Perles 2021
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Franklin Starlight mène une existence solitaire au coeur de l'Ouest canadien. Jusqu'au jour où il recueille sous son toit Emmy et sa fille Winnie, prêtes à tout pour rompre avec une existence sinistrée.
En les emmenant dans la nature, en leur apprenant à la parcourir et à la comprendre, Starlight leur permettra de panser leurs plaies, de retrouver confiance. Mais c'est compter sans Cadotte, l'ex-compagnon d'Emmy, résolu à la traquer jusqu'aux confins de la Colombie-Britannique.
Dans ce roman lumineux, on retrouve Frank, le héros désormais adulte des Étoiles s'éteignent à l'aube.
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- Je crois que j'aimerais être copiste.
- Cela consiste à copier des choses, non ?
- Probablement.
- Mais pas des actes notariés ou des chiffres, je vous prie.
- J'essaierai d'éviter.
- Essayez de voir si vous ne pouvez pas par exemple copier les gens.
- Oui.
- Tels qu'ils sont.
- Oui.
- Vous y arriverez très bien.
Qu'est-ce qu'un artiste ? Alessandro Baricco nous invite à suivre le parcours de Mr Gwyn, entre badinage et aventures cocasses. Un roman intrigant et brillant.
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«Et ceci, mes chers concitoyens, nous ramène une dernière, toute dernière fois, à mes erreurs:oui, j'ai graissé des pattes, fait de fausses promesses, et probablement un tas d'enfants illégitimes, j'ai menti et j'ai trompé, j'ai été mauvais. En résumé, les amis, j'ai été l'un d'entre vous!»Que nous diraient les défunts de Paulstadt s'ils pouvaient s'exprimer une dernière fois? Il suffit de tendre l'oreille pour le savoir. Car dans le cimetière de ce petit village autrichien, leurs voix bruissent. D'anecdotes en confidences, la communauté reprend vie sous nos yeux:le maire, l'institutrice, le curé disparu dans l'incendie de l'église... Au fil de cette chronique tendre et pleine d'humour, c'est le portrait d'une humanité incroyablement attachante qui se dessine.
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Un père et une mère, écrivains tous deux. Avec leurs jeunes enfants issus d'unions passées, ils prennent la route pour le sud des États-Unis. Lui entreprend un travail sur les Apaches. Elle, tient à constater la réalité de ce qu'on appelle à tort la « crise migratoire » touchant les enfants sud-américains. Dans le coffre de la voiture, sept boîtes remplies de documents amassés au cours de leur périple. Témoignages de ces enfants perdus voyageant sur les toits des trains, qui sont une tentative pour documenter la vie, retenir l'empreinte d'une existence, dépeindre notre présent.
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Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. A quoi a-t-il collaboré ? Quels gages a-t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal.
Après ce début d'une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative.
Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l'ombre d'une cave humide à Angers. Les grands-parents d'Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d'échapper à cette triste France.
Au-delà de tout ce que nous savons du retour d'une famille pied-noire en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre.
Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d'une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même. -
Ce récit est court, mais son pouvoir est grandUn homme en quête de fortune ou d'aventure, perdu en plein milieu du grand nord, tente de rejoindre ses compagnons. Dans ce désert de neige et de glace, rien d'autre que lui et un chien... Confronté aux forces de la nature, au froid mordant, sa vie ne dépend que de quelques allumettes avec lesquelles il pourrait se faire un feu... Une histoire à l'intrigue très dépouillée et terrible, transcendée par un dessin qui nous fait ressentir le froid comme on ne l'avait encore jamais éprouvé en bande dessinée.En 2007, Chabouté avait entrepris d'adapter la célèbre nouvelle de Jack London : Construire un feu. Cette année, à l'occasion du centenaire de la mort de l'auteur de Croc-blanc et de L'Appel de la forêt, ce chef-d'oeuvre de la bande dessinée reparait dans toute une nouvelle édition avec couverture inédite et cahier graphique de 16 pages.
