« Elle sort de la forêt seule sur son cheval. Âgée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie, qui vient de France ».
Que disent les livres d'histoire sur Marie de France ? Qu'elle est la première femme de lettres à écrire en français. Pourtant, sa vie reste un mystère. Matrix lève le voile sur ce destin hors du commun.
Expulsée de la cour par Aliénor d'Aquitaine, la « bâtarde au sang royal » est contrainte à l'exil dans une abbaye d'Angleterre. Loin de la détruire, cette mise à l'écart suscite chez elle une révélation : elle se vouera dès lors à la poursuite de ses idéaux, à sa passion du texte et des mots. Dans un monde abîmé par la violence, elle incarne la pureté, transcendant les obstacles grâce à la sororité.
Moderne, frondeuse et habitée par une grande puissance créative, Marie de France devient l'héroïne absolue, le symbole des luttes d'émancipation bien avant que le mot « féminisme » existe.
Sublime roman [...] Harlem Shuffle est un page turner comme Colson Whitehead sait si bien en faire. Livres HebdoPetites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir. C'est vivant, bruyant, caracolant. C'est Whitehead. L'Obs Un réjouissant tourbillon [...] Une belle leçon d'histoire et d'humanité en mode thriller. Les Echos
Autobiographie romanesque de Madeleine Gonzalès, connue par un portrait d'elle enfant au XVIe siècle et frappée d'hyperpilosité comme son père, "sauvage" du roi de France, et certains de ses frères et soeurs : des personnages singuliers, placés en marge de l'histoire officielle mais qui ont pourtant excité l'imagination et la curiosité des princes et des savants. Un roman passionnant de Mario Pasa sur cette lignée velue, qui nous offre de regarder les "monstres" avec les yeux d'un homme de la Renaissance tout en abordant des questions très actuelles, comme l'ostracisme, notre rapport à la nature et le pouvoir des images.
?Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : " Papa vient de tuer maman. " Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.
Comment se faire un nom ?
Comment émerger de la masse ?
Comment s'arracher à son insignifiance ?
Comment s'acheter une notoriété ?
Comment intriguer, abuser, écraser, challenger ?
Comment mentir sans le paraître ? Comment obtenir la faveur des puissants et leur passer discrètement de la pommade ? Comment évincer les rivaux, embobiner les foules, enfumer les naïfs, amadouer les rogues, écraser les méchants et rabattre leur morgue ? Comment se servir, mine de rien, de ses meilleurs amis ? Par quels savants stratagèmes, par quelles souplesses d'anguille, par quelles supercheries et quels roucoulements gagner la renommée et devenir objet d'adulation ?
«Depuis quelques années, derrière les bruits de la ville, à condition de bien se concentrer, on pouvait entendre, de jour comme de nuit, certains bruits qui ne trompaient pas : craquements d'une mâchoire à l'oeuvre, succion d'une bouche qui avale, flatulences d'une digestion demandant grâce... À l'évidence, dans notre pays, quelqu'un mangeait. Oui, quelqu'un dévorait même, sans répit, ni repos. Et personne ne semblait s'en émouvoir ! Il aurait pourtant suffi de jeter un coup d'oeil dans les poubelles : on y aurait vu les reliefs de ce repas perpétuel : ici, le souvenir d'une radio, jadis indépendante ; là, les restes d'une maison d'édition légendaire.Les bruits se rapprochant, votre narrateur décida de mener l'enquête. Quel était donc cet ogre revenu du fond des âges pour se repaître du royaume de France ?»
