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Tchaikovski fut sa vie durant un infatigable épistolier ainsi qu'en témoigne sa surabondante correspondance riche de plus de cinq mille lettres répertoriées, le plus souvent fort circonstanciées. On y découvre une mine de renseignements passionnants tant sur lui-même et sa manière de composer, que sur ses confrères, ses opinions politiques, philosophiques, religieuses, littéraires et musicales.L'immensité de cet héritage épistolaire, que sont venus étayer des extraits de ses journaux personnels ainsi que certains de ses articles musicaux parus dans la presse de l'époque, imposait une sélection judicieuse, organisée ici selon une approche thématique.L'enfant s'y manifeste à partir de lettres et poèmes écrits directement en français, témoignage touchant de l'imprégnation de notre culture dès son plus jeune âge avant de laisser place à l'homme privé, au compositeur, au critique, au professeur ou à l'amateur d'art et de lettres.Ces écrits révèlent l'étendue de la culture de Tchaikovski, sa curiosité inlassable, son goût des voyages, son besoin de s'exprimer sur les sujets les plus profonds, son étonnante attention à ses correspondants, son extrême lucidité sur lui-même et sur les autres, sa facilité aussi à parler de lui à l'occasion de moments cruciaux ou simplement anecdotiques de son existence.Il en ressort un autoportrait sans fard, dépourvu de complaisance, d'une personnalité très riche, autrement complexe et intéressante que l'image excessivement sentimentale que l'on s'est souvent complu à donner de lui.André Lischke qui a assuré le choix, la présentation et la traduction de ces écrits est l'auteur d'une importante monographie consacrée à Tchaikovski, saluée unanimement par la critique et couronnée par quatre grands prix (Académie Charles Cros, Académie de Beaux-Arts " prix Kastner-Boursault ", Prix des Muses, Prix de la critique musicale).
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En 1858, parvenu au soir de sa vie, le noble vénitien Carlo Altoviti entreprend la rédaction de ses mémoires. Il retrace ainsi parallèlement sa propre existence et l'histoire de l'Italie, de la fin du XVIIIe siècle jusqu'en 1855, au seuil de l'unité du royaume. Enfant illégitime recueilli par sa tante dans le grand château de Fratta, le petit Carlino observe, de l'immense et mystérieuse cuisine où on l'a relégué, le monde qui l'entoure. Peu à peu, l'enfant va se constituer une personnalité puis se gagner une place dans la société. La dernière fille du hobereau, Pisana, mélange de tendresse et de tyrannie enfantines, devient bientôt sa plus proche amie et l'élue de son coeur. Le récit de ce grand amour, paradoxal et déconcertant, est le fil conducteur de cette oeuvre foisonnante, truffée de personnages et de coups de théâtre, qui relate l'agonie de Venise, l'invasion napoléonienne, les éphémères républiques soeurs et leur effondrement, puis, alors que l'Autriche domine tout le nord de la péninsule, les premiers combats pour le Risorgimento.
Vif et alerte, ce roman de formation aux tonalités picaresques a obtenu en Italie un succès jamais démenti. -
En 1875-1876, alors que les Bulgares vivent depuis plusieurs siècles sous la coupe ottomane, des patriotes sillonnent le pays pour répandre les étincelles de l'insurrection et souffler sur les braises du soulèvement. Mais secouer l'indolence et vaincre les réticences d'un peuple qui doit faire l'apprentissage de la liberté n'est pas chose aisée.
C'est sur fond de l'insurrection bulgare manquée de 1876 qu'Ivan Vazov nous conte les aventures d'un héros imaginaire, Boïtcho Ognianov. Doté d'une volonté de fer et d'une foi en la Bulgarie inébranlable, celui-ci est soutenu dans sa tâche titanesque par l'amour de Rada, une jeune fille dont la vertu égale la beauté. Embuscades, intrigues et trahisons, coups du destin, évasions et combats émaillent le récit, tenant en haleine le lecteur jusqu'au dénouement final.
La plume nostalgique d'Ivan Vazov, en exil en Russie lorsqu'il écrivit Sous le joug, dresse un captivant portrait de la Bulgarie à la veille de son basculement dans la modernité, et en fait le personnage principal de cette oeuvre considérée comme le chef-d'oeuvre de la littérature romanesque bulgare. -
Dans la première des treize nouvelles qui composent ce recueil, l'intrusion du téléphone portable dans notre vie prend des allures étranges, voire inquiétantes.