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The white darkness
David Grann
Coup de coeur- Editions Du Sous Sol
- Feuilleton Non Fiction
- 4 Février 2021
- 9782364684072
Comme souvent dans les récits de David Grann, un homme est dévoré par son idéal.
Ce personnage d'un autre temps sorti tout droit d'un film de Werner Herzog, se nomme Henry Worsley. The White Darkness raconte son extraordinaire histoire. Celle d'un militaire britannique fasciné par l'exemple d'Ernest Shackleton (1874-1922) et par ses expéditions polaires ; un homme excentrique, généreux, d'une volonté exceptionnelle, qui réussira ce que Shackleton avait raté un siècle plus tôt : relier à pied une extrémité du continent à l'autre. Une fois à la retraite, il tentera d'aller encore plus loin en traversant l'Antarctique seul, sans assistance.
Il abandonne tout près du but, dans un état de santé tel qu'il meurt quelques heures après son sauvetage. Édifiant destin d'un homme perdu par une quête d'impossible, qui n'est pas sans rappeler Percy Fawcett, autre explorateur guidé par une obsession, dont David Grann avait conté l'histoire dans La Cité perdue de Z.
«Tout le monde a son Antarctique», a écrit Thomas Pynchon, rien n'est moins vrai dans ce récit magnifique qu'on ne peut lâcher avant de l'avoir accompagné à son terme.
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L'écriture de l'histoire est sans cesse reprise par chaque époque: c'est la preuve qu'il n'y a pas de sens définitif car le propre du vivant est d'être interminable en dépit de sa finitude et de sa mortalité. Le dictionnaire, tout en allant de A vers Z, ne va nulle part: il n'impose aucune continuité. Sa composition affiche l'arbitraire de l'ordre alphabétique et démonte par là le récit même qu'elle appelle et alimente : c'est un texte sans hiérarchie, sans chronologie et, par nature, pluriel. L'événement s'y démultiplie et retourne à cet état de chantier que l'histoire a pour habitude de nier en faisant de lui un monument fini. Sur ce chantier le texte demeure en travail: il permet d'établir des rapports entre toutes les parties de «l'histoire» mais il n'achève aucun de ces rapports afin de s'en approprier l'intelligence et le mérite - ceux-là sont laissés au lecteur. Pas de vérité toute faite, uniquement des relations que la lecture établit pour s'en aller à la recherche de la vérité.
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La chaise de Van Gogh
Paola Pigani
Coup de coeur- La Boucherie Litteraire
- Sur Le Billot
- 5 Février 2021
- 9791096861347
Deux hommes, un paysan ferrailleur et un peintre, ont creusé dans leur exil, terre et lumière une vie durant avant de nous laisser leur force solaire. Dans ce second recueil publié à La Boucherie Littéraire, Paola Pigani délivre un long poème d'adieux qui prend naissance au pied d'une chaise vide. L'absence se matérialise, la mort, jamais qu'une voix nostalgique éloigne pour dire l'enfance terrestre offerte en héritage par son père et sa mémoire ardente comme un champ d'or peint par Van Gogh.
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La nuit n'éteint jamais nos songes
Joël Vernet
Coup de coeur- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 18 Mars 2021
- 9782914577717
L'Auteur retourne sur son passé pour y chercher la source même de son écriture. La mort croisée dans l'enfance, celle du père, est demeurée chez l'Auteur plus qu'une lampe, la fondation même de l'aventure des mots, de la vie tout court : "En partant, mon père, sans le savoir, m'a transmis toute sa force, son génie d'homme invisible. J'ai toujours considéré que loin d'être banale, la vie ordinaire était la plus haute vie, que nous n'en aurions pas d'autre.
Qu'il fallait faire avec, et parfois s'élever contre." Même la nuit la plus sombre ne parviendra pas à éteindre cette lampe que l'Auteur promène depuis ses premiers livres, et qui est la poésie même. Ecrits comme un peintre ferait des petits tableaux, ces fragments surgissent comme des instantanés, donnant toute sa place à l'inattendu.
