Charging Elk, un jeune Sioux, fait partie de la troupe du Wild West Show de Buffalo Bill, en tournée européenne à l'automne 1889.
Par goût de l'aventure, il a quitté les siens et les grandes plaines pour partir à la découverte du monde des Blancs, ceux qui ont vaincu son peuple et qui lui imposent leur culture. Ainsi, chaque soir, à Paris ou ailleurs, lui et ses camarades jouent les Indiens sauvages et cruels pour le plus grand bonheur des foules. Mais c'est à Marseille que va se jouer son destin. Victime d'un accident, il s'enfuit de l'hôpital, sans savoir que la troupe est déjà repartie pour l'Italie.
Commence alors pour lui, dans ce monde qui lui est inconnu, une longue série d'épreuves et de mésaventures dont une étrange histoire d'amour qui le poussera au meurtre et changera à jamais le cours de sa vie. Choc des cultures, déracinement, exil, sur un thème extrêmement contemporain et à travers l'émouvant portrait d'un homme, James Welch a réussi le tour de force d'écrire un roman passionné qui scelle la rencontre de l'Ancien et du Nouveau Monde.
S'abîmer Absence Adorable Affirmation Altération Angoisse Annulation Ascèse Atopos Attente Cacher Casés Catastrophe Circonscrire Coeur Comblement Compassion Comprendre Conduite Connivence Contacts Contingences Corps Déclaration Dédicace Démons Dépendance Dépense Déréalité Drame Écorché Écrire Errance Étreinte Exil Fâcheux Fading Fautes Fête Fou Gêne Gradiva Habit Identification Image Inconnaissable Induction Informateur Insupportable Issues Jalousie Je-t-aime Langueur Lettre Loquèle Magie Monstrueux Mutisme Nuages Nuit Objets Obscène Pleurer Potin Pourquoi Ravissement Regretté Rencontre Retentissement Réveil Scène Seul Signes Souvenir Suicide Tel Tendresse Union Vérité Vouloir-saisir
Notre défi invisible, ce sont des carnets écrits presque au jour le jour, des notes, des bouts de phrases, des dessins sur papier, admirateurs zélés de la vie qui passe, meurt, naît, ressuscite, s'efface, rejaillit, tremblante, démoniaque, heureuse. Et cela dans l'admirable silence du mouvement, des rythmes infinis. Vivre est la danse d'un funambule. Aux livres, j'ai souvent préféré la belle palpitation du monde et suis allé au dehors pour amasser toute la chaleur du soleil, sa bonté inouïe. J'ai flâné longtemps sans jamais me lasser de cette contemplation peu ordinaire. Les visages des hommes sont sans mensonge. Les plis de leurs yeux disent la vérité. Sous ce ciel, il y a trop d'injustice et cette injustice soulève en moi des tempêtes. Ce chant massif, je l'entends. Cela vous donne, si j'osais ce mot, une sorte de responsabilité, d'humilité à l'égard de chaque phrase, de chaque être que vous fûtes un jour amené à croiser.
Les textes sont datés, restitués chronologiquement, avec indication des lieux.
528 pages de ce grand voyageur qu'est Joël Vernet, couvrent ce lent chemin parcouru de 1978 à 2016.
« Atlas, dans la mythologie, représente un géant capable de tenir la Terre sur ses épaules sans en être écrasé. Mais quand Gérard Mercator publie en 1538 ce qu'il décide d'appeler un Atlas, le rapport des forces s'est complètement inversé : un "Atlas" est un ensemble de planches, imprimées sur du papier, quelque chose que l'on feuillette et que le cartographe tient dans sa main ; ce n'est plus la Terre que l'on a sur le dos et qui nous écrase, mais la Terre que l'on domine, que l'on possède et que l'on maîtrise totalement. Près de cinq siècles après, voilà que la situation s'inverse à nouveau : paraît un «Atlas» qui permet aux lecteurs de comprendre pourquoi il est tout à fait vain de prétendre dominer, maîtriser, posséder la Terre, et que le seul résultat de cette idée folle, c'est de risquer de se trouver écrasé par Celle que personne ne peut porter sur ses épaules. » Bruno Latour Changement climatique, érosion de la biodiversité, évolution démographique, urbanisation, pollution atmosphérique, détérioration des sols, catastrophes naturelles, accidents industriels, crises sanitaires, mobilisations sociales, sommets internationaux... Voici le premier atlas réunissant l'ensemble des données sur la crise écologique de notre temps.
