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Edouard Al Kharrat
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A l'instar de son autre roman alexandrin - traduit en français sous le titre Alexandrie, terre de safran -, ce livre d'Edouard Al-Kharrat, paru en arabe en 1990, est constitué d'une suite de récits divers par les personnages et les souvenirs évoqués, mais unis par une thématique commune, qui se développe à l'intérieur d'un horizon marin où surgit, devant les yeux éblouis du narrateur, la figure féminine de l'énigme du monde.
Scènes de vie quotidienne, dialogues, souvenirs d'adolescence, brefs récits, allusions à l'Egypte des années quarante, interventions d'auteur méditatives, tels sont les motifs que tisse Belles d'Alexandrie, et que sous-tend, telle une basse continue, la description sans cesse reprise, approfondie, affinée de l'univers sensible - tant sentimental que sensuel - où évolue le narrateur.
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Pour lui qui vivait à gheyt-el-enab, la place manshiyeh lui semblait appartenir à un autre monde.
Car son monde à lui, c'était gheyt-el-enab.
Le vaste espace vide de la place manshiyeh, ses bâtiments élevés aux colonnes éburnéennes, ses rangées de palmiers de belle taille, aux minces troncs blancs et lisses alignés fièrement le long des jardins toujours verts et herbus, le tram qui en faisait lentement le tour, avec ses voitures jaunes étincelantes, les fiacres dont les chevaux à la robe rougeâtre faisaient résonner leurs fers mélodieusement sur la chaussée noire brillante d'humidité, toute cette beauté paisible aux amples proportions avait pour lui quelque chose de fantastique, et d'un peu effrayant, de fascinant aussi, lui qui vivait dans un quartier de petits immeubles de deux ou trois étages tout au plus, construits en général en brique rouge sombre, le long de rues non asphaltées, plantées d'arbres et de jardins d'allure campagnarde.
Il dit: "je ne savais pas que pleurer sur les ruines pouvait être aussi douloureux. " les ruines de l'enfance et de la jeunesse, dont quelques traces subsistent encore, bientôt effacées, et celles du coeur, dont les passions véhémentes n'ont laissé debout que les colonnes, qui ne veulent pas disparaître.
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Les pierres de Bobillo
Edouard Al-Kharrat, Jean-Pierre Milelli
- Actes Sud
- Memoires De La Mediterranee
- 12 Mars 1999
- 9782742721443
Sur la colline dorment les ruines de bobello, le cimetière des coptes, l'ancien temple d'apollon ; tout près, il y a le village de tarrana où se rend régulièrement, d'alexandrie parcourue par les soldats anglais de la seconde guerre mondiale, un jeune adolescent qui rêve de poésie, d'amour et de révolution.
Il y retrouve un univers où hommes et femmes perpétuent un drame sans âge : passions charnelles et travaux saisonniers, rites religieux et dialogue avec l'au-delà. a l'image de ce bac franchissant le nil, qui ouvre le texte, edouard al-kharrat rejoint la patrie des morts, territoire peuplé de silhouettes pétrifiées auxquelles la mémoire, et l'écriture, redonnent vie. récit des inquiétudes de l'adolescence, qui conduit, par instants, aux rivages de l'illumination poétique, les pierres de bobello est un jalon de plus sur la voie résolument moderne que s'est choisie un des maîtres de la littérature arabe d'aujourd'hui.
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La Méditerranée Egyptienne
Edouard Al-Kharrat, Mohamed Afifi
- Maisonneuve Larose
- Monde Mediterraneen
- 26 Mai 2000
- 9782706814495