Perles 2025
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Londres, 1949. Jeune homme désargenté, Dennis Knuckleyard vit et travaille dans une librairie d'occasion. Bien qu'aspirant écrivain, il mène une existence passablement ordinaire. Jusqu'au jour où sa patronne l'envoie chercher des livres rares chez un étrange bibliophile paranoïaque. Dennis comprend que l'un d'eux, Une promenade dans Londres, par le Révérend Thomas Hampole, n'existe pas : il s'agit d'un texte imaginaire figurant dans un roman, réel celui-ci, écrit par un autre auteur. Si Hampole et son ouvrage sont inventés, comment ont-ils pu se retrouver entre les mains de Dennis ?
Dennis découvre alors qu'ils proviennent de l'autre Londres, le Grand Quand, une version de la ville située au-delà du Temps où tous les aspects de son histoire, depuis ses origines jusqu'à sa disparition, se manifestent. Là, les époques se mélangent, les réalités et les irréalités se fondent, et des notions telles que le Crime et la Poésie s'incarnent en des êtres terrifiants et merveilleux. Et si Dennis ne rapporte pas le livre dans cet autre Londres, c'est la mort qui l'attend.
Ainsi débute son périple dans l'autre Londres. Afin de restituer le livre irréel, Dennis doit plonger dans les bas-fonds occultes de la ville, où il va rencontrer une tribu excentrique de sorciers et de gangsters, ainsi que Grace Shilling, une prostituée qui accepte de l'aider ; le prince Monolulu, un célèbre pronostiqueur hippique prétendant être un prince abyssinien ; ou encore Jack Spot, un truand impitoyable cherchant à s'assurer le contrôle de la pègre. Mais en pénétrant dans le Grand Quand, Dennis se retrouve au coeur d'une série d'événements explosifs, qui risquent de changer à jamais les deux Londres...
Mystique, superbement écrit et empreint d'humour noir, Le Grand Quand est à ce jour l'oeuvre de Moore la plus imaginative - une introduction inoubliable à l'univers éclatant et renversant de la saga Long London. -
Et mon coeur se serra est un conte étrange en cent dix-neuf dessins de l'artiste connu sous le nom «Le Sonneur» et vingt-huit textes d'Antoine Laurain. Entre art et littérature, entre roman dessiné et poésie typographique.De cette aimée enfuie et perdue, nous ne connaîtrons jamais le nom, mais elle hante le livre.L'amour, la rupture, la solitude, l'espoir.Comment transmettre les sentiments en trois couleurs : rouge, noir, blanc ?Comment les faire passer avec juste vingt-six lettres dans l'alphabet ?Beaucoup l'ont tenté avant eux : Breton, Mallarmé, Gainsbourg pour ne citer qu'eux. Laurain et Le Sonneur relèvent le défi.Au mieux, c'est un excellent livre.Dans le pire des cas, ils ont fait un chef-d'oeuvre.
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D'abord, il y a la rencontre avec Arden et Jeff - cette grande femme aux mains d'araignée et cet homme à l'oeil de verre -, alors qu'ils tentent de sauver une orignale sur les berges d'un lac gelé de l'Ontario, au Canada. Touchée par cette rencontre, notre narratrice décide de les suivre et de rester avec eux dans le refuge dont ils s'occupent, soignant les animaux blessés.
Au coeur de cette nature marquée par les saisons, où humains et non-humains tentent de cohabiter, notre narratrice, suffisamment énigmatique pour que l'on puisse y trouver une part de nous-même, apprivoisera ses propres fêlures tout en apprenant à soigner les bêtes sauvages, et à écouter et interpréter les sons de la forêt et de la rivière.
Border la bête est un roman magnétique, tant par les impressions fortes que génère l'évocation sensible et incarnée des paysages, que par celles que nous procurent ses personnages aux silences éloquents et aux caractères forgés par l'existence. -
Camille, médecin légiste, reçoit un mail énigmatique. Il y est question du crâne volé de Goya, dont la trace s'est perdue en 1828. Ses parents et son parrain, tous scientifiques de renom, se sont passionnés pour l'oeuvre du peintre espagnol. Commence alors une quête effrénée entre passion scientifique et déraison. Du siècle des Lumières à la création d'une société secrète de médecins, Les Alchimies est une fresque captivante sur l'origine du génie, les amitiés qui ressemblent à l'amour, les pouvoirs obscurs et merveilleux de l'art. »
Sarah Chiche est écrivaine. Après Les Enténébrés (2019) et Saturne (2020), qui l'ont révélée à un large public, Les Alchimies, est son cinquième roman. -
L'été, quand le jour hésite longuement à laisser place à la nuit, est la saison du ralentissement du temps. L'été réanime l'enfance, saison éternelle, saison toujours présente en nous, comme une basse obstinée. Mais la chaleur, la sécheresse, les orages et les feux dévorants font désormais violence à l'espérance idéalisée que promettait l'été. Nous sommes une part de la nature, nous avons encore en nous le désir et la nécessité de vivre pleinement cette participation, mais la destruction dont nous sommes responsables prend cet espoir de vitesse. Ces poèmes se veulent à la fois un hymne à la nature (la montagne y est omniprésente) et témoignent en même temps d'une nostalgie infinie.