Ailleurs, on perçoit l'écho des voyages du narrateur (aux Etats-Unis, dans un pays Balte, ou encore en Egypte), ruais aussi de rencontres curieuses en Allemagne. Les relations amoureuses, le travail, le temps qui passe sont évoqués claies ces textes où 1'on retrouve avec plaisir l'art avec lequel Ingo Schulze fait surgir l'étrange au cour du banal quotidien. Paru en 2007 en Allemagne, cet ouvrage y a valu à son auteur une des plus importantes distinctions littéraires: le prix de la Noire du livre de Leipzig.
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Au coeur de Leningrad redevenue Saint-Pétersbourg, trente-trois récits formant entre eux un véritable kaléidoscope rendent compte de la vie quotidienne après le délitement du régime soviétique.Pour saisir l'extraordinaire chaos, Ingo Schulze recourt à une grande variété de genres littéraires, du tableau intimiste au conte fantastique, du roman noir au tableau de genre. Et c'est une galerie de personnages les plus divers (trafiquants, nostalgiques de l'ancien régime, gangsters, artistes, gens du peuple) qu'il met en scène sur fond de société privée de repères, mais où la « sainte Russie » peu à peu resurgit dans l'inconscient des acteurs.Les différents épisodes de ce livre racontent une ville qui a fasciné des générations d'écrivains, d'artistes, de musiciens, une ville où l'histoire jaillit de chaque bouche d'égout et recouvre chaque mur d'une subtile patine. Mais en dépit de cette splendeur passée, grâce à elle peut-être, cette ville, Piter, offre une surface de projection idéale à l'imagination littéraire d'Ingo Schulze, cette voix si singulière de la littérature allemande contemporaine.Ingo Schulze est né à Dresde en 1962. 33 moments de bonheur est son premier livre, paru en 1995 et récompensé par plusieurs prix littéraires. Il est également l'auteur d'Histoires sans gravité (Fayard, 1999).Illustration de couverture : Nina Rothfos et Patrick Gabler / Photographie : Dieter Matthes. Photogravure MCP.
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Des anges sur la pointe d'une aiguille
Droujnikov-I
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 19 Janvier 2005
- 9782213623139
A la fin du mois de février 1969, Igor Makartsev, rédacteur en chef très en vue de la Pravda des travailleurs, s'effondre devant le Kremlin, victime d'un infarctus. A l'origine de ce malaise, un samizdat, déposé par un inconnu sur son bureau, dont la lecture ébranle sa foi dans l'idéologie soviétique et dont la possession le plonge dans les affres de l'angoisse. Pendant sa convalescence, les rênes du journal sont reprises d'une main de fer par un certain Iagoubov, émissaire du KGB, qui entend assainir l'entreprise. Malgré ce raidissement, le manuscrit interdit continue de passer de mains en mains : Iakov Rappoport, vieil homme cynique, rescapé du Goulag et paradoxalement auteur de la propagande du journal, cherche à étouffer l'affaire ; la jeune Nadia Sirotkina, fille d'un général du KGB s'enflamme et s'éprend d'Ivlev, intellectuel passé de la confiance aveugle dans le système à une activité clandestine de dissident. Au sein de la rédaction, les tensions s'exacerbent tandis que chaque parole, chaque geste est retenu contre son auteur.
Ecrit dans le sillage du printemps de Prague, et d'abord diffusé sous forme de samizdat, ce roman montre comment l'URSS, à peine délivrée de la tyrannie stalinienne, se trouve progressivement soumise à l'autorité du KGB, hydre avide de pouvoir absolu. Fourmillant de personnages hauts en couleur et d'anecdotes où perce l'humour noir soviétique, ce « livre essentiel » selon Soljénitsyne, recrée, dans une structure originale, l'atmosphère de l'époque brejnévienne. -
" Trois douloureuses périodes de troubles d'une pareille ampleur _ celle du XVIIe siècle, celle de l'année dix-sept et celle d'aujourd'hui _ ne peuvent pas être un hasard. Elles sont la conséquence de vices fonciers de notre Etat et de notre esprit. Si nous avons gaspillé quatre siècles durant la force de notre peuple pour d'inutiles objets extérieurs et si, en 1917, nous avons pu nous laisser entraîner aussi aveuglément par de grossiers appels au pillage et à la désertion, _ l'heure de payer a fini quand même par arriver? La pitoyable situation d'aujourd'hui, notre histoire l'avait accumulée peu à peu en nous?Nous voici donc arrivés au fond, à la Grande Catastrophe Russe des années 90 du XXe siècle...... En cette fin du XXe siècle, le " problème russe " se pose sans ambiguïté: notre peuple va-t-il être ou ne pas être? La terre tout entière est parcourue par une vague de plat et vulgaire nivellement des cultures, des traditions, des nationalités, des caractères. Nombreux sont pourtant ceux qui tiennent le choc sans vaciller et même avec fierté. Mais nous n'en faisons pas partie... Et, si cela continue, on peut craindre que, dans un siècle, il ne faille rayer des dictionnaires le mot " russe "... "A.S.
