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Pierre Cendors
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Ce nouveau recueil de poèmes de Pierre Cendors invoque un monde de solitude - un bout de monde, plus exactement, au contact des grandes évidences élémentaires, celles des terres irlandaises. Un chant nu où s'éternisent les roches brisées par des flots, sous un ciel immémorial comme un silence par lequel l'être se révèle dans sa plus sensible présence. Face à ces paysages, il faut ainsi parler « la langue océane d'un haut pays du vent ». Dans un lyrisme intime, l'exil devient une écoute, une expérience où « la réalité y déréalise son empire », où les landes « disent mieux qu'un poème / l'inépuisable force irrévélée / de la poésie ».
En quatre sections - « L'âge du ciel », « l'âge du noir », « Dit de Norgate » et « Hauts-lieux du réel » - illustrées de nombreuses photographies du pays celte, Pierre Cendors retranscrit ce dialogue silencieux où la voix devient la passeuse d'un souffle de hautes pierres, où la poésie affleure sans limite dans l'immensité sublime, balayée par l'inépuisable force du vent vorace, creusant toujours dans la profondeur ce sentiment où « la parole abdique / entre blanchement dans l'ouvert ».
Chaque poème, empreint de l'humilité de l'homme face la démesure archaïque et intemporelle de ces paysages abrupts, dépose dans une brièveté nécessaire un verbe qui se dépouille de l'inessentiel pour laisser vibrer l'âpreté du sel océanique, de ces divinités sauvages, de ces ombres à la lisière de l'existant où la poésie circule sans traces, à même le roc, dans une « nuit première », « un absolu anonyme », pour rejoindre « Un solitaire en chacun de nous / En nous tous ce qui est seul ». Car « Au sein des solitudes / sont des cimes / haut-lieux vibratiles du réel ». -
Un réalisateur de génie - Ego Storm - se retire du monde avant la diffusion d'une trilogie qui révolutionne l'histoire du cinéma. Il s'installe dans des terres isolées et mentionne dans le dernier courrier qu'il laisse avant de disparaître le rôle qu'aura tenu Erland Solness dans sa vie. Mais qui est cet homme mystérieux ?
Pierre Cendors nous livre avec Archives du vent un texte aux pouvoirs étranges, hypnotiques, qui questionne la réalité de nos vies et la beauté du monde. Jamais l'auteur n'était allé aussi loin dans son oeuvre : « Mon histoire n'est pas un roman. Il ne s'agit pas plus d'un testament que d'une confession. C'est une formule talismanique pour sortir du monde sans en sortir, un blanc chamanique de la parole, quelque chose comme une aire de hors-jeu dans le grand jeu cosmique où se joue notre existence. » (Extrait de Archives du vent.)
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Le 21 décembre 2023, la Faculté des lettres de l'université Charles de Prague est la scène d'une terrible fusillade qui fera quinze victimes, dont fait partie l'assaillant David Kozák, qui se donne la mort.
À quelques pas du lieu du drame, et au même instant, l'écrivain et poète Pierre Cendors arpente les couloirs de la Villa Bílek, absorbé par l'une des oeuvres exposées, en laquelle se distinguent quinze personnages endeuillés, à peine esquissés dans l'immensité d'un paysage sauvage. Un gouffre artistique le laisse alors dans un grand saisissement après avoir ressenti, durant ce séjour pragois parcouru de très grands vents, une force puissante le traverser, à la lisière de prémonitions tout à la fois mystiques et lyriques.
De l'événement tragique, de la concomitance des événements, de cette expérience vertigineuse où se répondent les méditations et les faits les plus irrémédiables, l'auteur nous livre un témoignage sensible construit en trois moments - comme les trois temps d'un drame qui déborde le fait divers pour rejoindre les plus grandes questions sur la condition de l'homme, où se mêlent impressions et pensées du sentiment poétique. Ils constituent une réflexion profonde et vivante sur ce qui le déborde et parfois le divise. -
Villa San Remigio
Pierre Cendors, Laura Serani, Guidarini William
- Arnaud Bizalion
- Photographie D'Aujourd'Hui
- 17 Juin 2025
- 9782369802006
C'est ici le territoire sauvage de l'originel. La source du natal. La vraie connaissance commence à partir du noir. Dans un silence qui dit mieux ce qu'aucune parole ne peut faire entendre. Il arrive un moment dans l'existence où il est nécessaire de regarder l'ombre sous son visage. Comme une splendide apesanteur pénétrant toute chose. Ce nouveau chapitre est l'aventure d'une rencontre, agissant au milieu de mon existence comme une nouvelle naissance, marqueur de ma propre finitude. Mixant les procédés, moyen-format argentique, Polaroïd couleur, numérique, je questionne encore inlassablement les fissures de l'être, et la quête véritable. William Guidarini