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«Dans le livre quelque part il y a le mot minuterie, qui, lorsqu'il s'est relu, a voulu faire venir le mot mutinerie.
Mais trop tard, il n'y avait plus de place dans le livre. quand même, à cette occasion je me suis souvenu d'une enfance, je vérifie que c'est bien la mienne, où tout en moi s'était mutiné, longuement, au point que les structures mêmes de l'enfance en furent mises en cause. je comprends que le livre est le résultat de cet épisode, auquel s'est ajoutée la violence d'une transe adulte qui passait à grande vitesse sur les rails tandis que je ne m'attendais à rien sur le quai.»
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Nous les vagues ; les célébrations
Mariette Navarro
Coup de coeur- Quartett
- 15 Juin 2014
- 9782916834276
Ainsi les enfants apprennent-ils que les règles du monde ne sont pas celles de leurs envies, les adultes sont-ils châtiés d'avoir troqué leurs promesses de bonheur contre la tristesse fade d'une autorité parentale plus proche de la volonté malsaine de contrôle d'autrui que d'un souci d'éducation, d'accompagnement. Pourtant, d'éducation, d'accompagnement, il en est question dans cette pièce ; mais l'adolescence est souveraine dans sa fragilité ; elle fonctionne comme un révélateur de l'inanité des demi-mesures, des projets mous et creux. Intégral dans ma peau parle de mue. De quête d'absolu. De peur de se perdre. De rébellion. Et d'enfance. De la pureté de l'enfance.
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Démocratie ! hic et nunc
Jean-François Bouthors, Jean-Luc Nancy
Coup de coeur- Les Peregrines
- Essai
- 3 Octobre 2019
- 9791025204634
La démocratie traverse une crise majeure. Les peuples doutent de leurs représentants. Certains en appellent à une démocratie « directe », sans médiation, et d'autres consentent à l'instauration de « démocraties illibérales »... Mais que recouvre en réalité le mot « démocratie » ?
Dans cet ouvrage à quatre mains, Jean-François Bouthors et Jean-Luc Nancy reviennent sur ses origines et sur sa spécificité : la démocratie naît de l'effondrement d'un monde devenu caduc et elle construit le peuple comme l'être ensemble d'individus libres et égaux. Mais elle est toujours en écart avec ellemême, jamais achevée. Elle est, en elle-même, un nécessaire (re)commencement, dans une relation complexe avec la technique. Aussi doit-elle s'apprendre, hic et nunc, jusque dans ce qui la dépasse.
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Cahier de verdure ; après beaucoup d'années
Philippe Jaccottet
Coup de coeur- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 10 Avril 2003
- 9782070428618
Les deux recueils rassemblés ici se tiennent sur un versant apaisé de l'oeuvre de Philippe Jaccottet, et témoignent d'une prise de distance avec les peurs, les douleurs, les alarmes passées. Non que la destinée humaine ait changé de trajectoire et se soit magiquement affranchie de sa finitude, mais des passages, des éclaircies sont ici entrevus qui tentent de déjouer les pièges du temps.Depuis le dessin général des paysages jusqu'à la floraison ascensionnelle de la rose trémière (que le poète nomme la «passe-rose»), la nature se donne pour la médiatrice privilégiée, celle qui, fragmentée, diversifiée, voire chaotique, suggère pourtant l'unité de la création. Et cette unité perceptible en chaque détail s'incarne dans l'écriture de Philippe Jaccottet qui joue ainsi de différentes formes d'expression (poèmes, proses poétiques, notes de carnet) pour, usant de la diversité comme un peintre des couleurs, composer un tableau qui estomperait son cadre et concilierait visible et invisible.Avec une économie de moyens qui lui est propre, Philippe Jaccottet dit l'essentiel:«que la poésie peut infléchir, fléchir un instant, le fer du sort. Le reste, à laisser aux loquaces».
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Rien ne semble plus satisfaire Aude, ni sa vie à Lyon, ni son mari, ni son métier... Une douleur jamais guérie revient la hanter, la disparition de sa meilleure amie, Alice, quarante ans auparavant.