L'oeil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute dans la garrigue, suant sous son melon, le chevalet harnaché sur le dos comme à un baudet. Apparaît la bottine d'une femme gisant sur un talus, et c'est le drame.
Trois jours dans la vie de Paul Cézanne suffisent à Mika Biermann pour faire sauter les écailles de peinture, gratter la trame, ajourer jusqu'à l'os le portraitiste de la Sainte- Victoire.
Il transforme un thriller sordide en une Odyssée sur une mer de peinture, dans des pinèdes et des sous bois aux nuances fauves, sur les traces du peintre bourru, vaniteux et obsédé par des chimères grotesques qui n'engendrent pas la mélancolie.
On en termine la lecture avec les doigts maculés de couleurs vives et l'oeil fringant.
Une semaine à bord d'un yacht luxueux, à sillonner les eaux du Grand Nord avec seulement une poignée de passagers. Pour Laura Blacklock, journaliste, c'est l'occasion rêvée de s'éloigner de la capitale anglaise. D'ailleurs, le départ tient toutes ses promesses : le ciel est clair, la mer est calme et les invités de l'Aurora rivalisent de jovialité. Le champagne coule à flots, les conversations ne manquent pas de piquant et la cabine est un véritable paradis sur l'eau. Mais dès le premier soir, le vent tourne. Laura, réveillée en pleine nuit, voit une passagère être passée par-dessus bord. Le problème ? Aucun voyageur, aucun membre de l'équipage ne manque à l'appel. L'Aurora poursuit sa route comme si de rien n'était. Le drame ? Laura sait qu'elle ne s'est pas trompée. Ce qui fait d'elle l'unique témoin d'un meurtre, dont l'auteur se trouve toujours à bord...
Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. Elle a un toit temporaire, prêté par un ami d'ami. Lui est fauché comme les blés. Ils vivent quelques premiers jours merveilleux mais un soir, sirènes, explosions, coups de feu, policiers et militaires envahissent la capitale.
La ville devient terrifiante...
Bouleversés, Sitam et Capu décident de déguerpir et montent in extremis dans le dernier train de nuit en partance. Direction la zone - « la grisâtre », le pays natal de Sitam. C'est le début de leur odyssée.
Ensemble ils vont traverser la banlieue, l'Europe et la précarité...
Nerveux, incisif, musical, K.O. est un incroyable voyage au bout de la nuit. Ce premier roman, né d'un sentiment d'urgence radical, traite de thèmes tels que la poésie, la maladie, la mort, l'amitié et l'errance.
Il s'y côtoie garçons de café, musiciens sans abris et imprimeurs oulipiens. Splendide et fantastique, enfin, y règne le chaos.
Les histoires d'amour tourmentées et douloureuses d'un jeune Américain à Paris dans les années 50. La sincérité et l'audace avec lesquelles James Baldwin décrit le trouble émotionnel de David, déchiré entre Giovanni et Hella, font de ce livre un classique. La Chambre de Giovanni, l'un des premiers et plus beaux livres de James Baldwin, était resté introuvable pendant plus de vingt-cinq ans.
Maman.
Un nom unique, un nom multiple. il y a autant de mamans qu'il y a d'enfants.
Un mot pour dire l'amour, la tendresse, le lien, le besoin, l'attente, le manque parfois, l'absence.
Quentin Gréban a réalisé une galerie de portraits magnifiques de mamans, de mères, de femmes, de tous les pays, de toutes les époques...
