Rayons
Éditeurs
Zoe
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L'usage du monde est le récit d'un voyage qui dura dix-sept mois, au début des années 1950 de yougoslavie à l'afghanistan.
Depuis trente-cinq ans il ne cesse d'inspirer d'innombrables écrivains-voyageurs. la délicate préface d'alain dufour, l'ami éditeur, nous fait assister à la genèse et à la composition du chef-d'oeuvre de nicolas bouvier, alors qu'un choix de lettres et de reproductions illustre l'amitié de l'écrivain et du peintre vagabonds de par le monde. en l'honneur du 75e anniversaire de sa création, la librairie droz réédite à l'identique l'édition originale qu'elle a publiée en 1963, avec tous les dessins de thierry vernet.
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Après quinze ans d'éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d'un siècle.
Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu'à son décès, et rétorque à sa soeur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l'écran.
C'est dans une campagne minérale qu'Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux soeurs que le silence a séparées.
En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. -
Voici l'histoire de Saul Indian Horse, un jeune Ojibwé qui a grandi en symbiose avec la nature, au coeur du Canada. Lorsqu'à huit ans il se retrouve séparé de sa famille, le garçon est placé dans un internat par des Blancs. Dans cet enfer voué à arracher aux enfants toute leur indianité, Saul trouve son salut dans le hockey sur glace. Joueur surdoué, il entame une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c'est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des 70's, jusque sur la patinoire.
On retrouve dans "Jeu blanc toute la force de Richard Wagamese : puisant dans le "nature writing et sublimant le sport national canadien, il raconte l'identité indienne dans toute sa complexité, riche de légendes, mais profondément meurtrie.
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Après un mauvais hiver qui le laisse à bout de forces, le narrateur décide de quitter la ville pour tenter une expérience de solitude dans le Val d'Aoste, à 2000 mètres pendant plusieurs mois.
L'occasion pour lui de se lancer des défis de tous ordres, allumer un feu en plein orage, apprendre à se perdre, ne plus avoir peur du noir et du silence, la nuit venue. Là-haut, il redécouvre le bonheur de marcher sur le fil des crêtes, suspendu entre l'enfance et l'âge adulte, avant de redescendre, réconcilié avec l'existence. -
Dans une écriture abrasive, voici l'histoire d'un jeune homme des années soixante-dix dans un township de Harare, la capitale du Zimbabwe. La Maison de la faim est autant sa propre maison où le moindre quignon de pain a valeur d'or, que le symbole de la pauvreté des banlieues d'Harare, l'appétit de vivre et d'apprendre d'un adolescent en colère qui grandit dans un milieu hostile, raciste et d'une extrême pauvreté.
Critique sociale et exploration de soi, audace verbale fulgurante dans ce texte culte pour la littérature anglophone des années 70. Ce roman est considéré comme le départ d'une nouvelle écriture africaine, incisive et visionnaire. La Maison de la faim a reçu le Guardian Fiction Prize en 1979, Marechera est le premier et seul Africain à avoir remporté ce prix. -
Franklin Starlight mène une existence solitaire au coeur de l'Ouest canadien. Jusqu'au jour où il recueille sous son toit Emmy et sa fille Winnie, prêtes à tout pour rompre avec une existence sinistrée.
En les emmenant dans la nature, en leur apprenant à la parcourir et à la comprendre, Starlight leur permettra de panser leurs plaies, de retrouver confiance. Mais c'est compter sans Cadotte, l'ex-compagnon d'Emmy, résolu à la traquer jusqu'aux confins de la Colombie-Britannique.
Dans ce roman lumineux, on retrouve Frank, le héros désormais adulte des Étoiles s'éteignent à l'aube.
