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Gallimard
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Écrit avec une grande élégance, ce texte se présente comme une déambulation dans Sienne, au coeur de la Toscane. Après le succès de La terre qui les sépare, Hisham Matar décide de se rendre pour un mois dans cette ville qu'il a évitée pendant plus de vingt ans et qui, contre toute attente, lui révélera une part de lui-même.Bien plus qu'un portrait de Sienne, c'est avant tout le récit d'un homme qui marche et se souvient. Rencontres et réflexions en rythment le cours, et la ville devient alors un support à la rêverie et à l'introspection. Ses pensées abolissent la distance et dévoilent une architecture secrète du souvenir, une géographie mentale où Sienne, Rome et Tripoli ne feraient qu'un, et où les disparus seraient à nouveau présents.Ponctué de tableaux de l'école siennoise, ce livre se présente comme une invitation au voyage et une bouleversante réflexion sur l'art et la littérature, ces élans pleins d'espoir qui nous relient à ceux qu'on aime et offrent un espace où retrouver ceux que l'on a perdus.
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En 1990, Hisham Matar a dix-neuf ans lorsque son père, Jaballa Matar, disparaît. Celui-ci, après avoir trouvé refuge en Égypte avec ses proches, est enlevé et emprisonné en Libye pour s'être opposé dès le début au régime de Kadhafi. La famille reçoit quelques lettres, envoyées secrètement, jusqu'à ce que toute correspondance cesse brusquement. Vingt et un ans plus tard, lors de la chute de Kadhafi, en 2011, le peuple prend les prisons d'assaut et libère les détenus. Mais Jaballa Matar est introuvable. A-t-il été exécuté lors du massacre d'Abou Salim qui a fait 1 270 victimes en 1996? La détention l'a-t-elle à ce point affaibli qu'il erre quelque part, libre mais privé de souvenirs et d'identité?
Hisham Matar va mener l'enquête pendant des années, contactant des ONG et des ambassades, relatant l'histoire de cette disparition dans la presse internationale, se rendant à la Chambre des lords en Angleterre, son pays d'adoption, s'adressant aux personnalités les plus inattendues, de Mandela au fils de Kadhafi.
À travers une méditation profonde et universelle sur la condition des fils qui attendent le retour de leurs pères partis au combat, Hisham Matar retrace aussi l'histoire poignante d'un retour au pays, après une absence de plus de trente ans. Il livre également un portrait subtil de la Libye prise dans la tourmente de la dictature et de la révolution, qui synthétise les espoirs déçus du Printemps arabe.
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Lorsque le jeune Khaled découvre à Benghazi, attablé avec ses parents autour du poste de radio, la puissance d'une nouvelle lue par un grand journaliste libyen expatrié à Londres, il est loin d'imaginer qu'un jour il vivra lui-même dans cet eldorado, et qu'il deviendra l'ami de l'auteur de ce texte, le brillant Hossam. Une trentaine d'années plus tard, le même Khaled se balade dans les rues londoniennes et retrace sa vie d'exil, de son arrivée imprévue à Londres, encore étudiant animé d'idéaux politiques, à ses longues amitiés si essentielles avec Hossam et Mustafa, un autre expatrié libyen. Alors que ses deux amis font le choix de retourner sur leur terre pour combattre la dictature de Kadhafi, Khaled, plus tiraillé, prend racine dans une existence loin des siens. Son amour de la littérature et la force de ses amitiés l'empêcheront-ils de ressentir le poids du regret ? Bouleversante déambulation dans les souvenirs et dans un Londres magnifié, Mes amis explore avec une grande délicatesse le conflit intérieur lié à chaque exil. Tout en dévoilant de manière unique l'histoire déchirante de la Libye et de sa révolution récente, Hisham Matar nous émerveille par la force de son écriture, aussi subtile qu'intense.