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Arts et spectacles
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Le photographe, Alexis Vettoretti, auteur de la série Paysannes, primée, est parti depuis 2013 à la rencontre des femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours. La romancière Marie-Hélène Lafon signe le texte Je les reconnais, placé dans un cahier hors-texte.
Paysannes. Leurs visages portent les traces d'un siècle qui a vu notre société passer de la tradition à la modernité. Travailler la terre. Élever les enfants. S'occuper du foyer. Une existence silencieuse, héritée d'une époque dont les derniers vestiges s'effacent lentement. Impensable, inacceptable pour les enfants du xxie siècle.
Paysannes, une série de portraits émouvants réalisés à la chambre grand format, dévoile ces femmes françaises, filles et femmes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres, témoins d'une époque aujourd'hui révolue et dans laquelle, pourtant, elles vivent toujours.
La série photographique est accompagnée du texte de Marie-Hélène Lafon, Je les reconnais. -
Cézanne : des toits rouges sur la mer bleue
Marie-Hélène Lafon
- Flammarion
- D'/apres
- 13 Septembre 2023
- 9782080421357
Il y a Paul et il y a monsieur Cézanne. Il y a le père et la femme, le jardinier Vallier, le docteur Gachet et les écrivains Flaubert et Zola. Tout un monde. Il y a les toits rouges sur la mer bleue, les mains, le sucrier, le chapeau, l'argent et les secrets. Il y a les silences, épais. Marie-Hélène Lafon est allée vers Cézanne comme on «va au paysage». À corps perdu. Cet essai en est la trace éblouie.
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Marie-Hélène Lafon : une autre vie
Marie-Hélène Lafon
- Lamaindonne
- Poursuites Et Ricochets
- 29 Septembre 2023
- 9782492920097
Mon père fut paysan dans le Cantal, comme toutes les générations qui l'ont précédé. Après sa mort, j'ai retrouvé des photos prises entre 1956 et 1959 pendant son service militaire au Maroc. Mon père sur la plage, en maillot de bain , en uniforme dans la chambrée , déguisé en femme dans le jardin du colonel , torse nu au milieu d'un groupe d'enfants. À la fin du service militaire, il rentre dans le Cantal et dans sa vie de paysan. Il se marie avec ma mère le 31 décembre 1959. Un autre père, un autre corps, une autre vie. Un livre d'images et de mots pour flairer cette piste.
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Où sont les hommes.
Avalés par la lumière. Avalés par le temps.
Noyés de silence.
Tandis qu'une femme attend et s'arrondit derrière l'image.
Les étés sont irrémédiables. -
Ce livre est une joyeuse rencontre. Il part de l'invitation faite par le photographe et écrivain-voyageur Luc Baptiste à la romancière et nouvelliste Marie-Hélène Lafon de folâtrer sur un chemin d'images composé pour elle. Des images saisies chez elle, dans la haute vallée de la Santoire (Cantal), mais ailleurs aussi : Grèce, Jordanie, New-York, Vichy...
Marie-Hélène Lafon, qui sait Luc Baptiste « né loin » comme elle, a voulu ce jeu avec lui.
Dans les blancs qu'il lui offre, entre paysages rêches et entassements urbains, bêtes au pré et silhouettes d'enfants, vestiges de pierre et portraits peints sur les murs, elle est en elle et avec lui, elle se retourne sur son pays et se déporte. -
Corps. gestes. récits. : Marie-Hélène Lafon au Musée de la Haute-Auvergne
Marie-Hélène Lafon
- Editions de la Flandonnière
- 11 Mai 2022
- 9782491206178
Un écrivain au Musée. Ce catalogue est édité à l'occasion de l'exposition "Corps.Gestes.Récits." présentée au Musée de la Haute-Auvergne à Saint-Flour (Cantal), du 30 avril au 6 novembre 2022, résultat d'une "carte blanche" dans les collections proposée à l'écrivain Marie-Hélène Lafon.
