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Henri Sztulman
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Les conséquences dévastatrices d'une mutation globale et planétaire qui encourage le quantitatif, l'évaluable, le simple, le visible, le consommable, le rentable, le rapide, le matériel apparaissent évidentes dans tous les champs oú l'humanité déploie ses activités, souvent créatrices : politiques, économiques, sociales, culturelles, sanitaires.
La question posée à la psychanalyse est celle de l'impact de ces mutations sur la construction identitaire de la personne, des effets de l'ultralibéralisme et de la technologisation des échanges sur la clinique des sujets anonymisés et incarcérés dans un nouvel ordre symbolique : contrôle social et formatage des individus, de leurs comportements et, plus grave encore, de leurs fonctionnements. la déshumanisation est en marche.
Les " psychistes ", tous ceux qui veillent au développement, à l'accompagnement ou à la restauration du psychisme humain, ne peuvent accepter passivement ce processus de désubjectivation et de dépersonnalisation, pas plus qu'un monde absurde et monstrueux, oú l'homme serait réduit à un misérable petit tas de neurones, à une alchimie d'acides aminés ou à d'improbables circuits bio-électriques, c'est-à-dire à une chimère scientiste.
Il faut donc entrer en résistance - je n'emploi pas ce mot par hasard. l'objet de ce livre est de dénoncer des impostures et d'affirmer que la psychanalyse peut et doit être un des points d'ancrage de ce mouvement de défense des références originaires et fondamentales de l'humain.
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Henri Sztulman a voulu, par ce récit, témoigner et transmettre. Il décrit ainsi ce qu'a été la traversée du temps d'un enfant juif né en 1939, caché pendant des années et déterminé à transformer le poids de l'histoire en quête insatiable de liberté. La défense et la construction de la liberté, des libertés ont été l'amer qui a conduit la navigation, parfois aventurée, de l'auteur. Ce récit d'expériences multiples, professionnelles, sociales, personnelles est singulier par le refus de tous les dogmes, de toutes les institutions claniques et cloniques et de toutes les assignations groupales. Les engagements d'humaniste résistant, d'amoureux des cultures, de prosélyte d'une attitude scientifique aussi rigoureuse que dubitative, et, au-dessus de tout, le soui et le soin du vivant, sont la trame sensible de ce texte. Ainsi se transmet un message, non conformiste comme l'auteur, destiné à éclairer les parcours possibles de chacun sur les chemins complexes d'un monde solidaire à réinventer.
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Arthur Rimbaud, l'impossible amour
Henri Sztulman
- Verdier
- Rue Des Gestes
- 12 Janvier 2017
- 9782913911598
" Nous sommes tous les fils des poètes que nous aimons ". Yves Bonnefoy. Ce texte, une lecture particulière, est un objet littéraire qui n'aspire ni au genre de l'essai, ni de la biographie, ni de la fiction mais espère être reçu comme un récit sensible de la rencontre entre Arthur Rimbaud et un lecteur qui entretient avec lui une conversation ininterrompue depuis un demi-siècle. Non académique ni savant mais convenablement documenté, il retrace les chemins d'une rencontre, d'un partage et d'une tentative d'élucidation.
Rimbaud je l'ai lu, relu adolescent, adulte et encore aujourd'hui ; mon état de psychanalyste ne limite pas mon aspiration à mieux comprendre cet homme, ses parcours, son travail de poète et de grand marcheur vers les ailleurs inconnus. Pour autant je propose des hypothèses inédites sur son fonctionnement personnel, toutes étayées sur son écriture poétique entre quinze et vingt ans, et sur les innombrables lettres qui offrent le récit de ses voyages infinis, de ses activités et surtout des relations complexes qu'il entretient avec les siens, essentiellement sa mère et sa soeur (" les chers amis ") jusqu'à sa disparition.
Au terme de cette navigation exposée j'accède à la conviction que je ne connais pas deux Arthur Rimbaud, le poète et l'aventurier, mais un seul être humain, amoureux de l'Amour et de la Liberté libre, Arthur l'unique, unique Arthur qui anticipe, au plus haut, ce vers de René Char : " La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ". La lucidité le tua.