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La ganja que fume Tshepo finit par le conduire dans un sinistre hôpital psychiatrique, dont il ressort sans un sou. Il a vingt-trois ans, à lui la ville du Cap, où il découvre une sexualité nouvelle, solaire et mystique. Quant à Mmabatho, sa meilleure amie, elle s'apprête à mener de front ses débuts de comédienne et une relation amoureuse plus sérieuse que prévu. Ce roman fleuve bruissant de voix raconte l'entrée de jeunes noirs dans l'âge adulte et leurs combats dans un monde de violence et de préjugés qu'ils croyaient abolis en même temps que l'apartheid.
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« Matlosa » : dans le village de Suisse italienne où Cecchino arrive avec son fils au début des années 1930, c'est ainsi qu'on appelle toute personne dont on ignore la provenance. Pour ce charbonnier lombard qui fuit le fascisme, l'exil est une page blanche à remplir, alors que pour Rosa, son épouse, l'horizon s'assombrit. Quant à Irma, leur fille adolescente, elle prendra très vite l'accent des vallées qui l'accueillent.
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Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d'alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l'accompagner jusqu'à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S'ensuit un rude voyage à travers l'arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d'espoir, et lui parle des sacrifices qu'il a concédés au nom de l'amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n'avait jamais vu, une histoire qu'il n'avait jamais entendue.
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Iris dans la prison dorée de son penthouse new-yorkais ; Ling en Chine, ouvrière d'une usine de poupées à taille humaine ; Ada Lovelace, fille de Lord Byron et mathématicienne de génie bien à l'étroit dans l'Angleterre victorienne : elles vivent à des époques et dans des lieux différents, mais toutes trois sont unies par un lien mystérieux, une quête commune qui les font braver l'ordre établi.
Roman gigogne, Trois âmes soeurs brouille les frontières entre l'humain et la machine et bouleverse nos a priori sur l'intelligence artificielle. Pour acclamer le pouvoir de l'imagination et activer la mécanique de la désobéissance. -
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la frontière avec la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n'a jamais mis les pieds en Europe rencontre un auteur de bandes dessinées venu chercher l'inspiration depuis sa Normandie natale. C'est l'hiver, le froid ralentit tout, la cuisine de poissons peut être dangereuse, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et les coups de crayon danser sur le papier :
Une attirance fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes.
Ce roman délicat comme la neige sur l'écume transporte le lecteur dans un univers d'une richesse et d'une originalité rares, à l'atmosphère puissante.
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Le jour des silures
Matthieu Ruf, Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia, Daniel Vuataz
- Zoe
- 6 Octobre 2023
- 9782889072620
Dans un futur pas si lointain, la montée des eaux a eu lieu. Mairesse d'une ville autrefois paisiblement installée au bord d'un lac et désormais presque engloutie, Colombe s'accroche à la perspective d'une décrue qu'elle veut croire proche. En attendant, la population se serre dans les derniers étages des immeubles et organise une vie nouvelle, collective, aquatique.
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Une petite ville, un soir de mars. Voyant que son mari tarde à revenir du travail, Élisabeth L. se surprend à imaginer sa vie sans lui : un appartement mieux chauffé, aller au lit quand ça lui chante. Mais Charles arrive, le visage sombre sous son chapeau.
Thérèse, leur fille, rentre à son tour, broyée par un chagrin d'amour. Le repas est prêt, on passe à table.
Nous sommes en 1929.
Dans ce premier roman, Catherine Colomb affûte sa plume, ce style unique qui lui vaudra admiration et reconnaissance. À l'ironie cruelle qui n'épargne aucun de ses personnages répondent des images poétiques qui soulèvent tout le texte. En trois chapitres et autant de saisons, elle brosse le portrait drôle et tendre d'une famille terriblement normale où les rêves des uns entravent ceux des autres -
"Je crois que je n'aime plus mon mari." Ainsi s'ouvre le journal dans lequel Jeanne raconte les désillusions de sa vie avec Philippe. Au fil des pages, elle observe ses congénères masculins, époux en tête; note les conversations qu'elle tient avec collègues et amies au sujet de l'amour; et livre une réflexion sans dogmatisme ni discours idéologique sur la condition des femmes et leurs relations aux hommes, "dans un mélange d'acuité impitoyable et d'espoir obstiné" (Mona Chollet).
