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Jean luc Marty
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« La tornade nous déporte vers le haut du boulevard. [...] La fille s'est arrêtée. Elle fixe un point invisible. J'essaye de regarder où porte son regard. Et je finis par voir, moi aussi, l'impossible. D'abord un pan de brume qui avance vers nous, immense, détaché du ciel ou de la mer. Ensuite, émergeant de celui-ci, une passerelle vide de navire, un château arrière tous feux éteints, une chaloupe bien à poste sous ses portiques, une poupe énorme qui traîne une amarre rompue, enfin le beuglement d'une cloche, impuissante. L'incroyable, c'est que l'ensemble continue d'avancer dans notre direction, comme s'il n'y avait plus de rempart entre lui et nous. Je croche dans l'imper à mes côtés, le tire de toutes mes forces en arrière. C'est à peine si l'on entend le fracas des pontons brisés lorsque le cargo s'écrase contre le terre-plein. Nous pourrions enfin nous parler. On se contente de suivre le cul du navire se lever au ralenti sur la jetée de terre, l'amorce de sa lente gîte sur tribord, puis plus rien. Il est échoué pour de bon. La rive pour la Petite Côte est bloquée. »
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Dans un village de pêcheurs du Nordeste brésilien, Antoine Delacourt attend Everton qui le guidera dans le Sertão, une région de l'intérieur du pays. Rescapé d'un tremblement de terre en Asie, Antoine ne se défait pas des morts, de leurs regards... Une fin d'après-midi, il aperçoit une femme sur la dune, côté mer de la maison. Louise Fabre n'a pas rejoint son fils et son mari à São Paulo. Simple fugue ? Rupture ? Quant à Everton Dos Santos, il espère de ce travail de guide qu'il sauve sa famille de la faim. A priori, rien ne relie ces trois personnages qui se retrouveront, à bord d'un pick-up, à traverser une terre vouée à la malédiction des sécheresses.
Dans Être, tellement, se révèlent des deuils inattendus, le mystère amoureux, mais aussi la mémoire tragique du Sertão. Un roman qui libère, dans un même souffle littéraire, le difficile mouvement vers l'Autre et la renaissance des êtres à eux-mêmes. -
À trente ans, il quitte le Brésil de son exil pour revenir dans la ville portuaire de son enfance. Ce fils toujours lointain rejoint sa mère gravement malade. Sur le chemin du retour, de nuit, il prend en stop Karmel, jeune femme à la trouble beauté et aux propos décousus. Il la retrouvera plus tard, sur ce rivage étranger à celui de sa jeunesse qui lui a jadis enlevé son père, marin pêcheur. Un amour douloureux et un même éblouissement uniront ces deux êtres confrontés à leur propre histoire. Un roman profondément émouvant sur l'ailleurs que chacun porte en soi.
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Un garçon d'après-guerre
Jean-Luc Marty
- Mialet Barrault
- Litterature Francaise
- 15 Janvier 2025
- 9782080420657
Dans ce roman à l'écriture intense et vibrante, Jean-Luc Marty interroge le temps complexe de l'après-guerre. L'emprise des violences vécues ne disparaît pas une fois la paix retrouvée, ni au cours des années. Elle a provoqué l'absence du père du narrateur, les condamnant à une ignorance l'un de l'autre qui ne paraît jamais les affecter. Et pourtant... il suffira, une quarantaine d'années plus tard, que le fils soit confronté par hasard à une photographie de son père dans le maquis, armé d'un pistolet-mitrailleur, pour que l'envie de lever les silences s'impose. Il lui faudra pour cela effectuer un voyage pas comme les autres.
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Paul, le Tahitien, débarque en métropole pour continuer ses études de géographie. L'ami qui a promis de l'héberger n'est pas à l'aéroport mais a envoyé un proche qui le conduit dans une cité de banlieue. Paul s'était imaginé habiter Paris. À Tahiti, sa mère lui a confié une enveloppe contenant un mystérieux livre de bord, comme on en trouve sur les bateaux. Paul doit le remettre à une jeune fille qu'il ne connaît pas. Elle s'appelle Virginie. Âgée de vingt-cinq ans, elle vient d'être engagée à la Hub Media Corporation en tant que journaliste stagiaire. Chaque matin, elle rejoint un gigantesque immeuble de verre dans une banlieue de la capitale. Paul n'est pas censé la rencontrer, juste déposer le paquet à l'accueil de l'entreprise de presse. Mais il est curieux de voir à qui on remettra l'enveloppe. Ni l'un ni l'autre ne se doutent que le livre de bord se transforme en journal intime. Celui d'un homme qui a joué un rôle dans leur existence, à des moments différents. Tout comme ils ne savent pas encore que leur vie va enfin leur appartenir, au bout d'une longue spirale de confusion et d'errance sur les rives d'un fleuve, comme une promesse de mer.
