Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Arlea
-
Mis à part tout ce qui relève de la futurologie (et en effet, comme toujours, quasi toutes les phrases régies par un verbe au futur annoncent des utopies dont nous avons eu, depuis la parution de ce libelle, le loisir de vérifier l'échec ou l'absurdité), ce petit texte demeure d'une force polémique étonnante, et l'on y trouve les habituels bons mots, les formules lapidaires et les paradoxes dont Oscar Wilde est coutumier. On peut aussi y puiser des épigraphes et des exergues pour des dizaines d'ouvrages, tant ses observations sont concises et
pertinentes (Partout où l'homme exerce une autorité, une autre lui résiste ; Il n'existe qu'une classe dans la société qui pense plus à l'argent que celle des riches, et c'est celle des pauvres; Tout ce qu'on peut dire d'un homme ne le souille pas : il est ce qu'il est ; La démocratie n'est que le matraquage du peuple par le peuple pour le peuple ; etc.
S'attaquant avec bonheur aux tyrannies qui depuis longtemps entravent l'homme, l'État, l'argent et la machine, Wilde fonde son espérance sur un christianisme mêlé de socialisme. Naïvement, il se montre convaincu que la disparition de la propriété privée mettra un terme aux crimes, aux vols et aux assassinats !
On a vu ce qu'il en était ! Mais surtout, et il est alors plus convaincant, l'esthète Oscar Wilde croit, pour ce qui concerne le progrès de l'homme, à la force de l'art, qu'il place au sommet de toutes les activités humaines.
-
en 1889, oscar wilde publie dans une revue londonienne l'esquisse biographique d'un personnage peu commun : thomas griffiths wainewright ( 1794-1847 ).
esthète, collectionneur, critique d'art et chroniqueur, ce dernier, ami de nombreux écrivains et poètes, fut une figure clé du londres littéraire des années 1820. mais c'était aussi un escroc, un faussaire, et un assassin qui avait la manie d'empoisonner ses proches après leur avoir fait souscrire une assurance-vie à son profit. cet esprit brillant et pervers, ainsi que sa chute soudaine ne pouvaient que fasciner oscar wilde, qui, quelques années plus tard, allait connaître lui aussi la prison et l'abandon.
ce texte est suivi d'une réflexion poignante de hugo von hofmannsthal, auteur de la lettre de lord chandos, mais aussi librettiste de richard strauss, sur le thème de la gloire et la déchéance d'un dandy au destin de paria.