Les Pérégrins, sans doute le meilleur livre d'Olga Tokarczuk, n'est pas un « livre de voyage », mais un livre sur le phénomène du voyage. Pour les Bieguny (ou Stranniki, c'est-à-dire marcheurs ou pérégrins), une secte religieuse de l'ancienne Russie, le fait de rester au même endroit rendait l'homme plus vulnérable aux attaques du Mal, tandis qu'un déplacement incessant le mettait sur la voie du Salut. S'ils sont des hommes et des femmes de notre temps, les personnages du livre d'Olga Tokarczuk ont peut-être une motivation similaire pour voyager sans cesse. Mais davantage que le Salut, ils semblent poursuivre l'idée qu'ils se font de leur propre liberté. Pour les ressortissants de pays dont les frontières ont été verrouillées un demi-siècle durant, la liberté de voyager brille d'un éclat tout particulier. En une myriade de textes courts, l'auteur compose ici un panorama coloré du nomadisme moderne, moins soucieux de la destination que du simple fait d'être en mouvement. À travers les livres et à travers le monde d'aujourd'hui, dans les lieux et les non-lieux de ses voyages, Olga Tokarczuk a ressemblé des histoires, des images et des situations qui nous éclairent sur un monde à la fois connu, cartographié, répertorié, et absolument mystérieux, mouvant réseau de flux et de correspondances... Une multiplicité de réflexions (l'image du labyrinthe, l'analogie des circulations anatomiques, géographiques et cosmiques), de micro-récits et de choses vues, sur les zones de transit, les avions, les hôtels, le hasard des rencontres, le tourisme exotique et la baraques à souvenirs. Avec sa foi dans l'intelligence du lecteur, Olga Tokarczuk ouvre pour nous mille et une pistes de questionnement, d'étonnement et de rencontres.
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ». Traduction, préface et commentaires par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent.
Méprisée par son mari, Rachel Clayborne, 32 ans, fuit l'Illinois en pleine nuit avec son bébé, pour rejoindre le seul endroit qu'elle considère comme un refuge possible : la ferme de sa grand-mère dans le Wisconsin.
Mais celle-ci est mourante et veut léguer la maison à son auxiliaire de vie, Diane Bishop, membre de la tribu amérindienne des Ojibwés, expropriée de sa terre par un barrage dont la construction a été imposée par...
La famille Clayborne. Bouleversée par la beauté saisissante du lieu et ses retrouvailles avec son premier amour - le fils de Diane, Joe Bishop -, Rachel est emportée dans un tourbillon existentiel : doit-elle se battre pour garder cette maison qui fut le refuge de son enfance ? Ou la restituer aux Bishop par souci de justice, comme l'y incitent ses valeurs et sa morale ?
Saga?familiale?et?drame?intimiste tissés de magnifiques portraits de femmes, La Crue met en lumière, grâce à une écriture sensible et lyrique, ce que le barrage a détruit, une nature somptueuse et le mode de vie Ojibwé.
Avec subtilité, Amy Hassinger évoque?la?folie?démiurgique?de?l'Homme et?la?part?la?plus?sombre?de?l'histoire?des?États-Unis?:?l'anéantissement de?la?culture?amérindienne.
Londres, 1967. Arrivée des Caraïbes cinq ans plus tôt, Odelle Bastien se rêve écrivain mais peine à trouver ses marques. Sa vie bascule quand elle décroche un poste de dactylo dans une galerie d'art et rencontre la charismatique Marjorie Quick, qui lui redonne confiance. Puis arrive un jour un tableau représentant deux femmes et un lion, qui semble profondément troubler Marjorie. Intriguée, Odelle décide de percer l'énigme de cette toile.
Andalousie, 1936. La jeune Olive Schloss, fille d'un marchand d'art en exil, aspire à devenir peintre mais sa famille s'y oppose. Un artiste révolutionnaire, Isaac Robles, se présente un jour avec sa soeur dans leur propriété. Petit à petit, ils s'insinuent dans la famille Schloss et proposent à Olive un marché dont les terribles conséquences résonneront dans les décennies suivantes...