La poésie ne se satisfait pas d'un discours politique ou idéologique. C'est par d'autres moyens qu'elle dénonce ou qu'elle propose. Rythmes, sonorités, alternance de poèmes brefs ou longs, résonances secrètes et mystérieuses, suggestions et métaphores, volonté lyrique dans ce que le lyrisme a de plus lucide et compassionnel, voilà les armes de la poésie. -
Mauvais garçons : Intégrale Tomes 1 et 2
Christophe Dabitch, Benjamin Flao
- Futuropolis
- 22 Août 2013
- 9782754809979
L'intégrale
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L'intelligence artificielle ou l'enjeu du siècle ; anatomie d'un antihumanisme radical
Eric Sadin
- L'Échappée
- 6 Mai 2021
- 9782373090918
L'intelligence artificielle se dresse comme une puissance habilitée à expertiser le réel de façon plus fiable que nous-mêmes. Elle est appelée à orienter la conduite des affaires humaines, entraînant ainsi l'éradication des principes juridico-politiques qui nous fondent, soit le libre exercice de notre faculté de jugement et d'action. Le pouvoir croissant de cette main invisible automatisée constitue une offensive antihumaniste.
Ce livre, qui appréhende l'intelligence artificielle comme les fondements d'un nouveau modèle civilisationnel, est le dernier volet d'une trilogie devenue la référence sur la compréhension de la nouvelle condition humaine à l'ère numérique. Il fait suite à La Vie algorithmique et à La Silicolonisation du monde.
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«Il ressemblait, avec ses cheveux courts aux vifs reflets mordorés, à ce petit oiseau délicat, le roitelet. Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, régnant sur un pays de songes et de chimères.» Un homme vit à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et le chat Lennon. Depuis l'enfance, il partage aussi son quotidien et ses questionnements, sensibles et profonds, avec son frère cadet, schizophrène. Ici se révèlent, avec une indicible pudeur, les moments rares d'une relation unique, teintée tout autant d'inquiétude que d'émerveillement au monde.
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Maria a tout quitté pour vivre avec l'homme qu'elle aime : sa famille, ses amis et sa vie organisée depuis tant d'années. La voici débarquée à Port l'étoile, cette ville qu'elle va devoir apprivoiser, ainsi que ses habitants.
Mais vivre avec Kovac, c'est aussi vivre avec des failles, celles de son passé tout autant que celles de son amant tourmenté. Maria aura-t-elle les ressources pour accueillir la nouvelle femme qu'elle est en train de devenir ? Saura-t-elle se réinventer au seuil de la vieillesse ?
Par la simplicité de ses mots et la précision de sa langue, Marie Redonnet nous offre, avec Maria, un personnage en miroir des incertitudes de nos existences. -
Les imparfaites dorment dans le fatras du monde (et s'inquiètent).
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Incarcéré à perpétuité dans les geôles israéliennes, Nasser a dit adieu au monde. Au fil des années, un lien particulier s'est noué entre ce Palestinien et le mur qui lui fait face : celui-ci s'anime, répond et change d'apparence selon que l'espoir ou le renoncement domine. Surtout, il lui inspire ce texte. Depuis sa cellule, Nasser raconte son histoire et celle de son peuple comme s'il les extirpait du mur, faisant surgir par ses mots le monde qu'il a quitté. Lorsque Nanna, une jeune avocate qui rend visite aux prisonniers, s'éprend de cette âme libre, le monologue du condamné devient dialogue ardent. Mais l'amour peut-il patienter ? Tels les Bédouins puisant dans un lexique infini pour décrire le désert, Nasser Abu Srour fait de sa prison un univers en expansion. Entre réalité et onirisme, Je suis ma liberté est un hommage visionnaire au pouvoir émancipateur de la littérature.