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Cantal : Au sommet, sur un plateau, à l'intérieur
Pierre Soissons
- Quelque Part Sur Terre
- 8 Octobre 2024
- 9782918581314
J'appelle paysages le corps des pays et les pays sont inépuisables. Toutes les variantes sont possibles et inimaginables.
Les pays écrasent, rabotent, caressent, nourrissent ou enchantent.
On les perd, on ne s'y retrouve plus, on les vomit, on les fuit, on les pleure, on les désire, on les attend, on les rumine et on les rêve. -
Le village aux moutons - Yamamoto Masao Je marche dans le vent d'une route de montagne et j'écoute l'harmonie qui coule de la ligne de crête. Un groupe de chèvres dessine des points blancs sur la pente. Ceci est un peu difficile à comprendre pour un japonais. Les brebis ne sont ici que du bétail. S., le jeune éleveur qui m'a permis de photographier ses agneaux, m'a dit qu'il descendait travailler une partie de son temps à la ville car il n'arrivait pas à vivre de son élevage de moutons. Cependant, à ma visite suivante, il commençait à élever aussi des poules pour les oeufs. Il avait finalement décidé de rester dans la montagne et d'y gagner sa vie. M. et G. ont un troupeau de chèvres mohair dans la montagne. Lui s'occupe des chèvres et elle dessine et produit de beaux objets avec leur laine : couvertures, écharpes et chandails. Ils sont colorés et extrêmement doux. J'ai pris quelques images de ce couple et de leurs chèvres sur ces hauteurs. Le lieu faisait un magnifique studio de prise
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LAMAINDONNE SAVECA - ART & PAPER - 62 rue André Joineau - 93310 Le Prè-Saint Gervais 06 60 28 85 77 Mail: contact@saveca-artandpaper.com SORTIE SEPTEMBRE 2022 prix de vente public : 29 euros L'idée-force du projet D'OC a été de proposer à six jeunes photographes, travaillant dans le style du documen- taire de création, de les intégrer dans un projet d'aide à la production qui prend corps en Occitanie. Portée par ImageSingulières, cette commande de deux années, où la parité est respectée, est une itinérance guidée par les grandes lignes - non exhaustives - qui dessinent la géogra- phie de ce territoire. Melody Garreau a travaillé le long des voies navigables, Marianne Thazet a suivi les chemins de Compostelle, Adrien Ribet a traversé les Pyrénées et Pauline Dupin a exploré le Parc national des Cévennes. Deux autres photo- graphes se sont immergés dans les deux grandes métro- poles, que tout oppose mais que la région rassemble : Paul Baudon à Toulouse et Théo Combes à Montpellier. Les mots de Marie-Hélène Lafon viennent, avec talent, alimenter notre réflexion sur cette « nouvelle » région si riche d'une histoire millénaire et de paysages multiples.
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Il y a huit millions d'années, alors que l'actuel territoire du Coiron (Ardèche) était une large vallée parcourue par une rivière, un volcan a surgi. Le magma expulsé par de nombreuses cheminées a recouvert peu à peu la vallée. L'érosion effaça ensuite les roches les plus tendres. Les sédiments marneux qui composaient les versants de la vallée furent détruits. Au cours des millions d'années qui suivirent, les couches de lave s'accumulèrent. Le plateau s'élevait, il sortait de terre comme une île. Les géologues parlent aujourd'hui de relief inversé. C'est comme si l'ancien fond de vallée avait servi de moule au plateau, ou comme si le plateau était devenu une relique de la vallée disparue.
