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Camille de Villeneuve
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La paix dans l'enfer
Etty Hillesum, Camille de Villeneuve
- Points
- Points Sagesses
- 14 Février 2013
- 9782757822319
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Sandra est une des rares femmes toreros. Elle a toréé dans les arènes les plus illustres, jusqu'au terrible coup de corne qui l'a laissée à terre. Décidée à reprendre les combats, elle retourne voir un toro qu'elle a gracié autrefois, dans une ganaderia où il coule une retraite paisible. Après avoir eu un long dialogue silencieux avec lui, peut-être pourra-t-elle repartir à la conquête des arènes ?L'écriture souple et nerveuse de Camille de Villeneuve nous fait pénétrer avec subtilité dans le monde complexe de la corrida, loin du folklore taurin et des déclarations radicales que ce sujet suscite d'ordinaire. L'amour, l'engagement, le désir, le courage s'incarnent dans le laboratoire circulaire de l'arène où s'affrontent les passions, où se nouent les destins. Ce roman, d'une grande liberté de ton et de pensée, n'est pas un plaidoyer pour la survie du rite tauromachique, mais un constat mélancolique sur l'aveuglement volontaire d'une modernité qui ne veut plus regarder la mort parce qu'elle ne sait plus aimer la vie.
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Fontainebleau, Noël 1539. Charles Quint traverse la France. Il se rend à Gand afin de réprimer une révolte paysanne. François Ier, qui tente de faire alliance avec l'Empereur après des années de conflit, en profite pour lui montrer les trésors de son règne. Parmi eux, la Galerie du château de Fontainebleau que le peintre italien Rosso Fiorentino vient d'achever, un ensemble décoratif hors du commun.
A l'occasion de cette visite impériale, l'artiste à la nature fantasque et paranoïaque devrait vivre le moment le plus glorieux de sa carrière. Mais la vie tumultueuse du peintre Rosso a été à plusieurs reprises bouleversée par les ambitions et les agressions de Charles Quint. La visite de la Galerie tourne mal et le passé se rappelle douloureusement à Rosso sous la figure du peintre Berruguete, artiste de l'Empereur, dans lequel l'Italien reconnaît le meurtrier de son amour de jeunesse. Les souvenirs de misère et d'amours mortes, la quête insensée d'oeuvres disparues précipitent Rosso vers sa fin en même temps qu'une mystérieuse initiation amoureuse le sauve du malheur.
La mort de Rosso est aussi celle d'une époque de liberté artistique et religieuse inouïe, celle du maniérisme, que les dernières années du règne de François Ier se préparent à enterrer.
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1946 : le marquis d'Argentières se meurt.
L'aristocratie française assiste à sa propre disparition : les héritiers se partagent les derniers biens et entretiennent leur haine mutuelle, la jeune génération fraie dangereusement avec les communistes ou, pire, les parvenus. "Il faut vivre avec son temps", disent-ils, mais le temps est assassin pour une espèce moribonde.
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La dernière journée d'une vie peut-elle en changer le sens ?
En ce matin de printemps, Victor des Ulmières pressent sa mort, alors qu'autour de son domaine rôde Serge, son jeune protégé avec lequel il s'est battu au couteau la veille. Serge, menaçant, veut en découdre, une fois pour toutes. L'imminence de sa propre fin force Victor à une relecture lucide de sa vie, oscillant entre passé et présent.
Une famille d'abord trop pesante pour lui avoir permis de vivre librement : sa mère tôt disparue ; son père qui l'a méprisé injustement après une supposée trahison pendant la guerre ; sa soeur, Aimée la bien nommée, véritable passion de sa vie, à côté de laquelle ont été bien insuffisantes les nombreuses femmes qu'il aura ensuite connues ; Vivien, le jeune frère haï dont après la mort il a osé piller le travail. Plusieurs lieux, ensuite : le Liban de la guerre, New York, qui vit la consécration de sa carrière de photographe, les plages de la Méditerranée, abris d'un inouï bonheur sensuel. Mais Victor est toujours revenu au château familial, proche de Sancerre qu'il peut admirer de ses fenêtres, bâtisse qui est à la fois son fardeau et sa chance. A proximité aussi du cimetière où est enterrée sa lignée depuis des générations, au fond d'un caveau qu'il pense rejoindre bientôt.
Dans sa longue rumination intérieure, cet homme qui se croit impuissant, raté, cherche les êtres aimés, se remémore les signes et les gestes d'affection vraie. En cette dernière journée, Victor héberge une troupe de danseurs et de musiciens, dont il partage les activités : un concert, une baignade où il mêle avec jubilation son vieux corps aux leurs, éclatants de jeunesse. Cette proximité révèle en lui une vitalité toujours présente, un amour de la beauté que les tragédies de son existence n'ont pas entamé.