Alors que l'Amérique panse encore la plaie ouverte de la Seconde Guerre mondiale, la destinée de deux familles se met en marche. James Vincent, d'ascendance irlandaise, fuit un foyer familial chaotique pour faire des études de droit à New York où il deviendra un brillant avocat. De son côté, Agnes Miller, une jeune femme noire à l'avenir prometteur, voit son rendez-vous amoureux tourner au cauchemar lorsque la police arrête sa voiture sur une route déserte en lisière d'un bois de l'État de Géorgie. Les conséquences de cette nuit funeste influeront inexorablement sur sa vie et celle de ses descendantes. Pendant plus de six décennies de changements radicaux - de la lutte pour les droits civiques aux premières années de la présidence d'Obama, en passant par le chaos de la guerre du Vietnam -, les familles de James et Agnes demeureront inextricablement liées. Au fil de cette spectaculaire fresque familiale et amoureuse, ce roman donne à voir les coulisses méconnues de l'histoire d'une nation. Avec une justesse, un humour et une maîtrise rares, Regina Porter creuse les traumatismes des États-Unis sur plusieurs générations et expose avec grande intelligence les mouvements profonds d'une société sur plus d'un demi-siècle.
Quand le rouge gorge rencontre la blanche colombe, il a un coup de foudre et se jure de tout faire pour gagner son coeur. Malheureusement, il n'est pas son seul prétendant, et chacune de ses tentatives pour l'impressionner est réduite à néant par un adversaire plus au point. La sérénade du rossignol ridiculise sa chansonnette ; le diamant de la pie éclipse son morceau de verre poli ; le tambourinage du pic-vert rend inaudibles ses efforts pour attirer son attention... et quand il rassemble son courage pour l'inviter à dîner, le merle l'a déjà conviée sur son cerisier en fleur. Le rouge gorge comprend qu'il lui faudra trouver une idée extraordinaire pour se démarquer...
Un conte « anthropologique » plein d'humour, pour révéler au grand public les richesses humaine et naturelle du territoire des Calanques, en invitant chacun, habitants, usagers réguliers ou visiteurs occasionnels, à considérer sa juste place dans cet environnement exceptionnel.Sur le territoire du Parc national des Calanques, dans ses massifs, ses villes, ses étendues marines et ses îles, cohabitent des êtres vivants de toutes espèces. L'un deux, l'Aigle de Bonelli, engage le dialogue avec des humains, comme au bon vieux temps des contes.Le Marcheur, la Cabanonière, le Pêcheur, la Grimpeuse, le Chasseur, la Plongeuse, la Botaniste, l'Urbaniste, l'Écologue, le Voileux, le Pompier, le Batelier, l'Aubergiste, le Flécheur sous-marin, la Garde-Monitrice dévoilent tour à tour à l'oiseau leur perception de cet espace naturel, leurs savoirs, leur enthousiasme et leurs craintes.Les conversations avec cet animal sauvage, naïf et menacé amèneront les humains à mieux appréhender l'interdépendance du vivant et à coopérer les uns avec les autres, pour restaurer l'équilibre des Calanques.Le récit de Karin Huet, conçu comme un message d'espoir, associe la magie de la fiction et la rigueur de la science. Fruit de trente-neuf entretiens qu'elle a menés auprès d'usagers et de gestionnaires du Parc national, il restitue leurs vécus et leurs visions.Ce livre, publié en partenariat avec le Parc national des Calanques, est illustré par les formidables « cartes à pied » d'Amandine Maria.
Ne pleure pas. J'ai mal à la tête. Pas de larmes. Je m'en vais toute seule et je te laisse là. J'accroche un papier avec notre adresse à la fermeture Éclair de ton anorak. N'importe qui te raccompagnera chez toi tout droit. C'est ce que tu veux ? Alors qu'est-ce que tu veux ? Moi je reste là. Je ne rentre pas. Je vais au Groenland. Tu me crois ou pas.