Aux marches de l'Empire « à cent têtes et cent corps », sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d'une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n'est d'être placée à la frontière « d'un pays dont la bannière se frappait d'un croissant d'or », et dont la vitalité contraste avec l'épuisement ranci du village aux passions tristes.Un jour, le curé est découvert mort. La tête fracassée par une pierre. De quelle nature est le crime ? Qui pouvait en vouloir à ce curé d'une terre où les chrétiens et les musulmans vivaient depuis toujours en bonne entente ? Que faire, qui accuser, et qui entraver dans son action si, à partir de ce meurtre, s'ordonne toute une géométrie implacable d'actes criminels et de cruautés entre voisins ? Il y a un heureux : le Policier, Nourio, car « c'était fabuleux pour lui d'avoir une pareille affaire, dans ce lieu abandonné de toute fantaisie, de tout grain de sable, roulé dans l'ordinaire des jours ». Le voilà lancé dans d'inutiles recherches. À quoi sert de s'opposer au cours impétueux des choses ?Dans ce vieux monde de l'Empire qui s'affaisse, « dans un sommeil épais, s'enroulait dans sa léthargie comme un escargot fainéant bâille dans sa coquille », il y a tous les personnages, en chairs et en vices, qui conviennent au déroulement de la tragédie : chacun joue à merveille sa partition. Nourio, le Policier au teint olivâtre et aux pulsions incontrôlables. Baraj, l'Adjoint dont l'apparence de bête placide et musculeuse dissimule l'âme d'un enfant poète. Lémia, la fillette aux formes adolescentes dont les ombres et les pleins agacent les nerfs du Policier. Tant d'autres, et même les fantômes des temps passés, qui n'ont en commun, dans leur médiocrité âpre et satisfaite, dans le secret de leurs âmes, que d'agir en comparses du grand Effondrement de l'Empire. De suspens en rebondissements, l'intrigue haletante se double d'une grande réflexion sur nos errements contemporains, la volonté de quelques-uns de réécrire l'Histoire, la négation de certains crimes de masse et autres arrangements avec la réalité.
«Un meurtre c'est fait pour que quelque chose s'arrête. Est-ce que c'est possible que les choses s'arrêtent, que ce ne soit pas toujours le même aplat de tout, sur le même ton, à la même vitesse qui vous avale, irrespirable, le souffle court, ne plus avoir d'oxygène au cerveau à force, est-ce que c'est possible que tout le monde se taise, que le bébé se taise, que sa mère se taise, que le dealer se taise, que les flics se taisent, que les juges se taisent, que tous ils se taisent. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent de lui, il leur donne son corps, mais qu'il puisse se taire, qu'ils le laissent ne plus répondre.»
Raphaëlle et Anouk ont passé l'hiver dans leur yourte en Gaspésie, hors du temps et du monde. À l'approche du printemps, Raphaëlle convainc sa compagne de rejoindre la communauté de la Ferme Orléane pour explorer la possibilité d'une agriculture et d'un vivre-ensemble révolutionnaires... ainsi que la promesse de suffisamment de conserves pour traverser les saisons froides, au chaud dans leur tanière.
Rapidement la vie en collectivité pèse à Anouk et les premières frictions entre elle et Raphaëlle se font sentir. La jeune femme décide d'aller se ressourcer dans sa cabane au Kamouraska, entre les pins millénaires et le murmure de la rivière. Elle ne tarde pas à y recroiser Riopelle-Robin, un farouche militant écologique, avec qui elle a eu une liaison aussi brève que passionnée. Aux côtés d'« éco-warriors » chevronnés, ce dernier prépare une nouvelle mission : l'opération Bivouac. Son objectif : empêcher un projet d'oléoduc qui doit traverser les terres du Bas-Saint-Laurent et menace de raser une forêt publique, véritable bijou de biodiversité.
Anouk, bientôt rejointe par Raphaëlle et ses alliées de la Ferme Océane, se lance à corps perdu dans la défense du territoire. La lutte s'annonce féroce, car là où certains voient une Nature à protéger, d'autres voient une ressource à exploiter, peu importe le coût.
Gabrielle Filteau-Chiba renoue avec ses personnages de marginaux sensibles et libres et signe un grand roman d'amour et d'aventure sur la défense de l'environnement.
« Qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance. » (Baudelaire) Tel serait l'esprit de cette saga lapidaire - un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, il parvient à s'arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l'ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l'avenir radieux ».
Chef-d'oeuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d'homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l'après-guerre. Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d'un amour blessé.
Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. » Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
À partir des photographies prises par Spencer Ostrander sur les lieux des tueries de masse des 20 dernières années aux États-Unis, Paul Auster retrace l'histoire de la violence par arme à feu, de la "préhistoire" du pays jusqu'à aujourd'hui, et fait ainsi l'état des lieux d'une problématique qui divise cette nation en deux camps irréconciliables, à l'heure où la possession d'armes à feu n'a jamais eu autant le vent en poupe et où l'on assiste à une recrudescence des homicides par balle dans les 40 plus grandes villes du pays. Si Paul Auster s'empare de ce sujet, c'est parce qu'il est grand temps que l'Amérique décide quel peuple elle veut être et quel genre de nation elle veut incarner.
