Ce livre est le fruit d'un vieil amoureux de la mer Intérieure qui en dévoile pour nous les balbutiements enrichis d'un savoir encyclopédique. L'historien des grands espaces et des longues durées apporte son métier et sa vision à la préhistoire et aux antiques civilisations qui, jusqu'à l'accomplissement de la conquête romaine, ont bordé et fait la Méditerranée.
Empire du Japon, époque Heian, XIIe siècle. Miyuki prend la suite de son mari, excellent pêcheur de carpes et fournisseur des étangs sacrés de la cité impériale, mort noyé dans la rivière Kusagawa. Elle entreprend un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers forêts et montagnes pour porter jusqu'à la capitale les précieux poissons. La mémoire des heures éblouissantes vécues avec l'homme qu'elle a tant aimé - et certaine qu'il chemine à ses côtés - donne à Miyuki le pouvoir de surmonter les tribulations les plus insolites, et de rendre tout son prestige au vieux maître du Bureau des Jardins et des Etangs.
Sous nos yeux, le Japon médiéval vit et s'anime.
« J'avais commencé à «hiberner» tant bien que mal à la mi-juin de l'an 2000. J'avais vingt-six ans. Très vite, j'ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. ».
Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'université de Columbia, la narratrice de ce roman décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s'assommant de somnifères. Avec les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d'un bout à l'autre du récit, Ottessa Moshfegh s'attaque à sa manière, lucide et pleine d'humour, aux travers de son temps.
Le roman exprime une philosophie de l'échec typiquement fin-de-siècle : l'impossibilité d'un amour vrai et d'un mariage heureux ; la bêtise des individus pris dans leurs habitudes (Céard reprend le grand combat de Flaubert contre la bêtise). Pour la première fois peut-être, le roman français ose une apologie négative de l'égalité des sexes : hommes et femmes se valent, rien ne les distingue ni ne les hiérarchise. Mais leur égalité nouvellement proclamée n'est que celle de l'échec et de la médiocrité.
Le Guide des insectes sous le bras, la jeune Macey et sa mère partent en pique-nique sur les collines dorées de Feldon. Au beau milieu des herbes folles surgit Mitchell, un géant dégingandé aux lunettes étincelantes sous le soleil. Esprit libre et fantasque venu de New York pour étudier les serpents, Mitchell est un vrai charmeur. Le voilà qui s'installe dans leur vie...
Le Serpent des blés nous emporte dans ces paysages américains tout droit sortis des tableaux de Edward Hopper, avec une sensibilité et un laconisme déchirant dignes de Carson McCullers ou de Raymond Carver. Irrésistible et envoûtant.
De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.
Espagne, début des années 1930. Des paysans s'éreintent dans les rizières du delta de l'Èbre pour le compte de doña Serena, une marquise impitoyable, mère d'un jeune garçon cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu'autorise la fraternité de la misère.
Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s'installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s'éveille aux sentiments en même temps qu'à l'esprit de la révolte. Si bien qu'en 1936, lorsque éclate la Guerre civile, c'est à corps perdu qu'elle se jette dans l'expérience libertaire, avec son lot d'espérances folles et de désenchantements féroces. Sans soupçonner à quel point son destin aura dorénavant partie liée avec l'histoire d'une Espagne que le franquisme s'apprête à faire basculer.
De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L'Autre Moitié du monde, s'éloigne à petits pas des univers oniriques qu'on lui connaissait pour se faire l'archéologue sensible d'une épopée collective qui emporte les individus.
Je m'appelle Jim Carlos, je suis jardinier.
J'ai disparu le 12 janvier 2021. Un de mes derniers chantiers s'est de´roule´ aux Pre´s Poleux, dans la proprie´te´ des Loubet : Arnaud et Laure. Lui est re´dacteur en chef a` la te´le´vision, elle est professeure d'e´conomie dans l'enseignement supe´rieur. Chez eux tout est aussi harmonieux, aussi faux qu'une photographie de magazine de de´coration. Tout, me^me leurs cordiales invitations a` partager des cafe´s ou des de´jeuners au bord de leur piscine, vers laquelle je me dirigeais avec autant d'entrain que pour descendre au bloc ope´ratoire...
Vous trouverez dans ce livre les deux cahiers que j'ai e´crits lors de mon aventure chez ces gens. Mais aussi l'enque^te mene´e par la juge Carole Tomasi apre`s ma disparition.
Lebowski est le nom de mon chien. Tout est sa faute. Ou bien tout le me´rite lui en revient. C'est selon.
Maintenant il est mort.
Et moi, suis-je encore vivant ?
