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Rabindranâth Tagore
-
L'offrande lyrique ; la corbeille de fruits
Rabindranâth Tagore
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 28 Avril 1971
- 9782070317882
«Là où l'esprit est sans crainte et où la tête est haut portée ; Là où la connaissance est libre ; Là où le monde n'a pas été morcelé entre d'étroites parois mitoyennes ; Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité ; Là où l'effort infatigué tend les bras vers la perfection ; Là où le clair courant de la raison ne s'est pas mortellement égaré dans l'aride et morne désert de la
coutume ; Là où l'esprit guidé par toi s'avance dans l'élargissement continu de la pensée et de l'action - Dans ce paradis de liberté, mon Père, permets que ma patrie s'éveille.» L'Offrande lyrique, 35. -
Par les nuées de Shrâvana et autres poèmes
Rabindranâth Tagore
- Folio
- Folio Sagesses
- 10 Novembre 2022
- 9782072980893
«Le printemps qui un jouren folâtre compagnievint animer ma courde son rire cristallin,bruissant dans les rameauxfleuris du grenadierdans les palâsha en épi,les vermeils kânchana,les pârul et dans les boisaux pousses nouvelles,qui fit rougir de son baiser mutinle ciel bleu subjugué...»Lyrisme et spiritualité se mêlent dans ce recueil poétique du maître indien, Prix Nobel de littérature en 1913.
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Les poèmes de Rabindranath Tagore sont autant de prières et de dialogues avec le divin. Ils célèbrent la vie, malgré les tragédies qu'elle engendre, et magnifient un monde en constant changement de couleurs, de sons et d'harmonies.
L'accessibilité de ces vers, leur portée spirituelle, situent l'oeuvre de Tagore au croisement de la poésie lyrique et des grands textes de la sagesse orientale.
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Ce texte est extrait du volume Oeuvres de Rabindranath Tagore (Quarto)
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Le jardinier d'amour / la jeune lune
Rabindranâth Tagore
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 23 Janvier 1980
- 9782070321513
"Quelle que soit la disparate de ses tons et de ses thèmes, Le Jardinier d'amour s'enracine dans un espace humain dont l'unité s'impose au lecteur jusqu'à la monotonie et qui est l'envers même du décor de la fable et de la cour ; l'espace extraordinairement cohérent et terriblement concret d'une communauté villageoise archaïque aux prises avec le problème quotidien de sa subsistance. Et s'il est une philosophie éparse jusque dans ses poèmes qui en paraissaient d'abord les plus dépourvus, celle-ci s'exprime dans le refus de toute transcendance el l'amour de la finitude qui ont inspiré à Tagore la solennité dolente de son hymne à la Terre : LXXIII Ô Terre, ma patiente et sombre mère, ta richesse n'est pas infinie. Tu te fatigues à nourrir tes enfants ; mais la nourriture est rare. Les joies que tu nous offres ne sont jamais parfaites. Les jouets que tu fabriques pour tes enfants sont fragiles. Tu ne peux satisfaire nos insatiables espoirs ; te renierai-je pour cela ? Ton sourire assombri par la douleur est doux à mes yeux. [ ... ] J'ai vu la douceur de ton visage et j'aime ta lamentable poussière, ô mère Terre." Jean-Michel Gardair.
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Un poète du dimanche relégué dans un village se pique d'apprendre à lire à Ratan, l'humble fillette qui le sert ; deux amis se déchirent à cause du citronnier qui sépare leurs jardins ; une petite fille, à peine sait-elle écrire, trace partout ses états d'âme poétiques avec un bout de charbon, sur les murs, le cahier de comptes de son père, les manuscrits de son frère ; une enfant de cinq ans se lie d'amitié avec un colporteur afghan qu'elle rejoint en bas de chez elle dès qu'il passe - Kabuliwallah ! - mais qui un beau matin ne se présente plus...
Délicieuses et dramatiques, ces vingt-deux nouvelles, qui se déroulent au coeur du Bengale et de Calcutta, sont d'un inépuisable envoûtement.
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La maison et le monde
Rabindranath Tagore
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 18 Avril 2018
- 9782228920797
Publié pour la première fois en 1915, ce roman de Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature, a pour cadre le Bengale du début du XXe siècle où sévissent de graves troubles. Récit à trois voix qui se croisent et se répondent, histoire d'amour centrée sur un bouleversant portrait de femme, ce livre, où se heurtent la tradition et la modernité, est aujourd'hui encore étonnamment moderne, au point d'avoir inspiré au grand cinéaste indien Satyajit Ray l'un de ses plus grands films.
