Depuis plus de quinze ans, la psychologue clinicienne Marie de Hennezel questionne le rapport au temps, à l'âge et explore l'expérience du vieillissement.
Pourquoi vieillir serait-il honteux ? En partageant le fruit de ses travaux et de ses connaissances sur ce thème toujours plus d'actualité, elle nous propose de considérer le vieillissement autrement, comme une chance, un dernier chapitre de la vie plein de promesses.
Dans ce livre, elle nous invite à vivre cette expérience comme une aventure, où la curiosité d'esprit, la volonté d'explorer son intériorité et de s'ouvrir à des émotions nouvelles donnent tout son sens à cet âge. Elle nous incite à ne pas attendre le grand âge pour se préparer à vieillir, à prendre à bras-le-corps son vieillissement, car c'est ainsi que l'on peut espérer prévenir le déclin que l'on redoute. Et elle nous donne des clés pour y parvenir, des clés éprouvées et efficaces.
Mes souvenirs sont des crépuscules ;
Aucune de mes histoires n'a de commencement. » Une femme sans passé se cache dans la forêt depuis des années. Elle y vit en ermite, cueille, pêche, piège et admire la beauté du monde sauvage. Son existence dans des gorges difficiles d'accès est spartiate mais heureuse, jusqu'au jour où une détonation claque sur le causse.
Ce coup de fusil sonne le départ d'une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d'événements implacables qui révélera cette femme à elle-même. Offrant la vision d'une vie autre, à l'instar du roman Dans la forêt de Jean Hegland, La Femme paradis pousse le lecteur à interroger ses certitudes, ses limites et ses désirs.
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
Octobre musarde. Dans les campagnes comme dans les villes, chacun comble ses vides existentiels d'occupations routinières, dépouillées des frénésies estivales. L'inattendu se fait rare, ou trop discret pour se rendre perceptible. Les marcheurs défilent, les indignés s'indignent, les réactionnaires réactionnent, les politiques s'époumonent, les amoureux s'embrassent, les chanteurs déchantent. Mais l'écrivain n'écrit plus, en panne, à sec. Perçoit-il l'imminence d'un péril lié à un phénomène météorologique exceptionnel ?
La crise éclate : sept personnages de son entourage sont traversés par des peurs et des colères qui s'amplifient, se croisent, s'entrechoquent. À l'annonce de mesures prises, des revendications de « liberté ! » émergent aux quatre coins du territoire, sur fond de pertes des repères collectifs. La pagaille est partout. Dans les têtes. Dans les coeurs. Et dans les rues. La société se tend, se crispe... jusqu'à se bloquer ? Et l'écrivain ?
Dans son nouveau roman, Claude Rouge interroge le monde d'aujourd'hui marqué par la progression de l'individualisme, des intolérances et l'affaiblissement des valeurs civiques. La liberté ? Bien sûr, mais laquelle ?
Avec une langue précise et inventive, Lou Darsan pose des questions essentielles sur l'amour, le couple et ses représentations, mais aussi sur chaque tentative de vivre ensemble. Elle cartographie avec finesse nos désirs et nos failles, révélant brillamment les tensions qui nous parcourent. Dans un golfe étroit veillé par des montagnes jumelles et des forêts ogresses, un couple traverse l'obscurité de l'hiver boréal pendant plusieurs semaines. Deux solitudes, deux funambules qui marchent à gestes et pas comptés sur une ligne entre sauvagerie et civilisation, monde animal et humain. L'une, toutes les saisons la disent bienheureuse. L'été, elle se déploie et se rassasie de chaleur et d'odeurs sur des routes méditerranéennes ; l'hiver, elle se dépouille de son tourbillon de vie dans un chalet après des mois de mouvement. L'autre l'accompagne pour ce séjour dans le Grand Nord, esquissant jour après jour les paysages qui l'entourent, les êtres rencontrés... Nomade dans l'âme, sa présence fascine et intrigue la narratrice. Pour les deux c'est le début d'un voyage immobile, des heures qui s'abolissent, des parenthèses introspectives et oniriques qui sont comme autant de fenêtres ouvertes sur nos imaginaires.
Il était une fois une puce qui, sur le bras d'un fauteuil, rencontrait un cheveu devenu indice d'un crime.
