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Littérature
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Ainsi parlait Tome 34 : André Gide ; dits et maximes de vie
Gérard Bocholier
- Éditions Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 12 Mai 2022
- 9782845903319
En 2019 le plus grand journal luxembourgeois titrait : « Relecture d'un classique à l'ère du #metoo :
Faut-il bannir l'oeuvre d'André Gide ? ».
Les Nourritures terrestres, parues en en 1897, ont été dans une époque encore étroitement conformiste un évangile de libération : « Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la tranquillité. » En plein symbolisme, Gide invitait avec une force inouïe, à revenir au naturel et à la vie authentique.
Qui est André Gide ? Le Journal le montre tout à la fois sincère, esthète, immoraliste, nomade, engagé, pervertisseur. Gide préfère l'inquiétude à toute forme de tranquillité morale ou intellectuelle : « Je ne suis qu'un petit garçon qui s'amuse, écrit-il, - doublé d'un pasteur protestant qui l'ennuie. » Comme Montaigne, il n'est que mouvement :
« Tour à tour je ressemble et diffère. » Gide place la sincérité au sommet de toutes les vertus. Elle est à la racine de toute morale authentique : « Ne pas se soucier de paraître. Être seul est important. » Gide vit jusqu'au bout cette exigence comme un drame, dont le noeud se situe en lui-même.
La matière de la création littéraire gidienne est constamment faite de problèmes moraux. Ceux-ci en sont « l'étoffe », mais ils sont subordonnés à l'art :
« Ne prendre chacun de mes livres que pour ce qu'il est : une oeuvre d'art. » Cinq ans avant sa mort, il écrit dans son Thésée : « Il m'est doux de penser qu'après moi, grâce à moi, les hommes se reconnaîtront plus heureux, meilleurs et plus libres. Pour le bien de l'humanité future, j'ai fait mon oeuvre. »
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Cette allée qui s'efface
Gérard Bocholier
- Éditions Arfuyen
- Les Cahiers D'arfuyen
- 6 Juin 2024
- 9782845903739
Un jardin. Le début de l'automne : « Cette allée qui s'efface / De pétales se comble/ De feuilles qui se plaignent / A l'avancée des pas // Dessous la terre vibre / Couve l'appel des gouffres » C'est le poème liminaire et tout est suggéré : la beauté inépuisable du monde et la mélancolie inguérissable de qui sait devoir la quitter. Tout devient objet de rêverie, matière à contemplation, que scandent cinq moments : « Chemins », « La maison », « Tout le temps », « Un souffle », « Le passage », « L'allée ».
« J'ai marché / Entre des fossés des flaques / Écrit / Quelques livres / Ému / Au simple cristal du jour // J'arrive en vue / D'une plaine immense / Où ondoient des draps de neige. » Et puis quoi ? Notre présence est si légère, si fugitive. Tout ce que nous avons aimé n'était peut-être qu'une odeur dans nos narines.
« J'ai aimé beaucoup de poussières / Et toutes leurs odeurs de temps // Les plus âcres montaient des ruines / Les plus poignantes des vieux livres. » Ces « odeurs de temps » continuent de flotter dans les murs aujourd'hui inhabités, dans les livres depuis longtemps oubliés, acides jusqu'à faire venir aux yeux les larmes. « Il n'y a qu'une ravine de vent, dit l'ultime poème / D'ici à cet arbre / Qui pousse ses bras de flammes / Au plus épais des ténèbres // Les maisons sont désertées / Les vignes mortes / La trace des lèvres / Sur le portrait / Effacée // Reste la lumière. » -
Ensemble de poèmes, divisé en trois temps : Veilles, Une échancrure, Le visage, qui sont autant d'étapes de l'expérience d'une vie de foi et d'écriture, partagée entre enfance, paysage du lieu natif, amour et lumière pacifiée. Recueil qui va vers une dénudation intérieure; poésie d'espérance et de silence, fragile refuge qui tend vers le Visage en fin de livre.