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Rabindranath Tagore et le règne de la Machine
Mohammed TALEB, Serge LATOUCHE
- Le Passager Clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 21 Janvier 2021
- 9782369354239
« Changez un arbre en une bûche et il brûlera pour vous, mais il ne portera jamais de fleurs ni de fruits. » Poète, romancier, dramaturge, philosophe mais aussi pédagogue, compositeur et peintre, Rabindranath Tagore (1861-1941) fut le premier prix Nobel de littérature non européen.
Contemporain de Gandhi, il croyait fermement en la possibilité d'un dialogue entre les cultures, à condition de remettre en cause le destructeur « esprit de la machine » de la civilisation capitaliste occidentale. Il oeuvra jusqu'à son dernier souffle pour l'avènement d'un monde plus juste et harmonieux, fondé sur une existence recentrée sur la nature, la beauté, la spiritualité et la vie locale.
Mohammed Taleb nous invite ici à découvrir une pensée foncièrement écologiste et décroissante, qui inspira notamment l'écoféministe Vandana Shiva.
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Sâdhanâ
Rabindranâth Tagore
- Albin Michel
- Espaces Libres ; Spiritualites Vivantes
- 7 Avril 2021
- 9782226460998
Ce recueil, qui expose les conceptions de l'auteur sur la vie, Dieu et la nature, constitue la plus accessible des initiations à l'enseignement de l'Inde éternelle. Rabindranâth Tagore, passeur par excellence de la philosophie et de la spiritualité indiennes en Occident, était un poète intimement religieux ; toute son oeuvre se veut un témoignage de ce que Dieu réside avant tout dans la pureté personnelle et dans l'attention à autrui. Sâdhanâ, d'un terme sanskrit signifiant « discipline spirituelle », est une superbe distillation des grands textes de la philosophie indienne, et depuis longtemps un classique.
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S'immerger dans l'oeuvre de Rabindranath Tagore (1861-1941), c'est accepter une invitation personnalisée pour un voyage intérieur et sentir la nature exaltée d'un artiste altruiste. Pas toujours en phase ni avec son époque ni avec ses contemporains, cet intellectuel aux multiples talents (compositeur, chanteur, poète, romancier, dramaturge, acteur, essayiste, peintre), premier non-occidental à recevoir le prix Nobel de littérature (1913), était doté d'une extraordinaire clairvoyance:l'élévation des peuples ne pourra se faire qu'au travers du développement de la connaissance et de l'art et d'une éducation en osmose avec la Nature. Tourné vers l'avenir et la jeunesse, Tagore, artiste universel et pédagogue réputé, incarnait la «Grande Sentinelle» de l'Inde. Lui, contemporain du Mahatma Gandhi et de Subhas Chandra Bose, révélation pour W. B. Yeats et André Gide, source d'inspiration pour Jawaharlal Nehru et Romain Rolland, ou compositeur de deux hymnes nationaux, de l'Inde et du Bangladesh, qui était-il vraiment? La présente édition propose au lecteur d'explorer l'oeuvre magistrale de Tagore, en offrant à lire un choix de textes convoquant les différents talents de l'auteur (littéraire, philosophique, politique ou artistique) et en replaçant l'ensemble dans son contexte historique et culturel unique, celui d'une Inde en plein éveil indépendantiste.
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La jeune Kusum, devenue veuve à huit ans, revient dans sa famille aux bords du Gange. Discrète, dissimulée par ses vêtements de deuil, elle grandit sans que nul ne la remarque ; Jusqu'au jour où un Sanyasi vient s'installer dans le temple de Shiva... Sensibles et émouvantes, les nouvelles de Rabindranath Tagore nous entraîne dans un voyage coloré et plein de lyrisme.
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Les nouvelles de Rabindranath Tagore le placent parmi les grands maîtres de cet art dans le monde. Elles illustrent les qualités de son génie, sa vive imagination alliée à une vue pénétrante de la réalité, son sens large de l'humain, son intolérance pour l'injustice et l'erreur. Tagore a observé le drame des humbles vies des villageois avec une sympathie et une compréhension infinies ; en les décrivant, il réussit à leur donner le pouvoir de nous intéresser et de nous émouvoir profondément.
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Au Bengale, l'amour suit des chemins sinueux avant de triompher : quand le sérieux Apurbo tombe amoureux de Mrinmayi, une jeune villageoise vive et espiègle, et décide de l'épouser, sa mère se met alors en tête de transformer Mrinmayi en parfaite femme au foyer. Mais la jeune femme se révèle rétive et seul l'amour d'Apurbo pourra lui redonner sa joie de vivre.Giribala n'est encore qu'une petite fille lorsqu'elle vient demander à Sashi de lui apprendre à lire. Le temps passe, Giribala grandit, mais Sashi, absorbé par ses préoccupations d'adulte, ne comprend pas qu'elle attend de lui d'autres leçons...Deux nouvelles de Rabindranath Tagore, l'un des plus grands poètes indiens, qui font rimer émotion et passion.