Que s'est-il donc passé en 1976, à Venise, où Aude avait rejoint Alice qui y étudiait les beaux-arts ? Pourquoi cette fille passionnée, idéaliste, a-t-elle disparu sans un mot, du jour au lendemain, laissant un vide que rien ni personne n'a pu combler ?
Aude décide de reprendre l'enquête, contre la volonté de son entourage.
Alternent alors cette quête et les souvenirs d'Aude, qui n'ont autre que Venise pour référence. Cette confrontation entre passé et présent met à jour les failles dans les souvenirs d'Aude et dévoile le personnage d'Alice sous un autre jour que celui idéalisé par le temps.
Peu à peu se reconstruit l'histoire d'une amitié forte et singulière, à travers la vie d'une communauté de jeunes à Venise, pendant les années soixantedix, dans une ville et une époque qu'aucun des protagonistes n'a pu oublier, tissée de rêves et de violences...
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Une vie bouleversée ; lettres de Westerbork
Etty Hillesum
Coup de coeur- Points
- Points Documents
- 25 Mai 2020
- 9782757885727
De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui en émane. Une foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits. Partie le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d'où elle envoie d'admirables lettres à ses amis, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.
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Oregon, 1851. Dans l'Amérique de la Ruée vers l'or, les frères Eli et Charlie Sisters, redoutable tandem de tueurs à gages, chevauchent vers la Californie pour accomplir l'une de leurs sinistres missions. Mais cette dernière se transforme en une aventure inédite à l'épilogue aussi tragique que bouleversant. Hommage picaresque et décalé aux classiques du western et magistrale plongée dans ses entrailles les plus sombres, un roman inventif en forme d'exceptionnelle prouesse narrative placé sous le signe de l'humour noir.
Traduction d'Emmanuelle et Philippe Aronson.
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Cueilleur d'essences ; aux sources des parfums du monde
Dominique Roques
Coup de coeur- Grasset
- 10 Mars 2021
- 9782246826231
Le parfum : raffinement ultime, magique et sophistiqué, associé à des marques prestigieuses au marketing puissant. Mais le vrai luxe de cette industrie mondialisée est un secret bien gardé, celui des produits naturels qui composent ses plus belles fragrances. Certains parfums associent jusqu'à 80 essences différentes : issues de fleurs, de fruits ou d'écorces, elles sont cultivées, récoltées et distillées selon des techniques souvent artisanales. Au coeur de cet univers, le sourceur assure la fiabilité des ressources, la qualité des produits, et met en contact petits producteurs et grandes entreprises.
Depuis trente ans, Dominique Roques approvisionne la palette des parfumeurs en extraits de plus de 150 matières premières, venues de près de 50 pays. Passionné, il nous entraîne dans un tour du monde à la recherche des essences les plus rares, de l'Andalousie au Somaliland en passant par la Bulgarie, le Laos, le Salvador, l'Indonésie ou encore l'Egypte... Une senteur, un pays, des hommes : chaque chapitre raconte l'histoire d'une essence, met en lumière les cueilleurs au savoir-faire ancestral et les parfumeurs stars venus observer la beauté des plantations et comprendre les processus d'extraction. Au fil de ses voyages, Dominique Roques décrit l'extraordinaire chaîne du parfum, puissante mais fragile par sa dépendance aux intempéries, aux fluctuations économiques et même aux circuits criminels. Et il prouve que les bonnes pratiques sont possibles : amélioration des conditions de vie des petits producteurs, prix justes, qualité des extraits.
Nous rencontrons ainsi les exploitants du Bangladesh, plantant des clous dans les arbres à parfum pour accélérer la formation du mystérieux bois de oud, et les récolteurs du baume Pérou, suspendus aux branches dans le vide, une torche en feu à la main. Nous apprenons qu'en 1840, plus d'un siècle après l'importation de la vanille en Europe, c'est un garçon de 11 ans qui comprend enfin le principe de la pollinisation et lui fait donner des fruits. Nous découvrons la technique de l'enfleurage, les circuits mafieux du patchouli, le rapt de l'hévéa amazonien par les Anglais au début du XXème siècle, les meurtres commis en Inde pour du santal et les replantations de champs entiers au fond de l'Australie, dans l'incroyable région des diamants roses... Et mille autres anecdotes qui tissent l'extraordinaire kaléidoscope des senteurs du monde.