Et c'est en cette compagnie que Victor décide d'un événement qui lui donnera la possibilité de traverser déceptions et fantasmes, de faire l'expérience d'une joie totale. De parachever ainsi sa vie " parfaite ".
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Camille de Villeneuve
Les insomniaques
" Nous ne haïssons pas le monde, ni les gens qui ne nous ressemblent pas. Pire, nous les prenons en pitié de n'être pas comme nous. Nous haïssons le changement. Nous sommes des insomniaques, incapables de sommeil et de repos, car nous attendons de revivre notre passé, nous ne savons pas oublier. "
À la mort en 1946 du vieux marquis d'Argentières, ses héritiers se voient contraints de renoncer au train de vie qui fut le leur durant des siècles. Ils vont désormais s'appliquer à en conserver l'essentiel - un château en Anjou et un hôtel particulier à Paris - alors que, pendant plus d'un demi-siècle, la France connaît des bouleversements : guerres d'Indochine et d'Algérie, Mai 68, loi IVG, années Sida, crises économiques, etc. Ces événements, les Argentières les vivront à leur manière, à la fois dans et hors du temps, comme s'ils ne pouvaient pas se laisser emporter au creux du fleuve de l'existence ordinaire.
Persuadés, semble-t-il, d'être protégés par la grandeur passée de leurs ancêtres, ces personnages fiers et fragiles tenteront, tout au long de ce roman foisonnant, de répondre à la question insistante qui leur est posée - à eux, mais aussi à chacun de nous : comment porter le poids d'un héritage familial ?
Ou peut-être plus encore : comment s'en libérer ?
Ancienne élève de l'École normale supérieure, Camille de Villeneuve a vingt-huit ans. Avec Les insomniaques, elle signe son premier roman. -
Assya est une peintre ukrainienne, cofondatrice des FELIN, une organisation féministe. Avec deux amies, Olga et Sonia, elle a participé à une action risquée à Minsk, en Biélorussie. Arrêtées, torturées puis relâchées, Olga et Assya se réfugient en France, persuadées que Sonia n'a pas survécu aux supplices de ses geôliers. À Paris, toutes deux tentent de faire vivre les FELIN malgré des dissensions au sein du mouvement, qu'Olga dirige d'une main de fer. Assya mène une vie dissolue. Recueillie par Élise, elle rencontre un groupe d'artistes, parmi lesquels Kyril, cinéaste qui connaît bien la situation dans le Donbass. Un jour de 2014, dans un film de Kyril, elle reconnaît Sonia, que tout le monde croyait morte. Malgré le danger, elle décide de retourner en Ukraine afin de la retrouver. Camille de Villeneuve nous offre un roman ample et vivant, hommage lointain au mouvement des FEMEN. L'histoire des FELIN, à travers le parcours de trois femmes au caractère puissant, est à la fois captivante et moderne, directement reliée à l'actualité russo-ukrainienne.
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C'est l'histoire du PDG d'un important groupe de luxe français, en fin de carrière - il s'appelle Hugo Casals - qui apprend que son principal concurrent, Monsieur Brun, vient de lancer contre lui une opération massive d'OPA, par des voies plus ou moins légales. Cette opération menace directement la direction de son entreprise. Son entourage lui conseille plutôt de capituler, de se laisser racheter à très bon prix et d'assurer à ses enfants, qui ne sont pas doués pour les affaires, une tranquillité financière. Mais Brun est un personnage antipathique, qui rachète à tour de bras toutes les plus grandes maisons d'artisanat français, profitant de situations familiales compliquées, et Casals décide de ne pas se laisser faire. Il est vieux, il est le plus faible, il n'a aucun appui politique parce que Brun est craint et tout-puissant, mais Casals se lance. Dark pools est l'histoire de son succès.Un roman d'une remarquable précision où se détachent des personnages dignes des meilleures fictions américaines sur ce sujet, comme dans Le Bûcher de Vanités de Tom Wolf et Glamorama de Breat Easton Ellis. L'auteur porte sur le monde de la mode, du luxe et de la finance, un regard avisé et implacable, mais qui ne cède jamais aux clichés ou à la cruauté facile. C'est une fresque très réussie sur le désenchantement du monde d'aujourd'hui, en même temps que le roman d'une jeune auteure, qui possède une qualité de style et une maturité de perception de la société impressionnantes.