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Cet essai rend justice au poète Pierre Reverdy (1889-1960) : solitaire, secret, vivant retiré à Solesmes, il a marqué en profondeur toute la création poétique contemporaine. Proche des peintres cubistes, il témoigne en son temps d'une « transformation fondamentale de l'art ». Chacun de ses poèmes élève la parole à la hauteur d'une véritable tragédie spirituelle, où la condition humaine se révèle à nu, dans un intemporel bouleversant. Avec lui, « on franchit l'émotion qui barre le chemin et sans se retourner on va toujours plus loin. »
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Pour quetu m'ouvres ta porteJe cherchele mot de passeCelui quelisent les angesSur lamargelle du ciel.Après Psaumes du bel amour et Psaumes de l'espérance, Psaumes de la foi vive vient conclure letriptyque poétique de Gérard Bocholier. Dire ce qui ne peut pas se voir encoremais qui se vit déjà. Les poèmes de ce nouveau recueil constituent comme unemargelle donnant sur l'infini. Ils ne décrivent pas : ils trans-crivent cemoment où les choses se rendent transparentes à la Présence qui les porte. Lafoi vive est une épuration : poétiquement, elle se traduit par unretournement de la parole, qui cherche moins à dire quelque chose sur ce quevise la foi que de se rendre à son tour transparent à Celui qui se donne commeen se retirant.Ne plusêtre que réponseA tesappels quand ma chambreRegardeses murs qui tombentLes mortssortir sous le cielNe plusêtre que retourA lamaison des offrandesUne notede lumièreDans tasymphonie de gloireGérard Bocholier a enseignéla littérature française à Clermont-Ferrand et dirige la revue poétique Arpa.
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La brûlure du désir et la brûlure de l'absence forment les deux grandes sources d'inspiration de ce livre placé sous le signe du feu, dont la genèse s'est étendue sur de longues années.
La première partie rassemble des poèmes dont chacun fixe la mémoire d'un instant d'extase, d'une rencontre amoureuse faite de trouble et d'émerveillement : « Lumières éteintes / Dans la maison en sursis / Nous avons tendu sur le sol / La toile d'un feu très obscur. » Dans la proximité de Cavafis, de Sandro Penna et de Luis Cernuda, que le poète nomme à bon droit « nos tutélaires », ces poèmes disent avec simplicité la surprise causée par la découverte de l'accord avec le jeune homme désiré.
Mais « comment faire durer le brasier ? » demande un des poèmes de la deuxième partie. Tout aussi incandescente, celle-ci affronte le mystère de la mort et de la séparation et situe l'expérience du désir dans la lumière qui, aux yeux du poète, lui confère sa vérité, celle de la rencontre des âmes par-delà celle des corps. « Mon Dieu / Tu m'accompagnes// La beauté me fait trembler encore / Je la traverse / Comme une vigne vendangée. »
Nourri de la lecture des psaumes, comme les précédents livres de l'auteur, ce recueil s'achève comme un bréviaire d'espérance qui affirme que « La belle aventure de l'âme/ Ne finit pas ».
Né en 1947 à Clermont-Ferrand, où il a été professeur de lettres classiques, Gérard Bocholier dirige depuis plus de quarante ans la revue de poésie Arpa. Il est l'auteur d'une trentaine de recueils de poèmes et poursuit une activité infatigable de critique, pendant longtemps dans la NRF et aujourd'hui dans l'hebdomadaire La Vie. Parmi ses derniers essais, citons Le poème comme exercice spirituel (Ad Solem, 2014) et Les chemins tournants de Pierre Reverdy (Tituli, 2016). Parmi ses derniers livres de poésie : Psaumes du bel amour (Ad Solem, 2010), Psaumes de l'espérance (Ad Solem, 2012), Belles saisons obscures (Arfuyen, 2012) et Les étreintes invisibles (L'Herbe qui tremble, 2016). -
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Ce nouveau recueil de Gérard Bocholier n'est pas seulement une évocation de l'enfance du poète, écrite à l'heure de prendre congé d'une maison familiale qu'ont désertée les présences aimées d'autrefois. C'est aussi une question anxieuse adressée, depuis l'heure présente, à l'enfant qu'il fut : lui est-il demeuré fidèle ? A-t-il su répondre à ses attentes de jadis ?
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Pierre reverdy, le phare obscur
Gérard Bocholier
- Champ Vallon
- Champ Poetique
- 1 Septembre 1993
- 9782903528331
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Après deux recueils «psalmiques» (Psaumes du bel amour et Psaumes de l'espérance), Gérard Bocholier découvre dans Nuits ce qui constitue l'horizon poétique en même temps que spirituel de son écriture. Pourquoi «nuits»?
Parce que la vraie Présence se donne dans l'absence. Dans le retrait qui appelle la parole et la laisse comme suspendue devant ce qui s'est évanoui à peine donné. A peine nommé. «Nuits», parce que c'est à travers l'interstice de nos blessures qu'entre le Consolateur. Promesse de toutes nos résurrections. Gage de toute parole vraie.
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Avec ce recueil, Gérard Bocholier se fait passeur, ce qu'il a observé, il le donne. Avec de simples mots, éloges du quotidien et du sacré, les poèmes vibrent au plus profond.
La poésie de Gérard Bocholier nous agrandit avec des riens qui sont notre quotidien.
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Le recueil de Gérard Bocholier se divise en quatre parties dont les deux premières ont déjà paru sous ce même titre, en 1992 aux éditions Table Rase.
