L'ange mal garé emprunte tout à la fois au poème une forme pleine d'échos et à la prose une allure aux multiples aiguillons, et mobilise des atmosphères, des effervescences et des fragments de mémoire. Entre lanterne magique et brutalité du monde, lumières crues et zones d'ombre, seize textes de Didier Arnaudet et seize eaux-fortes de Carmelo Zagari se rencontrent, se croisent, se prolongent et produisent des blocs de scènes, de fictions, de sensations et d'ellipses vertigineuses.
Face à l'instabilité du monde, il prend le parti de se raccrocher à des repères sans garanties particulières.
Il convoque et mélange à plaisir des conversations fragmentées, flottantes, échouées dans un espace fabriqué, inventé de toutes pièces.
- Juste des bribes, des lambeaux.
Des choses trop superficielles pour les approfondir. Néanmoins un visage ici ou là se dessine par à-coups.
- Prendre la porte du fond, qui s'ouvre à côté du vieux panneau marqué " chambres froides ". Une fois passé le seuil, l'identification des voix se perd. On suivra, au soi, la ligne rouge pour ne pas s'égarer dans les étages et les corridors.
- La main blanche aux longs ongles s'enroule sur la poignée.
La clé résonne dans la serrure. Mais restons-en là pour ne pas être cruel..
Originaire de Kleve en Allemagne (Rhénanie du Nord), Barbara Schroeder vit en France depuis 1984. Elle a suivi durant cinq ans les cours d'Arts Plastiques à Bordeaux III et à l'Ecole des Beaux Arts pour préparer un DEA sur les peintures du mur de Berlin et une thèse à la Sorbonne.
Elle habite et travaille depuis 1988 à Teuillac en Gironde. Elle expose régulièrement depuis 1992 et récemment encore à Bordeaux (Galerie Le Troisième oeil), Royan, La Rochelle, Limoges, Nîmes, en Allemagne et en Autriche.
Résolument contemporaines, ses oeuvres s'inspirent des représentations figuratives et abstraites de végétaux et de paysages extrêmes.
Barbara Schroeder a collaboré en 2009 avec le philosophe et poète français Michel Butor à la réalisation du livre objet La Valse des Choux présentant une vingtaine de ses peintures sur le thème des choux. Elle a également élargi sa palette d'artiste en réalisant des peintures sur porcelaines.
En 2010, elle a reçu la Médaille de chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres pour son oeuvre de peintre.
c'est une nuée d'images.
elle n'occupe pas un territoire préétabli oú il serait aisé de la situer mais elle élabore au fur et à mesure son champ d'action, ses règles d'investigation. son évolution ne se présente pas comme une progression narrative, mais comme une constellation d'informations, de scènes, de temps, qui convoque une infinité de questions, sans prétention à les résoudre. il n'est pas inutile de dire qu'elle creuse, occupe, engorge, puis engendre différentes formes de brusques sorties vers le large.
comme une baïne.
« En cinquante ans de pratiques artistiques diverses, j'ai cinq mètres de textes critiques, soit environ cinquante kilos de papier. On n'arrive jamais à justifier ma carrière. On m'enferme de prison en prison, alors que ma délinquance réclame l'évasion d'un éternel débutant. » Viseux, artiste inclassable, n'appartient à aucune école, aucun mouvement artistique. Sa démarche est sensorielle, instinctive. Il aborde la peinture, la sculpture et le dessin avec le même intérêt et la même liberté. Les médiums et les techniques ne sont que des moyens pour inventer un langage artistique à part; il les travaille en autodidacte, ne se souciant pas nécessairement de leur spécificité. Il les utilise, les malmène, pour servir son propos. Il peint l'acier inox, faisant ainsi fi de son aspect brillant, il réalise des collages où le procédé même semble disparaître par un habile jeu de juxtapositions. ,. Ce qui compte, c'est l'idée générale de la création.
Son inspiration est partout: dans les objets du quotidien qu'il détourne et sublime, dans le monde marin qui le fascine depuis ses premières balades en Bretagne et jusqu'à la fin de sa vie sur la côte basque, d'où il rapporte coquillages, coquilles, algues, flotteurs et autres objets qui s'intègrent dans des assemblages et des sculptures; mais aussi dans ses nombreux voyages, en Inde notamment, où il s'est rendu une dizaine de fois, véritable choc émotionnel et visuel. Claude Viseux travaille par séries, une façon d'explorer tout à fait un procédé, une technique, une thématique.
Claude Viseux déconstruit, détourne les éléments issus du réel; il les dépossède de leur fonction utilitaire et de leur identité visuelle première pour mieux les sublimer. La réalité est réinventée, transformée, et prend dans son oeuvre une dimension purement esthétique.
A EDITIONS vous présente un ouvrage important sur l'homme, son oeuvre et son atelier.
Ce livre est construit à partir de photographies de son cadre de vie et de son travail : l'atelier de René Bouilly, ses tableaux, ses archives, ses amis... L'ensemble est complété par un catalogue des oeuvres exposées.
Conçu de façon originale par Didier ARNAUDET, il est accompagné des textes de Michel PETUAUD-LETANG sur la relation du peintre avec sa production...
« Dessiner, dessiner, dessiner toujours, mais dessiner comme jamais, dessiner différent tout en restant lui-même, essentiel et puissant sans complaisance au vent du temps, à la pensée bien pensante, à la manière pour plaire, à la manière pour vendre... ».
Un regard contemporain sur le "patrimoine industriel" de la filière bois dans le département des landes.
Une liberté de création pour ne pas se limiter à un enregistrement brut et à une constitution d'archives, mais aller au-delà pour fabriquer et proposer un point de vue, alimenter la mémoire collective et produire du sens.
Une rencontre entre des images et des textes à travers le regard d'un photographe - bruno lasnier - et d'un écrivain - didier arnaudet - , qui implique une double écriture visuelle et textuelle.
Bruno lasnier a photographié l'univers de l'industrie du bois.
Il donne à voir des lieux, des traces, des personnages. ses images reflètent les contraintes et la rudesse d'un monde industriel, mais aussi celui des hommes et des femmes qui s'y confrontent au quotidien. son regard ne se veut pas documentaire. ses images échappent au cadre thématique de départ, même si elles s'en nourrissent profondément.
Le choix des images et leurs mises en scènes amènent u t autre axe qui répond à une exigence artistique et dégagent âne sensibilité poétique : elles racontent des histoires.
" Il marche sur sa lune les mains dans les poches de son manteau en peau et une mine de plomb lui sert d'expression comme un ciel made in Bordeaux.
Un sourire doux, perdu sous une mèche de ses cheveux de grand enfant qui dessine toujours... et qui plus est peint, filme, chante et joue du rock'n'roll. En tournant les pages de cet ouvrage, vous pénétrerez dans la mine labeur et dans l'île rêve. Un tiroir bourré d'acryliques qui font flash ; un coffre où luit aussi le désordre enchanté de l'enfance et qui retrace dix ans de la vie de l'artiste. Un monument au vivant comme le sont les délicates confidences sur l'oreiller.
L'image en mouvement, le la des livres populaires aussi. Un objet rare et précieux. Les belles années de la genèse d'un créateur libre. Rétrospective live. Album vie. Comme si un enfant du rock pouvait un jour nous abandonner sans nous offrir de lui le meilleur. Une succulente part de gâteau ; les pépites de rêve de la galaxie Jofo... for ever. " Christophe Massé