Filtrer
Littérature
-
C'est l'histoire d'une famille. Un père, une mère, deux enfants nés d'unions précédentes. Le père et la mère sont écrivains. Ils se sont rencontrés lors d'un projet où ils enregistraient les sons de New York, de toutes les langues parlées dans cette ville.
C'est l'histoire d'un voyage : la famille prend la route, direction le sud des États-Unis. Le père entreprend un travail sur les Apaches et veut se rendre sur place. La mère, elle, veut voir de ses yeux la réalité de ce qu'on appelle à tort la « crise migratoire » touchant les enfants sud-américains. À l'intérieur de la voiture, le bruit du monde leur parvient via la radio. Dans le coffre, des cartons, des livres.
C'est l'histoire d'un pays, d'un continent. De ces « enfants perdus » voyageant sur les toits des trains, des numéros de téléphone brodés sur leurs vêtements. Des paysages traversés et des territoires marqués par la chronologie, les guerres, les conquêtes.
C'est l'histoire, enfin, d'une tentative : comment garder la trace des fantômes qui ont traversé le monde ? Comment documenter la vie, que peut-on retenir d'une existence ? Et enfin : comment parler de notre présent ?
Avec Archives des enfants perdus, Valeria Luiselli écrit le grand roman du présent américain. Mélangeant les voix de ses personnages, l'image et les jeux romanesques, elle nous livre un texte où le propos politique s'entremêle au lyrisme.
-
L'histoire de mes dents
Valeria Luiselli
- Éditions de l'Olivier
- Littérature Étrangère
- 17 Août 2017
- 9782879297569
Gustavo « Grandroute » Sanchez sait imiter à la perfection Janis Joplin quand il a trop bu. Il sait également déchiffrer les dictons des gâteaux chinois, et même faire la planche. Mais Gustavo n'est pas une personne comme les autres, c'est le meilleur commissaire-priseur du monde. Et il ambitionne de réaliser son plus grand coup : se faire extraire toutes les dents et les vendre en les faisant passer pour les restes d'« infâmes personnages » tels que Platon, Pétrarque ou Virginia Woolf.
Cette supercherie mène Grandroute dans une direction qu'il n'avait pas prévue quand il remarque que son fils, présent à la vente, est bien décidé à acheter son propre père aux enchères...
Inspiré par des auteurs comme Enrique Vila-Matas, L'Histoire de mes dents est un roman à double-fond qui oscille sans cesse entre la parabole et l'allégorie, une fantaisie débridée et hilarante sur les pouvoirs de la fiction et la valeur qu'on accorde aux objets.
-
Une jeune femme vit à Mexico dans une vieille maison un peu délabrée et pleine de recoins avec son mari architecte et deux enfants en bas âge. Entre les coupures de courant, les blattes de Madagascar, les T-Rex en plastique démantibulés et les chaussettes sales qui ont perdu leur moitié, elle écrit. Des textes courts, des fragments, car elle manque d'air. Et un roman silencieux pour ne pas réveiller les enfants.
Elle écrit sur une autre vie, dans une autre ville. Des bribes de la vie de la jeune femme libre qu'elle était, qui portait des minijupes et un manteau rouge, lisait des poèmes, fréquentait des amis loufoques, n'aimait pas dormir dans son propre lit, cherchait dans toutes les bibliothèques de New York le nouveau Bolaño que l'éditeur qui l'employait rêvait de publier. Un jour elle trouve l'oeuvre de Gilberto Owen, un obscur poète mexicain qui habita Harlem à la fin des années 1920, et lui invente la vie de bohème d'un jeune homme maigre et fervent qui traduit Dickinson, enveloppé dans un peignoir gris en soie, fréquente García Lorca et écoute Duke Ellington dans des bars mal famés de Manhattan. Mais Owen a aussi une autre vie, moins fantasmagorique, celle d'un homme radicalement seul, introverti, abandonné, qui peu à peu répond à son propre fantôme et aux fantômes successifs de sa "créatrice". Toutes ces ombres se croisent dans le métro : ses accélérations soudaines, ses zones obscures, un lieu hors du temps et de l'espace pour les êtres sans gravité.
Un zest de mélancolie, beaucoup d'humour, une écriture agile et lumineuse pour une question extravagante et grave : combien de vies et combien de morts possibles dans une seule existence ?
-
Dès leur entrée aux États-Unis, les enfants migrants sans papiers venant d'Amérique du sud subissent un interrogatoire composé de quarante questions. Le but ? Leur permettre de raconter leur histoire, et pouvoir en juger la véracité.
Valeria Luiselli a été interprète pour les tribunaux américains. Elle a été confrontée à la brutalité des politiques migratoires et à leurs angles morts : comment dire la terreur qu'on fuit, et celle qu'on rencontre en chemin ? Comment mettre en ordre par le récit, des vies rendues illisibles par la violence du monde ?
Raconte-moi la fin est un essai d'une grande sensibilité qui rend aux migrations leur dimension humaine.