«Les Lettres à un jeune poète sont tout autant des lettres écrites par un jeune poète - Rilke a vingt-sept ans lorsqu'il répond pour la première fois, trente-deux ans lorsqu'il écrit la dernière lettre publiée - à un jeune homme dont la figure précise reste dans l'ombre de sorte qu'il devient, pour ainsi dire, l'éponyme, moins d'un âge, que d'une période de la vie, définie par un type de dilemmes. La force de ces lettres et leur très vaste lectorat tient d'abord à ceci que ce qu'on lit dans les réponses de Rilke prend un tour quasi universel en même temps qu'il y a suffisamment d'indications particulières pour ancrer la personne de Franz Kappus dans une réalité individuelle. C'est que ce dernier traverse ce moment inévitable, mais irréductiblement singulier dans l'expérience, au cours duquel chacun s'efforce de passer vers le monde adulte et de parvenir à être enfin vraiment soi-même:Ne vous laissez pas troubler dans votre solitude par le fait que quelque chose en vous cherche à s'en évader. C'est précisément ce désir qui, pourvu que vous en tiriez parti calmement, à la façon d'un outil, et sans vous laisser dominer par lui, peut vous aider à étendre votre solitude à de vastes domaines [...]. Mais l'apprentissage est toujours une période longue et close... Par la suite, Kappus a voulu, avec beaucoup de justesse et d'exactitude dans la reconnaissance, rendre hommage à celui qui, à ce moment-là, lui a permis d'accomplir ce passage.» Marc B. de Launay.
Une messe d'enterrement, un hospice de vieillards, deux soeurs liées par la haine, des malades et des personnages médiocres... Tout cela n'est guère réjouissant. Et pourtant, Rilke, avec un talent inégalé, nous fait rire de chacune de ces scènes. Il révèle le grotesque et la drôlerie des moments et des caractères les plus pathétiques. À travers onze courtes nouvelles, découvrez la richesse de l'univers et l'humour de l'auteur des Carnets de Malte Laurids Brigge.
La dizaine de récits et nouvelles que comprend ce recueil sont des textes de jeunesse, écrits de 1895 à 1898, alors que Rilke n'avait que 20 ans. Il n'a encore publié qu'un seul recueil de poèmes ("Vie et chansons" en 1894), mais c'est une période cruciale, car c'est celle de sa rencontre avec Lou Andreas-Salomé. C'est aussi le moment où il quitte Prague pour se lancer dans de nombreux voyages à travers l'Europe. On trouve dans ces nouvelles une relation intime, presque panthéiste à la nature, une évocation de l'amour qui, au-delà de la rencontre entre deux êtres, touche déjà à l'universel.
Au début du mois de janvier 1920, après une soirée de lecture qu'il a donnée en Suisse, Rainer Maria Rilke reçoit la lettre d'une jeune admiratrice. Anita Forrer n'a pas dix-neuf ans, et le poète se montre immédiatement sensible à l'accent simple et sincère de cette voix, sous laquelle affleure une âme sensible et tourmentée. Commence alors une correspondance de six années au cours desquelles l'auteur des Cahiers de Malte Laurids Brigge se fait maître à penser, conseiller bienveillant - la guidant, et nous à leur suite, vers de vastes espaces spirituels, insoupçonnés...
En proie à de multiples doutes quant à son inspiration, Rainer Maria Rilke se promène sur les rochers du château de Duino, non loin de Trieste, quand il entend soudain une voix : «Qui donc, si je criais, m'écouterait dans les ordres des anges?» Il tient là les premiers mots des Elégies de Duino, dont la rédaction s'échelonne de 1912 à 1922. Comment vivre avec la menace de la mort ? Comment accepter les limites de l'homme, qui n'est ni animal ni Ange ? L'amour peut lui offrir ce soupçon d'éternité. Et les figures les plus hautes de cette aspiration première seraient l'enfant qui connaît la mort précoce ou encore la femme à l'amour brisé, fuyant tout lien terrestre. En acceptant de se plier à sa condition terrestre, l'homme peut accepter la mort, condition de l'éternité
En mai 1897, à Munich, le jeune Rainer Maria Rilke rencontre Lou Andreas- Salomé, de quinze ans son aînée.