Les poèmes réunis ici sont des poèmes d'amour, d'amour fou pour la plupart.
Le chardon bleu est une plante vivace que l'on trouve sur les collines, en montagne, sur les hauteurs dans les lieux incultes secs et ensoleillés proche du ciel. Tout comme le sentiment d'amour, qui se doit d'être vivace, en plein soleil, nerveux. On ne sait si les poèmes disent l'amour d'une terre, l'amour pour un homme, l'amour pour une femme, l'amour pour l'esprit des choses, pour un dieu :
Tard dans la nuit, comme un signe impalpable, au-dessus des peupliers noirs, courbé sur les collines en forme de mondes, flottera le vaisseau, le corps chargé d'étoiles.
Ce corps où nos deux corps, jetés à fond de cale, parmi l'or et la soie, un beau jour disparurent, roulant à pleins désirs, en la clairière des gouffres.
Les peintures de Renaud Allirand, épousent au plus près le corps du poète.
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Une brulante usure - journal 2016-2017
Gérard Bocholier
- Le Silence Qui Roule
- 31 Août 2020
- 9782956331452
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La Venue est le premier livre de poésie de Gérard Bocholier publié par les éditions Arfuyen. Il fait entendre une voix très nouvelle, nue et grave. Construit en cinq mouvements, il s'ouvre par une invocation dont le ton pressant résonnera ensuite dans l'ensemble du recueil : « Ô vieux silence / Comme tu trembles // Tes mains serrant / Leur poids d'argile // Leur poids de sang / Terre invisible //Où toute nuit / Se pétrifie » Pas d'emphase, mais une musique étouffée, une angoisse latente qui tiennent en haleine de poème en poème comme si un secret allait se dire. Une même parole elliptique et intense ouvre le deuxième mouvement : « Une main sur le drap / Repousse /Le plus atroce // Ses doigts laissent glisser / L'eau pure de lumière » dans lequel une discrète coloration spirituelle affleure peu à peu : « Que l'agonie du Fils / Te lave le regard // Qu'elle lisse à ton front / La couronne inhumaine // Abrite dans tes mains / Jointes la flamme même » Toujours cependant le rythme reste bref, allusif : « Flambée de vent / Aux terrasses / Tous les morts regardent // Risque de l'impossible / D'un affolement bleu // Le cristal d'un oiseau / Ébruite la victoire » Comme quelques pages plus loin cette belle variation sur le nom de l'Amour, comme chez Jacopone da Todi mais avec une magnifique retenue : « Caché / Au plus brillant / Amour / Ton il de source » Dans le dernier mouvement une sérénité se fait jour : « Juste ce qu'il faut d'ombre / Pour heurter cette porte // Juste assez de défaite / Pour traverser ce seuil // Dans le coeur desserré / Le silence et rien d'autre » pour se résoudre dans cette dernière apparition qui clôt le recueil : « Les vents sur le parvis / Leurs couronnes défaites // Le voile est si ténu / Que des fleurs apparaissent // Flammes aux mains des morts / Gages de la promesse »
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Étrange titre que celui-là : ce chant qui depuis toujours se fait entendre, de qui est-il ? Qui chante, qui parle, qui se tait ? Le tutoiement du poème liminaire le laisse pressentir : « Depuis toujours ton silence / Ton souffle pourtant ne cesse / De courir parmi les prêles [...] // Depuis toujours le poème / Que ton vent écrit efface / Qu'ici veilleur je recueille » Gérard Bocholier aime considérer le poète comme un « veilleur ». C'est déjà sous le titre de Veille qu'il a publié en 2000 un recueil et c'est sous comme des « Chroniques du veilleur » qu'il publie ses notes de lecture. Le mot réapparaît dans le présent recueil : « Nous sommes de cette âme / Qui veillait sous la pierre / Et qui a tressailli / À la voix bien aimée ». Si le poète veille, c'est qu'il est entouré par la nuit, enfermé dans la pierre : et c'est parce qu'il sait que sa patience ne sera pas en vain.
Il sait qu'une voix se fera entendre, qu'une parole s'élèvera. Cette voix qu'évoque ici un autre poème : « La voix plus profonde / Cachée dans un souffle / Sa courte visite / Inscrite à jamais ».
Cachée toujours, en effet, cette voix : fidèle mais discrète. Secrète, même (et c'est le titre d'un recueil de 1995 : Secrète voix). Mais le poète sait la reconnaître : « Ta voix cherche en chaque épreuve / À toucher ma nuit d'un souffle / À glisser comme aux fissures / Un rayon de ta lumière. » Et, fuyant les clartés aveuglantes, son écriture sait mieux qu'aucune autre accueillir cette douce lumière
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