Philosophie
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Ainsi parlait Tome 43 : Simone Weil : dits et maximes de vie
Cécile A. Holdban, Simone Weil
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 4 Avril 2024
- 9782845903647
« Tous les hommes admettent une morale rigoureuse quand il ne s'agit pas de l'appliquer. ».
Simone Weil est une toute jeune professeure de philosophie au lycée de Roanne quand elle écrit ses lignes. À l'issue de l'année scolaire 1933-1934, elle quitte l'enseignement pour vivre la condition d'ouvrière.
Marxiste, elle a compris pourtant que la révolution ne suffit pas à résoudre le problème social : « Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n'a aucun contenu. » Elle n'a pas plus confiance dans les staliniens et les trotskistes que dans les réformistes : « Toutes les absurdités qui font ressembler l'histoire à un long délire ont leur racine dans une absurdité essentielle, la nature du pouvoir. » C'est au contact le plus proche avec la réalité que l'on peut comprendre les mécanismes de l'oppression et les moyens de s'en affranchir. De même, pacifiste, il lui faudra faire la guerre d'Espagne avec les anarchistes pour se donner le droit de parler de la paix.
Poussant au plus loin cette expérience de la compréhension des autres et de la compassion, la jeune agnostique révoltée en vient à se rapprocher du christianisme. « Nous vivons une époque privée d'avenir, observe-t-elle. L'attente de ce qui viendra n'est plus espérance, mais angoisse. » Après sa mort paraîtront les textes incandescents de la Pesanteur et la Grâce et L'Attente de Dieu qui révèleront en cette infatigable militante l'une des grandes spirituelles de son siècle. -
Ainsi parlait : Virginia Woolf ; dits et maximes de vie
Virginia Woolf
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 30 Mai 2019
- 9782845902879
« Quelle vie doit-on mener ? La vie que l'on aime. J'aime écrire, j'aime le changement, j'aime lancer mon esprit dans les hauteurs et attendre de voir où il va retomber. » Virginia Woolf écrit ses lignes dans le monumental Journal qu'elle a commencé de rédiger lorsqu'elle avait 15 ans et qu'elle tiendra jusqu'à sa mort.
Et dans une lettre à Horace Walpole ce qu'elle écrit poursuit même interrogation : « Je pense parfois que seule l'autobiographie relève de la littérature ; les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au coeur qui est vous ou moi, rien d'autre. » C'est la vie qui intéresse Virginia Woolf, et rien d'autre. Qui l'effraie aussi : « La vie, pour les deux sexes est ardue, difficile, une lutte perpétuelle. Qui demande un courage et une force gigantesques. » Ces lignes, elle les écrit dans un recueil de conférences intitulé Une chambre à soi.
Dans ses journaux, lettres, essais, il n'est rien dont Virginia Woolf ne fasse l'objet de son écriture.
Car écrire, pour elle, c'est avant tout se libérer :
« Le premier devoir de la femme écrivain, c'est de tuer l'Ange du Foyer » (Journal). Il faut avoir lu, bien sûr, les géniaux romans de Virginia Woolf - Mrs Dalloway, Les Vagues etc. -, mais elle ne 'y trompait pas : c'est dans les écrits autobiogra- phiques que nous arrivons avec elle « au coeur » :
Ce « coeur qui est vous ou moi, rien d'autre ».
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Ainsi parlait Tome 35 : Epicure : dits et maximes de vie extraits des "Epicurea" d'Hermann Usener
Gérard Pfister
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 8 Septembre 2022
- 9782845903340
La pensée d'Épicure n'a cessé de réapparaître dans l'histoire comme appel à une harmonie du corps et de la nature et comme antidote aux tyrannies religieuses ou pseudo-religieuses. Plus que jamais elle nous est nécessaire aujourd'hui.
Aussi n'est-il pas étonnant que cette pensée essentielle ait sans cessé été menacée de s'éteindre. Des 300 volumes qu'a publiés Épicure - plus qu'aucun auteur de l'Antiquité -, il ne restait, dès le 1er siècle de notre ère, presque plus rien.
L'oeuvre a pourtant peu à peu, très partiellement, ressurgi de ses cendres. En 1533, on redécouvre dans les Vies des philosophes de Diogène Laërce les 40 Maximes capitales ainsi que les trois Lettres (à Hérodote, Pythoclès et Ménécée). En 1752, on exhume à Herculanum des fragments presque illisibles du traité Sur la nature. En 1888 enfin, on retrouve au Vatican les 81 Sentences. C'est là l'ensemble des textes qui constituent l'oeuvre d'Épicure dans toutes les éditions actuelles.
Or, on ne le sait hélas pas assez, d'autres textes, très nombreux et tout aussi essentiels, se trouvent dans l'édition de référence publiée en grec et en latin par Hermann Usener en 1887 sous le titre Epicurea, mais ils n'ont jamais été traduits en français et publiés en volume.
Le présent Ainsi parlait est ainsi très différent des autres, puisqu'il ne comporte que des textes jusqu'à présent entièrement inédits en volume : 242 fragments extraits des Epicurea d'Hermann Usener qui viennent s'ajouter aux 108 fragments du corpus habituel (compte tenu des recoupements entre Maximes et Sentences). Soit un bond considérable.
Ce livre est dédié à Marcel Conche, philosophe majeur de notre temps, admirable traducteur et commentateur d'Épicure et de Lucrèce, décédé le 27 février 2022 en sa 100e année. -
Ainsi parlait : ainsi parlait Sénèque
Sénèque
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 13 Août 2015
- 9782845902190
Des extraits courts traduits, accompagnés d'une biographie, qui mettent la pensée de Sénèque en perspective.
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Ainsi parlait : Platon : dits et maximes de vie
Platon
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 9 Octobre 2025
- 9782845903951
Platon ne cesse d'être étranger à lui-même. Est-ce lui qui prête, ou emprunte-t-il sa voix aux autres ? Il fait parler le vieux Parménide, à la recherche de l'être et du non-être, ou Aristophane, racontant entre éternuements et fous-rires le mythe de l'androgyne, ou Socrate, qui ne dit qu'une chose, c'est qu'il n'a rien à dire. Dans ce théâtre d'ombres, où se situe Platon? « On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants, écrit Pascal. Mais c'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis. Et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leurs Politiques, c'était la partie la moins sérieuse de leur vie ; la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. » Devant les dialogues de Platon, il faut retrouver l'étonnement. Chacun de ses personnages semble le porte-voix d'un autre qui était plus près du moment originel de la parole. L'oeuvre de Platon reflète la condition humaine même : celle de la représentation, dans un espace intermédiaire entre la présence pure et l'absence simple. Nous vivons sous le règne de Zeus : le temps s'écoule dans le mauvais sens, le monde est de plus en plus désordonné et la politique de plus en plus impossible. Socrate est celui qui clame qu'il faut inverser aussi le cours de notre vie. Il le paiera de sa vie. Marquée par la tradition chrétienne qui se l'est approprié, la lecture de Platon est victime d'un esprit de système que déplorait Montaigne. Il faut redécouvrir ce que cette pensée a de divers et d'ouvert. C'est ce que peut nous apporter, grâce à l'approche novatrice d'Emmanuel Pasquier, une lecture comme celle de la collection « Ainsi parlait ».