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Prix
Hugo Claus
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La route de la chapelle
Louis-Paul Boon
- Les Éditions Noir sur Blanc
- La Bibliothèque De Dimitri
- 7 Avril 2022
- 9782882506542
Roman éclaté, accumulation de récits et de constatations désabusées sur le xxe siècle, où court, tel un fil conducteur, l'histoire de la petite Ondine, une jeune fille pauvre qui utilise ses charmes pour gravir les échelons de la société, La Route de la chapelle est le chef-d'oeuvre de Louis Paul Boon. À sa sortie, ce roman a suscité de nombreuses controverses, dues autant à sa forme chaotique qu'à son contenu virulent vis-à-vis de l'Église et de l'État. L'auteur y mêle la critique sociale à des récits revisités du Roman de Renart et à ses expériences personnelles.
« Dans la volière de la littérature flamande, on trouve toutes sortes d'oiseaux, en majorité des pigeons domestiques, quelques paons hâbleurs, çà et là un petit coq de bruyère timide comme un poète, et chacun d'eux chante, hélas, son propre couplet et pond ses propres oeufs. Le merle blanc de cette basse-cour est Louis Paul Boon. Il est notre écrivain le plus important, la source la plus généreuse de la littérature flamande, une source qui a crevassé le champ infatué de notre art d'écrire [...]. » (Hugo Claus)
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Lire Cruel bonheur, c'est accepter de se brûler au feu d'une écriture possédant une étonnante intensité picturale et musicale, capable d'adopter tous les registres, du plus précieux au plus brutal.
Une écriture toujours concrète et sensuelle, forte et virile.
Tout bonheur, dit Hugo Claus, peut être cruel. C'est pourquoi il oppose à notre monde, qu'il ressent comme foncièrement défectueux mais dans lequel il vit avec passion, tantôt le cri d'un âpre refus, tantôt les armes de l'humour et de la dérision.
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Ce soir, Mira, la belle entraîneuse du bar Mimosa, qui met les hommes dans sa poche, la reine de la roue de Courtrai, ne vendra pas son corps. Une fille du bar voisin a été retrouvée assassinée. Georges, souteneur et amant de Mira, est contrarié. Mimi, la mère de Mira et patronne du Mimosa, se confie à son chien empaillé tandis que PJ et Frans mènent l'enquête.
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Un village flamand, à deux pas d'une ville provinciale. Un petit garçon à l'imagination fertile s'identifie tantôt au poisson-épée, terreur des mers, tantôt au redoutable cow-boy Clint Eastwood, mais surtout à Jésus-Christ, dont il répète inlassablement, une lourde croix sur le dos, l'ascension du Golgotha, « comme à la télé ». Autour de lui, une maman qui s'ennuie sans homme à la campagne, une grand-mère insupportable, un ivrogne sympathique mais qui porte un lourd secret, un instituteur poète incompris, une demoiselle exaltée qui a entrepris de convertir en secret le garçon. En outre, quelque part un drame s'est produit, qui justifie l'entrée en scène d'un gros commissaire neurasthénique à la voix fluette.
Il enquête. Certaines choses éveillent des échos de l'inoubliable Chagrin des Belges : les rapports du petit garçon trop imaginatif avec sa jolie mère qu'il juge futile, la découverte de la religion par l'enfant à travers des mots et des formules qu'il ne comprend que superficiellement. On y retrouve également l'incomparable talent qu'a Hugo Claus (1929-2008) de nous plonger dans l'atmosphère de la province flamande, avec ses mesquineries et avec sa sensualité mal dissimulée malgré les contraintes morales et la pression sociale.
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Pendant une chasse aux canards chez les Metziers, un employé tue le chef de famille. Longtemps après, l'arrivée d'un soldat américain bouleverse les liens mystérieux qui unissaient les personnages, provoquant une seconde chasse aux canards, dont la victime n'est pas celle que l'on attendait.
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Au fil de ces trois récits, les fidèles de Claus retrouveront les thèmes les plus marquants de son oeuvre : l'obsession religieuse dans La Tentation, les difficiles relations familiales et les questions oedipiennes dans Le Dernier Lit et le rêve dans sa version surréaliste dans Une somnambulation et, comme toujours, l'oppression haineuse de la société bourgeoise sur l'individu non conforme.
Le tout est assorti de l'humour cruel et de la manière grotesque qui sont la marque de fabrique de l'auteur. C'est sans doute sa publication la plus magistrale depuis le retentissant succès du Chagrin des Belges.
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Poète, et poète avant tout, romancier, dramaturge mais aussi cinéaste, scénariste, peintre.
