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Hortense Soichet
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Hortense Soichet a visité une centaine de logements dans le quartier parisien de la Goutte-d'Or, entre Montmartre et Barbès. Elle a enquêté auprès des habitants de cette " Zone urbaine sensible (ZUS) et photographié leur " chez soi " - intérieur et objets - de manière systématique, avec un même point de vue et un même angle. Si les habitants eux-mêmes sont absents des images, ces portraits de logements révèlent des manières d'habiter spécifiques dans un territoire urbain en mutation. De courts extraits d'entretiens accompagnent les images, dont la sélection répond à des critères aussi bien esthétiques que sociologiques. Ce travail témoigne d'une intention documentaire, et rend visible un quartier de l'intérieur, en associant art et anthropologie. Le livre présente quarante logements avec sept photos chacun. Un texte du professeur et critique d'art Paul Ardenne et un texte du sociologue Yankel Fijalkow accompagnent les photographies.
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Hier, on est sorties faire des photos
Hortense Soichet
- Creaphis
- Foto Creaphis
- 22 Septembre 2022
- 9782354281922
Un quartier populaire revisité par un regard sur soi Le livre traduit en images les résultats d'une résidence d'artiste et la grande jubilation à réaliser une création collective, haute en couleurs. Hortense Soichet - qui commence à être bien connue par nos livres car c'est son cinquième livre principal et elle a participé à deux ouvrages collectifs - a séjourné pendant deux ans en résidence à Ivry-sur-Seine, dans une maison de quartier du secteur Ivry-Port fréquentée à 90 % par des femmes, essentiellement des mères de famille ou des femmes vivant seules. Elles ont été nombreuses à exprimer leur souhait de photographier à l'extérieur (d'où le titre).
Quoi photographier ?
Ivry-Port ? Certes mais finalement c'est un « ailleurs », un ailleurs construit ensemble en excluant les autres personnes du cadre, en centrant le regard sur le groupe constitué comme une petite communauté agissant dans une cosmogonie portative.
Pour une esthétique du « bégaiement photographique » Cette esthétique du bégaiement, selon le mot d'Hortense Soichet, a permis de créer un fil rouge, de faire série, de donner du corps à l'ensemble. Il rend tangible la force d'un regard collectif porté sur un sujet commun qui s'est imposé de lui-même : des femmes photographes déambulant librement dans un quartier populaire d'une ville de banlieue parisienne.
Il n'y a pas au départ de « grand sujet », de « grandes causes » à défendre, mais plutôt l'envie de s'inscrire dans le quotidien d'un lieu de vie et de rendre possible une rencontre qui fait naître un autre imaginaire des lieux au sein duquel chacune trouve sa place.
Une autre image de la photographie Dans son texte d'ouverture à ce livre, l'historien et théoricien de la photographie Michel Poivert interroge la réalité contemporaine du medium sous le titre : « Pour une autre image de la photographie ». Il souligne l'évolution de son statut au tournant de l'an 2000 et invite à distinguer photographie et image pour comprendre ce qui se joue de nos jours. Depuis plus d'une génération la révolution numérique a « libéré la photographie de sa valeur d'usage - produire des images - pour désormais fonder ses valeurs sur tout un ensemble d'activités, de réflexions, de mode de production et de création - en un mot d'expérimentations ».
C'est donc, selon lui, plus pour faire - plutôt que prendre - de la photographie - plutôt que des photographies - que s'est exercée dans ce projet une sorte d'écosophie sociale. À rebours de la notion d'auteur, devenue le tremplin vers le statut artistique du photographe, il s'est agi dans ce projet de « déconsacrer » l'attribution des photographies à un seul regard.
Poivert souligne dans le travail entrepris par Hortense Soichet la continuité d'une ligne politique qui reste à l'oeuvre dans la photographie contemporaine. Elle est ici pratiquée sur un mode radical de co-création.
Avec peu de moyens techniques l'expérience relatée dans ce livre montre que, oui, c'est possible de faire de la photographie ensemble, professionnelle et amatrices réunies dans un même lieu. Tout tient dans un projet plus pragmatique que programmatique, plutôt « co-inventif » que protocolaire. Ce ne sont finalement pas seulement les images elles-mêmes mais le chemin qu'elles empruntent pour se réaliser et ce qui se passe entre elles qui est ici montré et qui donne à cet ouvrage sa valeur universelle. Rien d'autre que ce qui a été réellement expérimenté. Photographie écosophique ? Peu importe le nom donné à ce qui a été pensé en actes -
Photographie et mobilité ; pratiques artistiques contemporaines en déplacement
Hortense Soichet
- L'Harmattan
- Eidos
- 2 Juillet 2013
- 9782343000251
Aujourd'hui, avec la mise en mobilité de la société, des photographes s'interrogent sur le fait de faire oeuvre en déplacement. Alliant mobilité du corps ou modes de transport et images, ils questionnent la perception visuelle et les sensations qui émanent d'une expérience déambulatoire. Comment la photographie, médium de la fixité, est-elle en mesure de rendre compte d'un processus mobile ? En quoi ces pratiques artistiques sont-elles révélatrices d'une époque qui semble régie par la mobilité ?
