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Nina Bunjevac
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"J'ai plongé mon coeur et mon âme dans ce projet qui est l'histoire la plus personnelle que je n'ai jamais racontée".
Nina Bunjevac. -
LE RETOUR DE NINA BUNJEVAC AVEC UNE OEUVRE COUP DE POING, UNE PLONGÉE TROUBLANTE DANS L'ESPRIT PERVERS D'UN DÉLINQUANT SEXUEL A la lumière d'études psychologiques contemporaines, l'auteure revisite le mythe antique de diane et actéon, pour évoquer la personnalité perverse des auteurs de viol et tenter, enfin, peut-être, de faire la paix avec sa propre expérience traumatisante. Un effort nécessaire et salutaire de comprendre ce qui se passe dans la tête de l'autre, l'assaillant, et une tentative radicale d'en finir avec les fantasmes et les idées fausses qui entourent le viol.
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1975. Peter Bunjevac, Serbe nationaliste exilé au Canada, vit à Toronto avec sa femme et leurs trois enfants. Il appartient à une organisation anti-communiste qui milite pour l'indépendance de la Serbie. Sa femme, soupçonnant la nature de ses activités militantes et craignant pour la sécurité des enfants, le persuade de la laisser partir passer des vacances avec les enfants chez ses parents, en Yougoslavie. Peter accepte mais, méfiant quant aux intentions réelles de sa compagne, exige que leur fils aîné, Petey, alors âgé de 7 ans, reste avec lui au Canada. Terrible « choix de Sophie » auquel se trouve alors confrontée la mère: abandonner l'un de ses enfants pour mettre les deux autres en sécurité, ou bien risquer la vie des trois. Elle décide de partir avec ses filles. Ce qui devait être un voyage de quinze jours deviendra un séjour de quinze ans, la famille demeurera séparée à jamais.Fatherland est un roman graphique exceptionnel, aux confluents de L'Art de voler pour la manière virtuose dont l'auteur fait se croiser et se répondre son histoire personnelle et la Grande Histoire, de Fun Home pour l'autobiographie féminine éblouissante et sombre.
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Dès la première page, on est frappé par la force du style de Nina Bunjevac : un noir et blanc expressif, réminiscences mêlées de l'expressionnisme d'un Robert Crumb et du pointillisme méticuleux d'un Drew Friedman. Peu de cases et beaucoup d'encre, d'où se dégage une atmosphère à nulle autre pareille. Les cinq contes qui constituent heartless sont noirs, cruels même, comme le revendique le titre, mais Nina Bunjevac réussit à dégager des réalités les plus dures et des situations les plus sordides, une poésie certaine et un humour franchement féroce et réjouissant. Dans cette galerie de personnages, volontiers grotesques, les femmes de Bunjevac, objectisées, maltraitées, souvent dociles souffrent, survivent, et prospèrent parfois, tandis que les hommes demeurent à l'arrière plan. Leurs émotions sont toujours au coeur du récit. Depuis cette perspective féminine, voire franchement féministe, Nina Bunjevac aborde de manière décalée les questions de l'immigration, du nationalisme ou de l'aliénation urbaine. On ressort frappé de ce livre à la voix unique, de ces histoires sombres et remuantes, comme d'un polar poisseux et terriblement attachant.