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Les personnages qui traversent ces vingt-neuf séquences de la vie ordinaire à Altenburg, petite ville de Thuringe, sont de simples citoyens de l'ancienne RDA, pour la plupart ni partisans ni adversaires de l'ancien régime. Les voici au jour le jour après la réunification, confrontés aux péripéties du quotidien, à ces petits événements sans gravité apparente, qui révèlent pourtant le bouleversement d'un univers.
"Pour moi, la littérature consiste à voir le monde dans une goutte d'eau", écrit Hugo Schulze. D'où sa prédilection pour l'incident minuscule, l'attention portée au détail, ce sens du tragi-comique, ce style laconique qui sonne comme un hommage à la short story américaine, à Richard Ford et raymond Carver notamment.
Ingo Schulze est né à Dresde en 1962. Histoire sans gravité, best-seller outre-Rhin, est son deuxième roman, après 33 instants de bonheur, paru en 1995 et récompensé par plusieurs prix littéraires.
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Quand la télévision explore le temps : L'histoire au petit écran
Veyrat-Masson I.
- Fayard
- 7 Juin 2000
- 9782213605951
II est clair que l'imaginaire historique d'un Français de l'an 2000 doit davantage à la télévision des années 50 à 80 qu'au « petit Lavisse » ou au Malet et Isaac. Decaux, Castelot, Lorenzi, Jammot... La caméra explore le temps, Jacquou le Croquant, Holocauste, Les Grandes Batailles, Les Cathares... La plupart des grands noms et des titres phares qui jalonnent dans les mémoires la marche triomphale du nouveau média ont partie liée avec l'histoire.
En mettant Alexandre Dumas, Balzac ou Duby en images, en présentant des archives filmées (par exemple celles qui ont révélé la Shoah aux générations nées après guerre), en produisant des dramatiques, en donnant à des chercheurs de métier l'occasion d'apparaître à l'écran et en incitant des journalistes à se tourner vers les temps anciens, en ouvrant des débats sur des événements ou des périodes controversés, voire douloureux, la télévision a éveillé la conscience historique d'une large fraction du public.
Mais l'a-t-elle fait durablement? C'est moins sûr et là gît le paradoxe. Quand à une télévision de l'offre, volontariste, s'est substituée une télévision de la demande, avide d'audience, l'histoire a perdu une part du terrain si glorieusement conquis. Les chaînes ont-elles seulement pris acte d'une désaffection due au recul de la discipline dans l'enseignement et au dépérissement du sentiment national? Faut-il invoquer la politique des responsables des programmes, ou bien le média est-il par nature incompatible avec l'évocation du passé?
Isabelle Veyrat-Masson, chargée de recherche au CNRS, historienne et sociologue des médias, interroge l'histoire de la télévision sur la longue durée en posant des questions aussi brûlantes que mal résolues. Parmi celles-ci : quel est le rôle de l'histoire et surtout de la télévision dans la société ; quelles sont leurs fonctions et leur influence sur les esprits ? Appuyée sur un large corpus d'archives inédites et sur une ample collecte de témoignages oraux, cette étude propose un certain nombre de réponses éloignées des stéréotypes. -
Legendes de la rue potapov
Emelianova-Kovovoi-I
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 2 Octobre 2002
- 9782213613734
Une rue de Moscou, à vingt minutes du centre : c'est l'adresse de l'appartement où une petite fille de neuf ans a pour la première fois vu la silhouette du poète russe Boris Pasternak, lié à sa mère Olga Ivinskaïa par le grand amour que le monde entier allait partager en lisant Le Docteur Jivago. Là vont commencer les péripéties dramatiques qui suivront la publication du roman en Occident. La petite fille d'hier, à peine sortie de l'adolescence, y sera mêlée de très près. Arrêtées après la mort du poète, la mère et la fille passeront plusieurs années au Goulag.D'autres destins légendaires vont croiser ceux d'Olga Ivinskaïa et de sa fille Irina : celui de l'opiniâtre Ariadna Efron, la fille de Marina Tsvétaïéva, récompensée par quinze ans de camp après son retour d'émigration par enthousiasme prosoviétique ; celui de l'écrivain Varlam Chalamov, dont les Récits de la Kolyma ont gravé à jamais dans la prose russe toute l'horreur glacée de l'enfer sibérien. Autant de légendes qui s'ordonnent autour de celle du grand poète à qui les unit une commune ferveur.L'une des images les plus fortes de ce livre nous montre les femmes baptistes persécutées sous le « libéral » Khrouchtchev : Irina Emélianova les a côtoyées pendant son séjour au camp de travail de Taïchet, et nous dit son admiration pour leur foi joyeuse et sereine.Ce livre a connu un franc succès en Russie, sans doute parce que les épreuves vécues y sont racontées avec une sorte de légèreté : les grandes figures que l'auteur a croisées, en tout premier lieu sa mère, sont évoquées avec une admiration mêlée de tendresse et d'humour.Irina Emélianova a fait ses études à l'Institut de littérature mondiale de Moscou. Elle vit aujourd'hui à Paris, où elle a enseigné le russe à la Sorbonne.Traduit du russe par Gérard Abensour.