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Bhupati consacre sa vie au journal anglophone qu'il a fondé. Il en délaisse sa femme, la belle et jeune Chârulatâ, et confie à son cousin Amal, étudiant qu'il héberge, le soin de la distraire... A sa parution, au tout début du XXe siècle, Chârulatâ scandalise la bonne société bengalie. Aujourd'hui, on admire la critique des moeurs, la très subtile tension érotique et, plus singulièrement, les rapports ici clandestins entre séduction et littérature. Ironie et poésie donnent à cette passion inassouvie le charme fou de l'Inde éternelle. Après Quatre chapitres (2004), Chârulatâ est le deuxième roman de Tagore inédit en français publié chez Zulma.
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«Quand Ramesh reprit ses sens, il se trouva étendu sur les bords d'une île de sable. Il eut quelque peine d'abord à se rendre compte de ce qui lui était arrivé, puis, comme dans un rêve fiévreux, le souvenir de la catastrophe lui revint, et il se leva vivement. Sa première pensée fut pour son père et ses amis. Il regarda autour de lui, mais il ne vit pas trace humaine. Il erra le long des rives, cherchant en vain. Cette île d'une blancheur de neige s'étendait comme un enfant nouveau-né dans les bras de sa nourrice, doucement posée entre deux embranchements de la grande rivière Padma, affluent du Gange. Ramesh passa de l'autre côté de l'île, et soudain distingua quelque chose de rouge. Pressant le pas il vit alors, évanouie à terre, une jeune femme vêtue d'écarlate, comme une nouvelle mariée.»
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Ce petit livre a été écrit pendant l'été de 1940 dans la petite bourgade de Kalimpong, près de Darjeeling. C'est de là que partaient vers les montagnes du Tibet les pittoresques caravanes de mulets lourdement chargés conduites par ces guides tibétains, gais et paisibles. Pour ses amis, le vieux maître racontait ses souvenirs d'enfance, avec un humour charmant et tendre.
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« Le sentiment que m'inspirait la jeune veuve dont la demeure avoisinait la mienne, était un sentiment de vénération. C'est du moins ce que j'affirmais à mes camarades et ce que je me répétais. Nabin lui-même, mon ami le plus intime, ignorait mon véritable état d'âme. Et j'éprouvais une sorte de fierté à pouvoir conserver à ma passion toute sa pureté en la reléguant dans les recoins les plus profonds de mon coeur. Ma voisine ressemblait à une fleur de Sephali mouillée par la rosée et tombée prématurément. Trop pure et trop resplendissante pour la couche fleurie de l'hymen, elle s'était consacrée au ciel.
Mais semblable à un torrent qui descend de la montagne, une passion ne se laisse pas enfermer au lieu de sa naissance; elle cherche à se frayer une issue. C'est pourquoi je m'efforçais de traduire mes émotions en poèmes. Mais ma plume rétive refusait de profaner l'objet de mon adoration. »
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Dans le calcutta des années 1920, un jeune homme, gora, lutte pour restaurer les valeurs culturelles de l'inde face à l'influence dominatrice anglaise.
Ce combat, il le mène avec ferveur, dans une orthodoxie militante, et son courage, sa détermination font de lui un chef de parti de plus en plus populaire. mais sa découverte du pays réel lors de voyages qu'il effectue seul dans les campagnes, puis sa découverte du monde des femmes et sa naissance au sentiment amoureux vont peu à peu remettre en question ses certitudes.
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Rabindranath Thakur dit Tagore (1861-1941). Né à Calcutta dans une famille de lettrés opposés au système des castes, Tagore devient célèbre à seize ans en rédigeant une oeuvre qu'il fait passer pour celle d'un poète indien du XVIIe siècle. Il écrit aussi la première nouvelle en langue bengalie. Après des études de droit en Angleterre, il revient au Bengale en 1880. Infatigable voyageur, engagé en faveur de l'indépendance de l'Inde et d'un changement de la condition des femmes, il reçoit en 1913 le prix Nobel de Littérature qui assoit durablement son oeuvre parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Ayant touché à tous les genres (poésie, romans, théâtre, musique et même peinture) c'est néanmoins sa poésie qui fit l'admiration de André Gide, Maurice Maeterlinck, Pierre Jean Jouve, Henri Bergson, Thomas Mann, Bernard Shaw et de beaucoup d'autres.