Il était une fois une tarte aux pommes, qui apparut dans les airs au moment du dessert.
Il était une fois un petit garçon qui ne croyait pas aux histoires.
Il était une fois une grand-mère, une voisine, des montres cachés sous les lits, des frères et soeurs qui font des bêtises, des maîtresses d'école joyeuses, des mamans tristes et des livres qui parlent.
Il était plein de fois, toutes plus surprenantes, ludiques et malignes, toutes nées de l'imagination prolifique du génial Bernard Friot. Des histoires de tous genres et de toutes formes, des histoires courtes et pressées, longues et tranquilles, en vers et en proses, dramatiques ou absurdes, mais surtout des histoires qui donnent envie de lire toujours plus. Et ça tombe bien, car elles prennent à présent vie sous la plume talentueuse, habile et expressive de la dessinatrice Anne Simon.
La rencontre de deux virtuoses de la fiction pour une bande dessinée événement, à déguster sans modération !
Blancaflor est une jeune femme ayant hérité d'extraordinaires pouvoirs de son père, un ogre méchant qui mange ses adversaires pour le dîner. Lorsqu'un prince tombe du ciel et se réveille sur ses genoux, elle tombe immédiatement amoureuse. Sur invitation de l'ogre, celui-ci est venu relever une série d'épreuves à l'issue desquelles il cédera son royaume ou remportera celui de son adversaire. Mais le jeune homme ne se doute pas qu'il s'agit là d'un plan imaginé par l'ogre, qui le mènera irrémédiablement à sa perte. Sans le lui faire savoir, Blancaflor remuera ciel et terre pour lui venir en aide, et donner une chance à leur histoire. Nadja Spiegelman et Sergio García Sánchez réactualisent avec brio un classique latino-américain vantant la force et l'ingéniosité des femmes.
Elsa a sept ans lorsque sa mère devient pour la première fois propriétaire. Dans le nouvel appartement, il y a une moquette vert menthe à poils ras, une chambre bleue avec des lits superposés, un frigidaire jaune, un palmier dans le crépuscule sur un mur de la salle de bains. La nuit, la mère ne dort pas. Elle fume. Blottie sous sa couette, l'enfant regarde les cloques qui boursoufflent le plafond.
L'Âge de détruire est l'histoire d'une violence qui passe de mère en fille. Un cycle infernal, dont il faudrait s'échapper ; et pour cela avancer jusqu'à atteindre, peut-être, l'âge de détruire.
Les Gordon ont quitté New York pour Topeka, au Kansas, où ils travaillent dans une prestigieuse clinique psychiatrique.
Jane, une autrice féministe célèbre, est tantôt acclamée tantôt décriée ; Jonathan, lui, s'occupe principalement d'adolescents en difficulté. Leur fils, Adam, est un enfant sans histoires, devenu au lycée champion de débat, cet art de l'éloquence érigé en discipline nationale éminemment compétitive. Il rêve de devenir poète, porté par l'éducation progressiste de ses parents, mais il est aussi un garçon de son époque, populaire et athlétique, qui surjoue la virilité pour se faire accepter par la meute parfois sans pitié des lycéens.
Naviguant habilement entre les perspectives et les époques, se nourrissant de son propre parcours, Ben Lerner raconte les échecs et les succès de la famille Gordon, le spectre des abus sexuels, les trahisons entre époux, le défi d'élever un enfant dans un environnement toxique... Avec, en contrepoint, l'itinéraire du jeune Darren qui, à force d'exclusion et de brimades, prendra le chemin de la violence.
Histoire de famille et d'adolescence, histoire sociale et politique, L'École de Topeka est aussi une archéologie de notre présent : l'effondrement de la parole publique, ensevelie sous le déluge de mots des réseaux sociaux, et l'essor du discours de « l'homme blanc en colère », animé par un désir de vengeance et de pouvoir, terreaux de la droite américaine et de l'Amérique de Bush à Trump.
Après avoir travaillé en Alaska avec le peuple Gwich'in, Nastassja Martin a franchi le détroit de Béring pour entamer une recherche comparative au Kamtchatka. Pendant l'époque soviétique, les Even, peuple nomade d'éleveurs de rennes, ont été sédentarisés dans des fermes collectives. Après la chute du régime, beaucoup ont continué d'être les bergers des rennes qui ne leur appartenaient plus, les troupeaux étant aux mains d'entreprises privées. Depuis l'ouverture de la région en 1991, les anciens kolkhozes du Kamtchatka se transforment en plateformes touristiques.