Le coup de foudre amoureux évoluera en une longue amitié et une puissante complicité artistique et humaine. « Toi seule sais qui je suis », lui écrit-il en 1903.
Cette sélection de lettres retrace l'histoire de ce lien unique entre deux âmes soeurs.
Traduit de l'allemand par Dominique Laure Miermont
Au sortir d'une enfance presque légendaire dans le château de ses ancêtres, le jeune Danois Malte Laurids Brigge se retrouve, solitaire, à Paris. Ses cahiers sont le livre de la souffrance, où affluent les souvenirs et les angoisses de Rilke.
L'écriture des Élégies de Duino, débutée entre Venise et Trieste en 1912, fut achevée dix ans plus tard en Suisse, en même temps que la rédaction des Sonnets à Orphée. Dans ces poèmes, la mort n'est plus seulement le « fruit qui mûrit à l'intérieur de la vie », mais « la face cachée de l'existence - l'autre côté de la nature... ».
Chant nostalgique, célébration de l'enfance, méditation sur l'amour et la mort, ces deux recueils constituent le chef-d'oeuvre poétique de Rilke.
Traduit de l'allemand par Lorand Gaspar et Armel Guerne.
Les Notes sur la mélodie des choses datent de 1898. A la lumière de ce que sera l'oeuvre de Rilke, c'est sa poésie même qui, ici, se cherche. Le livre, d'une grande beauté, annonce magistralement son art poétique. L'ouvrage traite de cette atmosphère qui pousse les êtres à sor tir de leur individualité, pour se rejoindre en un choeur mélodieux, summum de l'accomplissement en art. Un autel sur lequel brûle une flamme sacrée figure, pour l'auteur, cet accomplissement.Rainer Maria Rilke a 23 ans lorsqu'il écrit ses Notes. Il a rencontré Lou Andrea Salomé l'année précédente, à Munich, où il étudie la philosophie et l'histoire de l'art. On peut supposer qu'elle lui a longuement parlé de Nietzsche. On trouve dans ces Notes, l'influence implicite de la Naissance de la tragédie. La distinction premier-plan/arrière-fond, l'articulation entre solitude et communauté renvoient aux considérations nietzschéennes sur l'apollinien et le dionysiaque. Rilke, comme Nietzsche, appelle de ses voeux une réforme de la scène qui soit, du même coup, un bouleversement dans la culture et jusque dans la vie, et mette en rapport les opposés. Or l'art, jusqu'ici, n'a pas oeuvré en ce sens.La mélodie des choses ne quittera jamais Rainer Maria Rilke. L'extrême attention portée à la fois au tout proche et à l'immensité de l'ouvert sera, jusqu'à la fin, l'un des traits constants de sa poésie ; la solitude en sera l'élément vital. Ce sont ses poèmes qui dresseront vraiment le théâtre de la mélodie des choses.
Rilke Lettres à un jeune poète et autres lettres En 1903, Rainer Maria Rilke entame une correspondance avec un jeune homme de vingt ans, Franz Kappus, élève d'un établissement militaire, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Plusieurs lettres suivent, que Kappus publie en 1929, trois ans après la mort de Rilke. Ces textes sont immédiatement devenus célèbres et comptent parmi les plus beaux de Rilke ; au fil du temps et des échanges, ils composent une superbe méditation sur la solitude, l'amour, la création, l'accomplissement de l'être. D'autres lettres viennent compléter ce recueil, adressées à l'amante du poète, Lou Andreas-Salomé, à son ami, Friedrich Westhoff, et à sa femme, Clara Rilke. Elles continuent de parler « de la vie et de la mort, et de ceci que l'une et l'autre sont grandes et magnifiques ».