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«Pour une fois, voyageur, sois imprudent et détourne-toi de ton chemin. Bien qu'éveillé, sois comme le jour captif d'un filet de brouillard. N'évite pas le jardin des coeurs égarés, là-bas, au terme de la mauvaise route ; là-bas où l'herbe est jonchée de fleurs rouges poussant à l'abandon, où des eaux mélancoliques sombrent dans la mer houleuse. Longtemps, sans repos, tu as veillé sur le butin des années inutiles ; qu'il soit enfin dissipé ! Il te restera le triomphe désespéré d'avoir tout perdu.» R. T.
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Kumudini a dix-neuf ans, la grâce d'être bien née, de goûter les arts et de prier les dieux. Elle vit dans la compagnie tendre de son frère aîné, Vipradas, humaniste fort accablé par le souci des dettes insurmontables de la famille. Jusqu'au jour où un mystérieux entremetteur vient demander pour son maître, un riche négociant adoubé par le pouvoir colonial, la main de Kumudini.
Tout enivrée des légendes sacrées de Krishna, le dieu à la peau de nuit, et de sa bien-aimée Radha, elle y voit un signe du destin et presse son frère dubitatif d'accepter le marché. Mais en unissant sa destinée à celle de Madhusudan, vieil époux aux désirs d'ogre qui règne en despote jusque dans les moindres recoins de sa vaste maisonnée, Kumudini devient l'instrument inespéré et malheureux d'une épouvantable vengeance...
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«Je ne sais qui peint des images sur les écrans de notre mémoire, mais à coup sûr, ses tableaux sont des oeuvres d'art. Il ne reproduit pas machinalement tout ce qui se passe. Il prend et laisse ce qui lui plaît, agrandit ou diminue les évênements, sans scrupule, il relègue au second plan ce qui se trouvait au premier et met en vue ce qui se cachait en arrière ; en un mot, son oeuvre est celle d'un peintre et non pas d'un historien. À mesure que la suite des événements se déroule à la surface de nos vies, une succession de tableaux surgit dans sa profondeur. Entre l'une et l'autre série, il y a correspondance, mais les deux ne sont pas identiques et ne se confondent point.»Ces souvenirs ont été écrits par l'auteur dans sa cinquantième année, peu avant son départ pour l'Europe et l'Amérique, en 1912, l'année même où parut le premier livre rédigé par lui-même en anglais. Ces tableaux rétrospectifs, présentés d'une manière toute familière et comme se jouant, contiennent l'histoire suivie de sa vie antérieure et celle des diverses productions littéraires par lesquelles s'exprimera sa forte personnalité.
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Rabindranath Tagore (1861-1941) est né à Calcutta dans une famille de quatorze enfants. Malgré son peu de goût pour les études, il se rend toutefois en Angleterre de 1878 à 1880 sous prétexte d'y faire son droit. Il en rapporte un récit qui constitue sa première oeuvre. Il se consacre ensuite à des poèmes et des drames musicaux. Après son mariage en 1883, il partage son temps entre l'écriture et l'administration des biens familiaux. À partir des années 1900, il met sa plume au service de la cause de l'indépendance de l'Inde. Son recueil de poèmes L'offrande lyrique, traduit en français par André Gide, lui apporte la célébrité. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1913, et fonde en 1921 l'université internationale de Santiniketan.
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Les vingt-cinq poèmes écrits entre 1894 et 1939 et ici présentés ne sont que des gouttes d'eau dans une oeuvre océanique, mais dans chacune de ces gouttes diversement colorées se reflète le génie poétique du « Seigneur du Soleil » . De facture et d'atmosphère très différentes, comme si les uns étaient signés Rabi (son petit nom d'enfant) et les autres Rabîndranâth - en particulier les poèmes qui invitent le plus à la méditation, « Le Ferry », « Détachement », « Hic et nunc » ou « Un monde sans murs » - ils sont destinés aux grandes personnes à partir de huit ans, mettons, soit aux enfants comme aux adultes qui, dirait Bernanos, n'ont pas « mal tourné », parce que restés fidèles à l'enfant qu'ils furent. Certains trouveront peut-être quelques poèmes mélancoliques, voire tragiques - ain- si, « Le serviteur » - mais Tagore, qui prenait les enfants très au sérieux , jugeait nécessaire qu'ils n'ignorent pas les obscurités du réel, la finitude et la mort. Ce qui ne l'a certes pas empêché de rester toute sa vie Rabi le brigand, prompt à se délecter de tout ce qui est bizarre, saugrenu ou farfelu, voire délicieusement inquiétant : en dépit de ses lourdes responsabilités et de son statut d'homme public, à tout âge, et comme bien peu, il a su regarder le monde à hauteur d'enfant.