Un homme oisif, en piteux état physique, arrive dans un petit hôtel de Copacabana. Au même moment, un cadavre est en train d'être évacué des lieux, ce qui provoque chez lui un fou rire incontrôlable. Après une nuit de repos tout relatif, il se lance dans un voyage erratique de Rio de Janeiro à Porto Alegre, en bus, à pied et en fauteuil roulant. En chemin, il croise une panoplie de personnages aussi perdus que lui, qui le confondent souvent avec un acteur de télénovela. Il endosse des rôles au gré des circonstances - prêtre, aveugle, martyr politique - son identité est aussi malléable que les situations qui l'entourent, jusqu'au moment où il atteindra son but, s'il en est un : l'Hôtel Atlantique.
Dans ce roman, João Gilberto Noll déploie avec brio une narration parsemée d'énigmes, court-circuitant la manière dont nous avons l'habitude d'appréhender une histoire et ses intrigues.
1890. Vincent Van Gogh est assassiné à Auvers-sur-Oise par un mystérieux dealer de bleu, «l'Homme-auxCouleurs». Toulouse-Lautrec mène l'enquête. Il enrôle son ami Lucien, peintre-boulanger de la butte Montmartre. Mais Lucien n'a qu'une obsession : brosser le portrait de Juliette, muse magnétique, qui vient de lui offrir un tube de bleu très rare...
Une comédie débridée qui revisite l'histoire et le Paris de l'impressionnisme, et dynamite tous les codes, du roman noir au rose, du livre d'art à la saga.
Après le remarquable et remarqué C'est comme ça que je disparais, Mirion Malle revient avec Adieu triste amour. Dans cette tranche de vie douce-amère et très « nouvelle vague », nous suivons le parcours de Cléo, jeune autrice de BD qui quitte tout du jour au lendemain : une ville (Montréal), un amour dont elle doute et une vie à laquelle elle se sent étrangère. De l'hiver au printemps, du festival d'Angoulême à la Gaspésie, en passant par Montréal, nous la suivons et nous assistons à la naissance d'une nouvelle Cléo, libre de créer, de vivre, d'aimer et d'être tout simplement elle-même.
Comme toujours, Mirion Malle nous entraîne au plus près de son héroïne et de ses émotions au fil de pages superbes réhaussées d'une mise en couleurs remarquable.
Les thèmes de prédilection de Mirion Malle sont là (la sororité, le soutien, l'écoute), et sont traités avec finesse et sensibilité. Tout cela fait de Adieu triste amour un roman graphique aussi fort que joyeux et une superbe histoire d'émancipation, que viennent éclairer les prémisses et la promesse d'un nouvel amour.
Zoc est une jeune fille d'apparence normale. Elle ne sait pas quoi faire de sa vie, elle n'a pas de réelle passion, mais possède un drôle de pouvoir : capter et puiser l'eau avec ses cheveux ! Un pouvoir inutile et embêtant, dont elle va tout de même essayer de tirer parti.
Quand un village près de chez elle subit une vaste inondation, elle décide rendre service en évacuant l'eau...
Ce voyage lui permettra de faire une rencontre étonnante, et Zoc s'apercevra qu'en voulant aider des gens, elle peut créer...
«J'aurais été incapable d'expliquer pour quelle raison je m'étais mis à suivre Marcello.»Voilà l'histoire de l'insistante et hasardeuse collision entre un étudiant tordu et un vieux loup de mer mystérieux. L'histoire de certains qui ont eu vingt ans en l'an 2000 sans trop savoir quoi en faire. L'histoire du fantôme de Marcello Mastroianni. D'un retour vers le futur. D'une enquête sans inspecteur Gadget. D'un jardin secret et d'une étrange tripotée de bestioles. D'une errance, qui pourrait bien finir par se transformer en un chemin.
En 1983 a lieu la « Marche pour l'égalité et contre le racisme », de Marseille à Paris avec quelques détours. Ce mouvement non violent, lancé notamment par Christian Delorme, curé engagé de la banlieue de Lyon, réunit des filles et des garçons, dont Toumi Djaïdja, qui fut gravement blessé d'une balle tirée par la police. On tabasse aux Minguettes comme dans tout le pays où on ne compte plus les agressions ni même les meurtres contre les « Arabes ». C'est le fruit amer d'une décolonisation mal acceptée.
En évoquant ce moment de notre histoire, Maryline Desbiolles interroge sans concession notre relation à l'autre, et plus particulièrement notre rapport convulsif à l'Algérie. C'est un livre d'indignation contre ce qui nous gangrène, contre le refus de l'étranger. Il est porté par une langue puissante, parfois litanique, comme un chant qu'on ne peut étouffer.