Ces textes sont extraits d'Oeuvres en prose : Récits et essais
Une messe d'enterrement, un hospice de vieillards, deux soeurs liées par la haine, un amoureux lâche... Rilke met en scène le quotidien sans artifice de personnages souvent pathétiques pour aborder les thèmes qui lui sont chers:le temps qui passe, l'omniprésence de la mort et la complexité de l'âme humaine.Au travers de ces onze courtes nouvelles, Rainer Maria Rilke off re une fine observation de la nature humaine empreinte de poésie.
Rilke relate un épisode de la vie d'un de ses ancêtres, Christoph Rilke, jeune noble parti en guerre en 1663; il est porte-drapeau, engagé volontaire dans la cavalerie de l'Empire d'Autriche en guerre contre l'Empire ottoman. Rilke fait de cet épisode familial une légende universelle : son ancêtre devient l'étendard de la passion. Durant son périple, le cornette passe une nuit dans un château hongrois et y rencontre l'amour. C'est cependant le moment que l'armée turque choisit pour attaquer. Il se réveille au milieu des flammes. Mais il veut encore porter haut son drapeau et court à la poursuite de son régiment, sa bannière en feu. Il est malgré tout vite rattrapé par ses ennemis et trouve la mort sur le champ de bataille. Il n'a alors que 18 ans. Sa dépouille ne sera jamais retrouvée.
Ce soir mon coeur fait chanterdes anges qui se souviennent...Une voix, presque mienne,par trop de silence tentée,monte et se décideà ne plus revenir;tendre et intrépide,à quoi va-t-elle s'unir? «C'est le premier poème de Vergers, écrit autour du 1?? février 1924; il dit, avec une espèce de joie étonnée et reconnaissante, que la poésie recommence, que l'excès du silence est rompu; en fait, pour Rilke comme pour beaucoup d'autres poètes, que le souffle, que la vie vous sont rendus. Parce que l'on a cessé d'être enfermé en soi-même. [...]»Philippe Jaccottet.
« C'est à peine si nous sommes les collaborateurs de notre amour, et c'est par cela même qu'il restera au-dessus des dangers banaux. Tâchons de connaître ses lois, ses saisons, son rythme et la marche des constellations à travers son vaste ciel étoilé. » Rilke dessine à travers sa poésie amoureuse une géographie universelle de l'amour, des premiers regards échangés à la douleur de l'absence. Au-delà de l'expérience intime, à côté des grands poèmes métaphysiques où s'inscrit une métaphysique de l'amour, le poète s'adresse dans les poèmes réunis dans ce volume à la Bien- Aimée : femme multiple et unique, pensée (mais non rêvée), extrêmement proche et extrêmement lointaine en même temps, dans la fi gure de laquelle s'opère la transmutation du discours amoureux en discours poétique.
Nourris d'éléments autobiographiques, les deux contes d'Histoires pragoises décrivent la Prague de l'adolescence de Rilke, celle où est né son désir d'écriture. Entre les souvenirs du pont Charles et du Café national, il évoque l'émergence du sentiment nationaliste anti-allemand. Dans Le Testament, il parle du conflit latent entre art et amour. Deux oeuvres symboliques, l'une de jeunesse, l'autre plus mature, rassemblées pour nous faire découvrir autrement l'un des plus grands écrivains de langue allemande.
« Devant le ciel de ma vie je me tiens Ignorant, m'étonnant. » Poèmes épars regroupe des poèmes de Rainer Maria Rilke, choisis et traduits par un autre grand poète et un immense traducteur, Philippe Jaccottet. Dans ses poèmes, Rilke évoque l'imperceptible et l'insaisissable, l'amour, la mort et les Dieux. Il nous apprend comment être résolument humain, à l'écoute de l'invisible, dans le souci de la vibration la plus secrète de notre nature. Né à Prague en 1875, Rainer Maria Rilke est l'un des plus grands poètes et écrivains de langue allemande du XXe siècle. Il est notamment l'auteur des Élégies de Duino et des Cahiers de Malte Laurids Brigge, disponibles en Points. Atteint d'une leucémie, il meurt en 1926.