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Au fil de deux nouvelles courtes mais d'une très grande densité, Cendrars raconte l'horreur de la Première Guerre mondiale. J'ai tué, c'est l'arrivée des soldats au Front, inconscients de la boucherie imminente. Porté par cette masse humaine, l'auteur décrit l'impunité qui l'anime lorsqu'il tue au couteau un soldat allemand. Dans J'ai saigné, Cendrars vient de perdre son bras, arraché par un tir de mitrailleuse. Il est emporté dans un hôpital de campagne pour une longue convalescence, entouré de blessés de guerre.
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Les vingt-cinq proses brèves de Retour dans la neige témoignent d'une époque charnière dans l'existence de Robert Walser, qui quitte en 1913 la vie mondaine berlinoise pour rentrer en Suisse, dans sa ville natale de Bienne.
Au fil de ces textes publiés pour la plupart en revue, restés inédits pour certains, l'innocence du regard, l'infinie curiosité du flâneur, la pudeur devenue précepte littéraire, acquièrent une force intemporelle.
Qu'il raconte des promenades, décrive des lieux, dresse des portraits ou se perdent dans le spectacle des villes et de ses semblables, « l'originalité [de Walser] s'exprime de façon inoubliable dans chacune des lignes, chacun des paragraphes qu'il écrit. » Stefan Zweig -
Leukerbad 1951 / 2014 : un étranger au village ; corps noir
James Baldwin, Teju Cole
- Zoe
- Ecrits D'ailleurs
- 3 Mars 2023
- 9782889071791
1951, Baldwin est le premier Noir qui séjourne à Leukerbad (Haut Valais, Suisse).
Les enfants crient «Neger!», les gens le dévisagent : qui est cet Américain qui ressemble aux indigènes d'Afrique dont on finance la conversion, à l'église? Dans «Un étranger au village», texte virtuose et puissant, Baldwin décrit la rage et l'humiliation que les Noirs ressentent aux États-Unis et qui trouvent leur écho dans le racisme primaire de ce village au bout du monde.
2014, les émeutes de Ferguson viennent d'éclater après l'assassinat d'un Noir par un policier blanc. Depuis Leukerbad, Teju Cole dialogue avec Baldwin: les choses ont bien changé, mais le racisme persiste : «On est d'abord un corps noir, avant d'être un ado qui marche dans la rue, ou un professeur de Harvard qui a perdu ses clefs.» -
Chaque matin, à une heure où le coq dort encore, le Felice, 90 ans, quitte le village de Leontica et part vers les sommets, personne ne sait vraiment où. Jusqu'au jour où le narrateur, arrivé de la ville, décide de lui emboîter le pas. Voici le récit de ses journées en compagnie du vieil homme et des autres habitants du village, à observer les habitudes immuables, les gestes simples, l'entraide quotidienne de cette communauté liée par une relation privilégiée à la nature.
L'écriture de Fabio Andina, aussi sobre que sensible, instille dans Jours à Leontica le rythme lent et serein d'une existence au coeur de la montagne. -
A la morte saison, dans l'enceinte désertée d'un cirque à Vladivostok, un trio à la barre russe s'entraîne. Nino pourrait être le fils d'Anton, à eux deux, ils font voler Anna dans les airs. Ils se préparent au concours international de Oulan-Oude, visent le quadruple triple saut périlleux sans descendre de la barre. Si Anna ne fait pas confiance aux porteurs, elle tombe et ne se relève plus.
Dans ce troisième roman d'Elisa Dusapin, le lecteur retrouve son art du silence, de la tension et de la douceur. Son sens puissant de l'image nous rend le monde plus perceptible, plus proche sans pour autant en trahir le secret.
