, à ce jour, peu d'études ont abordé les spécificités stylistiques et les enjeux thématiques de ces récits portés par une voix plurielle. Cet essai s'y emploie donc, s'ingéniant à montrer en quoi ce type de narration diffère du récit à la première personne. Lorsqu'un roman est narré au nous sans aucun je auquel le rattacher, qui raconte vraiment ? Doit-on imputer la narration à un hypothétique narrateur anonyme, ou supposer l'existence d'un sujet collectif d'énonciation ? À l'image de l'ambiguïté référentielle propre au pronom, les situations narratives qui y ont recours de façon systématique appellent peut-être plusieurs lectures, selon la perspective que l'on choisira d'adopter. À partir de la description d'une forme marginale, La Quatrième Case souhaite mettre en tension les modèles narratologiques disponibles en reposant cette question fondamentale de la poétique : au fond, qui parle (s'il faut que quelqu'un parle), lorsqu'un texte dit nous ?
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Faire voir Victor Hugo : Une correspondance avec Nadar, de la photographie à l'aéronautique
Gaetan Zinder
- Archipel Suisse
- Essais
- 16 Janvier 2024
- 9782940355341
Dans la correspondance entre Victor Hugo et Nadar, la photographie occupe une place minime, sinon anecdotique. L'essentiel de leurs e´changes porte sur l'ae´ronautique, les deux hommes partageant un me^me point de vue progressiste sur la navigation ae´rienne. A` partir de cette correspondance, a` partir aussi de cette absence e´tonnante de la question photographique, l'objectif du pre´sent volume est de re´e´valuer certains enjeux du rapport de Victor Hugo a` la technique, sugge´rant l'hypothe`se suivante: la photographie et l'ae´ronautique ne me´diatisent pas la vision poi¨e´tique du cre´ateur, mais contribuent a` sa visibilite´ posturale. La puissance de leur faire voir va du monde au poe`te, et non l'inverse.D'une part, contrairement a` une hypothe`se relativement re´pandue, l'oeuvre hugolienne semble e´chapper a` l'ubiquitaire " re´volution invisible " de´crite par Philippe Ortel. D'autre part, l'ae´ronautique, glorifie´e par Hugo sur le plan du progre`s, est critique´e pour son de´ficit esthe´tique. Le rapport du poe`te a` ces techniques est a` chercher ailleurs. Ses portraits photographiques et ses e´crits sur la navigation ae´rienne participent a` l'e´laboration d'une posture multiple et soigneusement travaille´e. Ils nous montrent opposant politique, un exile´ re´sistant, un poe`te proscrit, un ami des sciences et du progre`s. Ils fac¸onnent et manifestent la " posture-Hugo ", faisant voir l'homme-total d'un progre`s total, tout a` la fois politique, poe´tique et technique.
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Le théâtre des fées : les scènes du merveilleux féerique de la comédie-italienne aux boulevards (1762-1789)
Angelique Chevalley
- Archipel Suisse
- Essais
- 16 Janvier 2024
- 9782940355334
De`s le milieu du XVIIIe sie`cle, les philosophes tentent de chasser les fe´es de la sce`ne : quels spectateurs sense´s pourraient encore s'e´merveiller de ces " contes de vieilles " et e^tre dupes des artifices des sce`nes de magie ? Pourtant, les spectacles de fe´erie, en vogue depuis la fin du sie`cle pre´ce´dent, continuent a` nourrir le re´pertoire des the´a^tres parisiens : les prodiges des fe´es, sylphes et ge´nies enchantent, font rire et, surtout, pleurer les spectateurs. C'est que les auteurs de la seconde moitie´ du sie`cle engagent en re´alite´ le the´a^tre merveilleux vers de nouvelles formes sensibles, qui frappent les yeux et l'esprit pour parler au coeur.Cette e´tude se propose de mettre en lumie`re les enjeux dramaturgiques et sce´nographiques de ce tournant sensible et moral du merveilleux qui se fac¸onne sur les sce`nes de la Come´die-Italienne et des boulevards dans les anne´es 1760-1780. Elle montre les ambigui¨te´s de ce the´a^tre des fe´es, qui, avant me^me que la fe´erie ne soit, au sie`cle suivant, constitue´e en genre, oscille en toute liberte´ entre le grand spectacle et sa mise a` distance.
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La science plus immédiate du rêve ; esquisses littéraires d'une théorie qui n'aura jamais vu le jour
Michaël Roelli
- Archipel Suisse
- Essais
- 29 Août 2019
- 9782940355259
De nos jours, deux disciplines se partagent l'étude du ou des rêve(s): les neurosciences et la psychanalyse. Tandis que celles-là délaissent volontairement le contenu du rêve pour ne plus s'intéresser qu'à l'activité cérébrale durant le sommeil, celle-ci ne se préoccupe que du plaisir qu'il signifierait. Faute d'y chercher autre chose, on ne trouve donc plus aujourd'hui dans nos rêves qu'un souhait déformé - peut-être même n'y a-t-il plus rien d'autre à y trouver. Cette situation s'est cristallisée au tournant du XXe siècle, cependant qu'une alternative était esquissée, en marge de ce dilemme désenchanté, non par des psychologues ou des médecins de métier, mais par deux écrivains qui ont partagé un penchant de jeunesse pour les spéculations onirologiques: Maurice Maeterlinck et Alfred Jarry. Chacun d'eux a contribué sans le savoir à l'élaboration d'une théorie du rêve qui n'a finalement jamais vu le jour; une théorie dont l'histoire - si tant est qu'elle soit possible - n'est faite que d'avortements et de recommencements.