Hugo Claus, né a Bruges en 1929, est un des grands écrivains de notre époque. Ce recueil propose un ample choix effectué dans son oeuvre poétique, telle qu'elle s'est développée sans interruption de 1948 à nos jours. Offrant une variété de registres qui n'a cessé de s'enrichir au fil des années, l'écriture poétique de Claus reste toujours concrète et sensuelle, forte, virile. Elle fait surgir des univers d'une étonnante intensité picturale et musicale tout en permettant l'éclosion d'une pensée, d'une vision de ce monde dans lequel le poète vit avec passion même s'il le ressent comme défectueux, lui opposant tantôt le cri d'un âpre refus, tantôt les armes de l'humour et de la dérision.
Gaëtan Picon écrivait dès 1965 : " Si le Plus doué des écrivains flamands d'aujourd'hui, Hugo Claus, a reçu tous les dons : ceux du narrateur, du dramaturge, et même du peintre, c'est dans sa poésie - par sa poésie - qu'ils trouvent leur ordre, leur source, leur clef. Le naturalisme social d'une pièce comme Sucre, l'écriture objective des récits, l'expressionnisme brutal des gouaches, qui éclatent comme vessies de sang sur le mur : ce serait les entendre à contresens qu'omettre de voir jouer dans leur énonciation, leur gesticulation élémentaire (et physique non sans crudité), la lumière d'un excès proprement poétique.
L'ombre qui leur donne ce juste dessin vient de ce feu qui brûle ici : (...) feu trop vif, trop simple, trop vrai pour ne pas prêter son incandescence au métal d'une autre langue, quelle que soit la distance du néerlandais au français, et quelque hasardeuse que soit, chacun le sait, toute entreprise de traduction poétique ". Marnix VINCENT
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« Je suis la faute. Je ne peux me placer en dehors de ma faute. » Seul face à ses juges, lâché par ses amis et ses pairs, accablé par les familles de quelque cent quarante enfants qu'on l'accuse d'avoir violés, assassinés, dépecés, Gille de Rais, seigneur du Champtocé et Pouzauges, maréchal de France, répond à ses inquisiteurs.
Tour à tour méprisant, furieux, blessé, il se bat comme un diable contre ceux qui l'ont jugé et condamné d'avance.
Gilles, le compagnon de Jeanne d'Arc, trouve le sens de sa révolte contre les hommes et contre Dieu en assumant l'impardonnable.
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Le "Passé décomposé" se présente - en apparence comme un sombre roman policier et revêt la forme d'un interrogatoire de police serré, mené par un commissaire à la retraite qui connaît le suspect depuis son enfance.
Le redoutable enquêteur, à la fois faussement bonhomme et volontairement avare de mots, pousse l'homme interrogé à un long monologue, avec ses refus, ses réticences, ses demi-mots, ses phases d'agressivité et ses déballages brutaux. Ainsi Noël, le narrateur, quadragénaire frustre à la limite de la débilité mentale, avec cependant d'étranges éclairs d'intelligence et de compréhension du monde, s'impose en meurtrier et instrument de vengeance comme l'une des figures les plus fortes et les plus singulières du roman moderne.
L'atmosphère lourde, étouffante parfois, n'est pas sans refléter celle de la Belgique récente en proie aux affaires scandaleuses et criminelles. L'auteur la tempère par le recours aux portraits satiriques, aux traits grotesques qui déclenchent un rire grinçant..
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Thyeste ; tragédie d'après Sénèque
Claus Hugo
- Gallimard
- Le Manteau D'arlequin
- 19 Avril 1967
- 9782070215461
En présence de l'invisible Furie et de l'esprit de Tantale, le petit-fils de ce dernier, Atrée, Roi d'Argos, prend la décision de se venger de son frère Thyeste qui avait usurpé le trône, volé la Toison d'Or et séduit son épouse. Atrée fait rentrer Thyeste d'exil sous prétexte de réconciliation. Et tandis qu'il feint de le remettre à côté de lui sur le trône, il fait exécuter sur l'autel du sacrifice ses trois fils qui sont peut-être en réalité les siens. Après les avoir dépecés et cuits, il convie son frère à un somptueux banquet. Ivre et repu, Thyeste apprend l'effroyable vérité : il a bu le sang de ses enfants, il a mangé leur chair dans le plus atroce festin. Mais ces trois jeunes gens assassinés ne sont-ils pas, après tout, les vrais fils d'Atrée ? Telle est la question qui reste en suspens jusqu'à la fin de cette tragédie de l'ambition, de la haine et de la vengeance.