En 1989, juste avant la chute de l'Union soviétique, une famille even aurait décidé de repartir en forêt, recréer un mode de vie autonome fondé sur la chasse, la pêche et la cueillette. Était-ce une légende ? Comment un petit collectif violenté, spolié, asservi par les colons avant d'être oublié de la grande histoire s'est-il saisi de la crise systémique pour regagner son autonomie ? Comment a-t-il fait pour renouer les fils ténus du dialogue quotidien qui le liait aux animaux et éléments, sans le secours des chamanes éliminés par le processus colonial ? Quelles manières de vivre les Even d'Icha ont-ils réinventées, pour continuer d'exister dans un monde rapidement transformé sous les coups de boutoir de l'extractivisme et du changement climatique ?
Dans ce livre, où les rêves performatifs et les histoires mythiques répondent aux politiques d'assimilation comme au dérèglement des écosystèmes, l'autrice fait dialoguer histoire coloniale et cosmologies autochtones en restituant leurs puissances aux voix multiples qui confèrent au monde sa vitalité.
Lucien est le gentil balayeur du parc, un virtuose de la feuille morte, un poète de la bourrasque qui aime les choses simples. Son existence est réglée comme du papier à musique. Il ne veut surtout pas que ça change. Mais on ne le sait que trop, la vie fait ce qu'elle veut. Un jour, au coeur même du parc, tout va imploser, voilant d'une teinte sombre le destin de Lucien...
Après « Le Mystère du monde quantique » et « Sous Terre », Mathieu Burniat revient avec « Furieuse », une pure fiction scénarisée par Geoffroy Monde (« Poussière », « Comment réussir » et « De rien »).
Le roi Arthur, celui de la légende ? Un vieil ivrogne décrépit qui passe ses journées vautré sur son trône. Sa gloire désormais bien lointaine, il la doit à l'épée magique que Merlin lui a forgée pour terrasser les hordes de démons venues envahir le royaume de Pendragon. Devenue témoin de sa déchéance, l'arme enchantée s'ennuie ferme tandis que la princesse Ysabelle fulmine car son débris de père l'a promise en mariage à l'ignoble petit baron de Cumbre.
Toutes deux bien décidées à se trouver un meilleur destin, Ysa et l'épée s'allient pour fuir le château et partir à la recherche de Merlin et de Maxine, la grande soeur disparue.
Mais le vaste monde peut se montrer bien cruel pour une princesse qui n'a connu que la vie de palais. Et les intentions de l'épée sont peut-être moins nobles qu'il n'y paraît...
Dans le paisible royaume de Shandramabad, un roi meurt, laissant sa femme Shikara, enceinte de jumeaux, désespérée. Mais à la naissance des enfants, la reine reprend vie et devient une mère éperdue d'amour pour ses petits. Elle leur offre à chacun un oiseau-volcan, animal au plumage magnifique. Hélas, ce cadeau est empoisonné et signera la perte son fils Gorakh, qui fait une chute mortelle en suivant l'oiseau dans son envol.
La mère, ravagée par la douleur, ne supporte plus le chant d'aucun oiseau ; elle ordonne de faire tuer tous les volatiles du pays, qui sombre alors dans la tristesse, le silence et la maladie. Elle bannit tout bonheur et tout plaisir de sa vie, si bien que quand elle surprend sa fille, la princesse Jalna, dans les bras d'un vulgaire voleur, elle le condamne à un sort terrible. Jalna va alors affronter son destin et sa mère autoritaire, cruelle et folle de chagrin.
Les dessins de Salomone, sa palette de couleurs à la fois vive et délicate, font exister jusque dans les détails le royaume imaginé par Zidrou : les vêtements, les architectures, la nature de Shandramabad sont un véritable voyage. La fraîcheur des aquarelles rend, par contraste, l'histoire plus poignante et les passages romantiques plus sensuels. Les pleines-pages sont des moments marquants de la narration et développent un temps de pause pour apprécier le dessin.