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Le tout : Ou Enfin une sensation d'ordre ou Les derniers jours du libre arbitre ou Le choix illimité
Dave Eggers
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 9 Janvier 2025
- 9782072980039
Le Tout est la firme la plus puissante et prospère au monde. Entreprise tentaculaire née de la fusion du Cercle, détenteur mondial des réseaux sociaux, avec un géant du commerce en ligne, elle a pour objectif de prendre le contrôle de nos cerveaux à coups de nouvelles technologies aliénantes. La jeune Delaney Wells grandit dans ce monde anxiogène et se promet dès son enfance de renverser un jour le maléfique Tout. Delaney parvient à s'y faire embaucher et se retrouve ainsi au coeur de son réacteur. Elle se met alors à concevoir pour le Tout les applications les plus infâmes possible, espérant que la population se révolte enfin. Mais le monde est-il encore assez lucide pour voir la vérité en face ? Après le best-seller Le Cercle, Dave Eggers revient en fanfare avec un palpitant roman d'anticipation qui nous emporte dans une malicieuse épopée de l'absurde. Le Tout a la force de nous ouvrir les yeux sur l'emprise inquiétante des nouvelles technologies et les dérives probables de l'intelligence artificielle, non sans une savoureuse espièglerie.
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Prisonniers du Mikado : survivre. de l'Empire maintenu aux indépendances en Indochine 9 mars 1945 - juin 1947
Jean-jacques Bonnaud
- Temporis
- 31 Mars 2022
- 9782373000979
Un récit et une évocation de l'histoire de l'Indochine entre 1939 et 1946 au travers des souvenirs de l'auteur, jeune français témoin direct des évènements politiques et militaires de cette période, dominée par l'occupation japonaise de la colonie.
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Mon vrai nom est Elisabeth
Adèle Yon
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Fiction
- 6 Février 2025
- 9782364689572
Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C'est à peu près tout. Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants. "C'était un nom qu'on ne prononçait pas. Maman, c'était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c'était un non-sujet.'
Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets. -
À l'été 2009 un drame se produit dans la Sarthe, une enfant de huit ans, déclarée disparue par ses parents, est retrouvée morte un mois après. La police conclut vite à l'infanticide. Un meurtre inexplicable, d'une violence inouïe qui révèle une vie entière de maltraitance. «Depuis toujours je n'ai pu oublier ce que j'avais appris de la petite cette année-là. Les souffrances inimaginables infligées par ses parents. J'ai voulu entendre ce que cela avait touché en moi. Raconter ce que cela dénonçait de notre désir d'histoires, et de notre rapport au mal.» F.B.
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Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d'aller prendre l'air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d'amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s'ils se surprenaient ?
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Qu'il raconte l'histoire d'un homme qui, pour preuve d'amour, demande a' sa chaste fiance'e d'embrasser un bossu hideux (Le Petit Bossu), qu'il dresse la galerie de portraits de truands de'cave's tuant le temps dans les bars crasseux ou' «les jours sont noirs et les nuits plus encaisse'es que les cachots» (Les Fauves), qu'il de'crive les affres d'un candidat au mariage ou le remords d'un amour saccage' pour rien (Esther Primavera, Une sale nuit), l'atmosphe're ge'ne'rale des nouvelles d'Arlt est celle des tangos de Carlos Gardel. Sans espoir.
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« Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoleret de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires ». Parfois à cause des mots, on meurt de froid. Comme pour Barour, pêcheur à la morue islandais, il y a un siècle. Trop occupé à retenir des vers du Paradis Perdu de Milton, il oublie sa vareuse en partant en mer. De retour sur la terre ferme, son meilleur ami entame un périlleux voyage pour rendre à son propriétaire le livre funeste. Pour savoir aussi s'il veut continuer à vivre. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation...
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Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l'âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s'interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien-aimé. En un subtil jeu d'échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l'au-delà.Dans ce livre hors du commun nimbé d'une lumière apaisante, Ludmila Oulitskaïa fait scintiller des éclats de vie qui dessinent un atlas de l'âme.
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4 000 ans d'une histoire universelle pour la première fois racontés dans une BD exceptionnelle.
Il y a 4 000 ans, Jérusalem était une petite bourgade isolée, perchée sur une ligne de crête entre la Méditerranée et le désert. Aujourd'hui, c'est une agglomération de presque un million d'habitants, qui focalise les regards et attire les visiteurs du monde entier.
Entre-temps, les monothéismes y ont été inventés, les plus grands conquérants s'en sont emparé, les plus grands empires s'y sont affrontés. Tour à tour égyptienne, perse, juive, grecque, romaine, byzantine, arabe, croisée, mamelouke, ottomane, anglaise, jordanienne, israélienne et palestinienne, Jérusalem est au coeur des intérêts et des passions du monde. Berceau du judaïsme, du christianisme et de l'islam, elle est aujourd'hui une capitale spirituelle pour plus de la moitié de l'humanité.