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Pendant plus de dix ans, au sein du pôle financier à Paris, Isabelle Prévost-Desprez a lutté contre le blanchiment d'argent, la confusion de l'argent public et des intérêts privés, a fait la chasse aux rétro-commissions dans les grands contrats internationaux. Elle s'est, chaque fois, heurtée aux lobbies et aux réseaux du pouvoir politique et économique. Elle a instruit de lourds dossiers, notamment la banque Rivaud, les affaires de la Société générale, Khalifa, l'Angolagate, mais aussi des dossiers politico-immobiliers comme la COGEDIM, politico-mafieux comme le financement de la campagne de Charles Pasqua par ses amis casinotiers corses... Dans son cabinet ont défilé les misérables et les puissants, parmi lesquels Daniel Bouton, alors patron de la Société générale, Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Jean-Christophe Mitterrand.
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Nos contemporains ont une prédilection pour l'art médiéval et enparticulier pour l'art roman. Mais cet art roman que nous voyons autourde nous et que les médias nous montrent sans cesse n'est pas toujourscelui de la vie quotidienne des gens du Moyen Âge. Fruit de restaurationssuccessives, de l'évolution de la recherche et des fluctuations du goût,notre vision n'est au fond qu'une construction intellectuelle qui repose sur des mythes romantiques, des connaissances partielles et desrestitutions délibérées qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'étude de l'art.
C'est à bon droit que ce livre au titre provocateur évoque les multiplescourants qui ont contribué à « inventer » l'art roman, qu'il dénonce demultiples erreurs historiographiques et dégage les aspects de la personnalitédu véritable « art roman ».
Xavier Barral i Altet, médiéviste de renommée internationale dontles ouvrages sont traduits dans de nombreuses langues, tranche sur denombreuses questions controversées, comme la célébrité des artistes, laplace de la femme dans l'univers misogyne de l'époque, la polychromiedes édifices, la surenchère des pèlerinages ou l'importance de l'or dans lacréation. La « laideur » de l'art roman contrasterait-elle avec la « beauté »d'un art gothique qui a inventé l'église de verre et a mis en place la théologiede la lumière ? En dessillant nos yeux blasés, l'auteur nous convieà une véritable redécouverte. -
Ce qui ne se dit pas: une fracture identitaire ébranle le fragile équilibre de la nation, héritière d'une vieille histoire partagée. Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins. Si rien ne vient rapidement mettre fin au processus de déculturation et de défrancisation enclenchée par une école amnésique et un multiculturalisme impensé, la France risque, avant la fin de ce siècle, de n'être plus qu'un Etat additionnant des communautés claquemurées, désunies, voire hostiles. Le glacial Hexagone a déjà remplacé la douce France dans le vocabulaire journalistique. L'amenuisement du sentiment national donne prise aux exigences identitaires des minorités et, singulièrement, aux surenchères de l'islam politique qui cherche à tirer profit du déracinement de l 'immigration musulmane. Un séparatisme ethnique apparaît déjà ici et là. Il cherche à opposer les "Souchiens", c'est ainsi que les "Indigènes de la République " nomment les "Français de souche", aux "Franciens", ces nouveaux compatriotes dont certains estiment qu'une carte d'identité française suffit à valoir identité française. Si l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République doit beaucoup à son discours sur l'identité nationale, le problème soulevé attend toujours ses solutions. Elles sont pourtant à portée de main. Seule une adhésion sans failles à l'esprit des Lumières permettra à notre pays de rester ouvert et solidaire.