Un essai fort qui aborde la bière - soit la boisson alcoolisée la plus consommée au monde - sous un angle féministe inédit : les femmes, qui ont d'abord été systématiquement évincées du milieu de la bière, avant d'en devenir bientôt un simple objet marketing (via des publicités et des étiquettes régulièrement sexistes et dégradantes), tentent en effet aujourd'hui de reprendre leur place dans un univers encore très patriarcal. A travers l'histoire passionnante de cette boisson millénaire, mais aussi des enquêtes bien plus actuelles et de nombreuses interviews de spécialistes, l'autrice dessine un panorama saisissant et sans faux-col de ce monde de la bière en pleine effervescence.
Depuis plusieurs mois, certains paysans découvrent les cadavres momifiés de jeunes femmes assassinées. Afin d'éviter tout trouble, les autorités tentent de dissimuler ces horribles meurtres à leur peuple. L'enquête est discrètement confiée à Serpent, un haut fonctionnaire cruel privé de ses deux bras. De son côté, le prêtre Cozatl tente de s'adjoindre les services de son ami d'enfance, OEil-Lance...
Divisé en six parties, le roman est fait de deux récits parallèles, sur environ une année, l'un de Virgile, sculpteur réputé installé à C., village de Haute-Provence, et l'autre de Laura, traductrice littéraire vivant provisoirement à Portland (Oregon), puis à Tokyo.
Virgile a une cinquantaine d'années, Laura à peine trente. Tous deux s'expriment à la première personne.
Ils ne se connaissent pas, mais Laura est née dans le village où Virgile s'est installé. Virgile est originaire de Salles-sur Verdon, noyé pour la mise en eau du lac de Sainte-Croix dans les années 1970. Il en est parti peu avant que le village soit abandonné, laissant son amoureuse de l'époque, Lucienne, sans nouvelles par la suite. Laura ne sait pas qui est son père biologique, et ne le découvre qu'à la fin du roman.
Si je me suis attelé à ce vaste projet - une histoire intime de la Ve République en trois époques -, c'était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s'affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle.
La décadence n'est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d'Algérie et de l'effondrement des « élites ». Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l'a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende.
Pourquoi une histoire « intime » ? Parce que l'histoire est toujours écrite par ceux qui l'ont faite ou vécue, et que j'ai voulu ajouter, en m'appuyant sur mes notes de l'époque, mon regard d'alors en le confrontant à celui d'aujourd'hui, dans un va-et-vient permanent. « Intime » encore parce que ce retour sur un passé récent entend inclure aussi le regard que portaient naguère les contemporains sur l'odyssée gaulliste qu'ils étaient en train de vivre : je cherche à décrire un monde et une manière d'être français dont le souvenir commence à s'éteindre.
Dans ce premier tome, c'est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu'à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. Puisse ce récit personnel permettre de tirer, pour aujourd'hui, les leçons d'une résurrection française qui, sur le moment, semblait impossible.
Cet ouvrage traite de la question de Dieu dans l'oeuvre romanesque de Jean Giono. Dieu n'est jamais décrit positivement mais toujours négativement, « en blanc ». Loin de ne compter pour rien, son absence structure ses romans, comme un point de fuite structure un tableau.
Tomi Motz, un ingénieur de 50 ans, est mandaté par son entreprise pour contrôler les installations du barrage de Seyvoz. L'histoire tragique de ce barrage - dans les années cinquante son édification a provoqué l'engloutissement d'un village de montagne et la dispersion d'une communauté - remonte à la surface, et Tomi voit sa mission empêchée par une série de dérèglements sensoriels et psychiques. Autour de lui tout tangue, les paysages et les comportements, l'environnement et sa raison vacillent.
Être enceinte. Raconter l'expérience particulière d'une incarnation aux sens multiples, mais aussi restituer les ambivalences et les différentes périodes de cette transformation, des premiers jours silencieux et secrets au climax de l'accouchement. Inventer un langage pour dire ce temps où le corps est singulier autant que pluriel. Où il est également l'enjeu d'innombrables tentatives d'appropriations - culturelles, sociales, religieuses, politiques.
Dans une approche résolument féministe, Caroline Hinault témoigne de l'une des expériences les plus universellement partagées et par adoxalement demeurée un point aveugle de la littérature. Elle dit aussi les luttes à l'oeuvre pour accéder à un parentage égalitaire, et interroge la façon dont les femmes peuvent penser et se réapproprier leur singularité biologique pour mieux combattre l'instrume ntalisation et l'essentialisation dont elles sont encore très souvent l'objet.