En 10 chapitres, acteurs et témoins, célèbres ou anonymes, toutes celles et ceux qui ont arpenté Jérusalem au fi l des siècles racontent ce mille-feuille d'influences composites. Rien n'est inventé : scènes et dialogues proviennent de plus de 200 sources publiées et d'archives inédites, pour donner chair à ce récit choral. -
Ethnographies des mondes à venir
Philippe Descola, Alessandro Pignocchi
- Points
- Points Terre
- 10 Janvier 2025
- 9791041415304
Quelle société imaginer pour s'adapter et résister ?
Si l'on veut enrayer la catastrophe écologique en cours, il va falloir, nous dit-on, changer de fond en comble nos relations à la nature, aux milieux de vie ou encore aux vivants non-humains. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s'inscrire ? Et quels sont les leviers d'action pour la faire advenir ?
Illustré en contrepoint de planches de BD, ce livre esquisse la perspective d'une société hybride qui verrait s'articuler des structures étatiques et des territoires autonomes dans un foisonnement hétérogène de modes d'organisation sociale, de manières d'habiter et de cohabiter. -
Minnesota, années 1970. Rosalie Iron Wing grandit dans les bois avec son père, Ray, qui lui raconte des histoires en lien avec leurs origines Dakhóta. Mais un jour Ray ne rentre pas à la maison. Âgée de douze ans, Rosalie est alors envoyée dans une famille d'accueil blanche qui la maltraite.
Trente ans plus tard, Rosalie retourne sur les lieux de son enfance et renoue avec un passé enfoui. Elle se découvre la descendante d'une lignée de femmes qui se sont transmis des graines d'une génération à l'autre, comme autant de promesses d'espoir et de vie.
Elle-même originaire de la tribu sioux Mdewakanton dans le Minnesota, Diane Wilson puise dans la mémoire blessée de ses ancêtres pour nous livrer le portrait de quatre femmes puissantes et de tout un peuple qui n'a jamais cessé de résister. -
Entre André et Clovis, sexagénaires idéologiquement incompatibles, c'est une longue histoire de fraternité et de coups tordus. Ces deux frères ennemis se retrouvent chez leur vieux camarade Dallier, dans une belle demeure des environs de Béziers. Mais l'assassinat d'Emma Paretto, la sémillante fiancée de Dallier, va gâcher l'ambiance. Entre magouilles immobilières et voyous sans foi ni loi, les deux compères mènent l'enquête, plus que jamais déterminés à ne pas céder un pouce de terrain à l'adversité.
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Attachements. Enquête sur nos liens au-delà de l'humain
Charles Stépanoff
- La découverte
- 12 Septembre 2024
- 9782348081132
Comment nous relions-nous à notre environnement et comment nous en détachons-nous ? Comment en sommes-nous arrivés à vivre dans des sociétés dont les rapports au milieu vivant se sont appauvris au point de menacer notre monde de devenir inhabitable ?
On a longtemps défini les humains par les liens les unissant les uns aux autres. Or ils se distinguent aussi par les relations singulières qu'ils établissent au-delà d'eux-mêmes, avec les animaux, les plantes, le cosmos. Sur tous les continents, chasseurs-cueilleurs, horticulteurs ou pasteurs nomades interagissent de mille manières avec une multitude d'autres êtres. Partout, les groupes humains s'attachent affectivement à des animaux qu'ils apprivoisent et avec lesquels ils partagent habitat, socialité et émotions. Notre ouverture à l'altérité va même plus loin. Nous établissons des relations fortes avec les esprits des montagnes et des fleuves, avec des dieux ou des ancêtres. Nous sommes étonnamment polyglottes, capables d'échanger avec un oiseau, une étoile, un esprit. Longtemps ignorée, cette disposition apparaît fondamentale dans le rapport singulier que nous avons construit avec notre environnement au fil des millénaires.
En s'appuyant sur l'anthropologie évolutionnaire, l'archéologie, l'histoire, l'ethnographie et ses propres enquêtes de terrain menées en Sibérie et en France, Charles Stépanoff compare différents contextes anciens et actuels, proches et lointains, où les humains s'attachent d'autres espèces. Au fil d'un parcours captivant qui l'amène à repenser intégralement des phénomènes fondamentaux comme le processus de domestication, la genèse des hiérarchies ou la construction des États prémodernes, il explore cette question inédite : comment les attachements au milieu vivant transforment-ils les organisations sociales ?