Il n'est pas superflu de répéter que l'on ne peut pas créer de la beauté. Personne n'a jamais créé de beauté. On ne peut que ménager des circonstances favorables ou sublimes pour ce qui, parfois, consent à s'attarder chez nous... Le reste n'est pas en notre pouvoir. Et la chose elle-même qui, irrépressible, jaillit des mains d'un homme, est comme l'Éros de Socrate, est un démon, est entre Dieu et l'homme, n'est pas elle-même belle, mais amour et nostalgie de la beauté. Rainer Maria Rilke
Dans sa remarquable préface, Claude David émet l'hypothèse que l'oeuvre toute entière de Rilke s'édifie sur une absence, celle de la mère. Il va radicalement à l'absence, c'est-à-dire à la mort qui «mûrit en nous comme un fruit». Car la mère, qui n'est même pas morte (si on peut dire), s'est absentée et la retrouver, c'est l'halluciner. Ainsi s'ouvre le temps et l'oeuvre s'inaugure. Par des spectres, qui donnent à voir l'invisible. On sait que le Golem erre dans Prague comme Rilke ne cessera d'errer à la recherche de fantômes qui habilleraient la disparue. «Même Dieu, évoqué presque à chaque page, ce Dieu sans passé, sans tradition, sans contour, sans dogme, n'est guère différent d'une absence. Et les choses elles-mêmes ne sont à leur tour qu'un masque et qu'un décor» note Claude David. Comme les anges dans les églises baroques de Prague, elles sont suspendues dans le vide qui seul leur donne un sens. Dans ce «manchon de néant, à revêtir des déguisements et des masques, soudain on ne se reconnaît plus. Ce n'est jamais la chose, ni l'être que l'on trouve, mais seulement son image, sa représentation». Le deuil, pour s'apaiser, cherche une relique : l'oeuvre comme ombre portée de la mère ?
La richesse de l'oeuvre poétique de Rilke est parfois occultée par la célébrité des Élégies de Duino et des Sonnets à Orphée. Cette nouvelle traduction, incluant une bonne moitié de textes encore ignorés du public français, a pour ambition de retracer l'évolution de l'oeuvre dans son ensemble, depuis les poèmes de jeunesse célébrant les blondes jeunes filles et les paysages de Bohême, jusqu'à la poésie inspirée et parfois énigmatique des célèbres recueils. Pour la première fois, des poèmes épars ont été rassemblés en cycles autonomes. Certains de ces cycles s'imposaient ; les autres, apparemment moins évidents, respectent des choix exprimés par Rilke lui-même : c'est ainsi qu'est proposée une seconde partie des Élégies. Celles-ci sont en outre suivies de variantes et de fragments que Rilke avait rassemblés, et qui permettent d'éclairer la genèse du recueil ; de même, on a fait figurer à la suite des Sonnets à Orphée les annotations du poète, ainsi que des poèmes et fragments tirés de ce qu'il appelait leur «orbitaire». Enfin, trois pièces de théâtre, qui par leur caractère intimiste et leur réalisme évoquent H. Ibsen, révèlent une dernière facette d'un auteur encore fortement ancré dans le XIXe siècle, mais qui par toute une partie de son oeuvre appartient sans conteste à la modernité.
Dans son Journal Etty Hillesum évoque avec admiration un livre de Rilke qu'elle est en train de lire : Über Gott (Sur Dieu). Ce livre a été publié par Carl Sieber en 1934 chez Insel. Époux de Ruth, la fille unique de Rilke, Sieber fut avec elle l'éditeur de la correspondance de Rilke (6 volumes, 1936-1939).