Ivan Rioufol est l'auteur du Bloc-notes du Figaro. -
Dans la première moitié du XVIe siècle, les Turcs, qui ont déjà conquis Budapest et un tiers de l'Europe, sont sur le point de s'emparer de Vienne. Leur puissance militaire, leur mode de vie et leur religion inspirent la crainte, parfois la terreur chez de nombreux Européens. Un demi-millénaire plus tard, en ce début du XXIe siècle, la Turquie, candidate à l'Union européenne, suscite à nouveau la peur et souvent un rejet violent en Europe occidentale.
Beaucoup d'Européens ignorent l'histoire étonnante de ce grand pays qui a abrité jusqu'en 1453 l'empire byzantin, premier empire chrétien, avant que les Ottomans ne prennent Constantinople et commencent à narguer le Saint empire romain germanique en occupant une bonne partie de l'Europe.
Enfant illégitime né en 1521 au coeur de la Flandre, alors la région la plus riche du monde, Auger Ghiselin de Busbecq parvient, grâce à ses dons multiples et après avoir été légitimé par Charles Quint, à représenter l'Empire des Habsbourg auprès de Soliman le Magnifique. Si ses talents de diplomate lui permettent de calmer le jeu en Europe centrale, où Turcs et Autrichiens se font face, Busbecq reste surtout connu pour sa description amusante et originale de la société turque au moment où l'Empire ottoman est à son apogée. La discipline, la propreté et, surtout, la priorité donnée au mérite sont quelques-unes des qualités turques auxquelles Busbecq rend d'autant plus volontiers hommage qu'elles sont presque inconnues en Europe occidentale au XVIe siècle. Au-delà de la Turquie, l'oeuvre de Busbecq est un témoignage incomparable sur une période charnière de l'histoire de l'Europe marquée par la Renaissance, la découverte du Nouveau Monde, la Réforme et les ambitions ottomanes.
Auteur :
Journaliste à l'Agence France Presse, Ignace Dalle a passé de nombreuses années en poste dans le monde arabe, notamment au Liban, en Egypte et au Maroc. De 1992 à 1996, il est directeur du bureau de l'AFP à Rabat. Diplômé de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille et d'Etudes arabes de l'Université Saint Joseph de Beyrouth, il a publié plusieurs livres sur cette partie du monde. -
A la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d'habitants : un tiers de Juifs, deux tiers d'Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux Etats : l'un doit être presque exclusivement peuplé d'Arabes ; dans l'autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires.
Un an plus tard, c'est un Etat à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800 000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d'Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières.
A en croire l'historiographie israélienne traditionnelle, cette situation serait la résultante imprévisible, involontaire, des aléas d'un conflit armé : la « première guerre israélo-arabe ». Mais Ilan Pappe en donne ici une explication bien différente. A l'aide de documents d'archives, de journaux personnels, de témoignages directs, il reconstitue en détail ce qui s'est vraiment passé à la fin de 1947 et en 1948, ville par ville, village par village. Apparaît alors une entreprise délibérée, systématique, d'expulsion et de destruction : un « nettoyage ethnique » de la Palestine.
En quelques mois, forts de leur supériorité militaire, de leur accord secret avec le roi de Jordanie, de la passivité complice des soldats britanniques et de l'impéritie de l'ONU, les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le « transfert », par la violence et l'intimidation, d'une population arabe plutôt pacifique, sans défense, abandonnée de tous.
A la veille du soixantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, ce livre passionnant vient rappeler que la résolution du problème des réfugiés doit être la pierre angulaire de toute tentative de paix dans la région.
Ilan Pappe est l'un des « nouveaux historiens » israéliens, connu pour sa critique des politiques d'Israël à l'égard des Palestiniens. Parmi ses ouvrages traduits en français : La Guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe (La Fabrique, 2000), et Une terre pour deux peuples. Histoire de la Palestine moderne (Fayard, 2004).
Traduit de l'anglais par Paul Chemla. -
Après un rappel de l'histoire de la Palestine au XIXe siècle, Ilan Pappe retrace les événements qui ont conduit à la création de l'État d'Israël en 1948, puis aux guerres et conflits qui ont déchiré l'ensemble du Proche-Orient et se poursuivent encore aujourd'hui malgré les efforts de paix. Mais, au-delà d'une histoire événementielle, c'est le peuple même qu'il place au coeur de son récit.
La lecture de l'ouvrage d'Ilan Pappe permet de se faire une image beaucoup plus concrète des enjeux qui opposent Israéliens et Palestiniens, et de comprendre très clairement les nombreux obstacles, historiques, humains, religieux et politiques, qui rendent bien fragiles les tentatives de paix.