Pour échapper à son quotidien de labeur et à son père, rustre et acariâtre, Ada n'a que la peinture, à laquelle elle s'adonne en secret. En cette année 1917, l'Autriche, comme toute l'Europe, est bouleversée par la guerre. C'est dans sa passion que la « fille des bois » trouve un sens à l'existence.
Quand Vienne l'appelle, le fragile équilibre sur lequel tenait le fil de sa vie ne peut qu'être renversé.
Aller à la découverte des hautes herbes, au détour de paysages repeints aux couleurs de la reverdie annuelle, est un bonheur comparable à celui de se lever tôt pour constater que le soleil règne en maître absolu sur la campagne, avant que ses rayons, frappant de plein fouet les yeux du promeneur matinal, à peine éveillé, ne le jettent, l'esprit à moitié sonné, sur le carreau éblouissant des routes.
Robinson Crusoé vient de passer vingt ans de solitude dans son île déserte. Il a dû reconstruire son équilibre. C'est avec fierté - celle d'avoir soumis l'île à sa domination - qu'il entame ce matin-là une promenade rituelle sur la plage où il avait mystérieusement échoué il y a tant d'années.
C'est alors qu'il découvre l'inconcevable : dans le sable, une empreinte. Celle d'un homme.
Passé l'affolement, puis la posture agressive et guerrière, le solitaire s'élance à la recherche de cet Autre qui lui apporte ce dont il avait oublié l'existence : l'idée même de l'humain. Commence alors une étrange aventure qui le précipite en présence de lui-même et d'une île inconnue jusqu'alors.
Celui qui avait réussi à survivre sans civilisation, sans culture, sans autrui, doit maintenat affronter ce qu'il n'aurait pu imaginer ailleurs qu'ici : la relation à l'impensable.
« Eh bien, mon enfant, c'est à vous que je confie le soin de recommencer cette difficile aventure. Vous ferez, il le faut, en Malicroix, ce que Cornélius n'a pas pu faire. C'est le 16 juillet de l'an qui doit venir après ma mort que, seul, embarqué sur le bac avec le batelier aveugle, vous irez au milieu du fleuve pour y trancher le câble : et vous descendrez droit sur le Ranc, au milieu des tourbillons... ».
La disparition progressive des kiosques et marchands de journaux rétrécit l'espace public de la démocratie qui se replie dans l'univers borné des smartphones et des tablettes où l'information est assignée à résidence par le jeu des algorithmes.
L'intelligence artificielle - plus d'artifice que d'intelligence - prend le pas sur l'intelligence humaine pour fixer désormais à toute vitesse - érigée en vertu de l'époque - la hiérarchie des événements, selon des critères ou le clic commercial, le « putaclic » à vocation publicitaire, l'emporte sur le discernement éditorial. Éric Fottorino, directeur de publication du 1, s'engage.
Oedipe, celui qui - jouet des dieux - a tué son père et épousé sa mère, quitte Thèbes aveugle et accablé par le poids de sa faute. Avec sa fille Antigone, il s'engage dans une longue errance qui le conduira à Colone, lieu de sa "disparition"... et de la clairvoyance.
Car ce livre est un voyage intérieur dans lequel un homme affronte les ténèbres qu'il porte en lui, jusqu'à atteindre la connaissance de soi.
Dans cette quête, Henry Bauchau convoque tour à tour le chant, la danse, le rêve et le délire comme moyens de libération de son héros... Et c'est par la sculpture, au flanc d'une falaise, d'une vague gigantesque, symbole des épreuves déjà franchies ou encore à franchir, que ce délire trouve son expression la plus achevée et la plus visionnaire.
Oedipe sur la route, roman d'aventures, roman initiatique, est avant tout une somptueuse interrogation sur l'individu et son destin.