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Dans la nuit du 3 février 1991, le jeune secrétaire du WWF-Valais est violemment agressé par des inconnus. La tension est au plus haut entre les milieux immobiliers et les associations écologistes. Le poète Maurice Chappaz prononce un discours accusant les "nazis de l'économie". L'instruction dure, les pistes s'égarent et la justice conclut à un non-lieu. Vingt-cinq ans après, la littérature prend le relais: s'inspirant de ces événements, Jérôme Meizoz compose un roman en forme de puzzle, qui tente moins de trouver les coupables que de restituer l'atmosphère d'une époque où les questions environnementales étaient déjà brûlantes.
Postface de Pascal Ruedin, secrétaire du WWF-Valais en 1991 -
Les débats sur l'usage de produits phytosanitaires dans l'agriculture défraient régulièrement la chronique. Qui a raison ? Les paysans, pris en étau entre urgence écologique et impératifs de rentabilité, que l'on soupçonne d'empoisonner la terre, pourtant leur principal outil de travail ? Ou les citadins qui exigent l'interdiction des pesticides mais ne savent pas distinguer un épi d'orge d'un épi de blé ?
Fils et petit-fils de paysans, Blaise Hofmann décide, au tournant de la quarantaine, de revenir vivre à la campagne. L'écrivain voyageur emprunte les voies du reportage sur le terrain et de la réflexion personnelle pour partir à la rencontre d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même. -
Zita perdue dans le brouillard des Hautes-Alpes, Espe aux prises avec un sapin tombé sur le toit du chalet familial, Joanne jouant de malchance sur son vélo au Québec : dans ces sept nouvelles, Jérémie Gindre pousse ses personnages hors de leur train-train pour les cueillir dans un moment de solitude. Se met alors en marche la réflexion de chacune de ces femmes, à la pensée vive et indocile. Surprise, tension, accident ou ravissement les attendent en chemin, dans un environnement peuplé d'animaux et sous influence de la météo.
L'intérêt de Jérémie Gindre pour le paysage, le tourisme et le génie des lieux alimentent sa curiosité et son esprit joueur. Après On a eu du mal (L'Olivier, 2013) et Trois réputations (Zoé, 2020), il confirme avec Tombola son goût pour l'efficacité et la richesse du genre de la nouvelle. -
Madeleine Bourdouxhe (1906-1996) est romancière et nouvelliste. Elle connaît le succès avec son premier roman, La Femme de Gilles (1937), se lie d'amitié avec Éluard, Sartre ou Simone de Beauvoir. Nommée au poste de secrétaire perpétuelle à la Libre Académie de Belgique en 1964, elle s'impose définitivement comme une figure de la littérature belge avec la réédition de La Femme de Gilles en 1985, adapté en 2004 par Frédéric Fonteyne. Elle est aujourd'hui traduite dans un grand nombre de langues.
Le livre : « Le de´sir c¸a nai^t comme c¸a, d'un rien. » Quand Gilles se met à en aimer une autre, le monde d'Élisa vacille. Elle, « la femme de Gilles » qui n'existe que par l'amour absolu qu'elle porte à son mari, ne peut que se résoudre à se taire, souffrir, et espérer - car « le drame restant secret, il lui sera donne´ de tout reconstruire ».
Madeleine Bourdouxhe (1906-1996) dépeint, dans une langue bouleversante de justesse, l'intolérable rapport de soumission des femmes envers les hommes. -
Phrases courtes, mot juste, lucidité et humour : le monde d'Agota Kristof infuse dans L'Analphabète, son seul récit autobiographique, paru pour la première fois en 2004 : onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille en Hongrie qui dévore les livres à l'écriture de ses romans. Les premières années heureuses, la pauvreté après la guerre, l'amour des mots, la rupture du « fil d'argent de l'enfance », puis l'adolescence, et finalement l'exil, qui ne la conduit pas seulement hors d'un pays, mais surtout hors d'une langue.