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Olivier Dubouclez
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Valere novarina, la physique du drame
Olivier Dubouclez
- LES PRESSES DU REEL
- L'espace Litteraire
- 7 Septembre 2005
- 9782840661399
Singulière insurrection de la langue et de la dramaturgie, le théâtre de Valère Novarina s'est imposé en une vingtaine de pièces comme l'une des oeuvres les plus novatrices - et les plus drôles - de la littérature contemporaine.
De la chute de l'homme, l'oeuvre de Novarina offre un tableau captivant où s'entremêlent destructions de personnages, carambolages scéniques, énumérations vertigineuses et paroles de prophète. L'écrivain fonde sa comédie humaine sur une conception originale du drame : dépassant le simple constat de son état de crise, il l'ouvre, de L'Atelier volant à La Scène, à des référents nouveaux - le performing art ou l'esprit du cirque - pour lui assigner un modèle dynamique, visuellement opératoire, celui d'une « physique » qui travaille l'action théâtrale, les structures de la représentation, la création linguistique ou encore la fonction de l'acteur. Dramatisation obstinée qui s'impose à nous, lecteurs et spectateurs, comme un ressort nouveau de la comédie.
Ecrivain, peintre et dramaturge, Valère Novarina est né à Chêne-Bougeries (Suisse) en 1947.
Il étudie la littérature et la philosophie à la Sorbonne, veut devenir acteur mais y renonce rapidement. Il écrit depuis 1958 mais ne publie quà partir de 1978. En marge de ses travaux décriture, il développe peu à peu une activité graphique et picturale : dessins de personnages, puis peintures de décors lorsquil commence, à partir de 1986, à mettre en scène certains de ses ouvrages.
On distinguera, dans sa bibliographie, des oeuvres directement théâtrales : L'Atelier volant, Vous qui habitez le temps, L'Opérette imaginaire - et le « théâtre utopique », romans sur-dialogués, monologues à plusieurs voix, poésies en actes : Le Drame de la vie, Le Discours aux animaux, La Chair de l'homme - et enfin, les oeuvres « théoriques », qui explorent le corps de lacteur où l'espace et la parole se croisent dans le foyer respiratoire : Pour Louis de Funès, Pendant la matière, Devant la parole. Insaisissable et agissant, le langage y apparaît comme une figure de la matière. Ses textes sont une extraordinaire littérature où se renouvelle l'interrogation sur le mystère de l'existence humaine. Au vide et au silence auxquels se heurte l'homme, il répond par la richesse inouïe dune parole en expansion. Antique, médiéval, animal, contemporain, son langage semble arriver depuis la nuit des temps et vient défier les faux langages du monde d'aujourdhui.
Il a mis en scène sept de ses textes, a réalisé deux émissions pour l'Atelier de création radiophonique de France Culture, et à partir des années 80, intensifié ses activités de dessinateur et de peintre. En outre, il a réalisé plusieurs performances où il mêle actions, dessin, peinture, texte, et parfois musique ou vidéo.
L'oeuvre de Novarina est une oeuvre de poète qui apporte à la scène et à l'écriture de nouvelles notions : les mots sont des objets concrets, de la matière scientifique : l'auteur est écrit comme l'acteur est agi ; tout est affaire de souffles et d'énergies...
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Livre d'entretiens et journal de voyage, portfolio et carnet de notes, Paysage parlé rassemble six conversations menées in situ à Paris, Lausanne, Debrecen, Champigny-sur-Marne, Varallo et Trécoux de janvier 2009 à août 2010. Au fil d'un dialogue itinérant, faisant étape dans ces multiples lieux où l'écrivain vient s'affronter à la matière, Valère Novarina évoque avec Olivier Dubouclez les circonstances concrètes de son travail. C'est lorsque tout est encore à l'état natif, vacillant, que débute chaque entretien : on y découvre alors comment l'écriture et la mise en scène croissent dans un lieu donné, intime ou inconnu, qui résonne à travers tout le corps du langage.
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Dans les années quatre-vingt-dix, un jeune garçon des faubourgs d'Almería entame la périlleuse période de transition entre l'enfance et l'âge adulte. Confronté au deuil et au drame d'une fraternité impossible, il entre dans un univers fantastique, fait d'onirisme et de créatures inquiétantes, qui est aussi un chemin vers la littérature.
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Ce livre est né de la rencontre avec le basilic tel qu'il est décrit et parfois représenté dans les traités d'histoire naturelle du XVIIe siècle. Au contact de ce serpent mythique, que l'on dit capable de tuer à la seule force des yeux, c'est une histoire du regard qui a commencé à s'écrire, de ses effets les plus insensibles et les plus destructeurs, autrefois désignés par le terme de « fascination ». La frontière entre l'érudition et l'imaginaire a été aussitôt abolie : l'histoire du basilic s'est construite au fil d'observations savantes, de notes historiques et de rêveries mêlées ensemble. Des détails véridiques ont donné naissance à de grossiers mensonges. Des scènes hallucinatoires ont pris force de preuves. Le basilic est alors apparu pour ce qu'il est en chacun : un ennemi intime qui dévore la mémoire, paralyse toutes les facultés, introduit la mort dans le moindre désir. De la mélancolie de Louis Bertier aux théories télépathiques de Thomas Browne, du voyage de Zérah le Sabéen à l'agonie du pape Léon X, la falsification s'est imposée, toujours, comme l'unique moyen de revenir à soi-même.