À l'heure où, pour la première fois depuis les collectes d'encens de l'Antiquité, la pérennité des parfums de la nature n'est plus une évidence, ce livre à l'écriture vive et subtile nous fait vivre au plus près la fascinante et magnifique aventure du parfum.
Déjà en cours de traduction dans 6 pays. -
Dans la misère d'un bidonville haïtien, une toute jeune fille éprise d'une camarade de classe observe les adultes, leur violence, leurs faiblesses, leurs addictions... et tente de donner corps à ses rêves d'évasion. Le premier roman âpre et poétique d'un poète et dramaturge de vingt-six ans, notamment lauréat du Prix de la Vocation de la fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour son recueil de poésie «Nul chemin dans la peau que saignante étreinte» (Cheyne Éditeur, 2017).
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Sans carte, sans guide, Mami Babka et Petit Ourse inventent leur chemin. Par dessus les rivières, à travers les montagnes, elles progressent et rien n'arrête leur élan vers l'inconnu. Elles sont libres. Puis, un soir, Mami Babka s'allonge dans la neige pour toujours. Elle a touché l'horizon qu'elle cherchait : ici, sous les étoiles, s'arrête son chemin. Au matin, dans une barque où elle pose sa lanterne, Petite Ourse part seule sur le fleuve.
Est-ce le vent ou Mami Babka qui lui souffle : "Va, Petite Ourse, va, le chemin t'attend ! ". Plus tard, dans l'eau, des clapotis et des rires : Petite Ourse rencontre Oumi. Et si désormais elles allaient ensemble vers le grand large ? Leurs deux chemins ne feraient plus qu'un...
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«À la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n'avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquet et de barbelés entre des prés.» Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier. Elle n'oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie. Les pays raconte ces années de passage.
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Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Pour se donner bonne conscience ? Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser.
Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime.
Un délicieux mélange de candeur et de perversion, qui tient en haleine de bout en bout.
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Codine fait partie d'un cycle de quatre récits qui composent la jeunesse d'Adrien Zograffi, personnage récurrent de l'oeuvre de Panaït Istrati et à portée autobiographique.
Adrien Zograffi et sa mère, blanchisseuse, viennent d'emménager dans la Comorofca, un quartier pauvre de Braïla, à l'est de la Roumanie. Adrien est un garçon pauvre, bien élevé, propre sur lui, poli, qui ne s'intègre pas aux bandes qui jouent au foot dans la rue, tous dépenaillés et grossiers. Un jour, il fait la connaissance du « géant du port », le forçat au grand coeur, le fameux Codine, voyou redouté de tous tant pour sa force que sa violence. T ous deux se lient d'une amitié forte et exclusive, ils deviennent « frère de croix ». Mais la fatalité rattrapera bien vite le grand Codine...
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Apeirogon.
Une figure géométrique au nombre infini de côtés.
En son coeur, deux pères.
Un palestinien, un israélien, tous deux victimes du conflit, qui tentent de survivre après la mort de leurs filles. Abir Aramin, 1997-2007. Smadar Elhanan, 1983-1997. Il y a le choc, le chagrin, les souvenirs, le deuil. Et puis l'envie de sauver des vies. Ensemble, ils créent l'association « Combattants for Peace » et parcourent le globe en racontant leur histoire pour susciter le dialogue.
Et un nombre infini de côtés.
Toutes les facettes d'un conflit, qui est à la fois historique, politique, philosophique, religieux, musical, cinématographique, géographique. Une tragédie infinie qui happe le lecteur, l'absorbe, lui donne une responsabilité et l'engage à comprendre, à échanger, pour entrevoir un nouveau futur. Une tentative d'apaisement.
It will not be over until we talk.