Ces récits de grossesse, émus, sensibles et bouleversants, nous rappellent que le corps dans lequel nous habitons et vivons le monde est un lieu aussi politique que poétique, et que les mutations qu'il vit, dont la grossesse n'est pas des moindres, méritent d'être saisies en tant que fait culturel au carrefour de nombreux rapports de pouvoir.
Mars 1938. Le physicien italien Ettore Majorana disparaît au large de la Sicile. Avec lui, le projet secret sur lequel il travaillait depuis des années.
Automne 1955. On retrouve par miracle les notes du scientifique. Elles inspirent au père Ernetti une idée folle : construire une machine à voir dans le temps. Un chronoviseur. Sur ordre de Pie XII, le prêtre plonge deux mille ans en arrière. L'objectif est simple : prouver l'existence du Christ. Commence alors une course folle entre le Vatican, la CIA, le KGB et le Mossad. Car ce que le père Ernetti va découvrir, en pleine guerre froide, pourrait changer l'ordre du monde.
En bonus : le premier chapitre de Ernetti et l'énigme de Jérusalem, en librairie le 31 mars 2021.
Dans une supérette de quartier, quatre femmes se retrouvent pour de petits travaux et de bons après-midi de papotages. Elles ont respectivement dans les 20, 30, 40 et 60 ans environ. Toutes s'ennuient auprès de maris qui rivalisent de paresse et de machisme. Alors quand un exhibitionniste sévit dans le quartier, elles décident d'enquêter pour le faire arrêter. Et y parviennent.
Peu après, dans leur résidence composée d'une dizaine d'immeubles, un serial killer vient de reprendre ses activités criminelles après quelques années de pause. Sa spécialité : laisser près du corps de ses victimes sans tête un badge « smiley ».
Ensemble, pour gagner la prime qui paiera le divorce de l'une d'elles, bravant mille dangers, les quatre Sherlock Holmes de la supérette vont se lancer sur les trousses de l'assassin.
Un roman sinistre et drôle, cruel et savoureux, avec quatre héroïnes inoubliables.
À la fin des années 1960, un ingénieur fonde une ville sur un territoire prétendument vierge. Il a rêvé cette ville intensément, il veut qu'elle change la vie, respecte la nature, invente le futur et fasse advenir tout un monde nouveau. Il la baptise Sophia-Antipolis.Seulement rien ne vieillit plus vite que le futur.Seulement aucun territoire n'est jamais vide de passé.Seulement les rêves, à devenir réels, prennent des tours inattendus.En s'attachant à six personnages fictifs ou réels, en remontant les liens d'amour, de filiation et d'amitié noués autour de Sophia-Antipolis, ce «roman topographique» incarne les histoires irréconciliables d'une cité qui se voulait idéale.
«Des bâtiments naissent et la forêt recule. Les hautes forêts de Sophia-Antipolis, où les feuillages scellaient le ciel, où les sentiers glissaient dans le silence figé d'un autre monde, où on ne voyait, derrière les arbres, que d'autres arbres et d'autres arbres encore, ces forêts s'amenuisent, deviennent interstices, remblais, talus. Des bâtiments naissent et Sophia-Antipolis marche sur ce qu'elle voulait préserver.»
J'ai aimé la littérature, j'ai aimé les sciences, j'ai aimé les arbres, mais pendant des années, je n'ai pas su allier les trois, chacun de ces amours allait son chemin, sans qu'ils ne parviennent à se croiser. Et puis un été dans les Pyrénées, marchant dans la forêt, c'est venu. J'ai eu envie de parler des arbres, parler à la fois de ce qu'ils sont et de comment nous vivons avec eux. J'ai commencé à écrire sur mon téléphone, en marchant, les gens que je croisais sur le sentier devaient me voir en citadin incapable de regarder autour de lui, alors que j'avais enfin trouvé la façon de raconter ce qui était là. Je veux parler de ces êtres extraordinaires avec qui nous partageons la Terre, qui sont vivants comme nous mais d'une autre façon, et avec qui nous avons une relation continue à laquelle nous ne pensons pas assez souvent, tant elle nous imprègne, tant elle est profonde. Nous sommes arboricoles au fond, nous vivons avec les arbres depuis toujours. Alors plutôt que d'en faire des êtres anthropomorphes, j'ai voulu dire leur étrangeté, connue par les sciences, mais aussi notre proximité par des anecdotes qui racontent cette place familière, eux auprès de nous, nous auprès d'eux. En prenant ces deux points de vue que la littérature peut mêler, je veux rendre hommage à ces compagnons de vie, à nos colocataires de la Terre, sans qui nous ne pourrions l'habiter.