Dans sa première édition, ce volume comprenait, outre une riche préface de Carl Sieber, la lettre à H.P.
Du 8.11.1915 et la lettre à M. V., de février 1922, toutes deux rendant compte de la réflexion de Rilke sur Dieu et sur les religions. Le travail d'édition de la correspondance de Rilke lancé par Sieber n'avait pas encore pu être mené à bien et révéler plusieurs autres lettres tout aussi essentielles sur ce même thème.
Une nouvelle édition de Sur Dieu ne pouvait aujourd'hui laisser de côté ces dernières si l'on voulait avoir une vue vraiment juste de l'itinéraire spirituel de Rilke. C''est pourquoi la présente édition a été enrichie de trois autres lettres d'une importance majeure : la lettre à Ilse Blumenthal-Weiss du 28.12.21, la lettre à Margarete Sizzo-Noris-Crouy du 6.01.23, enfin la lettre à Witold Hulewicz du 3.11.25.
L'ensemble est précédé d'une étude intitulée « Sur le message spirituel de Rilke ». Message essentiel et passionnant, en effet, mais aussi d'une incroyable modernité : « Rilke, écrivait le grand écrivain Robert Musil, a été, dans un certain sens, le poète le plus religieux depuis Novalis, mais je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment eu de religion. Il voyait autrement. D'une façon neuve, intérieure. »
« Dans la vie, on n'éveille jamais assez souvent le sentiment du commencement en soi, et nul besoin pour cela d'un grand changement extérieur, car nous modifions le monde depuis notre coeur même, et si celui-ci veut bien être neuf et incommensurable, celui-là se présente alors comme au jour de sa création : infini. Si nous devions nous rencontrer un jour et pourquoi cela ne se réaliserait-il pas, vous réclamez que je vous raconte l'histoire d'un commencement nouveau qui se produisit durant une période de mon enfance des plus difficiles et en quelque sorte tout à fait désespérée. Que cela demeure une promesse entre nous. » Cette émouvante correspondance avec la jeune Anita Forrer est une découverte majeure qui comblera tous les amoureux de l'oeuvre de Rainer Maria Rilke. Rendu pour la première fois accessible en langue française, cet échange épistolaire, qui peut se lire comme le prolongement des Lettres à un jeune poète, ouvrit à Anita Forrer des espaces spirituels insoupçonnés et donna un sens nouveau à son existence. Rilke fut son guide et son confident, comme il l'avait été quinze ans plus tôt pour Franz Xaver Kappus. Les lectrices et lecteurs d'aujourd'hui puiseront à leur tour dans ce texte inédit de lumineuses leçons de vie.
Si ce poète habitué aux visitations angéliques s'est voulu insubstantiel, humble, dépouillé jusqu'à la transparence, c'est qu'il se savait né pour transmettre, pour écouter, pour traduire au risque de sa vie ces secrets messages que les antennes de son génie lui permettaient de capter : enfermé dans son corps comme un homme aux écoutes dans un navire qui sombre, il a jusqu'au bout maintenu le contact avec ce poste d'émission mystérieux situé au centre des songes.
Du fond de tant de dénuement et de tant de solitude, les privilèges de rilke, et son mystère lui-même, sont le résultat du respect, de la patience, et de l'attente aux mains jointes. un beau jour, ces mains dorées par le reflet d'on ne sait quels cieux inconnus se sont écartées d'elles-mêmes, pareilles à la coque fragile et périssable d'un fruit formé dans la profondeur de ces paumes, et dont on ne saura jamais s'il doit davantage à la lumière qui l'a mûri, ou aux ténèbres dont il est issu.
Marguerite yourcenar (extrait de la préface) les poèmes à la nuit, traduits ici pour la première fois intégralement en français, ont été offerts par rilke à rudolf kassner en 1916 et sont l'une des étapes essentielles de la genèse des elégies de duino.