Au-delà d'une chronique amoureuse entre deux jeunes gens, Jean-Luc Marty dresse le portrait de deux mondes clos. Ceux de la cité et de l'entreprise. La première abrite tous les peuples du monde, avec ses vies de palier, ses solidarités, ses faits divers. Et Paul, le Tahitien, y accomplit le voyage que les " Français de souche " ne feront pas. Dans l'entreprise, l'économie mondialisée transforme les métiers et la presse n'y échappe pas. Virginie peine à accumuler les dépêches et à nourrir le buzz pour un vague projet de Web magazine, dans un bureau aussi anonyme qu'une cellule.
On assiste tout au long de ce livre à la mise en miroir d'univers qui se frôlent sans se rencontrer. La Mer à courir est aussi l'occasion pour l'auteur d'entrer en résonance avec une mélancolie contemporaine, en s'affirmant comme un écrivain d'aujourd'hui, porté par une écriture qui ne lâche rien, ni l'épaisseur du réel ni la poésie.
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Un voyage à Cuba - une île morte de faim à l'ombre d'une révolution datant du siècle dernier, une île en attente d'un lendemain qui tarde.
Depuis l'âge de dix ans, Enrique n'a plus de contact avec Cuba, son île natale. Résidant à Miami, il est donc surpris de recevoir une lettre d'un frère dont il ignorait l'existence, lui apprenant la disparition de leur père, mort dans l'incendie d'un hangar dont il était le gardien. Imprudence ? Incendie criminel ? En décidant de revenir à Cuba, afin d'en avoir le coeur net, Enrique va découvrir un monde oublié : celui des quartiers noirs de Santiago et de la Havane où les rumeurs tournent à la vitesse du soleil, alimentant les chants des rumbas...
Loin de tout pathos et des images convenues, un voyage pour le héros aux sources de racines que sa peau blanche ne laissait pas entrevoir.
Peu à peu, l'histoire derrière laquelle court Enrique va aussi croiser celle d'un marin japonais disparu il y a vingt ans, les amours contrariées d'Oreste le Noir et de Zen la " claire de peau ", l'histoire du Baron, grand danseur de rumba, et de son frère au destin tragique...
Un voyage en musique.
Comme dans la rumba cubaine, les voix des différents protagonistes se mêlent et se répondent, donnant forme au roman. " La rumba, c'est comme la vie, ça ressasse... " écrit Jean-Luc Marty. Alors, chacun à leur tour, tous les personnages du livre, Enrique, Oreste, Zen, Sixto Naral, Mercedes, Cham, Teresa, le Baron, Jesus... prennent le chorus d'une histoire qui, pour être commune, n'en demeure pas moins différente selon qui l'entonne.
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Avec ce livre aux allures d'autobiographie poétique, Jean-Luc Marty retrace le voyage intérieur qui l'a conduit au plus intime de son être, là où prennent naissance les pulsations du coeur et le mouvement du corps. Ayant longtemps vécu à Lorient, Jean-Luc Marty s'est toujours senti proche de son univers portuaire. Un port avec ses quais où l'on se tient debout face à la mer, prêt au départ ou à l'accueil. Autrefois, il fallait partir pour rencontrer les autres, aujourd'hui, ils sont ici, parmi nous, multiples et singuliers. On peut les affronter, les combattre, les bannir ou tenter l'ouverture, la curiosité, l'échange. Les deux mouvements sont possibles : la guerre ou la danse. Jean-Luc Marty a choisi. Il le dit, il l'écrit, il le chante dans ces textes inspirés où s'exprime sa connaissance profonde et charnelle de l'extraordinaire et magnifique diversité des êtres et des peuples.
Auteur de la préface de ce recueil, l'écrivain Gilles Lapouge voit en Jean-Luc Marty un " homme dansant et amoureux du flou (.) cherchant l'aventure dans la banlieue des phrases (.) à travers une parole forte, tragique, urgente (.) des cascades d'images, de la beauté, de la poésie, en somme. "
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Le retour de la bête
Jean-Luc Marcastel, Cécile Marty, Lionel Marty
- Pocket Jeunesse
- Pocket Jeunesse Hors Collection
- 25 Janvier 2024
- 9782266337670
Mêlant la sombre période de la France occupée aux histoires de la Bête du Gévaudan, Jean-Luc Marcastel démontre avec talent que les monstres ne sont pas toujours des légendes.
Il l'a entendue. Il dit même qu'il l'a vue, avec ses petits yeux méchants. Mais, au village, tout le monde sait que le père Gustave boit un peu trop. Alors, son histoire à dormir debout, qui ravive le souvenir de la fameuse Bête du Gévaudan, elle ne me fait pas peur, enfin presque pas... Et puis j'ai un problème plus urgent à traiter : organiser l'évasion de mon meilleur ami, Maurice, qui a été arrêté par des SS. Comment moi et ma bande de copains, qu'une simple bête imaginaire effraie, pourrions-nous mettre en déroute les soldats allemands ?