« Ensuite il y a le corps du pays. J'appelle paysage le corps des pays, sur le plateau du Coiron et ailleurs. Le corps du pays, volcanique et émacié, est marqué, couturé, jalonné de signes, de traces tangibles. Le pays a aussi une histoire, elle est vieille comme le monde. Géologie et généalogie ne se sépareraient pas. Ici, quelque chose a eu lieu, une histoire d'érosion et d'inversion entre calcaire et basalte, on parle joliment de relief inversé ; je lis aussi que le plateau du Coiron est l'un des bastions ultimes du Massif Central, campé à l'exacte confluence des régimes climatiques méditerranéens et continentaux. Ici donc quelque chose a eu lieu dans la nuit longue des temps ; le relief et les pierres le disent, le racontent à qui veut, et sait, le voir, le toucher, le déchiffrer de l'oeil, de la main et du pied. C'est plus ou moins spectaculaire et manifeste, entre hiéroglyphes infimes, furtifs, graphiques, qu'il faut dénicher, et chicots gris ou bourrelets mafflus, dykes et necks, falaises impérieuses, plis, fentes boisées, chemins opiniâtres, éboulis, drapés qui arrêtent le regard et interrogent. » (M.-H. Lafon) En arpentant ce paysage, le photographe Antoine Picard a observé les falaises, les roches écoulées, les murs de lave enfouis dans les fissures souterraines, les pierres affleurantes. Puis il s'est approché à la rencontre des habitants d'une des fermes du plateau. Florentin, son frère émilien et leur famille vivent là. Leurs ancêtres ont ouvert la terre, taillé les chemins à coups de dynamite, cherché les sources, débroussaillé et monté les murets de pierres noires pour clôturer des prés. Eux, nouvelle génération, habitent cette surface du Plateau et constituent la strate (humaine) la plus actuelle de son histoire.
« Au commencement ils surgissent ; ils, les garçons, les deux ; ce sont des frères, ce sont des fils, des neveux, des petits-fils, des petits-neveux ; ils sont liés, reliés, ils ont une histoire, une famille, une généalogie. Ils ont de jeunes corps, affûtés, véloces, souples et drus. Ils ont des prénoms doux et sonores, chantants, accordés, Florentin et Emilien. » (M.-H. Lafon) Ils ont cherché les pierres du dessous qui remontent à la surface. Ils sont rentrés dans les grottes avec l'impression de rentrer dans la chair du plateau. Ils ont greffé les châtaigniers de leur grand-père. Ces motifs, géologiques ou agricoles racontent comment nous grandissons tous avec une histoire souterraine, enfouie dans notre mémoire. Ils évoquent notre faculté à nous arranger avec ce qui est là pour fabriquer autre chose, à nous nourrir de nos origines tout en assimilant ce qui est autour, à jouer d'une alternance entre le dessus et le dessous, le dissimulé et l'apparent.
Marie-Hélène Lafon est venue plusieurs fois, a séjourné sur le Plateau, a rencontré la famille. Les photographies en tête, elle a écrit ce texte (inédit) en deux parties, mêlant fiction et histoires quotidiennes de famille (celle des ces frères ou la sienne), décrivant son expérience du paysage d'ici tout en revenant, toujours, vers le sien, à l'autre bout, le Cantal.
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Les coupes ; portrait d'une exploitation agricole familiale
Muriel Martin, Philippe Bazin
- Creaphis
- Foto Creaphis
- 14 Décembre 2017
- 9782354281281
Le mot « coupes » revêt toutes sortes de sens dans plusieurs domaines du monde industriel et de la vie quotidienne ; la coiffure, la couture, mais aussi le cinéma, l'architecture, la photographie... à la campagne, il évoque aussi bien l'essartage que les moissons, le bois comme le foin ou les céréales. Ainsi, la ferme du lieu-dit « Les Coupes de Pouligny » (Montigny-sur-Canne, dans la Nièvre), trouve facilement son origine. Coupe est enfin le nom d'une constellation : c'est de cette constellation paysanne et agricole d'aujourd'hui qu'il est question dans cet ouvrage, celle de la famille Martin.