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Nul n'existe sans habiter ; quartier des Fenassiers
Hortense Soichet, Antoine Choplin
- Creaphis
- 4 Octobre 2012
- 9782354280680
Aux Fenassiers se distingue d'abord par une empreinte graphique forte, avec une typographie contrastée insistant sur un lieu. Le livre porte le nom d'un lieu dit, celui sur lequel s'est construit une cité à Colomiers en Haute-Garonne.
Aux Fenassiers se distingue aussi par une durée : le temps d'un séjour sous forme de résidence d'artiste d'octobre 2011 à avril 2012. La photographe Hortense Soichet y a rencontré des habitants de la cité des Fenassiers. Les photographies et les récits des résidants racontent l'histoire de ce quartier créé dans les années 1960 et appelé à être réhabilité. Les images des espaces domestiques issus de ce travail ne laissent voir aucune présence humaine. Elles dialoguent avec les paroles des habitants et invitent à imaginer qui occupe ces lieux. Les photographies des extérieurs, prises depuis chez les habitants, donnent à voir le quartier depuis l'intérieur.
Ce n'est pas véritablement un livre comme les autres : conçu par le graphiste Thomas Petitjean, c'est un ouvrage d'artiste conjuguant graphisme, photographie, littérature et anthropologie urbaine : l'ouvrage laisse une large place aux images et aux témoignages des habitants et l'édition se démembre pour qu'habitants et publics puissent la lire ou l'afficher.
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Ensembles
Hortense Soichet, Jean-Michel Léger, Michel Poivert
- Creaphis
- Foto Creaphis
- 14 Mars 2014
- 9782354280833
Dans la continuité d'un travail sur les intérieurs habités entamé depuis plusieurs années, Hortense Soichet a photographié des logements sociaux dans quatre villes en province et en région parisienne : Beauvais, Carcassonne, Colomiers et Montreuil. S'il n'existe pas de lien a priori entre ces différents sites, la cohérence du travail (entre approche anthropologique et création) tient à la façon de photographier ces lieux selon un même protocole, voire un même rituel. Hortense Soichet affirme son style documentaire personnel dans la lignée des grands photographes qui, d'Eugène Atget à August Sander et Walker Evans, ont changé notre regard sur les modes de vie de nos proches contemporains. L'ouvrage envisagé réunira une partie de cet ensemble de photographies réalisées sur ces sites au cours des deux dernières années. Il apportera une contribution à la connaissance des manières d'habiter au XXIe siècle, principalement dans les périphéries urbaines.
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Esperem ! images d'un monde en soi
Hortense Soichet, Eric Gattinoni, Jean-pierre Piniès, Eric Sinatora
- Creaphis
- 18 Février 2016
- 9782354281069
Ce livre de photographie invite le lecteur à pénétrer dans l'intimité du quartier gitan de l'Esperanza, située à Berriac, dans l'agglomération de Carcassonne (Aude). Cet ouvrage s'inscrit dans un processus initié il y a plus de vingt ans, en lien avec l'association Graph-CMI, et à la demande des femmes de la communauté gitane de réaliser des photographies sur leur lieu et leur cadre de vie. Depuis fin 2013, Hortense Soichet, artiste photographe en résidence, accompagne les femmes gitanes, âgées de 17 à 58 ans, dans leur démarche et produisent ensemble des photographies, présentées dans le livre de manière indissociée.
Ce travail de création est accompagné d'entretiens avec les habitants, d'un texte de présentation du quartier et de sa communauté, d'un texte sur le rapport photographie/sciences humaines et d'un texte à caractère ethnologique sur la culture gitane et sa place dans une région du sud de la France. Publier ces photographies relève d'enjeux multiples. C'est à la fois la volonté de conserver une trace d'un quartier particulier voué à la démolition, de faire le lien entre plusieurs générations, de témoigner de la normalité des modes de vie gitans et de l'évolution du statut des femmes en particulier, de dénoncer les clichés par le biais d'une pratique artistique, de proposer un regard de femmes et d'affirmer leur émancipation.
Les femmes ont, par une mise en miroir de leur propre communauté, créé un discours visuel, qui relève à la fois de l'anthropologie de la vie quotidienne et de l'esthétique. La cité de l'Espérance a été construite en 1969 suite à l'incendie du bidonville de La Cavayère à Carcassonne où vivait une communauté de gitans. Située à proximité d'une centrale électrique, d'une route départementale et d'une voie ferrée, la cité de transit avait vocation à accueillir les familles avant leur relogement dans différents quartiers de Carcassonne.
C'est la première cité créée pour les gitans en France. Aujourd'hui, le quartier est toujours en place et compte environ 350 habitants, exclusivement des gitans sédentarisés, répartis entre logements sociaux construits à la fin des années 1960 (21 logements) et constructions plus récentes ainsi que les caravanes et mobil home occupés par les enfants et petits-enfants. Les nouvelles générations le quittent peu à peu mais ce quartier reste un symbole de l'histoire de ces gitans.
Malgré la vétusté des lieux et les nuisances de la centrale jouxtant les habitations, la communauté gitane de Berriac a recréé dans ce quartier un environnement familier où l'on passe facilement d'une maison à l'autre, où l'on rentre chez son voisin sans frapper et où les enfants grandissent tous ensemble.