Et heureusement, les contes ont ceci de magique qu'ils laissent rarement un crime impuni, et la folle souveraine trouvera la fin qu'elle mérite, laissant le royaume recouvrer une paix et une joie durables grâce au personnage de la princesse, qui s'érige en sauveur de la situation.
Cet album marque la première collaboration de Zidrou et Salomone, le premier est dans son registre préféré, celui de l'émotion et de l'imaginaire, le deuxième a travaillé deux ans pour donner à cette histoire sa plus belle traduction en images.
Un an après son départ pour le Brésil, Serena, personnage emblématique de l'oeuvre de Ron Rash, revient dans les Great Smoky Mountains. Selon le contrat qui la lie à la compagnie de Brandonkamp, tous les arbres de la dernière parcelle qu'elle possède aux États-Unis doivent être abattus avant la fin de juillet. Il ne reste que trois jours. La pluie incessante qui fait de ce flanc de montagne un véritable bourbier, les serpents impitoyables, l'épuisement des bûcherons en sous-effectif rendent la tâche presque impossible. La «Lady Macbeth des Appalaches» sera-t-elle à la hauteur de sa sinistre réputation?Autour de ce diamant noir, six nouvelles âpres mais traversées d'éclairs d'un humour parfois grinçant disent la vie rude et privée d'horizon des enfants oubliés de l'Amérique que sont les habitants de cette contrée.
Nous sommes en 1971, à la veille de Noël, la météo annonce une importante perturbation. Russ Hildebrandt vit avec sa femme, Marion, et leurs enfants dans une banlieue cossue de Chicago. Pour ce pasteur libéral, l'attirance qu'il ressent à l'égard d'une jolie paroissienne est un vrai cas de conscience. À ses tourments s'ajoute l'arrivée de Rick Ambrose, le jeune pasteur cool qui cherche à l'évincer à la tête de l'association de jeunes qu'il a créée.
Soudain, tout s'accélère... La guerre du Vietnam fait rage, la contestation s'étend, les enfants s'émancipent, la musique change. Sex, drugs & rock'n'roll.
Avec humour, empathie et une incroyable virtuosité, Jonathan Franzen sonde la vie intime de chacun de ses personnages, décrypte leurs désirs, fouille leur passé. Crossroads marque le retour de cet immense écrivain à son thème favori : la famille américaine. Elle est le microcosme où s'affrontent la passion et la dépression, l'amour et la haine, l'ancien et le nouveau.
Algérie, années 1950. Mokhtar grandit à l'ombre du figuier de son douar, contre lequel son grand-père Kouider aime s'adosser pour faire la sieste. Aussi vieux que le grandpère, peut-être plus, le figuier est un membre à part entière de la famille, prodiguant ses fruits deux fois l'an et une sève dont on fait des cataplasmes. Mais un jour, Moussa, le père, part avec femme et enfants vivre à la ville. Là, Mokhtar découvre la mer et ses poissons, le cinéma Lux, le hammam, les premières lectures et surtout l'écriture. Quand, un soir où il fait ses devoirs, sa mère lui trace maladroitement dans la paume les huit lettres de leur nom, il comprend qu'à ces lettres il faudra en ajouter beaucoup d'autres...
À hauteur d'enfant, Abdelkader Djemaï nous restitue l'Algérie à la veille de l'indépendance. Ses pages sentent l'encens et le benjoin qui se consument sur le kanoun ; la lumière y est celle des murs blanchis à la chaux et des paysages parcourus par un bus jaune de la compagnie L'Hirondelle. Non loin s'étend la ferme de Manhès, le Pied-noir dont la femme Martine arbore de belles toilettes. Et plus loin encore, mais à l'approche : le bourdonnement des hélicoptères et la danse des convois militaires...
Construit sous la forme d'un journal intime,Vomir livre le témoignage d'un jeune homme ayant survécu à une prise mortelle de drogues, après une soirée ayant duré deux jours entiers. C'est au coeur des quelques semaines qui suivent cette expérience-limite qu'il nous plonge, coincés avec lui dans un lit d'hôpital. Les espaces du soin et de l'autodestruction se heurtent et deviennent le cadre propice à une réflexion à la fois poétique et politique sur l'individu contemporain et sa relation au monde.
Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d'interroger le passé familial. Évoquant l'ascension de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé grandissant apparu entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux histoires : celle de l'apparition du sida dans une famille de l'arrière-pays niçois - la sienne - et celle de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans la lignée d'Annie Ernaux ou de Didier Éribon, Anthony Passeron mêle enquête sociologique et histoire intime. Dans ce roman de filiation, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et le malade considéré comme un paria.
Dans ses carnets, la narratrice raconte l'enchaînement de drames qu'a été son existence, de son enfance chaotique dans le sud de la France à l'abandon final sur les rails du métro. Née dans un village où rumeurs et légendes vont bon train, elle côtoie notamment le drôle d'Enfant-Cheval et le Drôle de Curé qui vient tous les jours prendre l'apéro à la maison. Lorsqu'elle est violée par l'oncle, en revanche, la vérité, étouffée par ses géniteurs, peine à éclater. Livrée à elle-même, elle n'a plus qu'une idée en tête : rejoindre Paris et renier son passé. Elle tentera de trouver sa place dans l'épuisante métropole, entre études, rencontres et solitude, auprès de sa propriétaire rescapée d'Auschwitz, de sa voisine comédienne fantasque, d'Orcel son grand amour éphémère et de l'horrible Makenzy.
Poète et romancier, Mackenzy Orcel a reçu de nombreux prix littéraires pour son oeuvre.
Twyla et Roberta avaient huit ans lorsqu'elles ont atterri dans la même chambre de l'orphelinat St. Bonaventure de Newburgh, au nord de New York. Quatre mois durant, elles sont restées inséparables - puis la vie les a éloignées. Des années plus tard, elles se recroisent trois fois de suite par hasard - dans un dîner, une épicerie, une manifestation.
Chacune, à l'occasion de ces retrouvailles inopinées, va se rendre compte à quel point elle est devenue étrangère à l'autre. Et pourtant, elles demeurent indéfectiblement liées par un événement terrible, remontant à leur enfance à l'orphelinat.
Twyla et Roberta ; l'une est noire ; l'autre est blanche ; mais laquelle ? Le lecteur ne le saura jamais - et c'est tout ce qui fait le vertige et la profondeur de cette histoire, que Toni Morrison a écrite « comme une expérience, dans l'idée d'eff acer toute trace de détermination raciale chez deux personnages pour qui la question de la race est déterminante ».
Un texte à la fois limpide et troublant, au coeur de problématiques qui agitent encore et toujours notre époque - la question raciale, l'identité, la violence, la diff érence, l'aliénation.
Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Dans un infernal jeu de poupées gigognes, les héritiers et disciples de Phily-Jo se lancent tour à tour dans une quête de vérité qui les mène au coeur du Texas, ses couloirs de la mort et ses champs pétrolifères. Mais qui croire, à la fin ?
Avec un humour décapant, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est le roman de toutes les manipulations -emprise du capitalisme, mensonge, complot, ou pouvoir du récit... Vertigineux et époustouflant !
Un frère et une soeur manquent leur car un matin. Au diable l'école:c'est une matinée volée à la routine qui commence!Au cours de cette journée, ils vont s'emparer d'une barque pour traverser un bras de mer, fureter dans un entrepôt portuaire, escalader une falaise et même se baigner tout nus dans la mer glacée... Mais surtout, ils vont marcher. Sur les sentiers, à travers champs, attentifs à la beauté autour d'eux, présente aussi bien dans les paysages sauvages que dans les amas colorés des cordages et des filets de pêche. Marcher jusqu'au coucher du soleil et jusqu'à se perdre un peu...Cette expédition, ponctuée de disputes et de réconciliations, éprouvera leurs liens mais aussi leur ancrage à leur environnement.
Dans un menu enfant, on trouve un burger bien emballé, des frites, une boisson, des sauces, un jouet, le rêve. Et puis, quelques années plus tard, on prépare les commandes au drive, on passe le chiffon sur les tables, on obéit aux manageurs : on travaille au fastfood.
En deux récits alternés, la narratrice d'En salle raconte cet écart. D'un côté, une enfance marquée par la figure d'un père ouvrier. De l'autre, ses vingt ans dans un fastfood, où elle rencontre la répétition des gestes, le corps mis à l'épreuve, le vide, l'aliénation.