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Driss Lebbar
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Au contraire des peuples qui parlent fort, assourdissant l´espace et les choses, étouffant, effaçant la parole des autres... les peuples des signes et des débris ont leurs portes défoncées, leurs fenêtres, leurs sens, leurs coeurs et leurs rêves... Les façonnés intérieurs mus par les façonnants extérieurs, tous mus par l´appât pervers et la puissance insolente... se livrant, à corps perdu dans leurs affairements, à saper l´humain au-delà de toute liberté, de toute dignité, avec le fermé zéro degré de l´altruisme. Et ces océans méprisés, loques humanoïdes, entretiennent sans parade l´irréductible trame de leur être... leur regard creux, leurs pieds calleux à chaussures raclées, entrebâillées, en disent long sur les manipulations, les duperies, les complaisances assassines, les idéaux, couveuses d´humiliations... Dans un instant, dans le camp adverse, celui des éternels victorieux, viendra le temps nauséeux des regrets inutiles saignés du blanc de l´aube.
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La poesie de rene char au-dela du sacre et du profane
Driss Lebbar
- Pu Du Septentrion
- 22 Mai 1997
- 9782284006916
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Entre le IIIe et le IIe siècle avant notre ère, en Numidie, Afrique du Nord actuelle, Carthaginois et Romains continuent à se disputer la domination du monde méditerranéen, et notamment celle de la Numidie. Les uns et les autres convoitent l'alliance des rois numides tout en attisant secrètement leur rivalité. Chemin faisant, les Romains réussissent à avoir le soutien de Massinissa - prince en exil en quête du trône de ses ancêtres - en échange de la précieuse couronne de toute la Numidie. Les Carthaginois, quant à eux, tentent tous les moyens pour rallier Syphax, roi puissant de la Numidie, à leur cause. Finalement, ils n'y parviennent qu'en lui offrant la belle Sophonisbe, La Carthaginoise.
Pourtant, le déclin de Carthage est si avancé que toute résistance paraît vaine. Et pour l'allié Syphax, c'est une triste aventure ! Vaincu par les Romains, capturé par son rival, il perd non seulement ses deux royaumes - le sien et celui qu'il avait ravi à la dynastie de Massinissa - mais également son épouse.
L'auteur marocain a publié en France sa thèse de doctorat intitulée La Poésie de René Char au-delà du sacré et du profane aux Presses Universitaires du Septentrion (2003), et dans son pays d'origine, deux recueils de nouvelles, Les Lauriers de Défaite (2004) et Le Chevalier Maure (2005), ainsi que deux recueils de poésie, Ascension des Sèves et Impressions Nivéales (2006).
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(...) Quand je pense à toi / Mère telle que tu es / Réduite en miettes / Éparpillées récipient de grains éventrés / Entre les griffes du père et du fils / Qui s'entredéchirent / Et les crocs barbares / De l'Est de l'Ouest qui appauvrissent tes richesses / Du présent du passé visiblement effacé / Manipulent dévorent ta physique ta métaphysique / Tu n'es pas celle qui fait / Honte / Rouille dans les os dépouillés de la pudor stolatus / Comment puis-je recouvrer l'entièreté de ton bouquet t'étreindre / Panser tes blessures essuyer tes larmes / Ainsi dépecée violée gadget rebuté / Au quotidien aux jours sacrés / Comment relier ton corps / Dans les ténèbres / Avec mon odorat de félin / Ma peau de lézard / Il n'y a pas trace d'hommes dans ces ténèbres méconnaissable Mère / Ta langue est criblée de langues de brûlés / Ta marche est plus celle du corbeau / Que celle de la colombe / J'aurais été / Abîme de l'abîme / Si mon sang n'était embrasé / Par la foudre de tes beautés / De ta mémoire d'avant d'après / Des déluges d'avant le déluge / (...)