Une plongée aux origines de la fracture du pays. Un plaidoyer pour l'union d'une nation.
Avec une langue précise et inventive, Lou Darsan pose des questions essentielles sur l'amour, le couple et ses représentations, mais aussi sur chaque tentative de vivre ensemble. Elle cartographie avec finesse nos désirs et nos failles, révélant brillamment les tensions qui nous parcourent. Dans un golfe étroit veillé par des montagnes jumelles et des forêts ogresses, un couple traverse l'obscurité de l'hiver boréal pendant plusieurs semaines. Deux solitudes, deux funambules qui marchent à gestes et pas comptés sur une ligne entre sauvagerie et civilisation, monde animal et humain. L'une, toutes les saisons la disent bienheureuse. L'été, elle se déploie et se rassasie de chaleur et d'odeurs sur des routes méditerranéennes ; l'hiver, elle se dépouille de son tourbillon de vie dans un chalet après des mois de mouvement. L'autre l'accompagne pour ce séjour dans le Grand Nord, esquissant jour après jour les paysages qui l'entourent, les êtres rencontrés... Nomade dans l'âme, sa présence fascine et intrigue la narratrice. Pour les deux c'est le début d'un voyage immobile, des heures qui s'abolissent, des parenthèses introspectives et oniriques qui sont comme autant de fenêtres ouvertes sur nos imaginaires.
L'histoire commence au Tibet, dans les années 1960, après l'invasion chinoise. Lhamo et sa soeur cadette, Tenkyi, doivent fuir leur village natal. Alors que l'armée chinoise détruit les temples et les statues, leur mère est particulièrement exposée, car elle est un oracle, une personne élue pour communiquer avec les esprits. Elle guidera les habitants du village à travers l'Himalaya lors de la fuite. Peu avant leur arrivée à la frontière népalaise, les parents des deux filles trouvent la mort, laissant Lhamo et Tenkyi tenter de se reconstruire dans un camp de réfugiés qui, tous, désespèrent de revoir un jour leur pays.
Elles se lient d'amitié avec un jeune garçon nommé Samphel, également orphelin, et à qui son oncle a confié la statue d'un saint traditionnel de leur village, dont on dit qu'il disparaît fréquemment avant de réapparaître pour les temps difficiles.
Décidée à quitter le camp, Tenkyi travaille d'arrache-pied et parvient à décrocher une bourse d'études à Dehli. Les deux soeurs seront séparées pour la première fois, sans savoir que leur éloignement durera plus longtemps qu'elles ne l'imaginent.
Des années plus tard, on retrouve Tenkyi au Canada, avec la fille de Lhamo, Dolma. Malgré de brillantes études, Tenkyi gagne sa vie comme femme de ménage, mais Dolma est inscrite à l'université. Elle souhaite ardemment étudier l'art et l'histoire du Tibet, se heurtant à l'interdiction de se rendre dans son pays d'origine et au peu de choses qu'elle sait de son histoire.
Lors d'un événement avec des professeurs de l'université, elle découvre la statuette de Samphel, dont Tenkyi lui a souvent parlé et comprend que les rares artefacts restants de l'histoire tibétaine sont en train d'être dispersés dans le monde. Elle décide alors de partir à la recherche de l'histoire de sa famille, et de celle de son pays.
Dans un mélange subtil entre puissance narrative et poétique, Tsering Yangzom Lama dresse le portrait d'un pays à travers trois générations de femmes. Avec finesse, elle pose la question de ce qui reste d'un pays après la colonisation et l'exil, l'ambivalence de la nostalgie d'un pays qui n'existe plus, et livre une description fascinante de la spiritualité tibétaine avec le personnage d'Ama et son rôle d'oracle.
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu'à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l'Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun.Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu'une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ?Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l'histoire et les territoires allemands. Plus de vingt-cinq ans après Le liseur, Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui sonde puissamment la place du passé dans le présent, et nous interroge sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.
Un événement : quarante ans après l'Affaire Ajar, le dernier témoin et protagoniste de cette légendaire invention littéraire, celui qu'on appelait Émile Ajar, prend la parole. Paul Pavlowitch, cousin de Romain Gary, se souvient de ceux qui ont partagé sa vie, les deux icônes Romain Gary et Jean Seberg. Il raconte le destin magnifique et terrible de ces deux personnalités extraordinaires. En toile de fond de cette vie intime, est dépeinte avec une grande précision documentaire, la seconde moitié du Vingtième siècle depuis la jeunesse de Gary et celle de Seberg, de la Lituanie aux États-Unis, période emplie de conflits armés, de répression puritaine et politique, de racisme mais aussi de liberté.