L'ouvrage documente la vie quotidienne de cette famille d'agriculteurs français en 2015, partagés entre monde moderne conditionné par la technologie et tradition de longue durée. Les machines sont partout, mais on « soigne » et on tue encore les animaux selon des gestes appris et acquis de longue date. Cette transmission se poursuit même si elle est menacée de disparition. Les gestes et le corps des humains sont en harmonie avec le corps des bêtes. Ces mouvements s'inscrivent dans un espace et un temps de travail et de vie. Ils sont d'une grande beauté dont témoignent les photographies.
Le livre, conçu à l'initiative du photographe Philippe Bazin (avec la complicité de la philosophe Christiane Vollaire), est le résultat d'une approche à la fois photographique, ethnologique et littéraire d'un lieu unique, une exploitation agricole familiale (élevage et cultures) en Bourgogne. Il relève à la fois d'une enquête dont le dispositif laisse la place à la prise de parole et d'un travail photographique documentaire.
A la suite de la présentation des images sur place, Muriel Martin, fille aînée de la famille, a écrit de manière spontanée un texte. Il s'agit de son premier écrit publié, qui se situe entre témoignage et engagement et contient une indéniable dimension sociologique et littéraire. C'est l'expression d'une voix qui vient du terrain, de ceux qui, habituellement, ne prennent pas la parole.
L'autre texte, en ouverture du livre, est un inédit de la romancière Marie-Hélène Lafon qui, ayant séjourné dans ce lieu, propose une « entrée » dans ce corps de ferme.
L'ouvrage installe un lien sensible entre paroles et images, sans rien perdre de la rigueur éthique et esthétique des travaux de Philippe Bazin. Il constitue une monographie exemplaire de ce micro monde de la vie rurale, qui fait écho à d'autres portraits d'exploitation agricole comme la ferme du Garet de Raymond Depardon.
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En ouvrant en juin 1983 un travail d'une année à Saint-Jean-Brévelay et dans les communes environnantes du Morbihan, le photographe Guy Hersant répondait en voisin lorientais d'alors, à une commande de la BPI* du Centre Pompidou à Paris. A cette l'époque, la campagne bretonne bruisse sous le vent d'une modernité qui déferle depuis les années soixante en remembrement, en mécanisation, en stabulations libres et en salles de traite, en ensilage de maïs, en bâtiments d'élevages qui s'affranchissent de la vieille architecture des fermes, en décohabitation des jeunes agriculteurs d'avec les anciens, en coopératives, en Politique agricole commune de ce qui était encore la Communauté économique européenne. La mission photographique avait pour but de témoigner de ce grand virage de la Bretagne agricole dont le Groupe d'études en sociologie rurale du CNRS** -- organisme partenaire du projet avec la BPI - avait déjà observé les amorces dans la commune à partir justement de ces années soixante.
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Les photographies de Vincent Gouriou explore la présence croissante des personnes LGBTQIA+ en milieu rural, en démentant l'idée selon laquelle leur épanouissement est limité aux grandes villes. Vincent Gouriou montre que de nombreux individus LGBTQIA+ choisissent de rester ou de revenir vivre à la campagne, attirés par une connexion à la nature et une recherche de modes de vie écologiques et durables. Malgré cette réalité, leur visibilité reste limitée, perpétuant les stéréotypes.
Dans le cadre de son projet Champs d'amour, Vincent Gouriou parcourt diverses régions rurales : Cantal, Aveyron, Puy-de-Dôme, Allier et Haute-Vienne entre 2023 et 2024. Il y rencontre des personnes engagées dans divers projets : Philippe, éleveur de vaches ; Anthony, passionné de permaculture ; Isabelle et Valérie, éleveuses de moutons ; Boubou, maraîchère, et bien d'autres.
Ces échanges inspirants révèlent des parcours authentiques, comme le message de Boubou : elle encourage les jeunes LGBTQIA+ à rester proches de leurs racines, à être eux-mêmes et à trouver un soutien communautaire. Pour Gouriou, cette diversité humaine, semblable à celle de la nature, est essentielle à l'équilibre de la vie rurale.