L'auteur fait revivre ces personnes tant aimées, parcourt sa mémoire et ses carnets de notes de toujours, rassemble les pièces de leurs existences et donne des clefs pour comprendre comment ces deux êtres d'exception ont tant brillé avant de disparaître tragiquement.
Un texte puissant littérairement qui célèbre le souvenir d'une « tribu » telle que la nommait Gary, une extraordinaire famille qui a bousculé l'histoire de la littérature française.
«J'ai adhéré aux luttes de ma génération. Je suis resté loyal envers ses raisons. À ceux qui demandent à quoi tout cela a servi, je réponds par une phrase du Talmud : Il ne t'est pas imposé d'achever l'oeuvre, mais tu n'es pas libre de t'y soustraire.» Préface et «Itinéraires» (repères biographiques illustrés) inédits (80 documents).
2038. Les vagues épidémiques du Grand Dépérissement ont décimé tous les arbres et transformé la planète en un désert de poussière. L'un des derniers refuges est une île boisée, au large de la Colombie-Britannique, qui accueille des touristes fortunés venus admirer l'ultime forêt primaire. Jacinda y travaille comme guide, sans véritable espoir d'un avenir meilleur. Jusqu'au jour où un ami lui apprend qu'elle serait la descendante de Harris Greenwood, un magnat du bois à la réputation sulfureuse. Commence alors un récit foisonnant et protéiforme dont les ramifications insoupçonnées font écho aux événements, aux drames et aux bouleversements qui ont façonné notre monde. Que nous restera-t-il lorsque le dernier arbre aura été abattu ?Un grand hommage à la nature. Dense, ambitieux, fin et intelligent. Emmanuel Romer, La Croix.Michael Christie distille un humanisme vert vivifiant. Philippe Chevilley, Les Échos.Une fable écologique follement romanesque. Christine Ferniot, Télérama.Traduit de l'anglais (Canada) par Sarah Gurcel.
Visionnaire lors de sa parution en 2001, ce recueil de nouvelles d'Olga Tokarczuk n'a rien perdu de son mordant, ni de sa pertinente actualité. Avec une espièglerie qui rappelle Nabokov, la romancière polonaise nous dévoile un quotidien truffé de portes secrètes, de miroirs traversés et d'autres distorsions de l'espace et du temps. Une année à Berlin, un séjour au Mont-Noir, un mois de résidence en Écosse, sont le point de départ de plusieurs de ces nouvelles, et l'on verra que l'anodin d'une bourse d'écriture peut conduire aux paradoxes les plus fous.
Comment les gens se comportent-ils lorsque se brouillent les frontières entre fiction et réalité ? Un écrivain surprend un matin, assis à sa table, un double de lui-même qui corrige tranquillement son dernier manuscrit... Une lectrice de romans policiers trouve le moyen d'intervenir dans l'intrigue, beaucoup trop molle, du mauvais polar qu'elle a commencé... et les morts, soudain, vont se multiplier. En séjour à Berlin, une femme d'âge moyen s'étonne de devenir quelconque dans le maelstrom de la grande ville, avant de goûter au plaisir de pouvoir être n'importe qui : tour à tour une Turque voilée, un homme d'affaires, une petite fan de Britney Spears...
Il a appris la vie à la dure, son passé brûlerait les doigts de n'importe qui. Entre sa mère qui finit ses jours en taule, et ces saletés de guerres qui lui ont balancé au visage toute l'insoutenable dureté de l'être, le retour à la normale est impossible. Il fait partie de ceux qui portent en eux la malédiction de leurs origines. Mais loin d'abandonner, il va se battre pour préserver un petit noyau de fierté qui palpite en lui. Peu importe ce que cela coûte, les jobs de merde et les femmes aimantes, il doit défendre cette infime fraction d'indépendance. Et c'est l'écriture qui surgit, c'est elle qui sauve, absout et répare. Et lui, c'est Jarl Carlson, c'est aussi Fred Exley, Martin Eden et Holden Caufield, c'est un de ces damnés de la terre pour qui la littérature compte plus que tout.